lundi 25 décembre 2017

Cape town Afrique du sud


Et les chevaux sont repartis ...

Je commence mon voyage par un truc que j’avais jamais fait encore !!! Je me suis offert le service “airport pick up” proposé par mon auberge. Et ma foi, ça s’apprécie ! Après un long vol de 14h, dont je m’en tire avec un dos en vrac, des chevilles de bibendum, des pellicules, le visage qui pèle et un bon rhume, autant vous dire que je ne ressemble à rien et dans ma tête c’est aussi la théorie du chaos. J'ai pas la foi de négocier des prix avec des chauffeurs de taxis qui me parlent d’une monnaie dont je n’ai même pas vérifié le taux de change !!!

Donc quand j’arrive à l’aéroport, j’ai le plaisir de voir mon nom sur une pancarte, sous le sourire radieux d’une belle blonde. C'est Annette; mon hôte qui est là avec Mona; sa stagiaire. Ça ne sonne pas vraiment “afrikaners” comme prénoms, mais c’est parce qu’elles sont allemandes !
Au fait, prenez bonne note que le terme “afrikaners” signifie les blancs d’Afrique du sud d’origine européenne, en vous remerciant.

Je n’ai qu'à suivre les guides jusqu’à leur carrosse, enfin si on peut dire … c’est une vieille polo dont on ne peut plus vraiment distinguer la couleur d’origine mais ça roule. Ces deux filles sont des anges, et j’arrive à l”aloha lodge” qui est un compromis entre une auberge de jeunesse et des chambres d’hôtes. Il n’y a que deux dortoirs de 4 et quelques chambres habitées par des expatriés allemands qui vivent là à l’année. C’est en retrait du centre, à deux pas de la plage, peu de voitures, du calme, c’est propre, c’est parfait. Le lit est super confortable, il m’appelle mais je lutte un peu avant de succomber à sa douceur. En levant le bras, je me rends compte qu’une douche s’impose.

Chose faite, je vais voir la plage. On ne peut pas s’y baigner, “c’est pollué”: dit un panneau. Alors je me promène le long de l’eau. Dans ce quartier, on trouve des belles maisons avec jardins sous système de surveillance, des appartements tout neufs, une école Montessori… Bref, un petit quartier paisible de classe moyenne. Je croise des blancs, des noirs, des enfants, des couples et tous ont le sourire et me disent bonjour.



Puis je vais faire des courses dans un supermarché qui se trouve à 2km plus loin. Il y a un vent à décorner les boeufs. Autant à l'aller il me poussait, autant au retour, c’est pas facile. C’est la saison où le vent souffle le plus à Cape Town, pour le plaisir des nombreux kitesurfers. Il fait chaud mais avec le vent, on ne sent pas la chaleur et dès que le soleil disparaît je renfile mon jean, mon pull et mon écharpe. Bon je suis frileuse mais quand même.

Bref, je rentre de mon expédition les cheveux plaqués en arrière, et je me prépare un paquet de noodle comme un reflex de voyage, puis j’entends encore mon lit qui m’appelle, cette fois je m’avoue vaincue. J’ai sûrement ronflé.
Puis 1h plus tard, ça s’agite autour de moi, je me réveille ! Il y a une coutume ici, d'aller voir le coucher de soleil tous les soirs sur la plage.
Et c’est comme ça que je me retrouve avec Annette, ses enfants et les autres allemands à dire au revoir au soleil qui part se cacher derrière les Table Mountains, en jouant aux ombres chinoises avec l’immense stade de foot du Cap.




Je suis debout à l’aube, tout le monde est encore assoupi et même le vent dort toujours. Une belle journée qui commence.

Je pars en ville, après avoir résolu l’énigme des bus pour m’y rendre. Soit je suis pas très futée, ce qui est tout à fait envisageable, soit c'est pas très clair. Enfin, les agents et les locaux ne rechignent pas à m’aider, ils sont très gentils et leur accent n’est pas si difficile à comprendre. Dans le pays on parle plusieurs langues ; l’Afrikaans (  un mélange entre le néerlandais et quelques mots malais, thaïlandais et africains), l’anglais,  le zoulou, le xhosa et d’autres langues bantoues.


Je commence par le centre ville qu’on appelle “ the city bowl” à cause de sa situation encerclée par de hautes montagnes. Il suit un schéma très américain avec de hautes tours et des rues droites en quadrillage. On y trouve des marchés d'artisans Africains immigrés de tout le continent. Une rue très fréquentée est “long street” qui est d’une mixité archéologique et historique remarquable. C’est aussi la “ party street” jalonnée de bars et de discothèques en tout genre où il faut faire très attention le weekend en soirée, car c’est un lieu prisé des pickpockets et des dealeurs, et les règlements de compte y sont fréquents. Les expatriés me déconseillent fortement d’y aller toute seule en soirée et comme j'ai pas envie d'aller picoler en solo, ça tombe très bien.
Dans le centre, il y a aussi des églises de toutes les religions comme preuve du cosmopolitisme et de la diversité des habitants de Cape Town. De belles demeures historiques datant de la colonisation néerlandaise abritent les administrations ou des musées. Des rues commerçantes piétonnes, des shopping malls … comme dans toutes les grandes villes modernes … mais derrière les hautes tours on aperçoit toujours les imposantes “Table mountains”, qui rappellent aux hommes que quoiqu'ils puissent bâtir, l'immensité et la splendeur de la nature ne pourront jamais être rivalisées.  
D’un point de vue “feng shui”, un célèbre éveillé raconta qu’à Cape Town, on est comme dans un fauteuil méditatif, adossé contre la terre mère, le regard fixé vers l’infini de l'océan. C’est beau hein ??


