mercredi 29 février 2012

Bariloche

Nous prenons un bus en direction de la frontière avec l'Argentine, que nous allons traverser une nouvelle fois. Notre passeport est rempli de tampons « Chili - Argentine ». Nous passons par le Parc National transfrontalier Puyeque et ce qu'on appelle « la route des 7 lacs ». Ces paysages nous font penser aux régions montagneuses de Corse, il manque juste les pins parasol. Il fait un temps superbe et l'air est pur.

Du côté Argentin, nous passons une succession de lacs bleus turquoises. Cette couleur est dûe aux particules en suspension délivrées lors de la fonte des glaciers : on appelle cela "le lait des glaciers". Ils sont bordés par des petites plages de sable grisâtre, (qui provient certainement des sédiments ramenés par l'eau des glaciers), et une végétation de grands conifères et de petites fleurs sauvages. C'est dommage que nous n'ayons pas le temps d'aller marcher dans ce Parc.

Nous roulons jusqu'à Bariloche, une station touristique très prisée des Argentins, qui ne sont pas habitués à voir des grands sapins, des grands séquoias et des prairies alpines. Pour eux, Bariloche est une destination exotique. En hiver, tout est recouvert de neige et la ville devient une station de sports d'hiver. En été, elle attire les randonneurs, les pêcheurs et les amateurs de rafting.


Bariloche a été construite sur les bords du grand lac glaciaire Nahuel Huapi, dans le Parc National qui porte le même nom. Ce lac fait 100km de long. Comme tous les lacs de la région, il est entouré de belles forêts humides, de prairies alpines vertes et parsemées de fleurs sauvages puis des montagnes rocailleuses dont les sommets culminent à une altitude moyenne de 3500 mètres.

C'est adorable et l'ensemble ressemble beaucoup à un village des Alpes. Ce n'est pas une coïncidence. Bariloche à été créé par des immigrés Suisses, qui voyaient en cet endroit, des paysages qui leur rappelaient leur pays. Ils ont commencés à construire des chalets de bois et de pierre dans le même style que chez eux, et ont ramené la culture du chocolat et de la fondue.

Aujourd'hui les promoteurs du tourisme ont pris d'assault la ville en construisant, dans le même style architecturale, une multitude d'hébergements de toute gamme, des restaurants spécialisés dans les viandes et la fondue, des boutiques de souvenirs et des boutiques de chocolat...

Je n'en ai jamais vu autant. Chaque boutique contient un espace chocolat, un espace glace, un espace café et chocolat chaud, une aire de jeux pour les enfants … les odeurs ensorcèlent et les chocolats sont effectivements très bons. A partir de chocolat suisse, ils rajoutent leur touche personnelle, comme le « dulce de leche » (confiture de lait et de caramel), les amandes où les baies locales … Ils ne sont pas très chers car le concurrence est rude, et je me régale.

Aujourd'hui, les suisses ont quitté la ville, mais il existe encore un petit village d'une colonie Suisse sur les bord du lac, un peu plus en retrait des hordes de touristes.

Une autre particularité surprenante, c'est la présence des Saint-Bernard, directement importés d'Europe. Ce qui est ridicule, c'est que les locaux ont élevé cette race juste pour ressembler un peu plus à l'Europe, et pour faire payer les touristes pour des photos. C'est complètement stupide mais bon … Le plus important c'est que les chiens sont beaux, bien traités, et le climat est le même que de là d'où ils viennent.

Nous rejoignons la soeur et le beau frère de Céline. Ils voyagent comme nous en Argentine, mais dans le sens inverse, c'est à dire du sud vers le nord. Nos chemins se croisent ici et nous passerons 3 jours ensemble, dans une auberge un peu basique mais où le personnel est adorable. Du coup, nous leur en voudrons pas d'avoir rajouter 2 lits supplémentaires dans notre dortoirs de 4, sans nous demander notre avis. On est un peu à l'étroit et il y a une seule douche pour toute l'auberge !!! mais nous ne faisons pas les râleurs ! Nous sommes résignés au fait que les Argentins ne sont pas les pros de l'hôtellerie-restauration.

Dans notre chambre il y a un autre bordelais qui attend sa copine, qui est partie dans un trip de 3 mois à cheval en Patagonie. Elle sont parties à 2 avec 4 chevaux, achetés sur place. Quel courage car la Patagonie est une des régions du monde où la densité de population est la plus faible et le climat y est dur ! On se retrouve très vite complètement isolé et coupé du monde. D'ailleurs un des chevaux est mort d'une pneumonie récemment. Cela a dû être très difficile à endurer. Même si je connais les chevaux, je ne me lancerais pas dans une telle aventure. Et puis, je m'attacherais aux chevaux et je serais obligée de les ramener en France !!!!

