vendredi 25 mars 2016

NICARAGUA ET HONDURAS

Dés la frontière, je réalise que le temps de la bohème est terminé. Nous entrons au Nicaragua comme dans un chantier poussiéreux où personne ne sait vraiment ce qu'il est censé faire. C'est le pays le plus pauvre de l'Amérique Centrale et ça se voit ! C'est certainement le moins organisé aussi ! Elles sont où mes forêts paisibles verdoyantes du Costa Rica ?

Ici ,c'est très sec et c'est sale. Ils semblerait que les Nicas (Nom des habitants du pays) prennent Pachamama pour une poubelle. Ils jettent tous leur déchets par terre. Il y a du bruit et de l'agitation et on se sait pas trop où aller. On passe un premier douanier souriant et dragueur, puis une femme dans une cabane en bois qui déchire des morceaux de papier. Elle écrit quelque chose sur l'un d'eux et nous le tend !!! On comprend pas trop mais on veut pas vexer la dame, alors on le prend ! Son boulot c'est de donner des bout de papiers. C'est joli mais ça sert à rien !

Après avoir fait le tour d'un bâtiment pour en trouver la porte d'entrée, on arrive à la douane principale, qui nous annonce que la taxe d'entrée est payable seulement en dollars, que nous n'avons pas bien sûr. Ils gardent nos passeports en attendant que nous leur rapportions des billets verts.
Le Nicaragua n'accepte même pas sa devise nationale !!! Qu'ils ne viennent surtout pas se plaindre des Américains après ça.
Il y a une banque de change et un distributeur à la frontière. Je suis étonnée qu'ils aient pensé à ce détail, finalement, ils ne sont peut être pas si désorganisé, pour être polie. Nous revenons à la douane avec nos dollars. Sans un regard ni un sourire, on nous rend les passeports tamponnés.
C'est parti. Nous traversons la meute des rabatteurs enragés des « Chicken Bus » (bus public qui prend beaucoup plus de passagers qu'il n'y a de sièges et où il est coutume de jeter du plastique par la fenêtre!). On est tous serrés les uns contre les autres, comme dans un poulailler, d'où son nom.
Nous partons pour Rivas. La route n'est pas si terrible. Elle est soigneusement bordée de détritus en tout genre et il n' y a apparemment pas de limitation de vitesse.
La lanière de mon sac pendouille et l'enfant qui se trouve en dessous la met à la bouche !! Hmmm ! C'est pas comme si mon sac avait trainé partout, des toilettes publics aux soutes des bus puants. "Attention jeune garçon, tu risques d'attraper la lèpre !!!" Enfin, c'est un enfant, il ne se rend pas compte. Mais quelques jours plus tard, dans un autre chicken bus, c'est une femme qui porte la même lanière à sa bouche !!! Il doit y avoir une odeur qui les attire ... bref, revenons en à nos moutons.
 
Le grand sud du Nicaragua est couvert d'une végétation sèche tropicale comme au nord du Costa Rica. Une végétation unique au monde qui malgré son air très hostile, abrite quand même des mammifères et des oiseaux.

Nous arrivons presque de nuit dans une station de bus digne de l'Asie !!! Mais on est où là ?
Un marché sale et puant, autour d'un terrain poussiéreux et couvert de poubelles. Les chauffeurs de Tuktuk se jettent sur les arrivants.

On doit rejoindre nos amis ; Eric lamac et Giulio l'italiano, sur une plage, à une quarantaine de kilomètres d'ici. Le chauffeur de bus essaye de nous refiler le numéro de son pote chauffeur de taxi … mais nous trouvons ça cher, le mec est super pressé et stressant, il fait nuit, on a faim, on est fatiguées de la longue journée de transport, et on ne peut pas joindre nos amis pour leur demander où ils sont exactement …. Aaaaaaah tout va si vite, je veux retourner dans les forêts verdoyantes, le changement d'ambiance est trop brutal !!
Après avoir retourné le problème longuement dans tous les sens, on choisit de rester à Rivas une nuit. Nous piquons une adresse du Lonely Planet et arrivons chez Lydia, une Nicaraguayenne très gentille qui tient impeccablement son hébergement. C'est ultra propre, confortable, et son wifi marche super bien.
Nous rencontrons 2 Suisses qui nous proposent de partager leur bouteille de "Flor de Caña" (le rhum National du Nicaragua). Ces deux là semblent bien connaître l’Amérique centrale, la conversation est très intéressante. Nous les abandonnons quand le rhum nous murmure d'aller au lit.

