mardi 31 janvier 2012

L'altiplano bolivien - Cordillera de lipez

Nous décidons de réserver un tour depuis Tupiza, pour voir les merveilles de l'Altiplano et les salars d'Uyuni.
Nous faisons 3 différentes agences et optons pour une, qui nous semble davantage sérieuse. Cette fois çi nous avons fait le bon choix, cette agence a la meilleure réputation de la ville.
Dans notre groupe nous aurons Dave, l’Américain, consultant politique. C'est un grand bonhomme qui en a beaucoup dans la tête et qui a beaucoup voyagé. Il est adorable, a la voix douce, très sociable et aime la vie simple, malgré le job qu'il fait. IL est quand même fier de nous montrer sa photo avec OBAMA.
Nous avons aussi un anglais protestant, Andy. Un grand mince, un peu maladroit mais qui semble avoir le coeur sur la main. Il semble peu débrouillard mais j'admire sa détermination à apprendre l'espagnol, même si son accent British le rend incompréhensible.


(notre guide Giberto, c'est le petit)



Notre guide s'appelle Giberto et nous avons aussi notre cuisinière Norma. Tous les deux sont un peu timides mais adorables et trés souriants. Giberto conduit trés bien, il est très prudent, patient et semble connaitre beaucoup de choses sur la région. Il a réponse à toutes les questions et veille à ce que nous nous sentons en sécurité.
Norma, nous gave comme des oies, elle s'assure que nous ne manquions de rien, fait très bien la cuisine et a toujours des snacks ou des sucreries à nous donner. Elle prend soin de nous comme si nous étions les clients d'un restaurant et cuisine toujours quelque chose de végétarien pour moi. Elle travaille beaucoup, fait la vaisselle; c'est toujours la première levée et la dernière couchée. une vraie maman.

Le 4X4 est en bon état et les roues sont bonnes. Ce n'est pas le cas de la plupart des 4X4 qui emmènent les touristes dans l'altiplano. Nous allons en croiser des vieux, aux roues lisses et dont les chauffeurs roulent trop vite et dangereusement. Il y en a même qui boivent au volant. Il y a régulièrement des accidents et c'est pourquoi nous sommes vraiment contents d'être tombé par hasard sur la meilleure agence de la région.
Nous n'avons rien à dire, aucune plainte, tout est parfait, nous avons de la chance.

Nous voilà partis pour 5 jours dans l'altiplano ... Les 2 premiers jours, il y a une autre jeep qui nous suit. A l'intérieur, il y a un couple de Français, dont le mec croit absolument tout savoir. Une grande gueule qui se fait des monologues à lui même. Je plains sa copine.
Il y a avec eux un couple d'Israeliens. Là aussi, le mec était une grande gueule, prétentieux et hautain. Comme nous sommes contentes de ne pas être dans la même voiture qu'eux. Nous, nous sommes un bon groupe de gens simples qui nous écoutons parler les uns les autres.

Nous allons beaucoup rouler le premier jour pour atteindre l'altiplano, en passant par la "Cordillera de LIPEZ". (10 h de jeep)




Il n'y personne sur les pistes, on se sent seuls au monde et c'est parfait pour apprécier ces grands espaces. Plus nous prenons de l'altitude, et plus l'air se fait sec et le soleil puissant. Nous apercevons les neiges éternelles de la Cordillère des Andes.



Les couleurs sont incroyables et changent suivant la position et l'épaisseur des nuages.



Nous n'avons pas l'impression d'être si haut tellement le plateau est vaste. Les pics qui nous entourent nous semblent petits, ils sont pourtant à 6000 mètres en moyenne. Nous n'avons pas de problème à respirer, car nous sommes montés progressivement, lentement et en faisant des arrêts. Nous mâchons de la coca tous ensemble, ça nous aide beaucoup et nous empêche d'avoir des maux de tête.





>On croise des lamas et des ânes, qui portent des petits noeuds de laine colorés. Leur maître les font beau pour faire plaisir à PAchamama (la terre mère).





Il y a également des Vicunas, qui sont des petits lamas, très fins et au poil court. Ils sont sauvages, endémiques et protégés.
Il y a des grosses oies, de rares oiseaux et des lapins des Andes. Je ne connais pas le nom exact de cette espèce, alors je les appellerais "les lapins kangourous" ! Ils n'ont pas peur et se laissent approcher de très prés, les grands comme les petits.





