mardi 23 janvier 2018

Afrique du sud partie 2. De Cape town à Johannesburg + Lesotho


Alors je vous préviens de suite, ce post est long puisqu'il couvre une distance de 2500km !! Installez vous confortablement et bon voyage en Afrique du Sud.  😜


OK, j’ai 4 semaines pour visiter ce grand pays. Le mieux aurait été de louer une voiture mais toute seule, ça va être cher et fatiguant.
Les transports publics, c’est à dire des minivans qui partent que lorsqu’ils sont pleins à craquer, sont peu fiables et ne font pas les longues distances. On me déconseille aussi les trains qui ont des horaires bâtards et qui ne sont pas une option recommandée pour une touriste blanche seule. On me dirige vers des compagnies de bus fiables et sûres mais les prix sont exorbitants et les stations sont souvent éloignées des centres ville, entraînant des coûts supplémentaires de taxis, dans le mesure où il y en a, car en dehors des grandes villes, le taxi n'est pas chose courante en Afrique du Sud. Traverser le pays en stop, je le sens pas ! Je ne suis pas assez aventurière. C’est quand même un pays où le taux de viol et de criminalité atteint les record mondiaux. Pourtant les locaux utilisent pas mal ce moyen de déplacement. On les voit sur les bords des routes brandissant des billets qui représentent le prix qu’ils sont prêts à payer pour une course. Ici, on ne met pas le pouce en l'air. Donc, il me reste la dernière option ; c’est le Bazbus. C’est un minibus conçu spécialement pour les backpackers. Il longe la côte entre cape town et Johannesburg et s’arrête dans tous les sites d’intérêts touristiques et vous dépose directement devant votre hébergement. C’est quand même pratique. Mais il y a des inconvénients. Déjà le prix, ça pique !! 330€ pour un trajet de 4 semaines entre cape town et Johannesburg, c’est plus cher que l’avion. Et il roule pas tous les jours et il est tout le temps en retard. J’en ai marre de réfléchir alors je signe, en serrant les dents, ça fait mal au porte monnaie. Surtout que j’ai déjà perdu 200€ le jour de mon arrivée en Afrique du Sud, arnaque au distributeur à l’aéroport !!! De quoi commencer le voyage en beauté.

Et en route Simone …

1er arrêt ; La région des vignobles. En tant que bonne Bordelaise, je me dois d'aller déguster le pinard local 😀. Je choisis le village de Stellenbosch comme point de départ. La région est très charmante. Des vignes s’étalent sur les collines et sur les flancs des montagnes. De belles demeures coloniales hollandaises blanches sont parsemées dans ce décor, agrémentées de superbes allées, de grands chênes et de magnifiques jardins. L’endroit est impeccable.  


L’histoire raconte que le deuxième gouverneur du Cap, Simon Van der Stel, fonda le village de Stellenbosch en 1679. Il avait remarqué ces terres fertiles et ce paysage enchanteur, et décida de développer l'agriculture pour approvisionner sa colonie grandissante. Il distribua donc des terres et du matériel gracieusement au “free burghers” ( Aucun rapport avec Mc Do ! Les free burghers sont les anciens esclaves libérés.) pour qu’ils y implantent des fermes et mettent en valeur les terrains. Il ordonna aussi la plantation de chênes européens, pour fournir le bois nécessaire aux constructions. C’était le seul hic de l’époque ; le manque d'arbre ! Problème résolu donc !

Pendant ce temps, en France ….

Les huguenots sont persécutés après la révocation de l’édit de Nantes ( sortez vos livres d’histoire!) beaucoup d’entre eux s’enfuient en Hollande …
Van der Stel, toujours au courant de l'actualité en Europe depuis sa contrée lointaine, proposent aux huguenots d’embarquer pour l’Afrique du sud, avec leur savoir faire déjà réputé en matière de viticulture et leurs cépages français. Des exploitations sont prêtes à les accueillir ( merci les free burghers d’avoir préparé le terrain). Une nouvelle vie paisible sans persécution les attend au bout d’un continent. C’est qu’il leur vend du rêve le Van der Stel !!! Et voilà comment 270 huguenots débarquent, ravis de cette opportunité, du climat doux et ensoleillé et des sols prometteurs et faciles à exploiter. Les cépages n'ont aucune difficulté à s’adapter et les huguenots non plus. C’est donc une poignée de français qui sont à l’origine du vignoble d’Afrique du sud. D'ailleurs, non loin de Stellenbosch se trouve le village de Franschoeck qui signifie, “ le coin des français “.

Le village historique de Stellenbosch est adorable, c’est un plaisir de s’y promener. Des grands chênes centenaires bordent les rues. De belles demeures historiques hollandaises parfaitement entretenues, des restaurants et cafés romantiques, huppés ou bobos, un petit parc botanique confiné et élégant, des habitants détendus, aisés mais sans prétention et un dynamisme et une jeunesse d’esprit grâce à la grande université luxueuse et très réputée, accueillant plus de 30 000 étudiants. Oui c’est une éloge et un coup de coeur. Un petit coin de bisounours comme je les aime. Bon, tout le monde n'est pas beau et riche à stellenbosch. Les conséquences de l’apartheid sont bien présentes. Les propriétaires terriens sont des blancs riches et les employés du bas de l’échelle sont des noirs mal payés ! Oh nooooon, les bisounours ont disparu ! Le tourisme développé autour du vin permet quand même à une classe moyenne mixte de vivre convenablement.











Je ne suis pas là pour trier des lentilles, alors je vais boire du pinard ! Parce que ça par contre c’est pas cher ! Les dégustations coûtent entre 2€ et 4€, et comprennent à chaque fois 5 ou 6 vins … je visite 5 propriétés, donc faites le calcul … oui c'est ça … "pompette" non c'est pas le mot !  Surtout qu’il fait 40°C, c’est la canicule !
Y’a pas à dire, leurs vins sont sublimes, et il y en a pour tous les goûts. Du “ passe partout “ au “puissant”, du rouge, du blanc, du rosé, du crémant, du liquoreux, du fruité, du boisé, de l’épicé … On trouve tous les cépages ; cabernet sauvignon, sauvignon blanc, merlot, gewurztraminer, malbec, pinot noir, riesling, chenin blanc, shiraz …. Et la petite spécialité locale c’est le pinotage qui est issu du croisement entre le pinot noir et le cinsault ( qu’on appelle “hermitage” ici). Chaque vin est différent, on ne peux pas se lasser. Et puis le personnel qui s’occupe des dégustations est super professionnel. Ce sont souvent des femmes qui viennent de tout le continent. À chaque vin, elles nous décrivent le produit comme un serveur décrirait les plats dans un grand restaurant gastronomique.
Bon, je vais quand même mettre un bé mol fa majeur !!! L’irrigation ; ils ont le droit et ne s’en privent pas alors que la région traverse une grosse période de sécheresse qui frôle la catastrophe. Le degré d’alcool ; ça cartonne un peu quand même. Les millésimes ; c’est pas une nécessité, on peut même mélanger les années ! Le vieillissement ; bof c’est pas du tout la priorité. Quelques mois en cuve et mis en bouteille la même année pour être consommé de suite ! Ah voilà, j’ai critiqué, je me sens mieux ! Mais ce n'est pas parce que les vignerons ne suivent pas des méthodes conservatrices que le vin est moins bon et leurs produits en est bien la preuve.

Bon pour visiter tous ces vignobles, j’ai pas conduit et j’ai pas non plus fait de vélo car j’en serais probablement morte. 40°C en montagne, y’a pas écrit Virenque là !! Surtout qu’avec la quantité de vin que j’ai ingurgité, j’aurais sûrement fini dans un fossé !
Du coup j’ai opté pour le vine Hopper. C'est un minibus qui vous balade dans les vignobles, et qui vous dépose où vous voulez. Le minibus fait sa ronde toute la journée ce qui vous laisse environ une heure dans chaque propriété. On rencontre forcément des gens dans ce bus. On échange nos avis et comme on est tous joyeux, on rigole bien.

Donc voilà, super weekend dans cette belle région de vignobles. Le vin sud africain, j'adore et j’adhère !








Mon prochain stop est Mossel Bay, une station balnéaire à l'entrée de l’océan indien et au début de la Garden Route ( route touristique longeant la côte de la région du Western Cape). C’est une station classique pour vacanciers citadins, rien d’exceptionnel ni d'authentique. La plage est tout de même très jolie. Un train a été réhabilité en auberge de jeunesse, c’est autant une attraction qu’un logement populaire et ça colle bien dans le décor.
Bon pas trop grand chose à faire ici, le village manque franchement d’intérêt. Mais un sentier côtier à été aménagé jusqu’à de hautes falaises qui offrent des points de vue superbes. De ce côté les vagues sont puissantes. Elles ont tellement érodé les rochers qu’elles ont créé des piscines naturelles abritées, où des jeunes se baignent et des sauveteurs en mer font leurs exercices. Le chemin grimpe et longe des grottes où on a découvert des peintures rupestres datant des premiers habitants, dont on sait peu de choses. Comme aucune procédure de conservation n’a été mise en place, les peintures ont complètement disparu. Il y a plein de petits mammifères peu farouches qui ressemblent à des rongeurs. Ce sont les "hyrax des rochers". Ils n’ont absolument pas peur des humains, et ne bougent pas du passage. Ils aiment les terrains rocailleux et font leur nid sous les rochers, d’où leur nom.

La plupart des gens viennent ici pour faire cette activité ridicule qui consiste à mettre des gens dans une cage et d’attirer le grand requin blanc à côté avec des appâts de viande ou de poisson. Il existe une autre version avec les crocodiles. Et après on gueule parce que les requins s’approchent trop près des côtes. C’est un peu énervant alors changeons de sujet...