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Le lendemain matin, Lydia nous fait les petits déjeuners pour un prix correct!! Elle nous répète plusieurs fois que le Check Out est à 10h. On a clairement compris qu'on ne pourra pas déborder d'une minute. Une fois le petit déjeuner fini, Lydia me répète de la régler 3 fois de suite !!!!! je trouve ça légèrement insistant mais nous obéissons !
9H30am : Je dis à Lydia que je vais à la Poste vite fait et que je reviendrais chercher mes sacs ensuite, mais elle me répète encore une fois que le Check Out est à 10h !!! Mais d'où vient cette envie obsessionnelle de se débarrasser de nous ? On se douche tout de même ! On est propre et on sent bon ! Non je ne comprends pas.

Je vais à la Poste, enfin … un bureau où il y a des cartons ! La postière doit vérifier tout le contenu de mon paquet. Beaucoup d'objets sont interdits à l'envoi. Elle me sort un carton qu'elle recoupe et replie sans raison,. Il me paraissait pourtant de bonne taille, mais bon, je laisse faire. Après ça, elle m’envoie acheter du papier KRAFT, car c'est la loi, les colis doivent être emballés par ce type de papier. Chose faite, je reviens et lui demande gentiment un ciseau et du scotch pour emballer le carton, qui ne ressemble plus à rien à cause de ses manipulations illogiques. Mais ça, ils n'en ont pas non plus, et je dois aller les acheter ! Pffffff …. Bon la Lydia et la Postière, c'est trop pour une matinée ! Je trouverais une autre solution pour envoyer mon colis !! J'offre mon papier kraft à la postière et m'en vais. Lydia me voit arriver, il est 10 h, Oui on s'en va !

Nous prenons un bus jusqu'à Guasacate, sur la côte Pacifique, où nous attendent nos amis. Nous prenons un chicken bus, puis un petit minibus qui semble vivre ses dernières heures , et nous marchons 2km sur un chemin de terre. Il fait très très chaud ici et nous arrivons trempées de sueur à l'hostal Popoyo Loco, où nous retrouvons les vedettes. 
 
Guasacate et Popoyo sont deux stations balnéaires encore très peu développées. C'est calme, il n'y a pas de route goudronnée. Il y a déjà quelques expatriés qui ont élus domicile ici, dont cet Italien qui fait des brownies au chocolat du feu de dieu. Dans notre auberge, on est bien, c'est un peu comme à la maison, il y a de bonnes vibrations. C'est triste à dire, mais la seule personne dérangeante est le jeune Nica qui tient l'auberge. On a vraiment l'impression que les Nicas n'aiment pas les touristes. Ils ne sont pas aimables , voir mauvais. On ne sait pas comment les prendre. Ils aiment se faire de l'argent avec nous mais n'en retirent aucun autre plaisir. Les hommes ont un regard lourd et pervers. ils nous sifflent comme des bêtes. Ça me fait monter les nerfs en pression, mais je garde le contrôle. J'oublie les gens et me concentre davantage sur les paysages.

La plage est très belle et s'étend sur des kilomètres. L'endroit est super paisible et pas cher. Je pense que dans 5 ans, il y aura plein d’hôtels et de restaurants ici, alors c'est bien d'en profiter maintenant.


une mangrove longe la plage









Guasacate et Popoyo sont des repères de surfeurs. À force de les mater, on a envie d'essayer. Alors on se lance...
Je ne peux pas dire qu'on excelle dans cette activité ! Je peux même dire qu'on est 2 handicapées, mais on arrive à se mettre debout … une fois !
Il y a énormément de vent et on a du mal à garder notre planche droite. L'eau est froide et nous n'avons pas de combinaison. On tremble comme des feuilles sur nos planches. L'expérience est rigolote mais pas vraiment agréable. Le vent est de plus en plus fort et nous décidons d'arrêter le cours. Bref, ce ne fut pas un succès, mais on aura au moins essayé.

