vendredi 29 mars 2013

les alentours de Sigiriya

Nous prenons un bus, puis un train jusqu'à Kandy. Cette ville est considérée comme un haut lieu touristique, à cause de son passé historique, et de son « temple de la dent » qui renferme la plus importante relique du bouddha du pays. Comme son nom l'indique, il s'agit de sa dent !!!
Le temple est situé au bord d'un lac artificiel qui se trouve dans le centre de la ville.

Cependant, dés notre arrivée nous sommes très déçues. D'abord il pleut des cordes. Puis, c'est une grande ville,ce qui veut dire ; bruit, trafic et pollution.
Nous prenons un tuk tuk qui nous emmène jusqu'à une auberge que nous avons préalablement réservé, mais à notre arrivée, le prix est plus élevé que ce qui avait été convenu au téléphone.
J'ai horreur de ces pratiques malhonnêtes. Les matelas sont merdiques, c'est sale, bruyant et la bouffe du restaurant est dégueulasse. Nous avons une belle vue sur une grue et des fils électriques, alors que le « lonely planet » parle d'un emplacement tranquille en bord de lac !
Il semblerait que nous soyons devenues vraiment allergiques à la ville, et décidons de partir le lendemain même.
Tant pis pour la dent du bouddha !!! « De toute façon, il avait sûrement des caries ! » dit Céline.

Nous prenons donc un autre bus, pour monter un peu plus au nord, dans une région nommée « les cités anciennes ».
Notre bus crève en route. Ça arrive !!! (souvent en Asie).
Personne ne descend du bus. Les garagistes mettent le crique et passe dessous le bus avant même que celui ci soit stabilisé. Il ne faut pas perdre de temps. Ils attrapent la roue de secours, qui est complètement lisse, et la pose. En deux temps trois mouvements, c'est changé. En avant …
Nous descendons à Dambulla et prenons un minibus, pour Sigiriya. Dans ce minibus, il y a davantage de gens debout dans l'allée que de gens assis. Le rabatteur procède à un Tetris humain, pour faire rentrer le maximum de personnes. J'en ai fait des bus blindés, mais celui là détient le record. Nous ne pouvons plus bouger un orteil et pouvons à peine respirer tellement nous sommes serrés les uns contre les autres (aux grands plaisirs des hommes!!!). Nous roulons comme ceci pendant 45 minutes, et il fait au moins 40 degrés. Il ne faut pas être agoraphobe ! En cas de pépin, nous sommes tellement coincés que personne ne pourrait sortir. C'est hallucinant ! Même le métro de Paris aux heures de pointe semblerait vide comparé à ce bus.
Pour couronner le tout, le rabatteur nous réclame le double du prix !!! C'est qu'il cherche vraiment à nous énerver celui là ! Nous ne cédons pas et il abandonne vite sa tentative d'escroquerie.

Nous sommes fatiguées de tous ces transports. Nous nous trouvons une guesthouse super mignonne et tranquille. Le personnel est juste adorable et dans le joli jardin fleuri, il y a des écureuils géants, des singes et de jolis papillons.



Le lendemain, nous louons 3 vélos et partons nous balader à travers les forêts luxuriantes des alentours.



 La végétation prend l'allure d'une jungle dense, parsemée de petits marais ou flottent des lotus. Il y a aussi des éléphants sauvages dans cette région, mais nous n'en verrons aucun. Apparemment, ce n'est pas un mal, car ces derniers peuvent se révéler agressifs face aux humains.
Les arbres, leurs branches et leurs racines, ont des formes incroyables. Il y a une quantité impressionnantes de papillons blancs, qui nous donnent l'impression d'être dans une forêt enchantée.







Dans les zones un peu moins humides, se trouvent des sites archéologiques cachés entre les arbres. Des temples bouddhistes de briques rouges, des soubassements et des colonnes ressemblant à des menhirs taillés, surgissent de partout. Cela me rappelle vaguement « Angkor Wat » au Cambodge. Sauf qu'ici, il y a très peu de touristes. Nous sommes seules dans les ruines, comme si nous étions les exploratrices d'un passé encore inconnu. Un panneau d'information nous indique que ce site daterait du II siècle ap J.C, mais cette date est seulement hypothétique. Les passionnés d'histoire débattent encore quant à l'origine de ces vestiges.
Nous aimerions rester des heures dans ces forêts, mais nous voulons grimper le « Rocher de Pidurangala » avant qu'il ne fasse trop chaud. Nous sommes déjà en état de liquéfaction intense alors qu'il est seulement 9h du matin.