Dans mon backpacker, la gérante est une personne adorable, aux petits soins pour ses clients. Elle me donne un conseil avisé : celui de réserver mes hébergements à l’avance car en Afrique du sud, pendant les vacances de fin d’année,  les backpackers affichent vite complet !
Elle n’a pas tort. Lorsque je regarde sur internet, il n’y a plus de place nulle part, et merrrde !!  Pffff  ça m’agace,  “s’organiser “…. J’aime pas ce mot. Je devrais passer des heures sur internet ou au téléphone pour m’assurer de ne pas être à la rue pour Noël ! Du temps gâché mais c’est le jeu ma pauvre Lucette.


Je reprends la route et ma prochaine destination se nomme “ wilderness”, en français ça signifie “ région sauvage” et ça me fait rêver forcément. C’est une toute petite bourgade coincée entre une rivière, une grande forêt, des montagnes et l’Océan Indien. Un paradis tranquille, où les oiseaux sont rois.


Mon backpacker lui même est un havre de paix. Autour d’une maison historique perchée sur une colline offrant une vue superbe sur cette belle nature, des bungalows camouflés sous les arbres, une paillote pour le bar où des groupes locaux jouent tous les soirs, des tables en bois autour d’un feu de camp … et des oiseaux magnifiques comme le foulque, pluvier, cormoran, héron, Martin pêcheur, sunbird, veuve dominicaine à grande queue et le fameux turaco.


L’atmosphère qui règne ici est pleine de douceur et de sérénité. L’endroit est très sûr, on peut se balader librement partout, il n’y a pas d’animaux dangereux ni de gens malhonnêtes ( en journée du moins, car il n’est jamais conseillé de se balader seul la nuit dans tout le pays parce que les sud africains sont des loups garous qui se transforment la nuit et mangent les touristes !)


Il faut marcher 25 minutes sur des passerelles en bois dans les roseaux au bord de la rivière, pour rejoindre le petit centre et la magnifique plage centrale. Celle ci est surveillée et guettée. Les guetteurs sont des personnes qui scrutent les eaux pour prévenir de l’approche des requins. Pour ceux qui n’aiment ni les courants ni les dents de la mer, il y a l’embouchure de la rivière, aux eaux plus chaudes et moins profondes.


À quelques mètres de mon logement, se trouve un parc national. Je me joins à d’autres voyageurs et ensemble nous louons des kayaks pour remonter la rivière pendant une heure. Puis nous empruntons un sentier qui file tout droit dans la forêt jusqu’à une jolie cascade. C’est très joli et forcément on a envie de se baigner. Mais c’est frrrrroid ! Je prends mon courage à deux mains et saute. Ça pique mais ça revigore. Puis le ciel se couvre et une petite brise fraîche nous donne des frissons et nous motive à reprendre la marche pour se réchauffer.









Le lendemain matin, une polonaise avec qui je partage mon dortoir, me propose de l’accompagner jusqu’à Knysna. Elle a une voiture et il y a tant de choses à voir dans les parages que c’est très tentant, surtout qu'il n’y a aucun système de transports pour visiter les alentours, même pas un taxi ! 
Elle s’appelle Iwona et parle un anglais un peu approximatif mais ne manque pas d’humour. Je me suis bien gardée de lui parler de ma malédiction des transports, mais nous allons quand même en pâtir !
Iwona passe dans un petit village de la côte pour récupérer un troisième co-voitureur. C’est David, un Afrikaner. Mais avant d’arriver chez lui, nous nous faisons arrêter par la police pour excès de vitesse. L’agent nous annonce que nous roulions à 71 au lieu de 60km/h. Iwona qui n’est pas du tout du genre à se laisser faire, descend de la voiture et demande à en avoir la preuve. Alors le flic lui montre la photo qui affiche 69km/h.
Dialogue :
“Ils sont où tes 71km/h ?”
  • “ juste après mais on a pas la photo”
  • “ donc je ne paye pas pour 71 mais pour 69, mec, refaits ton ticket ou laisses moi partir .”
  • “Mais madame vous avez été flashée, vous devez payer”
  • “Non, tu ments”
  • “Bon d’accord madame vous pouvez partir, c’était un plaisir de vous rencontrer !!!”

Voilà, ça c’est réglé : 1-0 pour la Pologne, la police est plutôt sympa dans ce secteur !

David nous montre des endroits magnifiques et nous apprend plein de choses sur son pays, c’est un très bon guide.
On parle beaucoup de la situation sociale du pays qui n’est pas vraiment un exemple. Éducation chère, sous emplois, salaires inégaux … montée du racisme des noirs sud africains face aux émigrés africains, se manifestant parfois par une grande brutalité (viols et agressions). On les accuse de venir voler le travail ! Le paradoxe est que ces émigrés sont souvent mieux qualifiés que les noirs sud africains. Ils sont diplômés, très motivés et acceptent les bas salaires.
En parallèle, on essaye de diminuer le pouvoir des blancs pour réduire les inégalités ( accès aux postes de direction plus difficiles et système de quotas). En résulte le départ des “blancs” vers d’autres pays où les salaires et les possibilités de carrière sont plus intéressants. Ces cadres s’expatrient avec leur entreprise et leur capital, laissant encore plus de chômeurs derrière … et voilà comment l’économie de l’Afrique du sud sombre un peu plus chaque année et que les inégalités s’accentuent.
Les plus pauvres n’ont pas les moyens de faire des études qui coûtent très chères et font ce qu’ils peuvent pour s’en sortir, mais il n’y a pas de miracle. Beaucoup se reposent sur des petites aides sociales et font du commerce illégal.
Il n’y a pas d’assistants sociaux et pas de sensibilisation en matière de contraception. Beaucoup d’enfants sont abandonnés ou livrés à eux mêmes. Les orphelinats sont pleins.
Le sida aussi fait des ravages et se propage comme un fléau dans les quartiers pauvres.

Mais qu’est ce qu’il se passe ici ?? On va pas se mettre à pleurer quand même, y’a les infos pour ça !

Reprenons …. Malédiction des transports ….

Alors que Iwona conduit en regardant le paysage, nous heurtons un rocher et le pneu explose !! Heureusement nous avons un homme avec nous qui se charge de changer la roue pendant que nous prenons des photos de la plage, parce que nous les femmes, on sait se rendre utile !!! Iwona est dépitée. C’est un sketch, une bonne carrure et une attitude un brin excentrique et dramaturge.

Une fois le problème réglé, David nous emmène dans un de ses petits endroit secrets. Un bar resto camping au bord d’une rivière, entouré de bananiers et de palmiers. Ici, Iwona peu dédramatiser tranquillement et retrouver son calme.
Puis nous poursuivons notre route et arrivons à Knysna. Cette jolie petite ville se situe à l’embouchure d’une rivière, dans une baie naturelle peu profonde, protégée de l'océan Indien par un passage étroit appelé the Heads. C’est très beau.

Comme le Bazbus s’arrête aussi à knysna, Iwona et David me laissent ici. Je squatte un jardin pendant 2h avec mes sacs (car le bus est en retard, comme toujours) et bien sûr il se met à pleuvoir mais je reste de bonne humeur car je suis enchantée de cette journée, un peu fiasco un peu rocambolesque mais géniale !!!









Nouveau décor, nouvelle étape, je suis à présent à Plettenberg Bay. À mon arrivée, j’ai un peu peur, l’endroit semble craignosse, y’a des gens bizarres et flippants qui zonent. C’est parce que le backpacker se trouve juste à côté de la gare des combis ( rappelez vous, les minivans qui font office de bus publics locaux). Mais mon hôte est super accueillant et me rassure. Dans mon dortoir, il y a une cuisine et une salle de bain intégrées. J’ai l’impression d’être en colocation dans un petit appartement. Mais j’ai repeur, car je partage cette chambre avec 6 jeunes Afrikaners de la vingtaine dont l’un d’eux fête son anniversaire aujourd'hui. Je crois que je ne vais pas pouvoir dormir.
Et bien encore une fois, peur non fondée, car ces jeunes ont parfaitement respecté ma tranquillité ( il y a aussi le fait que quand je dors de toute façon j’entends rien!).


Le lendemain, j’ai la ferme intention d’aller marcher dans la réserve naturelle de Robburg. Mais le taxi coûte 25€ alors que c’est à 10 minutes en voiture. Plan B, je fais ma crevarde auprès des touristes véhiculés pour que quelqu’un m’amène et ça fonctionne. Mickeal un américain de la cinquantaine qui vient de Santa Fe et qui porte un chapeau de cowboy va justement là bas.


Nous arrivons à Robburg. WOW ! C’est superbe. Nous avons une vue plongeante sur des falaises et des grandes dunes de sable, une plage effilée entre deux baies et une petite île rocheuse. Quel tableau !
Et je pars pour une randonnée de 4h qui fait tout le tour de la péninsule de Robburg en laissant Mickael qui préfère faire une plus petite balade.
Dans cet endroit, je me sens simplement bien et libre. Je respire l’air du large à plein poumons. Il y a des sauterelles partout grosses comme ma main. De belles oeuvres d’art de Dame Nature. Puis il y a les rock hyrax et des jolis oiseaux. En bas de la falaise, y’a du monde, et à l’odeur je sais de suite de quoi il s’agit. Une énorme colonie d’otaries squattent les rochers. Aucun sentier ne permet d'accéder en bas donc ils sont tranquilles, enfin … y’a quand même des requins blancs qui viennent pique niquer là de temps en temps!


Plus j’avance et plus c’est beau. Il fait chaud et le soleil tape fort mais moi j’adore ça. J’arrive à la pointe de la péninsule et me pose sur les rochers. Devant moi les vagues grondent et tourbillonnent. C’est comme une immense machine à laver dans laquelle des otaries s’ébattent avec une grande facilité. Ce sont des nageurs hors pair. Je reste là à les observer un pti moment, ça me détend encore plus, j’aurais presque envie de faire une sieste.
Mais non, j'entreprends la marche du retour. De ce côté le chemin est un peu plus difficile et les pentes sont plus raides.
Quand j’arrive à l’endroit le plus beau de la réserve, celle où un banc de sable coincé entre une petite île et des dunes forme une plage idyllique, je revois Mickael. Il est si gentil qu’il m’attendait pour m'éviter de faire du stop sur le retour. Je finis donc la marche avec lui. 
Nous grimpons sur la petite île et là nous nous faisons attaquer par des goélands ! Alors ça c’est une première !!! En Afrique il faut faire attention aux lions, aux éléphants, aux rhinos … mais aux goélands !!!!! Quand je jette un œil autour, je remarque les bébés dans leur nid et je fais vite le rapprochement !! Alors, nous marchons plus vite pour les laisser tranquille et tout fini bien.