Mais pour casser un peu le conte de fée du bouddhiste, la ville a aussi un côté triste et douloureux, par son passé colonial fondé sur l’esclavagisme et l’extrême pauvreté d’un grand nombre de ses habitants. Les mendiants font l’aumône et les alcooliques sont étalés sur les pavés entre la vie et la mort. Dès ma première heure, je me retrouve à acheter un paquet de céréales à une pauvre femme. Je dois aussi payer un taxi pour un backpacker anglais qui semble s’être fait volé son passeport et qui ne peut plus échanger ses pounds pour rentrer à son hébergement ! J'ai peut être gagné des points sur mon karma !







Un endroit où j’aime flâner c’est le “ company’s garden”. C’est ici que les colons néerlandais avaient installé leur grand jardin potager en 1650, afin de ravitailler en fruits et légumes les bateaux de passage. Et croyez le ou pas, mais il y a même un poirier qui date de 1652. Dans ce parc, les amoureux se bécotent sur les bancs publics comme le dit si bien Georges, les écureuils posent pour les photographes et les oiseaux chantent. L’espace potager est toujours présent.







Je vais visiter le “ District 6 museum” qui commémore un des tristes événements de l’apartheid. Dans ce quartier pauvre et populaire, résidait une population de noirs et de colorés ( descendants des esclaves venant d’Asie du Sud Est et d’Inde) de toutes religions confondues. Ils formaient une petite communauté d’artistes, d’artisans, de commerçants et de gangsters.
La situation du quartier, proche du centre et du port, était parfaite, mais le gouvernement, dans leur politique de “blanchissage” de la ville, décida d’expulser tous ces gens et de les relocaliser dans des quartiers plus éloignés, dépourvus souvent d’eau, d’électricité et de transports en commun ( sauf pour les juifs qui eurent le droit de s’installer à Sea Point, un quartier côtier proche du centre, où ils résident toujours). Les habitants ont dû rapidement abandonner leur maison. On raconte que la plupart d’entre eux sont partis avec seulement une valise.
District 6 a ensuite été complètement rasé et les gravats furent jetés dans l’océan.
Aujourd'hui le quartier est toujours en réhabilitation et une politique de restitution a été mise en place. Les anciens habitants ou leurs descendants sont sur une liste d’attente pour pouvoir réintégrer leur ancien quartier. Pourvu que cette idée fonctionne et que les promoteurs et le gouvernement tiennent leur parole.




Pour remonter un peu plus dans le temps jusqu’à la création de la ville, je vais visiter le “ castle of good hope”. Le Fort de bonne espérance ( en français donc) est un fort en étoile qui se trouvait au bord de l’océan. Mais l’eau a tellement reculé qu’il se trouve désormais en plein centre ville.


En 1648, le Nieuwe Haarlem, un navire de la VOC (Compagnie Hollandaise des Indes) s'échoue au pied de la montagne de la Table (et ce n'est pas le premier d’ailleurs). Les rescapés y survivent durant un an autour d'un fort de fortune, se nourrissant de produits de la terre ( ils mangeaient même du pingouin 😢), avant d'être rembarqués vers l'Europe par un navire de passage. Dans son rapport à la VOC, le commandant du Nieuwe Haarlem y suggère d'établir une station de ravitaillement car le climat y est méditerranéen et le sol fertile, puis et surtout, il y a de l’eau de source … et là débute l’histoire de la ville.
Bâti par la Compagnie néerlandaise des Indes orientales entre 1666 et 1679, le fort est la plus ancienne construction d'origine européenne en Afrique du Sud. Son but était de servir de station de relais et de réapprovisionnement pour les bateaux effectuant le voyage entre les Provinces-Unies et les Indes orientales néerlandaises. Il fallait plusieurs années aux navires européens pour longer la côte ouest de l’Afrique. Beaucoup mouraient en chemin, à cause de la malnutrition, des épidémies, du manque d’eau, des mutineries et des attaques de pirates.
Avant les néerlandais, les portugais avaient déjà accosté dans la baie, comme Vasco de Gama par exemple, mais le courant avec les Khoï n'était pas très bien passé et les portugais étaient trop occupés à trouver le chemin vers les Indes.
Les hollandais eux, étaient plus futés ( et plus nombreux aussi). Ils établirent de suite un commerce avec les Khoïs qui devaient leur fournir de la viande contre du fer, du cuivre, du tabac, de l’alcool… Puis les colons plantèrent une haie d'épineux pour délimiter leur territoire (1er. Acte de ségrégation raciale) et alors, les Khois comprirent que les hollandais voulaient s’approprier la terre. Alors ils se révoltèrent et décidèrent d’arrêter de fournir de la viande aux européens. Qu’à cela ne tienne, les hollandais sont allés chasser le phoque, l’antilope ... et ont même exterminé tous les lions du cap, entre autre !!!
Et pour travailler dans leurs champs, ils firent venir de nombreux esclaves d’autres pays d’Afrique et de Malaisie, Indonésie, Inde … et ils prospérèrent… Des esclaves étaient parfois libérés pour bonne conduite ou parce que trop vieux, ou parce que les colons n’avaient plus les moyens de les nourrir … Alors on leur attribuait un petit lopin de terre où ils pouvaient avoir une ferme pour leurs propres besoins. Ce sont les "free burghers"( aucun rapport avec McDo donc !) Les conditions d’esclavagisme étaient légèrement plus laxistes dans cette partie du globe mais c’était quand même loin d’être l’Eldorado pour eux. Ces travailleurs libérés, vendaient, achetaient, construisaient, se mariaient ...et en avant guingamp... la simple station de ravitaillement devint une ville entourée de fermes, forçant les khoïs à partir vers le nord.
Et puis les anglais ont débarqués … et c’est une autre page de l'histoire de l'Afrique du sud …
Revenons en à notre Fort maintenant ….