Malgré les vagues, on peut quand même se baigner car il n' y a pas trop de courant. Mais tout de même, elle ont l'air méchantes ces vagues !!! Je me force à vaincre ma peur et avec le soutien d'Eric, j'ose aller affronter les rouleaux. J'y prend même du plaisir. Finalement c'est rigolo les grosses vagues ! Merci Eric de me réconcilier avec l'Océan et ses machines à laver. 

Ici, je me sens tellement bien que je prolonge mon séjour de quelques jours pour profiter du calme et de l'air du large. J'aime marcher sur la plage au coucher du soleil, grimper sur les rochers, prendre des photos, regarder les surfeurs, observer les pélicans qui volent au ras des vagues et les Bernard L’Hermite qui envahissent la crique voisine au crépuscule. On se fait des bonnes bouffes et des bons « postres » (desserts), on boit des bières et on fait des quizz. Le vent souffle toujours mais ça rafraîchit un peu l'air. Sans ça, je pense que ce serait intenable. Nous sommes réveillés le matin par les cris des perroquets rouges et on s'endort avec le bruit des éléments.

Sur cette plage, des tortues viennent pondre. Mais comme le Nicaragua ne semble en avoir rien à foutre des animaux, elles ne sont pas protégées. Des hommes attendent toute la journée sur la plage et dés qu'une tortue arrive, ils repèrent le lieu de ponte et vont voler les œufs pour les manger ou les vendre. Ça m’énerve tellement ! Mais je ne peux pas les engueuler car ils ont des machettes !

merci Eric pour les photos des Bernard l’Hermite











Je pourrais me perdre ici un long moment mais ma soif d'en voir toujours plus reprend le dessus. Alors je rejoins Kikinou à Granada. On se retrouve dans une petite auberge super mignonne, tenue par des français. Il est vrai qu'en général je préfère rester chez les locaux, mais je fais une exception pour mes compatriotes ! En plus, il y a des petits chiots adorables. Et puis il faut avouer que les occidentaux ont du goût et connaissent les besoins des touristes, mieux que les Nicas, qui eux, ont tendance à s'arrêter au strict minimum, voir un peu en dessous !
A Granada, beaucoup de commerces appartiennent à des étrangers. C'est contestable, mais ils facilitent la préservation du Patrimoine que les locaux n'ont pas les moyens d'entretenir. Un peu comme les Anglais dans le Périgord !

Granada est une ville coloniale colorée, fondée en 1524. Fût un temps où la ville était très riche. La place centrale est très élégante, entourée de demeures nobles, de grands édifices luxueux, de cafés et de boutiques chics. Les calèches y attendent les touristes.
Dés qu'on s'éloigne du centre, les rues deviennent plus simples et plus authentiques. Les stations de bus sont toujours chaotiques.
La rue du marché est insupportable. Les étals se succèdent le long de la rue, où passent beaucoup de voitures. Les chicken bus crachent leur fumée noire en plein sur les fruits et légumes.






Selon notre Lonely Planet, il y a des « pueblos blancos » à proximité de la ville. Nous imaginons les villages blancs d'Andalousie et décidons d'aller visiter l'un d'eux. Nous arrivons donc à Catarina. Mais il est où le blanc ? Le village est charmant certes, quoiqu'un peu banal (les Françaises qui râlent!). Il y a beaucoup de vendeurs de fleurs, et leurs boutiques rajoutent du charme au lieu. Mais les maisons sont colorées, c'est pas blanc !!!! Nous demandons à une Nica pourquoi on appelle cela un village blanc … Réponse ; « parce que sous la peinture, c'est blanc » !!!!! Ok !




Depuis Catarina, nous avons une magnifique vue sur la « Laguna de Apoyo ». On m'avait parlé de cet endroit comme un incontournable du pays ! C'est un ancien cratère qui s'est rempli d'eau par une source. C'est de l'eau minérale, la plus pure du pays. De notre point de vue, nous voyons un volcan sur notre droite, la ville de Granada en face, et l'immense lac du Nicaragua au loin. Alors oui c'est beau, mais nous avons vu des lacs bien plus beaux dans notre vie. (Encore les Françaises qui râlent !) Mais qu'est ce qu'il nous arrive ? A force de voyager et de voir des paysages extraordinaires, on devient simplement plus exigeantes.
L'endroit est quand même très agréable et nous mangeons des très bonnes tortillas dans un petit restaurant simple et pas cher. Le Nica qui gère cet endroit est vraiment très gentil et tellement serviable. C'est un plaisir de manger chez lui. En fait les Nicas, ils sont comme les Indiens d'Inde. Soit ils sont vraiment infectes soit ils sont super ultra gentils. On dirait qu'il n' y a pas de juste milieu.