Un peu plus loin nous passons devant une grotte. Elle est inaccessible car à l’intérieur se trouvent des peintures rupestres et des empreintes de pieds en cours d’études.
Alors saviez vous qu’avant les xhois, les zoulous, les xhosas … tous ces peuples d’Afrique du sud … bé il y avait un autre peuple ... Les Bochimans (Bushmens en anglais) dont le mode de vie est comparable à celui des aborigènes d'Australie. Ces autochtones d'Afrique du Sud peuplaient déjà l'Afrique australe il y a plus de 44 000 ans. Ils parlent une langue à clic. Ce sont eux qu'on voit dans le film "les dieux sont tombés sur la tête". Persécutés par les Bantoues et les Boers (pionniers blancs d'Afrique du Sud d'origine européenne) puis marginalisés par les colons britanniques, ils vivent aujourd'hui principalement dans le désert de Kalahari, une des régions les plus sèches du monde.




















Dans l’après midi, je repars marcher … je descends d’abord jusqu’à la plage du lookout qui est superbe. Une rivière rejoint ici l’océan et les petites dunes vierges abritent une colonie de goélands. C’est ici que les petits naissent. Comme j’ai bien appris ma leçon ce matin, je ne vais pas les déranger.
Puis je prends un sentier qui m’amène jusqu’aux plages voisines, où l’ambiance et le décor n’ont rien à voir ; hôtels, restos, jetski et beaucoup de monde … Je remonte la colline et arrive au village qui consiste en une seule rue, où se trouvent des marchés, magasins, restos, cafés … une rue touristique de station balnéaire classique. Et puis comme j’ai bien marché aujourd'hui, je décide de retourner au backpacker. Je passe ma soirée à jouer aux cartes en buvant du vin avec d’autres voyageurs. Je fais ainsi la belle rencontre de Nacho, un espagnol hippie zen vegan qui traverse le pays en stop. C'est pas courant dans ce pays, j'admire le personnage. 
Je vais passer ma dernière journée avec Nacho à errer dans le village, boire des cocktails de santé, et à profiter de la plage. Je suis contente de voir que pour lui aussi l’eau est trop froide et on ne se baigne pas plus loin que les genoux.





Prochaine destination ….”Storms River”.

J’arrive donc au tsitsikama backpacker et je n’en reviens pas. Je suis dans une auberge de jeunesse 5 étoiles, parce que oui ça existe. C’est d’une propreté remarquable et les matelas sont tellement confortables que c’est la première fois depuis le début du voyage que je vais faire la grasse matinée.
Je suis venue là pour randonner dans le Tsitsikama National Park. Encore une fois, pas de transports publics pour m’y rendre et mon hôte me demande gentiment de ne pas faire de stop. Alors j’opte pour la tactique de la crevarde auprès des touristes véhiculés mais j’ai pas de chance aujourd'hui, personne ne se rend dans cette direction. J’ai pas le choix et dois prendre la navette privée du backpacker, ça douille !

Le parc s’étend le long de la côte sur 70km. J’y découvre une végétation endémique de la région dans une forêt dense et superbe, sauvée de la déforestation massive depuis 1969. Il y a plein de sentiers de randonnées dans le secteur allant d’une heure à 5 jours. On y trouve un camping que les babouins observent attentivement depuis le haut des falaises, à l’affût d’un éventuel barbecue ou pique nique mal surveillé. Ces singes sont assez impressionnants et peuvent être agressifs. Je me méfie d'eux. Autant l’attaque des goélands c’était rigolo, autant une attaque de babouins, je vais moins rire.

Je commence par une petite marche qui mène jusqu’à un pont suspendu, à l’entrée d’une gorge étroite spectaculaire qui fait le bonheur des kayakistes. Le bord du sentier est bordé de petites orchidées de toutes les couleurs. Comme je trouve la balade trop facile je pousse plus loin jusqu’au sommet de la montagne. La montée est super raide pendant 30 minutes, moi qui voulais suer bé je suis servie. Peu de monde s’aventure jusqu’à ce point de vue. Alors quand j’arrive au sommet, je découvre l’endroit parfait pour une belle méditation. Tic tac tic tac ….
Chose faite, je suis à nouveau en pleine forme et redescends en trottinant avec l’agilité d’une chèvre des montagnes. 
Je repars pour une courte balade au coeur de la forêt. Il n’y a personne dans ce secteur, que les oiseaux et moi ( et les babouins qui ne sont jamais très loin). C’est brumeux aujourd'hui et les bois semblent mystérieux.
Puis j’en veux encore plus … je vois qu’il y a une autre belle balade à faire de 4h aller retour, mais je n’ai plus trop le temps car le parc ferme bientôt et je risque de me retrouver coincée ici. Je décide d’en faire au moins la moitié. La première partie est facile et je suis émerveillée par la beauté des paysages digne d’un roman de Robert Louis Stevenson. Puis la deuxième partie ... Il faut sauter, grimper, se hisser entre les rochers, mais je trouve ça assez amusant, tellement que je ne regarde pas l’heure passer … et puis j’arrive à la grotte des chauves souris et réalise que c’est bientôt la fin de la rando, mais comment c’est possible ça fait même pas 1heure que je marche !! Soit je suis un super héros soit la personne qui a calculé le temps de la rando vivait dans un autre espace temporel !
Ça ne change rien au fait que l’heure tourne et que j’ai plutôt intérêt à rentrer, donc demi tour et je ressaute et je regrimpe et je me rehisse, la petite chèvre est encore en moi. Décidément, l’air du large me réussit bien. Bon c’est quand même pas l'ascension du Kilimandjaro, faut pas non plus trop se la péter !!!














Et maintenant faut rentrer au backpacker ! Hmmm, je tente le stop. C’est pas glorieux, les gens ne s’arrêtent pas !! J’fais peur ou quoi ??? Le peu de personnes qui osent me demander où je vais, ne vont pas dans ma direction. Crotte, bé tiens il se met à pleuvoir !! Bien sûr ! Tant pis, je rappelle la navette et je redouille.

Le lendemain je vais me balader dans le village. C’est vite vu, il est minuscule. Quelques maisons avec jardin dispersées un peu partout, une petite épicerie et un restaurant à la déco rétro des années 60 américaines, à l’effigie de Elvis Priestley et Marylin Monroe !!!! C’est un peu incongru !

Storms River est aussi connu pour son saut à l’élastique, le plus haut du monde !! C’est une chute libre de 160 mètres ! Je me sens pas trop en quête d’adrénaline aujourd'hui, je préfère me poser et écrire mon blog ! En plus le temps est vraiment pourri, il pleut et il fait froid ! C'est une bonne excuse. 

Next Stop …. Port Élizabeth.
Alors je vous le dis de suite, il n’y a rien à faire dans cette ville ! Elle est construite autour d’un port industriel, le plus grand de l’Afrique du sud. De grosses usines se sont implantées là car c’est pratique et il y a de la place. En plus d’être vide, fade et glauque, la ville n’est pas sûre.
Mais, à quelques kilomètres dans les terres, il y a un endroit magique, c’est l’Addo Elephant Park. Le troisième parc national de l’Afrique du Sud, beaucoup moins fréquenté que le célèbre Kruger. C’est un paysage de collines recouvertes de steppes, peuplées d’antilopes, de zèbres, d'éléphants, de phacochères, de rhinocéros … ce sont les mêmes animaux qu’il y avait ici il y a une centaine d’année. On a réintroduit récemment quelques lions pour freiner la multiplication des antilopes. Le parc semble bien se porter. La végétation et les animaux sont en bonne santé. Au contraire d’autres réserves et parcs qui se vantent d’avoir tous les animaux d’Afrique, l’Addo cherche plutôt à copier parfaitement la vie sauvage d’antan. Ainsi, on ne trouve pas de girafes, ni d’hippos ni de guépards dans la région,car il y en a jamais eu ici. Les plantes sont aussi contrôlées soigneusement pour les mêmes raisons.

Pour la petite histoire, il y a toujours eu des éléphants dans cette région, mais les colonisateurs devenus fermiers, chassaient ces animaux qui venaient manger leur récolte. Puis ils construisirent un barrage, ce qui attira encore plus d’éléphants … plus besoin de marcher des kilomètres à la recherche d’eau douce .. Bien sûr qu’ils étaient contents nos pachydermes ! Alors les fermiers firent appel à un chasseur professionnel en 1919, qui s’appelait Major PJ Pretorius. Cet obsédé maladif fou du trophée, tua 114 éléphants en 14mois, réduisant presque à néant la population ! Il ne restait plus que 13 éléphants traumatisés ! Les fermiers eurent pitié d’eux et renvoyèrent le chasseur. En 1931, ils construisirent un parc entouré de hautes barrières en bois, pour protéger les plantations, et c’est ainsi que l’Addo fut créé. Au cours des années suivantes la petite réserve n’a jamais cessé de s’agrandir, les terres reviennent doucement à l’état sauvage et l’avenir du parc est prometteur. On y compte aujourd'hui 500 éléphants. La seule différence est que les animaux ne sont plus nomades puisqu’ils ne peuvent plus traverser le pays à la recherche d’eau pendant la saison sèche. Des pompes ont donc été installées pour remplir des trous d'eau et abreuver les animaux.
Et forcément cela pose un problème ! Les éléphants n'ont pas de prédateur et se multiplient. Comme ils sont sédentarisés, ils piétinent et mangent toujours sur le même territoire empêchant la végétation de se renouveler. Pour l'instant ça va, mais à long terme, les insectes et les petits mammifères risquent d'en souffrir puisqu'ils manqueront de nourriture et de cachettes. Leur nombre diminuera entraînant la disparition des oiseaux et des plus gros prédateurs. Et oui parce que si les animaux sont nomades au départ, c'est qu'il y a une bonne raison. Ainsi et c'est triste de le dire, il faudra certainement faire appel encore une fois à des chasseurs de trophées pour éliminer quelques éléphants et maintenir l'équilibre de l'écosystème du parc.
Une autre solution serait d'agrandir le parc pour inclure d'autres pays d'Afrique et rendre le nomadisme à nouveau possible. Bien sûr ce n'est pas envisageable, il y a bien trop d'humains et d'agriculture sur le chemin. On pourrait aussi bien faire appel à une tribu de chasseurs de têtes pour réduire le nombre d'humains mais éthiquement parlant c'est pas très correct !!!!