Bref, revenons à nous ...

Nous allons nous faire un resto dans la soirée où nous rencontrons un expatrié français du pays basque. Il semble content de parler français et de nous raconter son expérience et sa vie en Argentine. Il nous propose de le rejoindre le lendemain afin de nous faire bénéficier de réductions sur des croisières sur le lac. C'est notre chance, car ces excursions sont hors de prix !

Nous retrouvons le Basque le lendemain matin, (nous n'avons jamais pensé à demander son nom ! )qui nous emmène chez un de ses amis afin que nous puissions bénéficier des tarifs locaux, pour une croisière le jour suivant.


Pour occuper notre journée en cours, nous prenons un colectivos qui longe le lac nahuel huapi, jusqu'à un télésiège. En haut, nous bénéficions d'un joli panorama sur le lac. Malheureusement, c'est un peu brumeux et nous n'y voyons pas très loin. Nous pique-niquons là, sous les arbres, au soleil et redescendons à pied. Nous passons le reste du temps à nous balader en ville et goûter des glaces et des chocolats.



Le soir nous retrouvons le Basque et allons manger ensemble dans un resto végétarien. Une bonne adresse, copieuse et pas chère.

Le lendemain, nous nous levons tôt pour aller faire notre croisière. Nous embarquons dans un bateau du futur !

Le temps est nuageux, c'est dommage.


Sur le pont, les gens tendent des « crackers » en l'air, que les mouettes viennent faucher. C'est très drôle. Elles semblent habituées car dés que le bateau est parti, elles nous suivaient déjà.


Les paysages ressemblent à des fjords. Nous faisons un premier arrêt à Puerto Blest, une petite crique tranquille. Le tout fait parti du parc national et nous devons payer pour pouvoir s'y balader.


Nous sommes accueillis par un petit chat qui recherche des caresses. De là, nous marchons 7km aller-retour, jusqu'à « la Baie blanche ». La baie tient son nom de la couleur de l'eau, d'un vert blanchi ! Nous sommes qu'à 7km de la frontière avec le Chili. Il y a de beaux oiseaux et nous croisons une renarde pas très peureuse.


C'est joli, mais pas spectaculaire. Nous revenons vers Puerto Blest et reprenons le bateau qui nous amène vers une joli cascade. Nous la remontons via un escalier en bois. Au total, 700 marches.

La forêt est luxuriante et primaire. Il y a des alerces millénaires. Le plus vieux à 1500 ans !

La cascade a son charme. Ça me rappelle la Tasmanie.

Nous redescendons vite car le bateau n'attend pas ! Puis nous revenons vers Bariloche. C'était joli, mais le soleil n'était pas avec nous et j'ai déjà fait des minis croisières bien plus belles (et moins chères) que celle-ci.

Voilà c'est notre dernière soirée à Bariloche. Demain, nous nous levons aux aurores afin de prendre de nouveau un bus qui nous emmènera vers la région des glaciers de la Patagonie.

Il nous faudra 28heures (y'en a marre du bus !!!!) avant d'atteindre EL CALAFATE.


jeudi 23 février 2012

Les îles Chiloe

L'île de Chiloé est une île côtière du Chili, aussi connue sous le nom de Grande Chiloé (Isla Grande de Chiloé). Elle est située dans le sud du Chili, dans la région des lacs.

Cette île est connue pour ses maisons multicolores (souvent sur pilotis, les palafitos), mais surtout pour ses nombreuses et caractéristiques églises en bois, dont seize d'entre elles sont classées par L'UNESCO. C'est également un important lieu de pêche, et on y construit encore des bateaux en bois pour la pêche et le transport. Et l'élevage de saumons et autres poissons se développe de plus en plus.


(cette photo est tirée d'internet, je n'ai pas réussi à faire de bons clichés d'église)


On m'avait dit que Cette région était comme une Bretagne chilienne et c'est pas faux. Le climat d'ailleurs est le même ; TRÈS HUMIDE. Il pleut quasiment pendant toute la durée de notre séjour ici ! Il y a des pâturages sur des collines très vertes, puis des falaises et quelques plages de galets ou de sable gris-noir.


Nous prenons le ferry avec le bus, roulons un peu plus vers le sud de l'île et arrivons dans la capitale, nommée CASTRO. Seulement voilà ! Il se trouve qu'il y a un festival dans la ville en ce moment, et cet évènement à attiré beaucoup de monde.