Nous aimerions descendre la pente raide jusqu'au lac pour nous baigner mais nous manquons de temps et notre serveur nous le déconseille. Il nous dit que 2 filles toutes seules sur ce chemin, nous allons forcément nous faire attaquer !!! Du coup, ça nous calme un peu ! Alors nous optons pour un plan B. Il existe depuis peu de temps une petite réserve naturelle à Catarina. Nous devons encourager ces initiatives et payons l'entrée de la réserve sans rechigner. Nous suivons un petite sentier dans la végétation sèche tropicale. Des panneaux en bois nous renseignent sur la flore environnante. Nous découvrons l'écureuil blanc, une espèce dont je n'avais jamais entendu parlé. Il y a aussi quelques oiseaux et nous voyons un singe hurleur. Donc, il y a encore des animaux au Nicaragua, ça fait plaisir.


il est possible de descendre jusqu'au lac à cheval


un ceiba


De retour à Granada, nous allons siroter un jus de Chia sur la place centrale. Le chia, quésaco ? Ce sont les graines d'une espèce de sauge qui gonflent quand on les met dans l'eau. C'est très bon pour le transit, la peau, les cheveux, les ongles, la mémoire … C'est un produit super bon pour la santé. Oui, à la maison, c'est promis je vous en ramène:-)

Nous continuons plus vers le nord et faisons un autre stop à Masaya. La station de bus est un terrain vague chaotique comme les autres.



Nous devons marcher 45 minutes jusqu'au centre. Nous demandons à peu prés 40 fois notre chemin car il n' y a aucun panneau ici, et nous n'avons aucun sens de l'orientation.
Eric nous retrouve ici, à l'Hostal Mi casa. Une petite auberge simple et sans prétention dans une ancienne demeure, tenue par une Nica adorable.

La ville est peuplée d'une classe moyenne et d'artisans. Les gens sont beaucoup plus agréables ici. Dans le fort historique de la ville se tient un petit marché couvert très mignon. C'est une autre alternative aux marchés bondés, bruyants et poussiéreux. Le reste de la ville n'a aucun intérêt vraiment, si ce n'est cette panaderia (boulangerie) pas chère, qui propose un large choix de pâtisseries et même des tartes aux citrons.
Le Nicaragua est le pays des volcans. En ce moment, il y a 7 volcans actifs qui sont en état d'alerte. Leur accès est donc interdit car c'est trop dangereux. Mais avec de l'argent, tout est possible !!! Un jeune Nica passe dans notre auberge et nous annonce que si nous voulons, nous pouvons quand même aller voir la lave en ébullition du volcan Pacaya qui se trouve à côté de la ville. Nous savons qu'il y a des risques et que ce n'est pas vraiment responsable, mais cette part de dangers nous excite un peu, je dois avouer. Alors nous acceptons.

Nous partons à la tombée de la nuit à l'arrière d'un pick up et roulons une courte distance jusqu'à l'entrée du Parc national. Nous ne sommes pas censés être là et les Rangers du Parc agissent comme si nous étions des commandos en mission secrète. Nous n'avons pas de temps à perdre, il faut être organisé.
Le guide nous explique que le volcan crache des fumées très toxiques et qu'on ne pourra pas rester longtemps. Moi, petite handicapée asthmatique, je me prépare à prendre de la ventoline !!! Au fur et à mesure que nous approchons de la bête, les odeurs de souffre se font de plus en plus intenses, au même titre que notre excitation. Nous y sommes, au sommet du cratère. Une fumée rouge orangée s'échappe du volcan et on entend les grondements de la lave en ébullition. On sent aussi sa chaleur. Par petit groupe, nous approchons du précipice. Le guide me tient par la taille car il a peur que je tombe. C'est magique. Le centre de feu de la terre est là sous nos yeux. Il pointe son nez dans le cratère du monstre. Un petit lac de lave bouillonnante à quelques mètres au dessous, nous attirent comme un aimant. Les guides sont un peu stressés, il faut faire vite … chacun son tour on s'approche du ravin pour voir le géant de feu. Quelques minutes plus tard, nous devons repartir, car nous pourrions nous intoxiquer. Alors nous remontons dans le pick up et filons à vive allure sur le chemin noir tracé dans les anciennes coulées de lave du volcan. Nous ne quittons pas le géant des yeux jusqu'à ce qu'il disparaisse. Une très belle expérience qui nous rappelle à quel point Pachamama est bien vivante et à quel point nous sommes vulnérables. 