Et maintenant si vous le voulez bien, jouons à "le saviez-vous? "

Le saviez vous ?
La tortue est un reptile et existait déjà avant les dinosaures.
Tortue léopard
Le saviez vous ?
Pumbaa est un phacochère.😁
Phacochère
Le saviez vous ?
Timon est un suricate qui fait partie de la famille des mangoustes 😁😁
Mangouste

Le saviez vous ?
L'éland du Cap (ne pas confondre avec l'élan du Canada ) est la plus grande des antilopes d'Afrique. Le mâle peut mesurer jusqu'à un 1.80m à l'épaule.
Eland
Le saviez vous ?
L'éléphant d'Afrique est plus grand que l'éléphant d'Asie. Ses oreilles rappellent la forme du continent africain.
Élèphant de savane d'Afrique
Le saviez vous ?
L'éléphant ne peut pas sauter.



Le saviez vous ?
L'oiseau secrétaire frappe, piétine et assome le serpent avec ses pattes pour le tuer.
Messager Sagittaire ou oiseau secrétaire


Le saviez vous ?
La gestation d'une éléphante est la plus longue de tous les mammifères terrestres. Elle dure de 20 à 22 mois

Le saviez vous ?
Le braconnage a anéanti la population des rhinocéros noirs qu'on a même cru éteinte jusqu'à récemment.
Le rhinocéros noir

Le saviez vous ?
Le choucador à oreillons bleues est une espèce de passereaux.
Choucador à oreillons bleues


Le saviez vous ?
La trompe de l'éléphant lui sert à la fois de nez et de main.

Le saviez vous ?
Le tisserin du cap est endémique d'Afrique du Sud.
Tisserin du Cap
Le saviez vous ?
Le héron mélanocephale transperce les poissons et les grenouilles avec son bec pointu.
Le héron mélanocephale

Le saviez vous ?
Le dieu de la mort et de l'embaumement de la mythologie égyptienne, Anubis, était représenté sous les traits d'un homme à tête de chacal. 
Le chacal
Le saviez vous ?
Le seul prédateur du buffle d'Afrique est le lion. 
Le buffle d'Afrique
Le saviez vous ?
Le kudu est une proie facile car il n'est pas rapide à la course
Le kudu ( prononcé koudou)

Le saviez vous ?
Le kudu peut franchir des obstacles de 3 mètres de haut.





Le saviez vous ?
Grâce à ses longues oreilles effilées le caracal possède une ouïe très développée qui lui permet de repérer ses proies et les dangers.
Le caracal ou lynx du désert

Le saviez vous ?
Bien qu'il soit également appelé « lynx du désert » ou « lynx de Perse », il n'est pas apparenté au genre "Lynx" mais bien au genre "Caracal"

Le saviez vous ?
Les topis peuvent courir jusqu'à 70 km/h en moyenne avec des pointes à 95 km/h
Le topi
Le saviez vous ?
Les rayures des zèbres sont propres à chaque animal, comme nos empreintes digitales.
Zèbres
Le saviez vous ?
Le singe vert possède un cri différent selon le danger, entraînant une réaction immédiate appropriée. Par exemple, le cri pour "aigle" et les singes se plaquent au sol, le cri pour "léopard" et les singes se dispersent.
Le singe vervet ou singe vert
Le saviez vous ?
L'addo national Park couvre une superficie de 1640 km2


C'était une journée magnifique dans ce monde sauvage. Notre guide était passionné et très intéressant. Nous avons eu beaucoup de chance d'avoir vu des espèces rares comme le caracal ou le rhinocéros noir.
Un grand moment que cette rencontre avec celui ci. Il est sorti d'un buisson comme par magie, se retrouvant face à notre véhicule, surpris. Nous nous sommes fait peur mutuellement. Pour nous intimider et nous montrer qui était le chef des steppes, le rhinocéros à fait mine de nous charger, deux fois. Sa technique est efficace. Il se cache dans les buissons et surgit d'un coup, tête en bas, corne en avant, sur les côtés, là où on ne l'attend pas. C'est impressionnant. Heureusement que notre guide avait du reflex pour faire une marche arrière en urgence, puis une autre marche avant,...et éviter l'impact.
Il est arrivé une fois qu'un rhinocéros renverse une voiture. C'est à dire que ces animaux ont tellement été braconné brutalement qu'ils ont adopté des comportements agressifs face aux humains. On se sent en sécurité dans un mini-van mais notre guide avait de la sueur sur le front, ça aurait pu mal tourner. Un des moments forts de ce voyage, j'ai adoré.
Et puis les éléphants sont tellement beaux, majestueux, doux, forts et vulnérables à la fois. Leurs yeux nous parlent et leurs expressions révèlent des émotions.

Tiens, un autre "saviez vous" spécial éléphant :

Saviez vous que les éléphants est capable de pleurer de tristesse ? 
Saviez vous que les éléphants font des rituels pour leurs morts ? 
Saviez vous que les mères sont solidaires et s'occupent mutuellement de tous les petits de la bande ?
Saviez vous que l'éléphant émet des sons avec sa trompe que notre oreille ne peut pas entendre. ...
Saviez vous que les mâles sont très fidèles. L'éléphant n'a que deux rapports sexuels en 10 ans. Chaque occasion est donc longuement préparée. Avant de s'accoupler, les éléphants passent leur temps ensemble, et font tout à deux : manger, dormir, jouer, s'asperger de boue... Ce n'est qu'après cette période de découverte que l'acte sexuel est possible. Comme quoi l'éléphant ne trompe pas énormément !! 


Etc, etc ... J'en ai plein d'autres comme ça. Le Roi des animaux, c'est lui, c'est l'éléphant 🐘( juste après Mimounet 😀)

                    
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Je quitte la région de l’ouest et entre dans le Eastern Cape (cap oriental). On appelle cette région littorale, “la côte sauvage”. La différence avec la côte ouest est flagrante. Cette région a été épargnée par la folie immobilière touristique et se compose de collines verdoyantes sur lesquelles les huttes colorées aux toits de chaume sont dispersées. Ce sont les villages des xhosas. Pour prononcer correctement ce mot, il faut claquer la langue sur le palet sur la lettre “xh”. On appelle ce son “le clic”, c’est assez drôle à entendre mais pas facile à imiter.

Les Xhosas sont un groupe ethnique bantou d’Afrique australe. Ils vivent en tribus, elles mêmes divisées en clan … Les jeunes parlent xhosa, puis anglais ou afrikaan suivant l’école dans laquelle ils ont étudié. Ils sont chrétiens mais ont aussi beaucoup de croyances et de coutumes ancestrales et tribales. Ils sont très superstitieux et croient fort en la magie et aux mauvais sorts. Les médecins locaux ressemblent plus à des sorciers qu’à des docteurs et utilisent encore le sacrifice d’animaux pour soigner les gens.

Les huttes rondes faites de terres et de bouses, sont construites en respect des ancêtres et des coutumes. Puis une une maison rectangulaire est construite à côté, abritant souvent la cuisine, des rangements et une chambre. Les toilettes sont à l’extérieur dans des cabanons en tôles.
Chaque famille décide d’une couleur pour l’ensemble de leurs bâtiments. Elles aiment les couleurs pétantes qui se voient de loin. Elles possèdent chacune leur bétail et cultivent la terre. Les chèvres, vaches et chiens se baladent librement partout, causant souvent des bouchons sur les routes. Les maisons ont presque toutes l’électricité depuis récemment et l’eau semble facile à trouver dans cette région, qui contrairement à l’ouest du pays, ne souffre pas de la sécheresse. Cette population est pauvre mais parvient à vivre en autosuffisance. Le tourisme est un secteur créateur d’emplois et on peut rencontrer ainsi les xhosas dans les backpackers, qui sont toujours contents d'arrêter de travailler pour discuter avec les étrangers et les vacanciers. Ce ne sont clairement pas des acharnés du travail et le rythme est beaucoup plus lent dans cette région. Il semblerait que les aiguilles des montres tournent moins vite ici.

Il y a aussi beaucoup de fermes dans l’Eastern Cape, gérées par les Boers. Ce terme néerlandais signifie “paysan” et désigne une population rurale parlant afrikaan, regroupant les descendants des Pioneers blancs d'origine européenne. Les Boers ont un fort caractère et même s’ils s’entendent bien avec les touristes, ils supportent très mal l'arrivée de nouveaux étrangers sur leur territoire.

J’arrive dans le petit village de Chintsa, et file au Bucaneer backpacker qui occupe le versant d’une colline offrant une vue magnifique sur la plage et la rivière. Je dois dire qu’ils ont pensé à tout pour garder et faire consommer les clients. Un petit bar sans prétention où les locaux se mélangent aux touristes, l’endroit idéal pour rencontrer la population et apprendre plein de choses sur la région. C’est un peu le QG du village. Les locaux sont très gentils, ouverts et accueillants, que ce soit les Xhosas ou les Boers. Ce ne sont pas les derniers pour picoler et on se retrouve vite dans des embuscades sans fin.