Nous passons par des villages de briques de terre, très isolés de tout. Il y a des gens qui vivent là, à 4000 d'altitude, sans chauffage et sans nourriture. Ils vivent des troupeaux de lamas et des mines d'or des alentours. Ils n'ont pas l'eau courante mais ont des puits à proximité.
Ils ont de l'électricité qui provient des générateurs des mines.
Pour se nourrir, ils doivent rouler jusqu'à Tupiza, à 5h, par des pistes, parfois dangereuses. Quelle vie !
L'expérience de vie est trés courte dans l'altiplano et la mortalité infantile élevée. On dit que 6 bébés sur 10 meurent dans l'altiplano. Et pourtant comme la laine de lama et les mines sont très importantes pour l'économie du pays, ces gens sont indispensables.
Le gouvernement à lancé un programme "l'eau pour tous" et peu à peu tous les villages isolés de l'altiplano reçoivent l'eau courante. ça prendra du temps mais peu à peu, les habitants de l'altiplano devraient voir leurs conditions s'améliorer.




Le tourisme est aussi essentiel pour ces gens. Puisque dans les tours, comme le nôtre, nous dormons dans des hébergements qui leur appartiennent. C'est très très basique, il n'y pas de douches, aucun service ... mais l'argent va directement dans leur poche. Ainsi, on contribue à l'économie des habitants de cette région si inhospitalière.



Aux temps des conquistadors, les espagnols avaient construit des villages de pierres dans la région et forcaient des esclaves à chercher l'or pour eux dans les mines.
Comme il n'y avait pas de banques, on raconte qu'ils enfouissaient leur or sous terre. Aujourd'hui encore, des locaux viennent fouiller les ruines et creusent pour y trouver un peu d'espoir.




Il n'a aucune route ici, seulement des pistes caillouteuse, qu'empruntent jeep et camions. Aucun panneau non plus mais Giberto connait le trajet par coeur.





Nous dormirons dans un petit village, aux portes du parc national de l'altiplano.


Nous avons un dortoir pour notre groupe de 4. Notre chauffeur est malade, il nous explique que la tourista n'arrive pas qu'aux touristes ! Il n'y a qu'un seul chauffeur et même si on fait des poses, Giberto est épuisé à la fin de la journée.

Nous n'arrivons pas à dormir cette nuit. Pour ma part, je me lève et vais admirer le ciel étoilé. Il est incroyable. A cette altitude, je me sens proche des étoiles. Il n' y a aucune lumière et on peut voir parfaitement la voie lactée et les constellations. C'est magnifique. Un beau cadeau que nous offre les Andes.

Demain, ce sera encore plus beau ...


lundi 30 janvier 2012

anecdote bus

POUR CEUX QUI NE CONNAISSENT PAS L'ANECDOTE DU BUS


Nous décidons de partir vers Potosi à 7h d'ici, pour en voir un peu plus de la Bolivie.

Nous reservons auprés d'une compagnie de bus pas chère et attendons toute une journée notre bus de nuit. Nous quittons Tupiza sans regret car il pleut des cordes.

Notre bus est en retard, mais bon ça c'est assez courant en Amérique du Sud. Lorsqu'il arrive, on remarque que c'est un bus vraiment pourri et très vieux. Il fume beaucoup et l'odeur forte d'essence s'engouffre à l'intérieur, ce qui nous pique les yeux et nous brûle la gorge.

A l'intérieur, il y a quelqu'un d'assis à mon numéro de siège. Il se trouve qu'il a le même numéro que moi. Peut être que je suis censsée m'assoir sur ses genoux pendant les 7h de trajet !!! On arrive à trouver une solution et j'obtiens mon siège.

Finalement, nous partons … dehors les éclairs s'enchainent et le tonerre gronde, il pleut des cordes. Notre bus doit rouler à 30km/h, il en chie ! On est pas arrivées !!!!

On entend un gros « BOUM ». On se demande ce que c'est, peut être une valise qui est tombée dans la soute ! Puis un deuxième « BOUM ». Cette fois ci des personnes s'inquiètent et demande au chauffeur de s'arrêter. Celui ci ne veut pas, selon lui, il n'y a pas de quoi s'inquiéter.

De l'eau se répand sur le sol du bus, nous nous demandons d'où cette eau peut bien arriver. Nos sacs qui étaient sur le sol sont literalement trempés. Avec Céline, on rigole. Ce bus est tellement pourri, on hallucine. On voulait du local, je crois qu'on est bien servies avec ce bus de merde qui pue.

On essaye de sécher nos affaires, sortir les ordis, passeport, papiers … de nos sacs trempés, heureusement, rien n'est abimé, mais nous devons tout porter sur nos genoux ou en bandouillère, ce voyage ne va pas êre confortable. On relativise sans se douter de ce qui allait nous arriver ...