Les couleurs jaunes et vertes sont les mêmes qu’à l’origine. Autrefois ces couleurs étaient obtenues par le broyage de coquillages ou par un mélange d’argile. Sur le fond bleu du ciel, c’est très joli. Certains passages font froid dans le dos comme la salle des tortures pour les voleurs, les contestataires ou les esclaves rebelles, avec ses chaînes, ses crochets et ses attaches d’origine. Je ne vous décris pas les méthodes utilisées, ça dépasse toute imagination.
Comme les hollandais avaient déjà commencé la culture des vignes ( j’y reviendrais plus tard) on y stockait du vin... dans la poudrière !!!!! L’ambassadeur avait sa cave privée, en face de sa piscine avec fontaine !!! Dans le fort, on trouve aussi des musées et des tableaux de l’époque coloniale. Il était coutume d’inviter à bord des navires, des peintres, dessinateurs ou écrivains pour relater ces longues expéditions. Ils étaient les photographes reporters de l’époque 🎥. Grâce à ces artistes, on peut se faire une meilleure idée de ce à quoi pouvait ressembler la vie à cette époque.













J’ai bien marché aujourd'hui et mes jambes commencent à se faire lourdes. Je rentre donc à mon auberge et j’ai à peine le temps de me poser qu’on me rappelle que c’est l’heure du coucher de soleil. J’enfile mon blouson et vais dire au revoir à l’astre avec les expatriés et la famille d’Annette. 🌞


Encore une fois je me lance dans une nouvelle expérience ; le “hop off hop on bus” ! C’est quoi ce truc ? C’est un bus à vue panoramique qui fait un circuit déterminé et vous pouvez descendre et remonter autant de fois que vous voulez et aux heures de votre choix. Les arrêts sont bien-sûr proches des points d’intérêts touristiques et il y a des bus qui passent partout toutes les 15 minutes. Du coup, Je vous raconte pas la flopée de grand bus rouges qu’on voit en ville. Au départ, on nous donne des écouteurs  et on aura même le droit de partir avec. Et dans le bus, on les branche ( une prise pour chaque siège) pour entendre les commentaires touristiques pré enregistrés et ce dans une dizaine de langues. J’ai choisi le chinois bien sûr 😕. Ils nous passent aussi de la musique sud africaine. 
Ce concept est très populaire ici parce que les prix sont super attractifs, donc je fais le mouton et je signe.
Ce concept malin a bien-sûr était inventé par les australiens, les meilleurs innovateurs en matière de tourisme petit budget. Autant je voyais ça d’un mauvais oeil, comme un promène couillon, autant je me suis rendu compte que ça comportait beaucoup d’avantages !  Déjà on peut aller partout alors qu’avec les bus locaux ce n’est pas forcément le cas, que ça prendrait beaucoup plus de temps et que le taxi c’est un peu cher quand on est seule et qu’on peut pas partager les frais ! Du coup d’un point de vue rapport avantages-prix, on est pas mal. Le bus ne fait pas que le centre ville mais va aussi dans les alentours, ce qui serait pas possible à vélo car trop loin et routes dangereuses pour cyclistes. On a des réductions et des gratuités intéressantes sur d’autres attractions, des visites, des restos ... On peut vite échapper à la foule lors des arrêts puisqu’on est pas un groupe et qu’on doit rendre de compte à personne et on a le temps qu’on veut pour en profiter. Cette entreprise emploie beaucoup de monde ( d’ailleurs tout le personnel est super sympa) et verse une partie des recettes à des associations aidant les habitants des townships ( les favelas de l’Afrique du sud). Les bus n’émettent pas de carbone et sont peu polluants ( heureusement vu le nombre de bus en circulation).