Il n’y a pas vraiment grand chose à faire ici, si ce n’est du farniente. Donc au programme c’est plage, et ici l’eau est bonne. Par contre, les vacances ont commencé et il y a beaucoup de monde. Le secteur de baignade autorisée est tout petit, pour que les sauveteurs puissent agir rapidement. Les dangers ce sont les courants, les baïnes et les requins. On ne peut pas laisser ses affaires sans surveillance sur la plage (des personnes rôdent à l’affût de quelque chose à voler). Mais les vacanciers sont solidaires et on se garde mutuellement nos sacs le temps de la baignade.
Quand j’en ai marre de la plage parce qu’il fait trop chaud par exemple, je peux toujours aller me prélasser sur une chaise longue à l’ombre des arbres autour de la piscine du backpacker, ou aller boire une bière sur la terrasse du bar en regardant le paysage de carte postale en contrebas, ou regarder les oiseaux jaunes qui construisent leurs nids suspendus aux branches des palmiers ou participer au cours d’Indi Yoga ... Bref, vous voyez le tableau … Big Farniente Relax Power !!! Tout aurait été parfait s’il n’y avait pas eu ce Péruvien Americain lourdingue ! Oui parce qu’on ne rencontre pas que des gens supers cools en voyage.

Comme les transports sont un gros problème à Chintsa et que mon bazbus ne roule pas tous les jours dans ce secteur, je me vois forcé de rester une nuit de plus à FarnienteLand. Quel dommage ! C’est quand même fou, il n’y a pas un taxi dans les environs et comme je suis isolée au bout d’une route poussiéreuse, le stop est aussi galère car il y a une voiture qui passe toutes les 3 heures environ !!!!
Du coup je fais un peu plus de yoga pour m’occuper.







Et toujours plus loin vers l’Est … Plus les kilomètres passent et plus les paysages sont authentiques et ruraux. La route est longue car il y a des travaux, des bouchons, des animaux qui traversent … Je regarde les paysages défilés depuis la fenêtre du bus et aperçois parfois des antilopes, des beaux oiseaux et un chacal.

J’arrive plus tard que prévu à Mtatha. Ça sonne comme un hakuna mais c’est juste une petite ville. Le bazbus se vend comme un service de porte à porte, mais ce n’est plus valable sur la côte sauvage car les routes sont trop mauvaises ou les détours trop longs. 
Du coup, je dois descendre dans une station service un peu au milieu de nulle part, qu’on appelle Roadhouse comme en Australie.
De là j'attends une navette qui doit m’amener à Coffee Bay. J’avais prévu le coup en organisant cela à l’avance. Je savais bien qu’il n’y aurait pas de transport, je commence à être habituée.

Et c’est reparti pour 3 heures de routes supplémentaires.
La navette me dépose dans un hébergement qui n’est pas le mien et de là je dois attendre qu’on vienne me chercher. Et c’est Dewin qui arrive dans son pick up. Il sort de la voiture et se présente avec un grand sourire d'ange et moi je tombe amoureuse 😊. Si un artiste avait dessiné un homme selon mes critères, il aurait probablement dessiné Dewin.

Bon, je me remets de mes émotions et en route pour le Sugarloaf Backpacker.

Je parle souvent de “Backpacker” ... Alors pour ceux qui viennent d’arriver sur le blog, un Backpacker c’est une auberge de jeunesse au top du top ! Ce concept arrive d’Australie. On y trouve des dortoirs, des chambres pour les petits et moyens budgets, un bar/snack voir un resto, une agence de tourisme, une cuisine équipée, des salles communes genre lounge ou salle TV, des jardins ou des cours avec hamacs et Tutti quanti. Il y a parfois un petit terrain attenant pour les campeurs. Le tout de façon simple et Roots. En Afrique du Sud je dois avouer que les Backpackers sont au top du top. L’ambiance est cool et détendue, pas de superflus ni de chichis. Ils sont toujours tenus par des jeunes, souvent d’anciens voyageurs, et sont souvent impliqués dans des projets humanitaires. On peut aussi y faire du volontariat pour obtenir des gratuités de logement.
“Backpacker” c’est aussi le nom qu’on donne au voyageur routard sac à dos. Voilà pour la petite parenthèse !!!

Au Sugarloaf, on a l’impression d’être dans un camp de hippies et moi ji y'aime ça ! En ce moment, comme c’est les vacances, il y a beaucoup de jeunes qui viennent de Johannesburg. Ils échappent à l’étouffement de la ville pour rejoindre la côte de Coffee Bay, une bourgade réputée pour la randonnée et le surf. D’ailleurs c’est ici que les cours de surf sont les moins chers du pays !

Moi j’ai bien envie de marcher alors je pars en compagnie de trois adorables filles de Johannesburg et “Prince”, notre guide xhosa. Oui parce qu’ici on ne peut pas marcher tout seul, sinon on se fait attaquer et voler toutes nos affaires … C’est à cause des loups garous et aussi des pauvres gens qui n’ont pas d’argent et des fainéants qui trouvent que c’est plus facile de voler les touristes que d’aller travailler. Comme j’ai pas envie de me retrouver en culotte et en chaussettes comme c’est arrivé à d’autres voyageurs, je préfère suivre mon Prince. Car la règle c’est que les locaux n’attaquent pas les leurs, donc avec un xhosa, on ne risque rien.

Et nous marchons le long des falaises herbeuses par une belle matinée ensoleillée. Nous croisons quelques chèvres, des ânes et des vaches en liberté. Comme c’est un paysage de collines, le chemin monte et descend sans arrêt et ce n’est pas de tout repos, mais c’est vraiment superbe. Cette côte est magnifique. On respire et on se sent pousser des ailes.
Mais nous n’avons pas le même rythme de marche … certains sont loin devant et d’autres sont loin derrière et notre guide Prince est au milieu et s’inquiète. “Il faut qu’on reste en groupe, si on croit que vous êtes seuls, vous allez vous faire attaquer, ils sont armés ici, ça rigole pas et moi je suis responsable de vous … J’aime pas du tout ce groupe !!!” Wow, il est un peu stressé notre petit Prince ! Il me dit ça à moi alors que je suis celle qui reste toujours près de lui, et qu’il en profite même pour me faire des câlins parce qu’il est très tactile et que comme tous les xhosas, c’est un dragueur. Bon, réunion au sommet, et c’est le cas de le dire, on se regroupe et on met les choses au clair ; que tout le monde reste groupé ! Prince est content, il retrouve le sourire et nous repartons gaiement comme la famille Ingalls dans les champs. Prince en profite pour nous expliquer comment vivent les xhosas, leurs croyances et leur relation de couple.
Il a beaucoup de mal à concevoir que nous pouvons vivre en couple sans être marié, ou divorcé ou remarié ! Chez eux, c’est très strict et l’adultère est très sévèrement puni autant pour les hommes que pour les femmes. La police n’intervient pas ou peu dans ces histoires et les règlements de compte se font en privé !
4 heures plus tard nous arrivons au petit village de “hole in the wall”. Le nom de “trou dans le mur” vient de la formation d’une grotte à deux entrées, creusée par les vagues, dans un îlot rocheux situé en face de l’embouchure d’une rivière. C’est magnifique. Il est midi au soleil, la chaleur est intense et la baignade est très appréciable.
Je passe un long moment à regarder une famille de blancs apprendre à des enfants xhosas à jouer au rugby. C’est très rigolo et les enfants sont super excités. Ils pourraient tourner une publicité dont le slogan serait “apprendre à vivre ensemble”.
C’est tellement agréable que nous en oublions de manger, et vers 14h, nos ventres gargouillent.
Le chéri d’une des filles est venu nous rejoindre avec sa voiture et ses trois chiens. Il propose de nous reconduire jusqu’au backpacker… C’est comme ça que nous nous retrouvons à 6 dans une petite voiture avec un gros chien et deux chiots. La route est super merdique, il y a des crevasses énormes et des graviers qui nous font patiner mais le chauffeur cherche à passer en force, le moteur hurle et bim !!! Cassé ! (Malédiction des transports again).
Comme le pot d’échappement vient de lâcher, ça fait beaucoup beaucoup de bruit ! Mais c’est pas grave nous dit notre chauffeur ! Nous repartons quand même, dans un brouhaha d’enfer et dans un grand nuage de fumée noire toxique. Pour couvrir le bruit, on met la musique à fond. Les passants nous regardent intrigués et même les chiens n’osent pas traverser la route devant nous ! A tout moment j’ai cru qu’on allait prendre feu et dans le meilleur des cas, qu’on aller perdre un poumon, mais on est quand même arrivé à bon port et avec le sourire.

Nous passons la soirée entre voyageurs d'ici et d'ailleurs à parler de tout et de rien puis chacun se retire pour embrasser Morphée. On est vite fatigués le soir car nous avons des journées bien remplies d'émotions et de découvertes. 





















Je ne peux pas rester à Coffee Bay, car le backpacker est complet pour Noël. Je vais donc dans une autre petit village côtier qui s’appelle Port St John's. Sur une carte c’est pas loin et Google Map annonce 3h en voiture, mais dans la réalité, c’est pas pareil !
La réceptionniste du Sugarloaf m’a bien aidé pour organiser mes navettes, car en temps normal c’est compliqué, mais en période de Noël, bé c’est pire.

Donc je retourne à Mthatha, j’attends à la Roadhouse ma prochaine navette, et je rejoins mon Backpacker à Port st Johns.
Durée : 7h / Prix : 25€ / Distance : 120km

Je suis très étonnée car mon dortoir de 12 est vide, c’est assez étrange en pleine période de fêtes et de grandes vacances ! Est ce mauvais signe ?
Cependant c'est très joli et les gérants sont des écolos qui font de leur mieux pour minimiser au maximum les déchets, le gaspillage d’eau et d'énergie.
Je suis un peu isolée de tout, et quand je demande des infos sur comment me rendre dans le centre du village, on me dit que c’est impossible sans voiture et on me déconseille fortement le stop dans cette région. Bon, ce n’est pas très gênant en réalité car il y a un très bon resto pas cher sur place avec plein de plats végétariens qui me font saliver.