« A cause de ce festival, tous les hébergements sont complets », nous annonce le mec de l'office de tourisme. Il n'y a rien du tout de disponible dans la ville et aux alentours. Nous ne voulons pas nous retaper des heures de bus et nous serions dégoûtées d'être venues jusque là pour rien !

Alors le mec de l'office nous trouve une solution. Il nous dit que sa mère à des chambres, pourquoi pas ! Il passe un coup de fil, puis nous le suivons jusqu'au temple évangélique !!! C'est là, que sa mère a des chambres. C'est très très basique (ça me rappelle certains hébergements d'Asie), pas très propre mais c'est pas cher et au moins on ne dormira pas dans la rue. Il y a un lit et un matelas par terre, ça fera l'affaire. Le matelas est confortable mais le drap-housse est dégueulasse, genre il y a des taches suspectes bien dégoûtantes. Ça m'est arrivé quelque fois déjà dans des auberges et hôtels, d'avoir des draps sales, car ils s'en foutent et qu'ils ont moins conscience de l'hygiène que nous «touristes européens » avons. Heureusement que j'ai mon sac de couchage.

Nous faisons un petit tour dans la ville. Il y a une jolie église en bois, un quartier de maisons colorées sur pilotis, que l'on appelle « palafitos » et des rues en pente également colorées. C'est mignon, mais ça semble vieux et insalubre. Il est évident que cette région est plus pauvre que le reste du pays, la vie ne doit pas être facile ici l'hiver, avec le vent, le froid et la pluie. Les maisons ne semblent pas vraiment confortables et il y a des clochards qui dorment dehors.


(photos des églises et palafitos tirées d'internet)

Chiloe est très rurale et peuplée essentiellement d'agriculteurs et de pêcheurs. La situation économique de l'île dépend du cours du saumon et du tourisme.

Nous nous trouvons un petit resto sympa et j'essaye un plat local à base d'algues. C'était pas mauvais avec un arrière goût de fruits de mer.

Le matin, nous partons tôt pour le Parc National Chiloe. Nous n'avons pas de chance, il pleut des cordes. Nous attendons que ça se calme légèrement et commençons à marcher.

C'est très très vert et la végétation est épaisse et luxuriante. Il y a des petits sentiers interprétatifs de bois, dans des forêts couvertes de mousses et de lichen. On dirait des forêts enchantées, elles sont magnifiques. Il y a quelques fleurs sauvages et des oiseaux, mais pas l'ombre d'un animal.

A la sortie de la forêt, le paysage ressemble à une savane. Les rayons du soleil traverse le ciel orageux et fait ressortir le jaune des herbes. Les arbres semblent être peints à l'encre de Chine.


C'est un Parc National très beau, mais la pluie ne cesse de tomber. Nous en avons assez de nous prendre des grosses douches et nous avons froid. Nous décidons donc de retourner vers le resto à l'entrée du Parc. On dirait un petit chalet de montagne. Il y a un poêle à bois qui tourne et ça sent le chocolat chaud. Nous restons là le temps de nous réchauffer et il semble que tous les randonneurs du parc eurent la même idée !

Nous rentrons à Castro, récupérons nos gros sacs chez notre hôte et reprenons un bus vers Ancud, une ville au nord de l'île.


Ancud a beaucoup plus de charme que Castro. Nous nous trouvons une auberge super sympa avec vue sur la baie.

L'auberge est tellement confortable et le personnel y est tellement gentil que nous n'avons plus envie de partir. Nous restons ici 3 jours.

Une petite soirée BBQ est organisée et cela nous permet de discuter avec des voyageurs du monde entier autour de vin et de Pisco.


Notre séjour à Chiloe terminé, nous reprenons le ferry qui nous ramène sur le continent, puis nous allons à Puerto Montt où nous devons passer une nuit. Puerto Montt est une ville portuaire moche sans intérêt. Il n'y a pas d'auberges ici mais que des Bed&Breakfast. C'est ainsi qu'on se retrouve dans une petite maison chez un couple de personnes âgées. La maison est vieillotte et il fait froid à l'intérieur, mais c'est très propre. Nous pouvons utiliser la cuisine, leur propre salle de bain … C'est bizarre de se retrouver chez des gens comme ça. On n'ose pas trop s'installer et on essaye de se faire toutes petites pour ne pas trop les déranger. En tout cas, ils ont été très gentils. Comme il pleut toujours dehors, nous passons le reste de l'après midi à regarder des films dans notre chambre.


Nous partons tôt le lendemain pour prendre un bus qui nous ramènera en Argentine, direction BARILOCHE.

Au pays des Pharaons

Si je vous dis ; "Pharaon, Pyramide, Nil" vous n'aurez aucune difficulté à deviner que je me trouve au ... Canada !!! Mais non...