Bon bref, j’apprends tout un tas de trucs sur la ville, c’est très intéressant. Je passe les “docks”, où on retape les vieux bateaux rouillés. Il y a du monde sur les chantiers. La construction et la restauration navale est une industrie du Cap réputée très créatrice d’emplois ( dans un pays où le chômage atteint 30%, ce n’est pas négligeable!).
Ensuite je vais voir une bijouterie de  diamants, non pas que je m’y intéresse et encore moins que j’ai envie d’en acheter mais j'ai un bon pour une visite gratuite de l’atelier ! Le travail du diamant est quelque chose d’assez particulier. Par exemple on ne peut tailler un diamant qu’avec un autre diamant, sinon ça se brise. Bien-sûr tout le monde est silencieux quant aux droits bafoués des locaux et de tout le traffic obscure que ça entraine. Comme j’aime poser les questions qui fâchent, on ne me regarde pas d’un très bon oeil. La sécurité mise en place pour protéger le building est assez impressionnante. Mais enfin, c’est surtout une boutique des diamants les plus précieux, car en vrai, les pierres ne sont pas taillées en Afrique du sud, mais à 90% à l’étranger, dont majoritairement en Inde et en Belgique. Pourquoi ? Sais pas . Des tonnes de diamants partent  de l'Afrique du sud vers ces deux pays dans des conditions ultra secrètes. On a pas le droit d’en parler ! Quelle patacaisse pour ce caillou ! Il y a aussi des bijoux en Tanzanite, une pierre magnifique qu’on trouve qu’en Tanzanie. Pour la petite histoire, savez vous pourquoi les gentlemen offrent un diamant à leur dulcinée lors de leur demande en mariage? C'est parce que d'après une légende africaine, un démon viendrait violer les jeunes épouses dans leurs rêves. Le diamant , puissant symbole de fidélité et de protection féminine, empêcherait ce démon d'agir.


Bon je retourne dans mon bus rouge, le prochain stop c'est la montagne de la Table. Elle culmine à plus de 1000 mètres d'altitude et domine toute la ville du cap et l'océan Atlantique. Elle fait partie des 7 nouvelles merveilles de la nature. Son nom bien sûr vient de son sommet tout plat. Il est très fréquent que les nuages stagnent sur son sommet. On dit alors que la nappe est mise. Elle est emblématique du Cap et on la voit sur toutes les cartes postales. La chaîne de montagnes, dont “la table” fait partie, s'étend jusqu'à la pointe du cap de Bonne-Espérance.
Depuis l’île de Robben, l’île prison où Nelson Mandela fut incarcéré pendant 18 ans, les prisonniers regardaient cette montagne qui leur inspirait la liberté. Après leur libération,  grimper sur le sommet de la table était souvent leur première activité.




Ensuite, je m’en vais voir la côte de l’autre côté de la montagne, et je descends à “ Camps Bay”. Cette plage est vraiment magnifique. Elle est bordée par de gros rochers gris arrondis et l’eau y est turquoise.  Par contre, il y a pas beaucoup de monde qui se baigne, l'eau est glaciale et les courants violents ! De ce côté aujourd'hui le vent ne souffle pas. Je m'assoie sur le sable et contemple l'océan en appréciant les relais incessants entre la brise iodée et les rayons du soleil sur ma peau. Je jubile. Mon attitude repousse même les vendeurs de bric et de broc de plage. L’un d’eux me dit : “ contempler l’océan, c’est gratuit ! Et je réponds d'un sourire bête parce que je ne sais pas quoi répliquer, et que j'ai juste envie qu'on me foute la paix. À ce moment, ce que je ne sais pas, c'est que je suis en train de brûler. Le soleil en Afrique du Sud est très violent. Les locaux sont traumatisés par les cancers de la peau et des dermatologues arpentent les plages pour proposer des  diagnostics de peau gratuits.
Je me trouve un petit coin sympa isolé derrière les rochers pour pique niquer. Au début j'étais seule et 2 minutes plus tard, je me retrouvais avec 50 mouettes !!!! En tant que bonne sauvage autiste, je préfère leur compagnie qu’à celle des humains.








La station balnéaire qui suit se nomme Clifton Bay. C’est une série de 4 petites plages de sable blanc encadrées par des petites falaises. Chaque crique a son style ; la familiale, la huppée, la populaire et la “m’as tu vu en voilà jamais trop qui fait mouche” !!!
Elle est très construite et l’immobilier y est le plus cher de la ville. Clifton est fréquentée par des top models et des célébrités car les locaux respectent leur anonymat. Les sud africains sont assez individualistes. Ce sont pas le genre à venir vous aborder pour discuter. Beaucoup de films sont tournés sur cette côte car les droits sont pas chers et les paysages sont variés et facilement accessibles.
Les autres stations balnéaires qui suivent sont toutes aménagées  ( chemin de jogging, aires de jeux, aires de pique nique avec bbq, piscine, pelouse …) exactement comme les fronts de mer américains. Les gens habitent les uns sur les autres dans des appartements qui valent une fortune et tout ça dans les rafales du vent qui souffle presque continuellement sur ces plages.  Pour les citadins, cette côte est bien sûr un échappatoire aux hautes tours et une bouffée d’oxygène , ce qui fait qu’à Cape Town les gens sont peut stressés. Et les “ table mountains” en arrière plan, il faut avouer que ça en jette, Grave !




Je me dirige ensuite vers le “waterfront”. Jadis, c’était une zone portuaire peu fréquentable mais aujourd’hui, c’est un parc d’attraction commercial. Les vieux entrepôts ont tous été réaménagés en galeries, musées, restaurants … ce coin est très dynamique et vivant. Il y a des artistes de rues, des chorales, des concerts libres …. C’est très agréable d’y flâner. 