Le lendemain, nous quittons Masaya et prenons un shuttle (microbus/navette) conduit par un chauffeur horrible qui nous déteste. Il nous oblige à faire le trajet à l'arrière avec notre gros sac sur nos genoux. Il me parle comme de la merde. Si j'avais des supers pouvoirs, je le ferais disparaître !!! Il a de la chance, j'en ai pas !
Nous faisons un changement à Managua, la capitale. La ville a très mauvaise réputation et il n' y aucun intérêt à y rester. Nous remontons de suite dans un autre shuttle. Un jeune Nica s’assoit à côté de nous. Il a vécu 2 ans aux États Unis et n'a qu'une envie, c'est d'y retourner. Il adore son pays mais ne supporte plus la désorganisation et la malhonnêteté des gens ici. Il hallucine sur la façon dont nous traite le chauffeur. Comme nous, il n'aime pas les chauffeurs de taxi et de tricycle. Il nous conseille de ne pas leur parler et d'éviter d'avoir recours à leurs services.
A notre arrivée, il nous prend sous son aile. Il nous dit de le suivre jusqu'au collectivo, le moyen le moins cher et le plus honnête pour se rendre en centre ville. Le colectivo est un camion, où les passagers sont assis sur des bancs en bois dans la remorque. On les trouve toujours à quelques mètres des stations de bus, mais ils se gardent d'en parler aux touristes afin de faire marcher le business des taxis et des tuktuks.
Notre ami nous indique où descendre et nous souhaite chaleureusement un bon séjour.

Nous sommes donc à Leon, une autre ville coloniale très prisée des touristes. C'est la rivale de Granada, mais pour nous, elle est sans contestation beaucoup plus jolie. Et comme ils disent ici, c'est une ville de « Buenas Ondas ». Leon a été longtemps la capitale du Nicaragua et elle abrite toujours la meilleur université du pays. 





 
Ici aussi, beaucoup d'expatriés ont élu domicile et l'essentiel des commerces appartiennent à des étrangers. Mais l'Unesco est aussi sur le coup pour aider la ville, notamment sa cathédrale, la plus grande de toute l’Amérique Centrale.
La construction de cet édifice a commencé en 1747 et aurait duré au moins 100 ans. De l’extérieur, c'est un gros bloc sobre de chaux blanche. C'est depuis le toit de la cathédrale qu'on se rend compte du talent de ses architectes. Il n' y a aucune structure métallique pour soutenir l'édifice. On raconte qu'il était interdit de manger des œufs dans la région pendant toute la durée de la construction de la cathédrale. En effet, tous les œufs étaient récoltés exclusivement pour fabriquer la colle qui permet au monument de ne pas s'écrouler.
De là haut, nous avons une vue dominante sur la ville et les volcans alentours (tous actifs!).
Sur le site, des jeunes guides répondent avec plaisir à nos questions, gratuitement. 








L'autre atout de la ville, c'est sa « french bakery », pour nous les 3 gourmands, c'est un détail qui fait la différence !
Dans notre auberge, la mascotte est une poule. Elle aime la compagnie des voyageurs et c'est un vrai animal domestique.
Depuis le petit jardin, on entend parfois les explosions du volcan qui n'inquiètent personne.
 
A Leon, toutes les rues se ressemblent. Il y a des églises partout. La vie nocturne est plutôt animée. Il y a des concerts dans les bars, sur la place centrale et des happy hours un peu partout.