Nous garons nos vélos devant un petit temple bouddhiste encore en activité. A l'intérieur se trouve de belles fresques colorées sculptées et un joli bouddha couché.



il faut sonner la cloche pour s'annoncer
Des vieux escaliers s'élèvent entre les arbres et la falaise. Nous sommes toujours en mode exploratrices du monde perdu !
Nous avons encore mal aux mollets depuis notre ascension sur l'Adam's Peak, mais nous ne décourageons pas. Plus haut, nous nous arrêtons devant un bouddha couché, fait de briques, d'où nous avons une une belle vue plongeante sur la forêt environnante.
Des jolis lézards se prélassent au soleil et les papillons sont toujours au rendez-vous.









Nous continuons dans l'espoir d'être bientôt au sommet du rocher, mais le chemin disparaît subitement et nous ne savons plus où aller. Nous redescendons, en pensant que l'entrée du rocher doit se faire par un autre côté.
Nous reprenons les vélos, et tournons autour du rocher, mais nous ne trouvons pas le chemin. Alors soit nous ne sommes vraiment pas douées, soit il s'agit d'un passage secret bien gardé. Nous renonçons et retournons rendre nos vélos, un peu frustrées de n'avoir pas pu achever notre ascension.







Nous mangeons dans un petit restaurant qui deviendra notre QG. On y mange super bien. Il est tenu par une belle petite famille adorable et généreuse. Pendant que nous mangeons, la petite Maleesha âgée de 8ans, vient nous taper la causette et le petit Mateesha, à l'allure d'une petite crevette, vient faire le clown à notre table.
Dans l'après midi, nous partons vers Dambulla avec Céline, pendant que Mélo fait la sieste, pour visiter les temples troglodytiques, dont l'origine daterait du I siècle av JC.
L'entrée n'est pas donnée, mais le site est bien conservé. 5 grottes accueillent quelques 150 représentations du bouddhas, ainsi que des fresques peintes au plafond à même la roche, datant du XIXe siècle. Un roi fit dorer l'intérieur des temples et nomma le rocher sur lesquels ils étaient bâtis, Ran Giri (le Rocher Doré). Aujourd’hui, les feuilles d'or ont disparu.










Au pied du rocher, se trouve « le temple doré ». Une construction moderne très kitsh, achevée grâce à des dons japonnais. Un bouddha de 30 mètres de haut surplombe le bâtiment.
Nous trouvons ça très laid ! Où est passé l'harmonie architecturale des temples d'antan ?





Après quelques bières et quelques parties de cartes dans notre QG, nous ne tardons pas à nous coucher, car demain encore, le réveil sonnera tôt.





jeudi 28 mars 2013

Adam's peak

Le réveil sonne à 2h du matin, Ouch !!! C'est pas des vacances ça !

Il fait nuit noire. Nous remontons vers le petit village, qui se réduit à une seule rue. Des chiens viennent à notre rencontre. Nous croisons quelques voyageurs qui comme nous, s'apprêtent à monter la montagne sacrée.
Il y a aussi beaucoup de Sri-Lankais, tout âge confondu, qui se rendent au sommet. Pour certains, c'est la fin d'un pèlerinage, pour d'autres, c'est pour le côté sportif de l'aventure.

Le chemin fait 7 kilomètres. Les 4 premiers montent tranquillement, avec des surfaces plates entre les escaliers pour reposer les jambes. Mais les 3 derniers kilomètres sont les plus durs. Les marches s’enchaînent sans jamais s'arrêter. Elles sont de tailles inégales et la pente est très raide.
Arrivés à ce niveau, les gens sont très fatigués. Ils s'arrêtent au milieu du passage et font des bouchons. Certains dorment carrément en plein milieu des escaliers.
Faut dire, il y a des personnes âgées et des enfants, pour qui cette montée doit être sérieusement éprouvante. Je les plains et suis heureuse d'avoir ma condition physique. Je me surprends même de ne pas trop en chier !

certains montent les marches avec 40 kilos sur la tête pour réapprovisionner les boutiques au sommet.
Nous faisons quelques pauses rapides, car dès que nous nous arrêtons, nous avons froid. Nous préférons garder la température de notre corps constante. Mine de rien, nous sommes à 2200 mètres d'altitude et c'est la nuit. Donc avec notre transpiration, chaque brise fraîche nous transforme en glaçon.

Le chemin est bien éclairé par des lampadaires jusqu'au sommet et des petites boutiques longent l'escalier.   Ils vendent du thé chaud, des fleurs en plastique (les locaux en sont très friands, ils en foutent partout) des biscuits, des anoraks, bonnets, gants … les Sri Lankais ne sont pas habitués à la fraîcheur. Ils montent habillés comme s'ils partaient dans le grand nord. Ils ont des goûts très kitsch ! Tout leur attirail est rose, avec « Hello kittie » dessus. Vieux comme jeunes, ils ressemblent à des clowns !
Certaines boutiques vendent des choses incompréhensibles et ressemblent à des stands de fêtes foraines.