La plage est à deux pas. J’y vais vite avant que le soleil ne disparaisse.
J'ai été prévenu par d'autres voyageurs et par le beau Dewin de Coffee Bay, que la plage de Port St Johns est la plus dangereuse du monde en matière d’attaques de requins (requins blancs et requins taureaux) ! Il est donc interdit de s’y baigner. Après de nombreuses attaques mortelles et au lieu de lancer une campagne de tuerie barbare de requins, des personnes sensées ont étudié le phénomène. Ils ont découvert qu'à seulement quelques mètres plus loin, se trouve une zone riche en poissons migrateurs où les dauphins et les requins se battent la nourriture. C’est une zone de chasse, ce qui veut dire que quand les requins viennent dans ce secteur, c’est qu’ils ont les crocs et dans la frénésie de l'action, un surfeur peut facilement y passer. La zone de surf à été déplacée dans les baies voisines, essentiellement à Coffee Bay, et personne n’a protesté ni n’a réclamé un massacre de squales !!!! Et ça c’est du bon boulot, bravo l'Afrique du Sud !
On a quand même le droit d’y tremper les demi jambes, ça rafraîchi déjà bien. Il y a aussi des rivières et des cascades pour se baigner les jours de grosse canicule.

Je grimpe jusqu'à un sommet en espérant que les nuages se dissipent pour voir un beau coucher de soleil, mais pas de chance. Je croise deux serpents morts, des singes vervets et des locaux qui marchent pieds nus et qui me saluent tous avec des grands sourires.

Je rentre au Backpacker, m’offre un magnifique burger végétarien et vais me coucher, seule dans mon grand dortoir vide. À 3h du matin, un homme rentre et allume la lumière, ce qui me réveille naturellement. Qui est cet homme ? Il semblerait que ce soit un Xhosa qui porte un gilet de chantier. Il jette un œil dans le dortoir, me regarde sans surprise et repart. 30 minutes plus tard, il revient avec 2 autres mecs et rallument la lumière et discutent sans se soucier de moi et j’avoue que je flippe un peu ! Je suis toute seule, en petite tenue car il fait 50°C dans le dortoir, qu’est ce que ces hommes foutent là ? Ils choisissent des lits et s’endorment, ce qui n’est pas mon cas.
5h du matin, 3 autres hommes arrivent … lumière allumée et vas y que ça parle et ça rigole !!! Mais putain, puis je dormir ou bien ? Ils échangent les lits, et les 3 premiers hommes repartent !!!
6h30 du matin, ils se lèvent, quittent la chambre et je me rendors.
À mon réveil, j’en parle à la réceptionniste, gentiment, en lui disant que ce n’est pas très correct pour les clients de se faire réveiller par les gardiens de nuit qui viennent faire leur roulement de temps de sommeil si bruyamment dans mon dortoir. Elle est surprise, car ils ne sont pas censés faire ça. Elle se renseigne et m'affirme que les agents de sécurité ne sont pas venus dans ce dortoir. Alors qui étaient ces hommes ? Enquête ….
Au bout de quelques heures, on a notre réponse. Ce sont des mecs qui faisaient du camping sauvage à côté du backpacker. Après une soirée arrosée, ils ont sûrement voulu le confort d’un matelas pour décuver et sont rentrés incognito dans le dortoir !!!! La directrice et désolée pour moi. La sécurité surveillera particulièrement mon dortoir la nuit prochaine et de toute façon je n’y serais plus seule car 4 personnes arrivent dans la journée. Plus de peur que de mal, c’est pas grave.

Pour randonner dans le coin, je dois me faire accompagner d’un guide mais comme c’est Noël, c’est un peu compliqué. Avec une autre jeune voyageuse Allemande, on arrive quand même à négocier une balade courte avec un des membres du personnel. Cet afrikaan nous amène au “blowhole”. Il nous faut descendre le long d’un passage raide et glissant, à l’aide d’une corde et d’une échelle en piteux état puis passer un cap où le vent s’engouffre avec une grosse puissance. Il y a des plaques au sol en souvenir des personnes mortes à cet endroit ! C'est pas très rassurant.
En médecine chinoise, on raconte que le vent bouleverse l’équilibre énergétique et provoque des sentiments d'énervement et d’irritabilité. Cela expliquerait le fait que les personnes perdent en calme et en sérénité à cet endroit, entraînant des comportements impulsifs et manquant de rationalité.  Du coup, ils trébuchent, glissent et périssent !!!!
En haut du passage, 3 chiens nous observent attentivement comme s’ils étaient des gardiens. Notre accompagnateur nous dit que s’il nous arrivait quelque chose, les chiens iraient alerter les gens.
De l'autre côté, nous avons une vue sur l’océan, le trou souffleur (évent par lequel l’eau surgit comme un geyser) et les bancs de maquereaux en migration qui se font attaqués par les dauphins. Nous restons là presque une heure à admirer le show avec des jumelles, emmitouflés dans nos manteaux et nos écharpes pour se protéger du vent froid. Puis nous faisons demi tour pour rentrer au Backpacker. En haut les chiens sont toujours là et à notre arrivée, ils nous font la fête comme ceux qui revoient leur maîtres après des semaines d'absence. Je trouve que cet endroit est assez étrange énergétiquement. Ils nous raccompagnent jusqu’au Backpacker puis poursuivent leur route.

C’est Noël le temps s'arrête. Après midi Glandage, lecture, sieste, skype et discussion de voyage avec les autres personnes du Backpacker. Soirée bière et cocktails mais sans excès. Joyeux Noël à tout le monde. 🎅🎅🎅🎅









Bon allez Noël est passé, et la date de mon départ approche, il est temps pour moi de me rapprocher de joburg. Mais encore ce problème de navette, c'est énervant à la fin ! Le chauffeur est en congé et on a oublié de me prévenir alors que j'avais réservé. La réceptionniste semble peu concernée par le fait que je sois coincée ici. Mais à tout problème sa solution. Méthode de la crevarde auprès des touristes véhiculés et ça marche. Un couple de français zoreilles de la Réunion acceptent de me conduire jusqu'à la fameuse Roadhouse oú je vais devoir patienter 4h jusqu'à l'arrivée de mon bazbus. 

J'arrive tard à Durban, une métropole côtière de la province du KwaZulu-Natal, dans l'est du pays, connue pour sa grosse communauté Indienne. Je suis donc maintenant en territoire Zoulous, un autre peuple bantou sédentarisé.
Je suis pas super ravie de devoir passer deux nuits ici. C’est une grande ville bruyante et moche où l'insécurité est omniprésente. Rien que pour aller au supermarché, c’est comme de marcher en terrain miné. Le quartier dans lequel je me trouve est un peu craignosse. Le réceptionniste me fait une liste des rues où je peux marcher et celles où je ne dois surtout pas aller ! Il me répète de rester sur mes gardes, de ne rien avoir de valeur avec moi et de marcher à la vue des voitures de police qui sillonnent la ville. En allant au supermarché à 1km de mon Backpacker, je sens des regards lourds et des propos que je ne comprends pas mais qui ne sont pas des paroles de Bisounours. Dans le supermarché, un groupe de jeunes filles m’encerclent en rigolant de façon maléfique. Je fais mine de ne pas les remarquer et poursuis mon shopping. De retour au Backpacker, je me sens victorieuse de ne pas avoir été agressée. 
Je pourrais prendre un Uber pour visiter un quartier plus sympa de la ville, mais je ne suis pas intéressée. Quant à la plage, elle est bondée de touristes, si bien qu’on ne voit plus la couleur du sable. Non franchement, Durban ça sert à rien (mise à part qu’on y trouve plein d'épices et des produits indiens).
Je fais quand même de belles rencontres sympas dans mon hébergement, ce qui rend ce passage transitoire beaucoup plus appréciable.

Et je reprends le bazbus de bonne heure pour ma dernière destination Nature et peut être la plus belle de mon séjour … les montagnes du Drakensberg …
Pour m’y rendre le bus me fait encore le coup de s'arrêter dans une station service à 3 heures de ma destination ! On est vraiment loin du porte à porte !! J’ai réservé un taxi mais comme le chauffeur ne voulait pas se lever tôt, je dois patienter 3 heures. La vendeuse de la station est mignonne comme tout et m’invite à m’installer à une petite table à l’intérieur, c’est plus confortable et plus sûre me dit elle.
Mon taxi arrive et je traverse les prairies montagneuses et les zones agricoles de la région. À en juger par le grand nombre de camions à lait marqué NESTLÉ, j'en conclus que le géant de l’agroalimentaire est implanté dans la région. Perspicace la Chlo !

Je suis dans le sud d'une chaîne de montagnes qui s'étend depuis le Lesotho jusqu’au Swaziland, 2 minuscules pays enclavés en Afrique du Sud. Ce vaste parc est classé sur la liste du patrimoine mondial. On y protège la faune, la flore et les vestiges archéologiques locaux.
Les Afrikaners l'ont baptisé Drakensberg qui signifie « montagnes du Dragon » . Les Zoulous l'appellent Quathlamba (rempart de lances ).
L’endroit est magique et très puissant. Les touristes sont nombreux mais l’endroit est tellement vaste qu’on a l'impression d’être seul. C’est un lieu très prisé des randonneurs, des trailers (les coureurs de l'extrême !!), et des amateurs d’oiseaux.

Le climat est très capricieux. Les orages sont fréquents et le fer contenu dans la roche attire la foudre. Le vent est frais et il neige en hiver. À mon arrivée je suis accueillie par une tempête de grêle impressionnante, les éclairs et le tonnerre sont tout près. À l'abri sous le porche, je regarde les éléments se déchaîner, quel spectacle grandiose. Puis les nuages se dissipent et je vois apparaître les hauts sommets de l’imposant Drakensberg qui culminent à plus de 3400m sous un bel arc en ciel. Bonjour Montagne.

Je séjourne au Sani Lodge qui est un hébergement d’institution dans la région. Impliqué dans tout un tas de projets environnementaux et humanitaires. J’y fais de magnifiques rencontres et vais même prolonger mon séjour pour passer le premier de l’an ici.