Un troisième « BOUM » et une épaisse fumée provenant du moteur envahit le bus, à tel point que nous n'y voyons plus l'avant. Les personnes se mettent à paniquer, à crier et à se réfugier vers l'arrière du bus.

Il n'y a pas de temps à perdre, il faut sortir de ce bus, ça pourrait prendre feu.

Les gens commence à péter les fenêtres. Sans réflechir je fais pareil. Au deuxième coup de pied, la vitre explose. Céline récupère nos affaires en quelques secondes et nous sautons par la fenêtre. Sous l'effet de la peur, je n'ai pas bien réalisé tout ce qui venait de se passer. Nous avons sauté sans refléchir, d'un bus à étage !!! c'est haut mais tout a semblé trés facile. Nous étions organisées et n'avons pas paniqué comme les autres passagers. Nous nous sommes vite éloignées de ce bus de malheur. Il y a des femmes avec leurs enfants ou leur bébé, des mamies … dans l'accident un homme s'est entaillé la jambe et pisse le sang. Ses enfants et sa femme sont terrifiés et leur pleurs couvrent toutes les autres lamentations. Il leur faudra attendre plus d'une heure avant qu'une ambulance arrive ! Le pauvre, on avait mal pour lui.

Je vois qu'il y a encore une mamie dans le bus. Elle ne semble pas vouloir sauter par la fenetre, elle regarde tous les sièges, surement pour voir s'il n'y a rien à voler. Il y en a qui ne perde par le nord quand même !

Le chauffeur ce connard, nous engueule presque d'avoir casser ses fenetres et nous dit ; « mais ce n'est rien de grave ! » Une femme perd son sang froid et lui envoie une grosse giffle. Ce débile a une porte à côté de lui pour s'échapper, mais il avait omis d'ouvrir la porte pour les passagers !!!

Les personnes qui étaient à l'avant du bus aprés l'explosion du moteur, ont reçu des éclaboussures d'eau bouillante et ont de légères brulures. Je comprends mieux leur panique.

Voilà, nous sommes en pleine nuit à 3000mètres d'altitude, au milieu de nulle part et sous la pluie, c'est super. Vive les bus pourris d'Argentine. On se pèle sérieusement et le temps est long.

Un bus qui passait par là s'est arrêté et a pris une partie des passagers vers Potosi. C'est le seul bus qui acceptera de nous aider en 4h de temps. Tous les autres refusent de s'arrêter et les voitures également ! Bonjour la solidarité et l'entraide Bolivienne !

Les flics sont passés. Ils ont pris quelques photos et sont partis !!!! Merci pour votre aide !

Aucun renfort, aucune aide. Nous sommes livrés à nous même, on doit se démmerder ! C'est ça la Bolivie, si t'es dans la merde, tu y restes !

Le chauffeur du bus essaye désesperemment de réparer son moteur !!! Soudain le moteur redémarre et il y a à nouveau de la fumée partout. C'est pas grave, le chauffeur nous annonce que le bus ira jusqu'à Potosi (à 6h de route d'içi, dans un bus sans fenètre, qui risque à tout moment de prendre feu !) Ce chauffeur est vraiment très con !

Céline tente de résonner le résonner en lui disant que c'est trop dangereux mais le chauffeur est tétu et stupide. Puis les autres passagers sont completement passifs et ne disent rien.

C'est trop pour nous ! On ne veut pas remonter dans ce bus de malheur !

Un autre bus passe, nous nous mettons au milieu de la route et l'implorons denous ramener à TUPIZA. Moyennant monnaie, il accepte. Nous chargeons nos affaires et réalisons que le sac de couchage de céline à été volé ! Putain, ils abusent quand même. On parle de l'individualisme français mais ce n'est rien comparé à l'égoïsme des Boliviens ! C'est honteux.


Nous arrivons à TUPIZA à 4h du matin et retournons dans notre hotel. Même au beau milieu de la nuit, le réceptionniste nous acceuille avec le sourire et rigole de notre histoire. Ça ne semble pas l'étonner.

Aprés 4h dans le froid, on est trop contente d'être au chaud et au sec. On se détend et rigolons de ce qui nous est arrivé.

Nous décidons de raccourcir notre trip en Bolivie car on est quand même un peu dégoutées de la mentalité des gens d'içi.