C'est ici que se trouve l'usine de « FLOR DE CAÑA ». Nous devons intégrer un groupe pour aller la visiter.
La rhumerie est super bien entretenue. Les locaux sont la preuve du succès de l'entreprise. La visite est super cadrée. Le guide nous balancent ses commentaires au pas de course, en espagnol puis en anglais. C'est dans un petit train que nous passons d'un endroit à l'autre.
Dans les chais où le rhum vieillit, l'odeur est tellement forte qu'on pourrait vite être bourré !
On a droit à un joli film qui ressemble à une propagande nationale. Mais on ne peut pas nier que la « flor de caña » est un produit de qualité qui rapporte beaucoup d'argent au pays.
Nous avons droit à une initiation à la dégustation avec un verre de rhum âgé de 12 ans. Les gens commencent à se détendre et à rire fort, le rhum fait son effet.

Nous finissons la visite avec une autre dégustation au bar de la boutique de la rhumerie ! Hmmmm, ils sont malins ! Tout le monde est ivre, objectif atteint.



Le lendemain, nous prenons un chicken bus jusqu'à la côte. Les plages de Las Penitas sont les plus proches de la ville mais c'est quand même calme. Ça fait toujours du bien de revoir l'océan. On peut facilement se baigner ici. Notre auberge donne directement sur le sable et on aime siroter des cocktails dans les bars sur pilotis, face au coucher du soleil. Le temps semble ralentir et on se la coule douce. J'aime bien la côte du Nicaragua car elle n'est pas sur-construite et les plages sont vastes comme dans notre Sud Ouest.




un comedor : restaurant pas cher typique qui sert du Gallo Pinto
l'intérieur



Une fois nos batteries rechargées, nous repartons vers la ville de Leon. C'est ici que Eric nous quitte. « Se acabo la fiesta Papa » ! Notre acolyte retourne au pays pour un temps. On lui souhaite bon courage, car après un long baroudage, le retour en France est toujours une épreuve mentale.
Merci à toi pour tous ces beaux moments, d'avoir apprivoiser les vagues pour moi, et de nous avoir servis de GPS:-) On se retrouve au Costa Rica pour un postre ;-)

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Nous repartons dans la même auberge et retrouvons la gallina (poule). Je me fais attaquer par des bedbugs (punaises de lits) pendant la nuit. Impossible de dormir ! Je prends mon sac de couchage et passe la fin de la nuit sur la chaise longue dans le jardin. Je me réveille face à la gallina qui se tient devant mon visage. Elle m'observe. Je ne sais pas depuis combien de temps elle est là, mais je semble la captiver.
Nous passons la journée à errer dans les rues de Leon et sans l'aide de Eric, nous nous perdons quelque fois.
Dans notre auberge, il y a un rassemblement de français. Le hasard fait qu'ils soient tous arrivés en même temps. Nous mangeons tous ensemble et nous nous racontons nos anecdotes respectives de voyages. Quand on écoute les folles histoires de certains, on se dit qu'on a de la chance, ou pas assez !
On se montre nos photos et on se fait saliver les uns les autres. Soirée typique entre voyageurs quoi ! 

Nous veillons avec peine jusqu'à 2h du matin. Tout le monde dort et la ville est éteinte. Notre minivan arrive et nous embarquons pour un long trajet.
1) frontière du Nicaragua,
2) frontière du Honduras,
3) frontière du Salavador.
Nous nous arrêtons sur une plage de la côte Pacifique un court moment et reprenons un autre minivan.
4) frontière du Guatemala
5) frontière du Honduras. ARRIVÉE A DESTINATION FINALE !
15 h de transports, j'ai un peu les jambes lourdes !
Les chauffeurs qui parcourent ces distances ont des horaires de tarés. Ils roulent nuit et jour et enchainent les allers retours. Ils n'ont même pas le temps de dormir une nuit complète. Ils sont deux par véhicule mais pourtant un seul conduit ! Ce n'est pas très rassurant.
Un dur travail. Malgré leur état de fatigue, ils ont le sourire et sont très aimables. Ils viennent du Salvador, du Guatemala, ou des Honduras.
Les dernières heures nous paraissent interminables et c'est avec soulagement que nous arrivons à notre destination ; COPAN.