Le sommet d'Adam's peak culmine à 2243 mètres exactement. C'est un lieu de pèlerinage depuis plus de 1000 ans. Les pèlerins dorment au sommet, sur le béton, dans des abris qui leur sont réservés.
La légende raconte que c'est là où Adam aurait posé le premier pied sur terre après avoir été chassé du paradis par Dieu, d'où le nom qui lui a été donné. Le site a donc une symbolique chrétienne.
Mais pas seulement …
Au sommet, se trouve une énorme empreinte nommée « sri pada », l'empreinte sacrée, laissée par le bouddha sur le chemin du paradis. Ainsi, quantité de pèlerins bouddhistes viennent se recueillir là.
Et ce n'est pas tout …
On l’appelle aussi « samanalakande », le mont des papillons, où ces derniers viennent mourir.
Quand aux hindouistes, ils attribuent l'empreinte à Shiva.
Adam's peak est un donc un lieu sacré pour les chrétiens, bouddhistes, animistes et hindouistes.
Ceci explique la très haute fréquentation du lieu et l'énergie religieuse qui y règne.


l'entrée de l'escalier infernal !!!


La période de pèlerinage débute à la « poya » (pleine lune) de décembre et s'achève en mai. Le reste du temps, le sommet est quasi désert et les nuages recouvrent le pic.

En ce qui nous concernent, le côté religieux du site ne nous intéresse pas. Si nous grimpons la montagne en pleine nuit, c'est pour admirer de son sommet, le lever du soleil et découvrir tout doucement, les formidables paysages qui l'entourent. C'est comme si la nuit levait son voile pour laisser apparaître le jardin d'Eden.
Nous sommes émerveillés par le spectacle qui s'offre à nous. C'est juste grandiose. Tous nos efforts sont vivement récompensés. Ça en valait la peine.
Notre seul regret est la foule bruyante qui se trouvait au sommet. Un temple à la fois bouddhiste et hindouiste occupe tout l'espace. Du coup, nous devons redescendre quelques marches pour nous trouver un petit espace vide où s’asseoir.
Le ciel est légèrement nuageux, ce qui donne au lever du soleil, un aspect mystique, voir apocalyptique. C'est vraiment très beau. Le plus beau lever de soleil que je n'ai jamais vu.





Nous avons un peu froid, mais sentons la chaleur du soleil dés ses premiers rayons.
Nous décidons de ne pas trop tarder, de peur d'avoir trop chaud. Nous prenons quand même le temps de boire un thé noir en compagnie de 2 bébés chiots. Nous repartons …
La descente nous semble plus difficile que la montée. Toutes ces marches nous font mal au genoux et aux chevilles. Les muscles des cuisses et des mollets commencent à fatiguer.
Nous faisons davantage de pauses qu'à l'aller, et arrivons en bas, très fatiguées et trempées de sueur.
Nous sommes fières de nous. Nous avons grimper les 5200 marches de Adam's Peak.






Après tant d’efforts, nous avons une faim de loup. Nous nous arrêtons au hasard devant une maison qui présente un joli petit jardin propre, et par chance, il s'agit d'une guesthouse qui sert des petits déjeuners pas chers. Le jeune qui s'en occupe est un amour. Son petit-déjeuner est très copieux et présente des spécialités du pays, comme le Sambol (mélange de poudre de noix de coco et de piments), le dhal Sri-lankais (lentilles jaunes, oignons et piments), les hoppers (crêpes fines à base de farine de noix de coco) … un vrai délice.

Nous retournons ensuite vers notre guesthouse et sommes tellement fatiguées, que nous nous mettons en pyjama et allons nous coucher.
2 heures plus tard, nous avons à nouveau faim. Nous allons manger dans la guesthouse voisine (moins chère) et rencontrons des voyageurs, Français et Quebecois. Ils s'apprêtent à arpenter le sommet et nous posent des questions.
C'est sûr que vu d'en bas, l'Adam's Peak est très impressionnant, et les gens aiment bien être rassurés quant à la difficulté de la montée.


Nous nous reposons bien et sentons les premières courbatures dans les mollets. J'ai pensé à me faire 15 minutes d’étirements avant la sieste, pour éviter d'avoir trop mal le lendemain. Mais j'ai bien peur que ça ne suffise pas !


Au pays des Pharaons

Si je vous dis ; "Pharaon, Pyramide, Nil" vous n'aurez aucune difficulté à deviner que je me trouve au ... Canada !!! Mais non...