Nous irons voir les salars d'UYUNI et l'altiplano puis nous repasserons de suite au Chili.


dimanche 29 janvier 2012

TUPIZA

Depuis la frontière, nous prenons un bus vers Tupiza, une petite ville à 3000mètres d'altitude.

C'est tranquille et calme. Nous nous trouvons un super hôtel pas cher, qui mériterait la palme d'or du rapport qualité/prix. Nous sommes super bien accueillies et le personnel est adorable. Le petit déjeuner est ultra copieux. Notre chambre est propre et confortable. Nous en profitons pour bien nous reposer, nous décrasser et nous regarder quelques films à la TV. Nous sortons juste faire un tour au marché, pour nous acheter quelques bons fruits de la vallée fertile.




Le lendemain, nous décidons d'aller visiter les alentours de la ville, qui consistent en des canyons, gorges et formations rocheuses d'origine volcanique. Nous prenons une jeep avec chauffeur, et roulons sur des pistes jusqu'à la Quebrada Seca. Notre conducteur est super gentil et nous apprend plein de choses sur la région. Dans ce canyon-ci, avant que le tourisme ne pointe son nez, c'était une grande décharge sauvage. Lorsqu'il a fallut nettoyer, les locaux ont tout simplement enterré tous les détritus. Seulement, la pluie remue constamment les sols et creuse un lit, qui laisse apparaître une épaisseur d'au moins 1mètre de déchets. D'un coup, l'endroit perd son charme, surtout que certaines personnes n'ont pas compris que ce lieu n'était plus une décharge, et continuent à y vider leurs poubelles. C'est tellement dommage. Tout autour de Tupiza, c'est comme ça. Il y a des papiers, bouteilles, plastiques, absolument partout. Les Boliviens n'ont que faire de leur environnement. C'est triste. L'humain est tellement inconscient et égoïste. C'est encore plus rageant lorsque c'est dans de beaux endroits naturels comme ceux là.












Notre chauffeur nous amène ensuite jusqu'à 4000 mètres d'altitude, d'où nous avons une vue panoramique extraordinaire sur le site des « Sillars » , qui sont des formations rocheuses immenses qui me font penser à de la cire qui aurait couler le long de bougies. Les couleurs sont incroyables, il y a du brun, de l'ocre, du jaune, du gris … parfois on aperçoit parfaitement les stries des différentes couches de roches. Tout cela à été modelé par les vents et les pluies, pour former des paysages variés et extravagants. Nous sommes juste à côté de l'Altiplano, le froid et la sécheresse se font ressentir. Malgré que cet endroit semble inhospitalier pour la faune et la flore, il y a des petites fleurs sauvages. Il y a aussi les fleurs rouges ou blanches des cactus cardon.

Pour couronner le spectacle, juste en face de nous, dans le vide, plane un jeune condor.










Le jour suivant, nous continuons à explorer les canyons de la région, mais cette fois, à cheval. Nous sommes toutes les 2, avec un guide. Nos 3 chevaux sont très beaux, gentils et en parfaite santé. Ils connaissent le chemin par cœur. Un petit poulain suit sa mère, montée par le guide, pendant les 3 heures de balade. Il est adorable, et nous fait quelques petites ruades de temps en temps. Il semble infatigable. Cette matinée est très agréable et les paysages sont toujours très beaux. Arrivées dans le fond du canyon, nous descendons de cheval et partons crapahuter dans les rochers. Nous n'attachons pas les chevaux et les laissons seuls. Ils se dirigent automatiquement vers le petit ruisseau qu'il y a là pour s'abreuver. A notre retour, ils sont toujours au même endroit et nous attendent patiemment. De vrais amours.

On se croirait des cowboys dans le Far West ! C'est très sec et nous sommes entourées de grandes falaises rouges et de cactus. Il n'y a que le bruit du vent et des sorcières de poussières.


ma monture c'est Zaïno, le bai.














De retour, nous donnons quelques carottes aux chevaux qui apprécient beaucoup ce pourboire ! Ça fait rire notre guide, qui ne doit pas avoir l'habitude de leur donner ce genre d'aliment. A cet endroit, l'herbe est bien verte et grasse. Les chevaux sont en liberté autour des champs de maïs. Les animaux sont bien ici, ils ont de l'espace et de la liberté. D'ailleurs, c'est surprenant de voir des espaces si verts juste à côté de canyons secs et rocailleux.

La nature fait ce qu'elle veut ; elle ne suit aucune règle.


Au pays des Pharaons

Si je vous dis ; "Pharaon, Pyramide, Nil" vous n'aurez aucune difficulté à deviner que je me trouve au ... Canada !!! Mais non...