Nous sommes agréablement surprises par cet endroit. Nous avions entendu beaucoup de mal du Honduras mais ici, il semblerait que ce soit différent. Les gens sont super souriants dans la rue, ils nous saluent tous. Le village est propre et très mignon. Les rues pavées sont vallonnées. On commence à voir des hommes avec leur chemise et leur chapeau de cowboy. Ils sont beaux, ils ont la classe.
On se sent en sécurité et les prix sont raisonables.

Dans notre auberge, le personnel est au petit soin, mais le Mexicain qui partage la chambre avec nous ronfle comme un moteur, et nous sommes un peu les uns sur les autres. Alors, nous changeons d'hébergement, et nous nous trouvons une chambre individuelle pour un prix très correct. Parce que les dortoirs c'est bien, mais à la longue, on ne supporte plus ni les gens ni le bordel. C'est l'âge peut être !
Notre nouvel hôte est un européen, Hollandais je crois, super accueillant et aussi gentil que toute l'équipe hondurienne qui travaillent pour lui. Dans leur restaurant, les plats sont délicieux et il y a des options végétariennes, autre que du riz et des haricots.








La ville de Copan est connue pour ses prestigieuses ruines Mayas et c'est pour ça que nous sommes là. C'est au VIIe siècle que la ville a connu son apogée et au Xème siècle, elle aurait été mystérieusement abandonnée comme beaucoup d'autres villes Mayas. On a aucune certitude quant au déclin de cet empire, pourtant si grand et si riche. Lorsque les Conquistadores sont arrivés, les Mayas étaient déjà très faibles. L'hypothèse la plus plausible serait la révolte des paysans contre les nobles. Comme les paysans ne savaient ni lire, ni écrire, ils n'auraient pas pu laissé de traces écrites de leur action. Ils auraient ensuite déménagés vers des terres plus fertiles.
Ce qui est étrange, c'est qu'il n' y a aucune trace de champs de bataille ! On a retrouvé que très peu de squelette ou d'os.
Il reste une grande communauté de Mayas, surtout au Guatemala. Mais selon un scientifique, il n' y aurait plus de descendants directs de Mayas, puisqu'il y a eu trop de métissage avec les Conquistadores et autres immigrés.  Mais je vais laisser cette hypothèse en suspens, et j'y reviendrais lors de mon prochain post, sur le Guatemala.

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Avant de rentrer dans les ruines, nous passons par le musée. Nous pénétrons à l'intérieur par un tunnel reconstitué. Sous les temples Mayas, il y a d'autres temples !! Et on y pénétrait par des tunnels sinueux, qui représentaient le corps du serpent qui guidait les âmes vers l'Inframonde.


 A la sortie du tunnel, se trouve la reconstitution d'un des temples souterrains. Ils sont en pierre et recouverts d'un genre de stuc, principalement rouge. Les cités Mayas étaient très colorées.


Dans le musée, nous voyons plein de gravures et découvrons l'écriture Maya, aussi riche et complexe que les hiéroglyphes égyptiens.
Il y a aussi beaucoup de statues qui représentent les rois et les dieux. Ces derniers prennent l'apparence d'animaux réels ou imaginaires et ont également des attraits humains. Parfois, on dirait des êtres sortis tout droit d'un dessin animé PIXAR !
Ces dieux leurs rendaient la vie très dure et il fallait constamment faire des sacrifices humains pour leur faire plaisir. Cette dévotion extrême rendait les Mayas violents et cruels.








Pour en savoir un peu plus sur les Mayas, je vous conseille de vous en référer à Jammy, Fred, Marcel et la petite voie (Marcel c'est le conducteur du camion, bon à savoir pour un quizz apéro!!!).
Vous pouvez copier coller ce lien : https://www.youtube.com/watch?v=3ye7BxnqAEc
J'ai pas trouvé de meilleurs documentaires que celui ci. C'est simple et efficace ... C'est pas Sorcier !

Nous arrivons à l'entrée des ruines et sommes accueillies par de nombreux Aras. Ils sont en liberté mais semblent bien apprécier leur petites niches. Cet animal était très important pour les Mayas, à la fois respecté, admiré et craint. On retrouve très souvent ce perroquet dans les sculptures et les gravures. Leurs plumes paraient les énormes coiffes des nobles et des personnes importantesde la communauté.