Il y a des otaries qui squattent les pontons du port de plaisance et qui font des ballets aquatiques. Je ne sais pas trop pourquoi ils nagent de cette façon, mais c’est très artistique. Je passe un long moment à les observer.




Comme avec mon bus rouge j’ai aussi un bon pour une croisière gratuite sur le canal, j’embarque…
Un canal artificiel traverse une zone hôtelière de luxe qui donne envie d'être riche !! C’est très plaisant et les algues se plaisent dans cet endroit paisible attirant des petits poissons. L’eau est refroidie par une mini centrale écologique. Des petits ponts permettent aux clients de rejoindre leur chambre. Des tunnels sous-marins secrets sont réservés au personnel, pour donner l’impression aux riches que l’entretien des hôtels est réalisé par des elfes magiques et invisibles.

Puis je retourne dans le centre pour une visite guidée gratuite d’un quartier particulier qu’on nomme “bo kaap”.
Bo-Kaap abrite une forte concentration de Malais du Cap (population religion musulmane), lesquels sont les descendants d'esclaves originaires de l'actuelle Malaisie, d'Inde et d'Indonésie qui furent déportés par la Compagnie néerlandaise des Indes orientales à partir du XVIIe siècle afin de servir de main-d'œuvre dans la colonie du Cap. C’est un quartier super coloré, pleine de mosquées. Les musulmans dans la rue sont tous souriants et agréables. Notre guide nous sensibilise sur le fait qu’on doit respecter les citadins et ne pas les prendre en photos sans leur accord. Ça me paraît assez logique mais bon nombre de gens s’en foutent. Ça agace les locaux qui font des réclamations à l’Office de tourisme. Beaucoup d’esclaves se sont tournés vers l’islam après leur libération pour avoir une religion différente de celle de leur ancien maître (catholiques puis anglicans). Cependant ce quartier a tendance à devenir un peu bobo, et les loyers augmentent, ce qui effraie un peu cette petite communauté dont très peu sont propriétaires. Il n'auront peut être bientôt plus les moyens de vivre dans leur petit quartier charmant et privilégié.
Dans notre petit groupe, il y a une thaïlandaise et une sud africaine typée sud Asie. C’est rigolo de voir comment les gens les saluent chaleureusement dans ces rues. Elle sont un peu chez elles. Moi avec ma bonne tête d'européenne, on me sourit légèrement, je reste une simple touriste et personne ne me dit “welcome”. Non pas que je sois jalouse mais j’aime pas ce jugement au faciès. Enfin bon, nous perdons ces deux filles en route !!! Le guide est quelque peu agacé d’avoir laissé des personnes sur le chemin, mais ça arrive !!!
Cette visite était supposée être gratuite mais nous devons laisser un pourboire de 12€ !!!  J'avais déjà cru être généreuse en préparant discrètement mes 4€ !!!! Merde ! Je laisse 5€ c’est tout ce qu’il me reste, mais je vois bien que le guide est déçu. Je suis gênée car il était très bon. Et oui, les français sont radins en pourboire c’est comme ça ! C’est pas dans nos habitudes. Et puis, depuis quand la gratuité se paye ?


En passant devant un fleuriste, voilà la fleur nationale, emblème du pays, une espèce de fynbo




Bon voilà encore une bonne journée qui s’achève, j’ai les jambes lourdes je décide de rentrer. En chemin je revois les 2 filles qu’on avait perdu pendant la visite. Je leur explique qu’on les a attendu et que le guide était désolé, et blablabla ; elles étaient aussi navrées.
Et dans mon bus qui me ramène à mon auberge, blindé car c’est l’heure de pointe, je trouve une place assise et à côté de qui je m'assieds ??… le guide !!! Il habite dans le quartier voisin du mien. Il est déçu de sa journée, il fait la gueule; faible pourboire ( oups !!!), peu de réactivité du groupe, et il a perdu deux personnes ! Je lui raconte que j’ai croisé les 2 retardataires et qu’elles vont bien et qu’elles s’excusent et qu’on était tous ravis de cette belle visite, que c’était un bon guide... Il semble aller mieux, et voilà mon arrêt … je crois avoir rattrapé le montant de mon pourboire ! ! Merci les coïncidences ☺

Un réveil matinal, cette fois ci je sors un peu de la ville et vais visiter les alentours avec mon bus rouge. Je commence par le jardin botanique de kirstenbosh. Rien que la route pour y aller est superbe. Je traverse des forêts majestueuses pleines d’arbres centenaires qui s’étendent sur les pentes des montagnes. Ça sent bon, l’air est frais, les chants des oiseaux remplacent le bruit des voitures. Des billionaires ont construit leur énormes villas ici ; les créateurs ou PDG de mark & Spencer, tripadvisor, amazon …

J’en ai vu des jardins botaniques mais celui là est vraiment incroyable. Il est très réputé dans le monde à cause de sa collection exceptionnelle. Il est énorme. Il faudrait une journée pour tout voir. Le jardin est situé sur le flanc oriental de la montagne de la Table et fut fondé en 1913. Il occupe une superficie de 528 hectares. Il compte presque uniquement des plantes d’Afrique australe. Il se divise en deux principales zones : la zone cultivée qui comprend les différentes collections de plantes, et la zone naturelle, qui s’étale en partie sur les flancs de la montagne de la Table et se compose des vestige des anciennes forêts du Cap.








