jeudi 21 mars 2013

ELLA (montagnes centrales)

Nous prenons un bus local jusqu'à Ella, dans les montagnes centrales.
Ce n'est pas loin à vol d'oiseau, mais le trajet dure presque 5 heures. Le bus s'arrête dans tous les petits villages, la musique Sri Lankaise à fond (quoique nous avons droit à une chanson internationale qu'est "barbie girl") et nous avons droit à une pause de 30 minutes à l'heure du déjeuner.

Le changement de décor est radical. Des montagnes vertes nous entourent et des rizières sont cultivées en terrasse. IL y a aussi de grands champs de tomates, choux, haricots ... De belles cascades dévalent les pentes rocheuses.




L'agriculture dominante est celle de la production de thé noir, le fameux thé de Ceylan. 
Nous décidons d'en apprendre un peu plus sur l'industrie de cet or noir, et allons visiter une petite usine. Aujourd'hui tout est mécanisé et ce secteur embauche beaucoup de monde. Les règles de sécurité dans l'usine sont inexistantes. Les employés effectuent des journées de 8 heures environ, et sont payés 500 Roupies par jour, ce qui équivaut à 3€/jour.
Le salaire des cueilleurs est d'environ 2,50€/ jour, et ils doivent ramasser au minimum 20 kilos de feuilles.
Nous, touristes, nous dépensons en moyenne 20€/jour, soit 1 semaine de travail pour un de ces salariés. 
 Des grandes firmes anglaises ont fait fortune avec le thé de Ceylan, notamment LIPTON, qui a son siège ici. C'est sûr qu'en payant si peu les salariés, il est facile de faire des bénéfices. J'y réfléchirais à 2 fois lorsque j'irais acheter du thé. 
Cependant, les Sri-lankais ne semblent pas se plaindre de leur situation. Ils ont des avantages que d'autres n'ont pas en Asie ; comme les congés, les logements sociaux, et un quota d'heures limité.

Ce sont essentiellement des tamouls qui travaillent dans l'industrie du thé et c'est bien là, l'origine du conflit «tamouls - cinghalais » qui déchira le pays pendant 2 siècles.

Voici un court résumé de l'histoire du Sri Lanka :

Vijaya, un prince venant d'Inde du nord,  fut banni de ces terres pour mauvaises conduites et s'exila au Sri Lanka avec 700 hommes. Ils étaient cinghalais. Puis, Vijaya se fit amener des femmes tamoules, en provenance d'Inde du sud, pour lui et ses hommes.
Les Sri-Lankais seraient donc des descendants de ces 2 ethnies confondues. Ces faits sont vivement contestés et ignorés. Pour la population d'aujourd'hui, ces 2 ethnies ne se sont jamais mixées. Les tamouls vivaient dans le nord et les cinghalais dans le sud. Les 2 royaumes étaient séparés par une zone vide et vaste recouverte de jungle.

Les portugais (1505)puis les hollandais (1602) colonisèrent l'ensemble du pays, afin de contrôler le négoce des épices dans l'océan Indien.
Les britanniques prirent le contrôle du pays en 1802, afin de contrer l'influence française en Inde. Il créèrent une administration unifiée. Le pays appartenait désormais à la couronne et des migrations internes eurent lieu.
Le thé, dont les British étaient déjà friands, se substitua au café (victime d'une maladie qui ravagea les plantations) et à l'hévéa. Les anglais firent venir d'autres tamouls d'Inde du sud pour travailler dans les champs, car ces derniers étaient plus productifs. Ils le sont encore aujourd'hui. On les appelle « les tamouls des plantations ». Ces gens là, avaient déjà adopté le système des castes et l'hindouisme indien, et se trouvèrent culturellement séparés de leur frères tamouls arrivés précédemment, qui eux étaient bouddhistes.
Lorsque les Anglais rendirent l'indépendance à l'Inde et donc au Sri-Lanka, chacun de ces 3 peuples lancèrent leur propre mouvement nationaliste et la guerre débuta.

Aujourd'hui, la paix est revenue et des accords de paix ont été signés. Ceci-dit, je pense qu'il en faudrait peu pour que de nouveaux attentats aient lieu.

Mais revenons-en à notre thé. Nous faisons une visite guidée de l'usine; 
Les tamouls cueillent feuilles et bourgeons. 


Ceux-ci sont ensuite étalés sur des tapis et déshydratés par des courants d'air constants (venant d'un système de ventilateurs). Ils perdent ainsi 45% de leur humidité.


Le feuilles sont ensuite coupées et écrasées par des machines. Elles sont étalées sur des tables où elles commencent à fermenter. Par ce processus, elle brunissent.
 Ensuite, l'art de la production théière consiste à arrêter la fermentation au bon moment, en la chauffant à une température intense. C'est alors qu'elle devient noir. Dans cette salle où les feuilles sont chauffées, la chaleur est étouffante, et je plains les employés qui sont là 8 heures pas jour.
Entre le moment où le thé est récolté et son emballage pour l'expédition, il ne se passe que 24 heures.
Plus les feuilles sont coupées fines, voir en poudre, plus le thé sera fort.

Après notre visite, nous continuons de visiter les alentours d'ELLA, à bord d'un tuk tuk.



Celui-ci nous conduit jusqu'à une grotte cachée dans une falaise, accessible par des marches (beaucoup de marches). La légende raconte que de cette grotte, un tunnel irait jusqu'à Kandi, une ville qui se trouve à une centaine de kilomètre au nord. Mais le tunnel s'est effondré il y a quelques années, rendant les fouilles impossibles. Nous dérangeons quelques chauves-souris et une sangsue semble attacher à Mélo. 






En contrebas de la grotte, un petit temple à été construit à flanc de rocher. Il est entouré de beaux arbres et jolies fleurs.




Pour finir notre virée, nous roulons jusqu'à la belle cascade de Rawana Ella, haute de 19 mètres, où nous prenons le temps de nous tremper les pieds et de profiter de la belle nature environnante.
Cet endroit est très beau mais perd de son charme du fait de son emplacement juste à côté de la route ! Du coup, l'endroit est un peu bruyant et assez fréquenté. C'est dommage.



ici, on n'arrache pas un arbre pour construire sa maison, on le contourne. 


On a grimpé beaucoup de marches aujourd’hui. Les muscles nous tirent. Ça nous change de la plage, où on se la coulait douce.
 Ici, il fait chaud la journée, mais les soirées sont fraîches et on apprécie les douches chaudes pour une fois.
On respire mieux et on dort mieux. Il y a moins de moustiques aussi.

Nous partons assez tôt dans les bras de Morphée.
Demain, nous nous levons tôt pour grimper la montagne qui domine les alentours ; l'Ella Rock.


1 commentaire:

  1. La végétation est toujours aussi belle, et je lis avec plaisir "que l'on arrache pas un arbre pour construire, mais qu'on le contourne". Donc la préservation de la nature est restée telle que je l'ai connue. Le petit temple dans les rochers donne une idée en miniature du site de Dambhulla. C'est agréable ces cascades qui ruissellent partout dans le centre.Les marches, à mon avis, ce n'est pas fini et vous devriez trouver pire.....Bon courage, et on attend la suite.

    RépondreSupprimer

Au pays des Pharaons

Si je vous dis ; "Pharaon, Pyramide, Nil" vous n'aurez aucune difficulté à deviner que je me trouve au ... Canada !!! Mais non...