Les grands arbres, le calme et la sérénité du lieu attirent aussi d'autres espèces d'oiseaux magnifiques et des mammifères. Et nous les Brigittes, bé on est trop contentes, et on en oublierait presque les ruines.








Le site de COPAN est classé UNESCO depuis 1980. Il est entouré d'une belle jungle et les arbres ont préservé les temples en les maintenant dans leur grandes racines. Nous décidons de ne pas prendre de guide mais les panneaux d’informations manquent. Mais j'ai quelques renseignements sur mon lonely planet et parfois, on se rapproche des groupes pour écouter discrètement quelques commentaires.

Et le foot Maya vous connaissez ? Il faut renvoyer une balle avec la hanche, lui faire faire des rebonds et l'envoyer dans un trou étroit pour marquer un but. Les joueurs ont une ceinture de cuir pour se protéger. On ne connait pas vraiment les règles, mais ce qu'on sait, c'est que les perdants étaient sacrifiés. En général, les joueurs étaient des prisonniers de guerre. Il y avait aussi peut être des paysans. Les participants étaient donc forcés de jouer leur vie. C'est cruel.



Une entrée de tunnel








Les Mayas étaient de grands guerriers et passaient beaucoup de temps à se faire la guerre. Le but n'était pas de gagner des territoires mais de faire des prisonniers pour les livrer aux dieux. Plus la personne appartenait à un rang élevé, plus le sacrifice était efficace.

Aujourd'hui, quand on se balade dans les ruines de Copan, on se sent bien et l'atmosphère y est calme et paisible. On est bien loin de l'atmosphère sanguinaire de l'époque.


moi et mon ami le grand narbre

L'inframundo est un monde souterrain où vivent les morts et les dieux. Les rois seraient nés dans l'inframundo et ramenés sur terre par les dieux.
Ainsi le futur roi, avant de s'assoir sur le trône, devait rester dans le noir, sous terre, seul, pendant quelques jours. Un shaman venait le voir pour lui couper une petite partie du corps (un doigt, une c....) pour en faire cadeau aux dieux et les remercier.

Il y aurait eu également des reines Mayas, mais on a retrouvé aucun ossement prouvant leur existence. Les personnes de haut rang étaient enterrés avec un beau masque de jade qui leur recouvrait le visage. La jade était aussi précieuse que l'or. On retrouve des reconstitutions embellies de ces masques dans les boutiques de souvenirs.

L'inframundo est représenté par des têtes de mort. Leur présence indique un temple sanctuaire, ou une stèle de sacrifice par exemple.





La particularité de Copan, ce sont ses gravures.
Un escalier monumental est entièrement sculpté de symboles Mayas et raconterait l'histoire de ses rois. Ce monument représente une mine d'or d'informations et pourrait répondre à bien des questions et résoudre bien des mystères, mais les gravures sont très endommagées et partiellement indéchiffrables. Des archéologues buchent toujours sur le sujet. Un même symbole Maya peut être à la fois un mot, une syllabe ou une lettre. Ce détail rend le déchiffrage de l'écriture Maya très complexe.


Voilà un dessin représentant l'escalier majestueux dans son état d'origine.


Les archéologues ne cessent de découvrir de nouveaux temples, de nouvelles villes ... qui confirment ou remettent en cause leur connaissances.
Nous avons passé une journée fascinante dans ce lieu magique. Nous avons des questions plein la tête et notre imagination est à son comble.





 Nous restons jusqu'au coucher du soleil et la luminosité rend le site encore plus magique.  Nous nous dirigeons vers la sortie avec le cri assourdissant des Aras qui se sont réunis pour le coucher du soleil.

Nous passons notre soirée à regarder des documentaires sur ce peuple mystérieux et nous partons dans les bras de Morphée. C'est que mine de rien, nous avons beaucoup marcher et crapahuter dans les ruines. Nous sommes vraiment ravies d'avoir fait cette petite halte aux Honduras.

Demain, nous partons vers un autre pays ... encore une frontière à passer ...

Suite des aventures au Guatemala.



Au pays des Pharaons

Si je vous dis ; "Pharaon, Pyramide, Nil" vous n'aurez aucune difficulté à deviner que je me trouve au ... Canada !!! Mais non...