On apprend beaucoup sur les “ fynbos”. Ce terme désigne une forme de végétation régionale, composée de plantes buissonnantes adaptées aux sols pauvres, aux incendies périodiques, aux vents violents, au manque d’eau… bref, c’est une végétation capable de braver tous les dangers et de survivre à toutes les catastrophes. Malgré les conditions extrêmement défavorables, les fynbos produisent des fleurs énormes et de couleurs éclatantes, comme par exemple la protéa qui est l’emblème national du pays. Les colons ont aussi ramené des espèces d'Europe. Je me rapproche d'un immense chêne âgé de 400 ans il est majestueux, tellement que j'en ai les larmes aux yeux. Je ne sais pas pourquoi cet arbre en particulier m'a tellement ému. Un autre arbre attire mon regard, il fait parti de ceux qui surpassent tous les autres. Je le connais, il y en a un dans le jardin des Ducailloux. C’est un cèdre de l’Atlas. Il a aussi droit à un câlin. Bon je ne vais pas faire la description de toutes les espèces que j’ai découvert ici, mais je veux juste dire que je n’avais pas envie de partir de ce jardin d’Éden. C’est un havre de paix qui recharge les batteries et les 3 heures passées ici ont filé comme une minute.

















Je reprends mon bus rouge, direction une petite zone de vignobles dans une vallée pleine de charme, entourée par des montagnes de forêts luxuriantes. Le domaine s’appelle Groot Constantia. Il a été créé en 1685 par le gouverneur de l’époque, Simon van der stel. C’était un fin géologue qui avait de suite remarqué que les sols se prêtaient à la culture de la vigne. Il y construisit sa maison dans un style classique dutch et un français , Louis Michel Thibault, relooka la façade en y laissant quelques symboles maçonniques.  Les vignes sont impeccables, il n’y a vraiment rien à dire sur leur entretien ou leur taille. Les grappes sont encore toutes vertes mais elles annoncent déjà une belle récolte de qualité, de quoi rendre jaloux plus d’un de nos viticulteurs français. Je ne fais pas de dégustation mais déambule dans le domaine. Les vignes sont irriguées par un système de goutte à goutte et je me demande comment ils gèrent les grosses restrictions d’eau imposées dans la région. En ce moment, l’Afrique du sud traverse une grosse période de sécheresse, il n’a pas plu depuis plus d'un an !!! Les restrictions sont très sévères, par exemple, les habitants de cape town ne peuvent prendre des douches que tous les 2 jours. S’ils excèdent la quantité d’eau autorisée, ils doivent payer de lourdes taxes.






Je rejoins ensuite la côte vers la petite ville de “Hout Bay”. En chemin, nous traversons des townships. Ce sont les quartiers les plus pauvres aux allures des slums d’Inde. Les maisons sont faites en matériaux de récupe et on se demande comment ça tient debout. Des chemins poussiéreux, des poules, des vieilles carcasses de voiture, des sacs plastiques qui volent, c'est pas le Pérou ! On nous offre la possibilité d’aller faire une visite avec un de ses habitants pour supporter et aider le quartier, mais je ne suis pas vraiment partante. Je me vois mal prendre des photos des pauvres et de leur misère. J’ai bien compris qu’ils sont dans la merde et j’ai pas besoin qu’on me le réexplique. Ces townships sont très proches des quartiers aisés, et l’inégalité sociale du pays est d’autant plus frappante. Le gouvernement a mis en place récemment une campagne de relogement et investit dans la construction de maisons décentes pour remplacer les cabanes en tôles. C’est un processus nouveau qui prendra beaucoup de temps. Surtout que les townships ne cessent de s’agrandir à cause du chômage qui augmente et du nombre grandissant d’émigrés en provenance d’autres pays africains qui viennent s’y installer. Les habitants errent dans le labyrinthe de leurs rues poussiéreuses avec une certaine fierté, car ils y sont attachés et y vivent en communauté. Ce ne sont pas des zones de non droits et font partie intégrante de la vie sociale, économique et politique du pays. D'ailleurs, on y trouve beaucoup d'impliqués et des combattants pour les droits de l’homme. Rien qu’au cap, ils seraient plus de 2 millions à vivre dans les townships. Il n’est pas sans rappeller que les townships ont été créé par les “blancs” qui parquèrent ici, dans des conditions insalubres et isolées, les populations de couleurs qui ne s’en sont jamais remises. Il est bien sûr très fortement déconseillé de s’y promener sans guide. Ce ne sont pourtant pas les quartier les plus dangereux. Ceux qui craignent un max, ce sont les quartier pauvres mais un peu moins pauvres ! Les maisons sont en dur et sont le résultat d’une classe autrefois moyenne victime du chômage et d’absence d’aides sociales. Dans ces quartiers, où les plus gros gansters résident, le crack et les emphetes font des ravages.
Bon voilà l’Afrique du sud c’est pas tout rose, on est loin des bisounours ! Donc pour visiter ce pays, il ne faut pas s’aventurer n’importe où, il faut se renseigner auprès des locaux, avoir des bonnes cartes et suivre les itinéraires touristiques.