Cette région est très sûre. Pas besoin de guide pour randonner, mais de bonnes cartes car aucun chemin n’est balisé. On peut camper dans les montagnes en prenant soin de ne pas se faire repérer des chiens de bergers, fervents défenseurs de leur territoire. Vu le temps très incertain, je ne me lance pas dans cette aventure.
J’opte pour des petites balades.
Je pars ainsi pour une courte randonnée qui soit disant devait me mener jusqu'à une piscine naturelle que je n’ai jamais trouvé. J’ai pris le mauvais chemin comme à mon habitude. Mais les paysages sont grandioses et je suis toute seule dans ce décor. Dame Nature me sourit en m'offrant de beaux cadeaux. D’abord le vautour du Cap qui vole autour de moi. Il est impressionnant, majestueux. J’estime son envergure à 2 mètres.
Puis ce magnifique papillon qui me suit sur quelques mètres. En contrebas un gros troupeau d'antilopes sauvages. Des hyrax des rochers me regardent curieusement. Qui observe qui ? Et le clou du spectacle, un chacal surgit de derrière un rocher, à quelques mètres de moi. Il est clairement surpris, et après quelques secondes d'hésitation, il disparaît comme par magie.
Wow, et puis toutes ces petites fleurs sauvages colorées, la vue sur le col du Sani qui marque la frontière avec le Lesotho, les ravins, les falaises, les sommets… les nuages sont de plus en plus menaçants, l’orage arrive. Sur mon plateau ferreux, je pourrais facilement être foudroyée. Alors je fais demi tour. Même si je n’ai pas trouvé le chemin, j’ai quand même marché 4 heures, c’est un bon entraînement.
Mais petit coup de pression quand je réalise qu’une meute de babouins s’est installée sur le chemin qui mène au Lodge. J’ai peur de ces animaux, ils sont bien trop gros et fougueux. Je m'arrête, prends quelques clichés en espérant que ça les motive à partir. Mais pas du tout, ils ont compris ma combine. L’un d’eux me regarde et s’assoit confortablement en plein sur le chemin. S’il parlait il dirait “ YOU SHALL NO PASS” à la manière d’un Gandalf.
Je pourrais passer par les herbes plus loin mais il y a des serpents venimeux et des babouins couchés qui pourraient mal le prendre !!! Alors je fais un gros détours de 45 minutes juste pour éviter la meute, et traverse les champs de vaches en passant sous les barbelés. Courageuse mais pas téméraire la chlo ! M'énervent ces babouins !!!

De retour au Lodge, je reprends place sous le porche et re-tempête de grêle et d'éclairs. J’ai bien fait de rentrer !!!









Une autre belle journée dans le Drakensberg est celle où je suis allée au Lesotho. La traversée de la frontière ne peut se faire qu’en 4X4 par une route de gravier sinueuse à travers la montagne. C’est une route dangereuse, souvent fermée en fonction des conditions climatiques. Les orages peuvent transformer la route en une coulée de boue, les glissements de terrain sont fréquents et la neige et la glace la rendent impraticable en hiver. Un projet de goudronnage a été signé et bientôt l’aventure et le challenge seront terminés. Tout le monde pourra passer au Lesotho facilement avec une simple berline de location. Il y aura des conséquences comme le développement du tourisme au col et au Lesotho, pour l’instant si vierge et si sauvage. Et tristement, notre guide risque de perdre son travail.

J’embarque avec quelques voyageurs et mon guide qui est non seulement un super conducteur mais aussi un spécialiste des oiseaux.
Une super ambiance règne dans le 4X4. Nous faisons plusieurs arrêts pour admirer les paysages, observer les animaux à la jumelle et apprendre plein de choses sur la flore et l’histoire des montagnes. Nous apercevons des antilopes, des babouins, des rapaces et beaucoup d’oiseaux endémiques.
Nous montons tranquillement et prudemment jusqu’au Sani PASS, un col situé à 2900 mètres d’altitude.  D’abord nous passons les poste de frontières, (c’est une journée à 4 tampons sur le passeport) puis nous arrivons au Lesotho. 
 
Changement de décor, c’est bien un autre pays. Des cigognes se baladent sur les plateaux alpins entre les troupeaux de moutons, chèvres et ânes qui broutent en liberté dans les vastes pâturages sans barrière. Ils sont surveillés par des bergers vêtus de couvertures et de bottes en caoutchouc, et leurs chiens. Il y a aussi des chevaux sauvages et d'autres oiseaux migrateurs. L’ambiance est d’un calme et d’une sérénité intense. Les bergers dorment dans des petites huttes rondes faites de branchages et de pierres. Il n’y a pas d’arbres à cette altitude. Alors, comme sur les plateaux himalayens, les habitants utilisent les bouses séchées pour se chauffer, pour cuisiner et pour isoler l'intérieur des maisons. Les températures sont fraîches et l’hiver, les plateaux sont recouverts de neige.
On dit du Lesotho, que c’est un royaume dans le ciel. Le pays culmine entre 1400 et 3500 mètres.
C'est une monarchie constitutionnelle dont le souverain est Letsie III. Sa capitale et seule grande ville est Maseru. Le Lesotho fait environ la taille de la Belgique et est un des pays les moins peuplés d’Afrique. On y compte environ deux millions d'habitants, majoritairement chrétiens. On les appelle les Basotho. Leur langue est le sesotho.

L'hydroélectricité représente sa principale richesse dont bénéficie l'Afrique du Sud. Le pays possède déjà de nombreux barrages et d’autres projets de nouvelles constructions hydrauliques sont en cours. La reprise du secteur minier, notamment l'exploitation du diamant, est prometteuse. L'industrie textile se développe également : le Lesotho est le premier exportateur de vêtements africains vers les États-Unis. Même si on prédit un beau futur économique pour le Lesotho, il n’en reste pas moins que c’est un pays pauvre où les inégalités sociales sont importantes.

Notre guide nous amène dans un tout petit village, où une femme adorable nous laisse entrer chez elle. Elle produit de la bière locale amère et fait du pain délicieux. Elle ne parle pas anglais, alors notre guide fait la traduction. Elle a un sourire d’ange et semble détendue comme un petit bouddha des montagnes. Leurs maisons sont impeccables et super propres. Il y a qu’une seule pièce à vivre, qui sert à la fois de chambre et de cuisine. C’est à la fois très simple, avec peu de mobilier, confiné et chaleureux.

Les gens que nous croisons nous saluent avec des grands sourires. Malgré les conditions climatiques et géographiques difficiles, il semblerait que les basothos soient des gens heureux et paisibles. Cette vague de bien être atteint tout le groupe. Ici on se sent bien et détendu.
Je suis étonnée car les routes ici sont impeccables. Alors que nous roulions sur une route de gravier en Afrique du Sud, nous sommes à présent sur une route goudronnée toute neuve et parfaitement sûre. Le roi semble honnête et a su réutiliser l’argent des aides internationales à bon escient. Il a également pris des mesures récentes en matière d'éducation. Ainsi, l'école  est devenue obligatoire jusqu'à 13 ans et la gratuité des frais de scolarité se met en place progressivement depuis 2000. Par contre, les écoles sont souvent éloignés des villages et les enfants se retrouvent séparés de leur famille.

Quelle belle journée dans ce pays montagneux sauvage où le temps semble s'être arrêté. Mais le ciel devient franchement menaçant. Notre guide nous explique que nous devons passer le col avant la tempête où on risquerait d’être bloqué. Alors, nous respirons un dernier bol d’air pur et remontons dans le 4X4.

Nous arrivons au Pass et sirotons rapidement une bière dans le bar le plus haut d'Afrique, avec une vue sur la descente qui nous attend. L’orage arrive, le guide nous presse, on a vraiment pas de temps à perdre, alors cul sec … Et c’est reparti pour la route à massages vibratoires gratuits comme l’appelle notre chauffeur.

Lors de la descente, nous voyons énormément d’oiseaux rares et endémiques. Notre guide n’en revient pas. Nous arrivons au Lodge, les fesses toutes engourdies par toutes les bosses et les secousses du trajet et l’orage éclate. Il était temps … sacré saucée !



Sunbird


La route qui mène au col










Le 31 décembre, le soleil brille haut dans le ciel et la chaleur est revenue. Je pars pour une petite balade en compagnie d’un voyageur que j’avais déjà rencontré à Durban. En fait, comme tous les Backpackers suivent plus ou moins les mêmes itinéraires et dorment toujours dans des établissements pour petit budget, je recroise souvent les mêmes personnes d'un lieu à l'autre.
Au départ, nous traversons le terrain de golf d’un hôtel de luxe puis le sentier ne fait que grimper sans beaucoup d'intérêt. Il n’y a aucun balisage, pas facile de trouver le bon chemin, on doit faire demi-tour quelquefois !! Mais plus haut, nous découvrons des belles prairies alpines, des rochers aux formes étranges façonnés par l’érosion, des grosses protéas en fleurs, des cascades et des jolis papillons. Toujours aussi paisible, quelque soit la vallée. Aussi, en altitude, le soleil tape fort.
Puis, il est l’heure de redescendre pour faire quelques courses car ce soir c’est le premier de l’an. Je suis un peu agacée quand je vois que sur le terrain de golf, les babouins se sont installés confortablement. Ils adorent cet endroit où l’herbe est fraîche et où ils peuvent jouer à la balle ! Mais je ne suis pas seule alors j’ai moins peur 😮. Nous traversons la meute, les babouins s’écartent au fur et à mesure que nous avançons. Bon c’est vrai qu’ils ne sont pas si méchants.

Le Lodge n’a rien organisé de spécial pour l'événement, c’est un peu dommage. Chacun cuisine pour soi et mange de son côté puis nous nous retrouvons autour de quelques verres, de guitares et d’un banjo et nous accueillons la nouvelle année dans la bonne humeur.
Happy New year à tous 🍻






Et voilà, Il est temps de quitter le Drakensberg. Je suis un peu triste, j’aimais vraiment beaucoup cet endroit et j’aurais aimé faire davantage de randonnées maintenant que le soleil s’est installé.
J'embarque dans le 4X4 de Michael en direction de Johannesburg. C’est un long trajet de 7h de route mais Michael est un guerrier, il a l'habitude de conduire des longues distances.
Ce sud africain est un “trailer” de haut niveau, qui parcourt le monde en courant !