Photo tirée d'Internet

Photo tirée d'Internet
J’arrive donc à “Hout Bay”, circulez, y’a rien a voir. C’est un petit port de pêche sale qui sent le poisson, où les zonards squattent. La plage et la baie sont jolies mais pas de quoi fouetter 3 pattes à une bécasse !!!!!


Sur le chemin du retour, je longe les hautes falaises grandioses où les vagues se déchaînent. Des vestiges d’épaves de bateaux sont là, rappelant à quel point la navigation dans ce secteur est difficile. Il serait trop cher et trop dangereux de les enlever alors elles continueront à hanter les falaises jusqu’à ce que les éléments les fassent disparaître complètement.




Je me rentre à mon auberge mais voilà pas qu’on me propose une soirée films grand écran gratuits sur la plage de clifton, organisée par des surfeurs ! OK, c’est reparti, j’enfile 3 pulls et deux pantalons car ça caille, le vent est glacial, mais on est où là ??? Et c'est comme ça que je me retrouve avec une grosse bande de surfeurs à regarder des documentaires sur des fous d'aventure et d’extrême. À ma grande surprise, j’apprécie ces films, même celui où deux surfeurs décident d’aller chercher la vague en Arctique sous les aurores boréales !!! Sont complètement tarés !
Après ça, nous allons boire un verre en ville. Le chauffeur, un allemand qui réside en Afrique du sud depuis l'âge de 6ans, décide de passer par “long street” (on est samedi soir) pour nous montrer la décadence du pays. En fait il ne veux pas mais ce sont les autres dans la voiture qui insistent pour que moi touriste je puisse voir ça ! Dès qu’on arrive, il ferme les portes à clés et remontent les vitres, il est clairement pas tranquille. Il roule sur deux blocks et tourne, il en a marre, il dit c’est trop dangereux. Il me dit de ne jamais venir ici le soir toute seule, c’est l’endroit le plus craignosse de la ville, il y a des morts tous les weekends !!! Trop d’alcool, de drogues et de règlements de compte. Les touristes et les filles sont des proies faciles. Hmmmmm OK !!!! On va dans la rue juste derrière et là, c’est tranquille il me dit !!! Hmmmmmm OK !!!! Mais il gare la voiture juste à côté du bar pour être sûr. Voilà qui est rassurant. Ceci dit, il a raison, dans cette rue, l’ambiance est très détendue, rien à voir. On boit une bière tranquillement et on rentre. Voilà j’ai vu cape town un samedi soir, j’y reviendrais pas ! 



La visite du Cap ne serait rien sans sa pointe, alors c’est parti. Comme je n’ai pas de véhicule, et que les transports publics ne permettent pas de s’y rendre, je dois joindre un tour. Sur les recommandations des colocataires expatriés, je choisis encore une fois le bus rouge, et je ne serais pas déçue. Le guide est un amoureux de sa région, et un fervent patriote avec beaucoup d’humour. Il parle dans un anglais très clair et aucun de ses commentaires ne m’échappe ( mise à part sur le retour où j’avoue m’être endormie une petite  demi heure!). Nous découvrons des petits villages balnéaires charmants avant d’arriver à Simon’s Town. Là, nous nous arrêtons car dans la réserve côtière se trouve une grande colonie de manchots. Depuis des passerelles en bois, nous accédons à des plateformes d’où nous pouvons observer ces drôles de créatures qui semblent peu perturbées par tous ces touristes. Ils sont protégés et des gardes veillent à ce que personne ne passe au delà des barrières,  où n’assomme les manchots avec leur perche d’appareil photos. Ça paraît très bête mais c’est déjà arrivé apparemment !!


Ils sont adorables. Ils se font sécher au soleil , ça a l’air d’être le kiff total. Ils ont un petit air de bouddha. Sur la terre, ils se déplacent très maladroitement et ressemblent à des cartoons, mais une fois dans l’eau, ce sont des athlètes. Leur agilité et leur rapidité sont impressionnantes. Ils n’ont pas besoin d’aller bien loin pour attraper du poisson. À quelques mètres de la plage, une grande forêt sous marine d’algues géantes abrite quantité de nourriture pour eux. C’est un peu comme s’ils n’avaient qu’à traverser la route pour se rendre au supermarché. Voilà pourquoi ils sont si bien ici. De plus, ces algues semblent freiner leurs prédateurs, principalement les otaries .
Le bus nous laisse assez de temps pour déambuler sur les plateformes sans se presser. Et pour ceux qui en ont marre du show, ils peuvent toujours aller manger une glace dans la boutique tenue par la femme de notre guide.









Puis nous remontons à bord.
Nous entrons dans le parc national de “ Cape Point”. Des petites montagnes, une végétation basse de fynbos. Les couleurs  varient selon les saisons. En ce moment ce sont les fynbos blancs et jaunes qui dominent. Dans ce paysage, on trouve des babouins, des antilopes, des zèbres d'Afrique australe, des serpents, des oiseaux, des rapaces et des petits mammifères … et dans l’eau on voit des otaries, des baleines, des dauphins et des requins dont les plus dangereux à savoir le requin blanc et le requin taureau. De toute façon on ne se baigne pas vraiment ici car les courants sont d’une puissance extrême et l’eau est gelée.
Ce n’est pas le point le plus au sud du continent comme on pourrait le croire et ce n’est pas non plus là où l’Atlantique côtoie l’océan Indien. Pour ça, il faut se rendre un peu plus à l’Est, au lieu qui s’appelle Hermanus. Ceci dit ce Cap est un gros tournant, créant des courants et des vents violents qui donnent bien du tracas aux navigateurs. Les marins redoutent toujours ce passage aujourd’hui. Il n’est pas rare que les bateaux patientent des semaines à l’abri dans la baie de la ville du Cap, attendant que les conditions soient favorables pour pouvoir passer la pointe.