Le trail, la course nature ou plus rarement la course en sentier est un sport de course à pied, sur longue distance, en milieu naturel, typiquement sur des chemins de terre et des sentiers de randonnée en plaine, en forêt ou en montagne (définition Wikipédia)

Le record de Michael c'est 110 km en montagne en une journée !!! Comme la plupart des trailers, Michael pratique aussi l’escalade, des activités aquatiques, du canyoning … c'est la personne la plus sportive que je n'ai jamais rencontré. Le Sani pass, lui, il a monté en vélo, aller-retour, sans un soupçon de fatigue.
En plus d'être un modèle en matière de santé physique c'est un homme d'une grande générosité. En compagnie de deux de ses amis nous rejoignons la capitale. La route à travers le drakensberg est magnifique. Mais une fois que nous quittons les montagnes le paysage devient plat et monotone. Je lutte pour ne pas m'endormir et tenir compagnie à mon chauffeur. 
Comme en Australie, les Roadhouses ont des techniques commerciales un peu surprenantes pour attirer les clients. Nous nous arrêtons dans l'une d'elles, qui s'est entourée d'un zoo. Dans des enclos vides de végétation, des oiseaux et des lions semblent s'ennuyer terriblement. C'est lamentable, ça me donne envie de vomir. Ce qui m'énerve encore plus c'est que des touristes les prennent en photo sans penser une seconde que ce n'est pas normal.

Michael décide d'être mon guide à johannesburg pour ma dernière journée en Afrique du Sud. Il habite dans un quartier sûr où toutes les résidences sont hautement surveillées par des gardiens, des grilles et des systèmes de surveillance. Comme les vols sont choses courantes dans la capitale, ces mesures sont obligatoires. Michael par exemple s'est fait cambrioler déjà deux fois.
Johannesburg n'est pas si terrible que je le pensais. Il y a beaucoup d'arbres et plein de quartiers très différents les uns des autres. Il est facile d'échapper à la ville car à seulement quelques kilomètres autour se trouvent des rivières des petits canyons et des lacs. Ainsi nous allons vers un lac de barrage qu’une petite montagne surplombe. Il y a un téléphérique pour monter à son sommet mais Michael le grand sportif, refuse la facilité et nous montons à pied par un chemin qui ne semble pas vraiment officiel. Pour lui c'est un jeu d'enfant mais pour moi la montée est raide, de plus il fait très chaud à Johannesburg. J'essaie tant bien que mal de suivre mon guide, en oubliant les plantes et leurs grandes épines qui m'écorchent les jambes et les bras. Une fois au sommet on rigole de voir toutes mes égratignures alors que Michael n'en n'a aucune.
Nous avons une belle vue sur le lac, la plaine et les hautes tours de la ville dans le fond. Mes jambes ont à peine fini de trembler que Michael me propose de redescendre par un autre chemin à la manière d'un trailer, c'est-à-dire en courant. C'est un chemin de petits cailloux et j'ai plus l'impression de rouler que de courir, mais je trouve ça plutôt rigolo et michael n'arrive pas à me semer donc j'en ressors avec une grande fierté. Arrivée en bas j'estime que je mérite une bonne pinte de bière, je suis complètement déshydratée.
Nous nous rendons ensuite dans le quartier de Melville. Ce petit coin bohémien est prisé des étudiants et des bobos. On y trouve beaucoup de bars et les meilleurs restaurants de la ville, sous des airs bucoliques. C'est un quartier sûr et agréable. Mais comme on est toujours en période de vacances la plupart des restaurants sont fermés. Michael est déçu, il voulait m'emmener dans un restaurant végétarien très réputé.

Nous allons ensuite dans le centre de Johannesburg. La ville est la plus grande du pays et est la troisième agglomération africaine après Le Caire et Lagos. Elle se trouve sur un gisement aurifère. D'ailleurs son nom en zoulou, “Egoli" signifie “ville de l'or”. Le développement de Johannesbourg est bien entendu lié à la découverte de ce gisement, en 1886, et sa croissance a été extrêmement rapide.
Johannesbourg est en pleine rénovation depuis le début des années 2000, suivant une politique de ré-embourgeoisement. Les immeubles délabrés sont peu à peu vidés de leurs locataires clandestins, pour être réhabilités en bureaux ou en appartements de luxe. L'expulsion de ces pauvres gens entraîne la croissance des bidonvilles alentours comme le quartier de Soweto où le célèbre Xhosa, Nelson Mandela a habité pendant quelques années. Cette politique de réaménagement a beaucoup d'impact sur la vie à Johannesburg qui a ainsi subi de nombreux mouvements de contestations violentes rendant le problème d'insécurité encore plus fort.
Mais en cette période de vacances Johannesburg est une autre ville. Les rues sont vides et les magasins sont fermés. On dirait une ville fantôme où les papiers volent poussés par le vent et où les SDF marchent un peu comme des zombies.

Nous nous rendons ensuite dans le quartier de braamfontein où se trouve mon Backpacker. Ce quartier a été réhabilité dans le style Art déco, abritant la Cour constitutionnelle, des banques, et des hébergements pour une classe sociale aisée. Pas vraiment d'intérêt si ce n'est que c'est un quartier sûr.
Il faut bien noter qu'à Johannesburg les quartiers dangereux sont accolés aux quartiers riches, parfois seulement une petite rue les sépare. Il est donc important lorsqu'on visite la ville d'avoir une liste des endroits à ne pas fréquenter ou de se faire accompagner par des locaux qui connaissent les lieux. C'est la règle à suivre à moins d'être amateur d'adrénaline et de danger. Il faut aussi faire attention en voiture, le car jacking est très courant ici.
La ville est à deux tranchants. Les gens y sont super gentils, on y trouve facilement du travail et il y a plein de lieux très sympas où sortir et oú se divertir. Mais à côté de toutes les opportunités qu'offre la capitale, les habitants vivent dans un stress constant dû à cette grande insécurité et doivent toujours être sur leur garde. Malgré cela beaucoup d'étrangers sont charmés par la ville et s'y installent.

Les Sud-Africains ne boivent pas que du vin, ils sont aussi amateurs de bières et à Johannesburg il y a beaucoup de brasseries locales.
Michael m'emmène donc dans une de ces brasserie ou Aneesa, une fille que j'ai rencontrée précédemment à Coffee Bay, nous rejoint. J'ai le droit à une dégustation de 7 différentes bières et comme mon guide semble vraiment bien s'y connaître, cette expérience me donne l'impression d'être prête pour ouvrir ma propre brasserie !!!!

Dans la soirée nous allons dans un autre quartier tranquille qui s'appelle … bé, je me rappelle plus comment il s'appelle !!! Entre tous ces quartiers moi j'ai perdu le fil !!!!!
Mais on y trouve un restaurant thaïlandais succulent ! Donc oui j'avoue que pendant ce voyage je n'aurais pas vraiment goûter à la cuisine locale. Il faut dire que les Sud-Africains sont des viandards et dans les spécialités du pays il n'y a pas grand-chose de végétarien, à part les variantes indiennes/sud-africaines comme le curry de Durban.

L'ami d'Aneesa que j'ai aussi rencontré à Coffee Bay nous rejoint au restaurant avec son petit ami qui est un Français expatrié à Johannesburg. Ça m'intéresse d'avoir l’avis d'un Français dans la ville ! Il semble se plaire à Johannesburg mais souffre un peu du manque d’événements culturels et de patrimoine historique. Je suis d'accord que nous, Européens, avons la chance d'avoir nos vieilles pierres et nos festivals populaires. Et puis il ne faut pas oublier non plus notre fromage !!!

C'est ici que je dis au revoir à Michael, qui me recommande de m'entraîner au trail à la Réunion. Il y est allé et a couru jusqu'au piton de la Fournaise !!! Il m'a convaincu de revenir en Afrique du Sud car il y a tellement d'autres beaux endroits à visiter, accessibles seulement en voiture.
Aneesa me reconduit jusqu'à mon backpacker et mon voyage en Afrique du Sud s'arrête ici !!!! 



Brasserie the mad giant. Photo tirée d'Internet

Johannesburg, photo tirée d'Internet

Johannesburg, photo tirée d'Internet


Ça y est enfin, la lecture est terminée !!!
Je remercie ceux qui ont eu le courage de lire ce post jusqu'à la fin.

Je m'envole à présent vers un petit bout d’île perdue au milieu de l'océan Indien. Une petite perle volcanique qui s'appelle la Réunion.

Rendez-vous dans le prochain post 😀 et à tous je vous souhaite une très bonne année.

2 commentaires:

  1. Et bien comme d'habitude, on rit, on est intéressés, et ont admire les photos.
    Tes fleurs, tes oiseaux et le papillon sont superbes , ah et la sauterelle verte aussi.
    Tu as raison de te méfier des babouins, au temps de l'Egypte ancienne ils accompagnaient les "policiers " de l'époque qui les lâchaient sur les voleurs !
    Je suis d'accord avec toi l'éléphant est un animal fascinant et mérite le nom de roi des animaux , après Mimounet bien sûr !
    Et j'espère que tu as en réserve une photo de Dewin.On aimerait voir ;-)
    Allez, on attend la suite !

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    1. Merci pour cette remarque, j'ai corrigé le terme de prédilection car non ce n'est pas du tout une préférence !!!! Et ça ne m'étonne pas pour les babouins ! On le surnomme grand singe à tête de chien et j'ai aussi perdu des chiens errants !!!

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Au pays des Pharaons

Si je vous dis ; "Pharaon, Pyramide, Nil" vous n'aurez aucune difficulté à deviner que je me trouve au ... Canada !!! Mais non...