Donc nous y voilà, à la pointe … ou serait il plus juste de dire des pointes car il y en a deux : la pointe du Cap et la pointe de bonne espérance. Les premiers explorateurs portugais l’avaient nommé “ Cap des tempêtes “, mais étant persuadés que derrière cette barrière il y avait forcément une voie menant à leur but ( les Indes ), ils décidèrent de la renommer plus tard “ Cap de bonne espérance “.
Sur le point le plus haut de la pointe du Cap se trouve un phare. D’un point de vue logique, les premiers colons s’étaient dit que ce serait une bonne idée d’indiquer le danger des falaises et construisirent ce phare assez haut pour qu’on puisse le voir de plus loin ! Le problème est que les nuages très nombreux à cet endroit recouvrent souvent les sommets ensevelissant le phare et sa lumière. Il n’est donc pas d’une très grande utilité !!!
Une petite marche de 45 minutes permet de rejoindre le cap de bonne espérance en longeant les falaises. Nous avons de la chance car le temps est idéal ; du soleil, pas un nuage et très peu de vent. Nous n’avons pas non plus rencontré de babouins agressifs. Parce que ça, c’est un autre problème de la pointe. Mal habitués par les touristes, les babouins attaquent les visiteurs pour leur voler leur pique nique.


Beaucoup de locaux racontent que ces falaises sont hantées par des naufragés.
L’air que l’on respire ici est un des plus propres du monde. Nous sommes éloignés de tous les autres continents, la première ville (simon’s Town) est loin derrière.


Nous avons le temps de respirer, d’admirer ... On a le sentiment d'être seul au bout du monde, à la jonction des éléments. Mon guide doit me rappeler qu’il est l’heure de remonter dans le bus. C’est son moment de stress car c’est toujours là qu’il perd des gens !!! Mais aujourd'hui tout le monde est discipliné et personne ne s’est noyé dans l’immensité de l’Atlantique.









Nous retournons vers Cape Town en longeant cette fois le côté Est de la péninsule. On appelle cette baie “ false bay”. Nous y trouvons de petites stations balnéaires encore épargnées par la folie de l’immobilier.


Dès que nous pénétrons dans la ville, je reviens à la réalité, et j’ai vraiment pas envie de retrouver le bruit et l’agitation. Alors je me trouve un petit café sympa, et prends le temps de retrouver mes esprits et la motivation pour repartir vers mon auberge. C’est l’heure de pointe, le bus est blindé, alors je ferme les yeux et retourne à la pointe, en oubliant presque mon arrêt.


Pour ma dernière journée à Cape Town, Robert (un des expates) et la stagiaire de l’auberge me proposent d’aller voir le coucher de soleil depuis le sommet de Lion’s Head qui est moins haut et plus facile d’accès, et surtout moins venteux que la montagne de la table. La montée se fait en 1 heure environ. Certains passages sont raides. Des chaînes et des prises artificielles sont fixées dans la roche et des échelles permettent la montée dans les coins les plus inaccessibles. J’ai l’impression de faire de la via ferrata. Ce n’est pas d’une difficulté extrême mais enfin, c’est quand même pas facile. Surtout que tout le monde se presse pour être en haut avant le coucher du soleil et que ça se bouscule. Je trouve les sud africains assez peu galants d’ailleurs. Pas étonnant qu'il y ait beaucoup d'accidents sur ce chemin. Les jeunes picolent des bières au sommet et quand il faut attaquer cette descente ardue, bourré et dans le noir, c’est une autre affaire.


Le spectacle en vaut l’ascension, les couleurs sont superbes. Le soleil disparaît au fur et à mesure que les lumières de la ville ne s’allument. C’est magnifique. Au loin, Robben island disparait dans l’obscurité. Puis l'océan devient tout noir. Nous redescendons et Robert me demande d’allumer ma frontale pour éviter de marcher sur un scorpion. J’allume et Bim ; un beau scorpion juste a côté de ma chaussure, Wow !!! Puis deux puis trois puis quatre, en fait il y en a partout … Brrrrr ! Ils sont pas mortels et l'hôpital n’est pas loin !








Bon voilà j’aurais passé 8 jours au Cap, mais ce n'est qu’un petit aperçu de ce vaste pays qui fait plus de deux fois la France. Alors il est temps d’aller voir ailleurs ce qu’il se passe. Je m’étais un peu attachée à cette jolie famille d’Allemands de l’Aloha lodge et remercie chaleureusement Anette qui fait partie de ces hôtes remarquables dont la gentillesse et la générosité repoussent les limites.

Je programme mon réveil pour 5h du matin !!! Aïe ça va piquer !

Au pays des Pharaons

Si je vous dis ; "Pharaon, Pyramide, Nil" vous n'aurez aucune difficulté à deviner que je me trouve au ... Canada !!! Mais non...