mardi 31 décembre 2013

nouméa suite et la côte ouest

En ces périodes de fêtes de fin d'année, les transports sont chamboulés voir stoppés, et je ne peux pas aller où je veux, quand je veux. Grrrrr ! Il faut que je m'organise, chose à laquelle je ne suis vraiment pas douée. Je viens d'acheter un billet d'avion pour le Vanuatu pour suivre Anouk, ce qui n'était pas du tout prévu dans mes plans. Vivre sur des coups de tête, j'adore ça.

Je reste 2 journées de plus sur Nouméa et goûte à la vie nocturne d'ici. Ces sorties me coûtent cher mais ça me permet de rencontrer les locaux et de mieux comprendre la vie sur l'île et les rapports entre les habitants permanents et les zoreilles.
Lors de ces sorties, j'ai vraiment l'impression d'être de retour en France et je reprends de plein fouet la mentalité froide et prétentieuse de notre patrie !!! Ces jeunes Français se sentent fiers d'avoir quitté leur pays et d'être parti au soleil … Où ça déjà ??? ah oui, en France ! Wow quel exploit !
Ces gens ne sont pas des voyageurs mais des opportunistes. Et ils se prennent pour des aventuriers.
Dans ces bars, il n'y a pas de kanaks. J'apprends qu'ils sont refusés à l'entrée, car ils boivent trop et se comportent mal !!! Quand je vois l'attitude de certains français, je me dis que l'alcool ne réussit pas plus aux uns qu'aux autres et que donc, cette règle est injuste.

Toutefois, je rencontre aussi des personnes intéressantes et sincères, qui viennent réellement apporter quelque chose de constructif à la Nouvelle-Calédonie, notamment dans le domaine de la santé, du sport et de l'éducation. Les salaires sont plus intéressants qu'en France et ils sont négociables. Je n'ai rencontré personnes qui ait vraiment galéré à trouver un travail ici. Il y a une loi de priorité d'embauche aux locaux, mais je ne sais pas si elle est vraiment appliquée. Les zoreilles sont souvent mieux formés que les kanaks et plus consciencieux, ce qui facilite leur recrutement.

Nous allons visiter le centre culturel Tjibaou pour en apprendre un peu plus sur la culture kanak, mais nous en tirons peu d'informations. Les kanaks sont confondus avec les maoris, aborigènes, et autres mélanésiens et polynésiens. Il aurait été judicieux de faire la part des choses et ne pas tous les mettre dans le même sac selon moi. Les kanaks souhaiteraient être considérés comme un peuple bien distinct, et il est vrai que leur coutumes et modes de vie sont différentes, même s'il y a beaucoup de similitudes.
Par contre, il y a un chemin botanique sympa qui entoure le site et nous passons finalement plus de temps dehors que dans le musée.


est ce que quelqu'un peut me dire le nom de cette plante ?


Je ne suis pas venue là pour rester en ville, donc je pars sur la côte ouest avec une infirmière que j'ai rencontré à l'auberge. On lui a prêté un 4X4 avec tout l'équipement de camping à l'intérieur. Le long de la route, des panneaux indiquent les noms des tribus kanaks qui habitent dans les environs. Une tribu est organisée comme un village, autour de la hutte ronde du chef. Les traditionnelles sont faites de bois, paille, écorce d'arbre et feuille de palmier. En son centre, un pilier totem sculpté dans un tronc d'arbre, qui représente les ancêtres et le lien entre le ciel et la terre. J’apprends qu'il faut toujours dire bonjour aux gens que l'on croise, avec beaucoup de respect car il pourrait toujours s'agir d'un Chef. Il faut éviter de les regarder dans les yeux, car pour eux c'est une marque de non respect. Il faut toujours prendre les auto-stoppeurs. Nous en prenons un justement, qui rigole à la vue de nos coups de soleil. Personnellement, je les trouve vraiment très chaleureux, sympathiques et souriants. On peut facilement discuter avec eux.





Sur le chemin, j'ai un coup de cœur pour les plages de Bourail. Les plages sont délimitées par des falaises découpées où les vagues ont creusé des tunnels, ce qui nous permet d'accéder à des toutes petites criques. Sur la plage des tortues, les pins colonnaires sont majestueux et poussent tout en biais. 
Le courant est assez fort et la baignade est interdite. Nous apercevons au loin un Dugong,  un super cadeau de Dame nature.
photo internet
Nous ne verrons pas de tortues par contre. Nous montons sur la falaise pour admirer le beau panorama sur le récif bleu turquoise au loin. C'est magnifique. Vue du ciel, ce doit être incroyable.






Nous allons ensuite sur la plage de Poé, où les Caldoches et les militaires viennent faire du canoé, plongée au tuba, jetski … Le récif corallien est à 200 mètres de la plage. Nous enfilons masque et tuba, et nageons jusqu'à l'atteindre. L'eau est bouillante sur les premiers mètres. Il n'y a pas de profondeur, et un tapis d'algues recouvrent le sable. Puis le tapis disparaît, laissant apparaître les coraux et le sable blanc. Il y a beaucoup de poissons variés. Il y a aussi quelques méduses malheureusement. Nous restons dans une zone de faible profondeur car des requins bulldog squattent les environs. Ils ont attaqué sévèrement des plongeurs sur l'autre côté de l'île il y a 2 jours. La visibilité commence à se gâter alors nous revenons sur la plage. Nous ne pouvons pas rester au soleil car nous cramons instantanément, même avec de la crème solaire.

Nous reprenons le 4X4 et entrons dans le territoire de la terre du Nord. Alors que le Sud est sec, le Nord est vert et des forêts recouvrent les versants des petites montagnes. La végétation est très dense mais toujours pas de type tropicale. Les arbres sont magnifiques. Nous trouvons une aire de camping gratuite et nous posons la tente juste devant l'eau. L'endroit est isolé et il n' y a pas de lumières qui viennent polluer le ciel. Je n'avais pas vu un si beau ciel étoilé depuis mon voyage dans les Andes. C'est magique, on se croirait dans un planétarium. Je retrouve les 2 galaxies qu'on m'avait déjà indiqué en Australie.

Dans la nuit, l'alarme du 4X4 se met en route subitement. Nous éclairons de la frontale les alentours mais ne voyons personne, que des chiens qui dorment à côté de la tente. On ne comprend pas vraiment ce qu'il s'est passé et avons peur que quelqu'un rode. Du coup, on a du mal à se rendormir et lorsqu'on y arrive, déjà le soleil se lève et la chaleur dans la tente devient vite insupportable. Un petit bain matinal dans l'eau et nous repartons vers Nouméa. Nous retrouvons nos amis et partons fêter l'anniversaire de Noelie dans un bar boîte. J'y retrouve Aldo, le zoreille que j'avais rencontré dans l'avion. Nous passons une très bonne soirée et alors que nous étions prêts à payer un taxi pour rentrer, un zoreille nous propose de tous nous ramener. Je suis toujours surprise par tant d'hospitalité.

Le 31 est une journée tranquille, on se repose alors qu'autour les gens s'agitent. Ils ont organisé un repas froid et une soirée à la belle étoile à la rivière de Dumbéa. Nous ne pouvons pas les accompagner car nous devons partir à 5h30 du matin pour rejoindre l'aéroport et nous envoler vers le Vanuatu.
L'île est en alerte pour le premier de l'an. La police et l'armée se préparent à gérer les tensions entre kanaks de la brousse (campagne) et zoreilles. Avec l'alcool, les situations peuvent vite dégénérées. Des infirmiers ont été recrutés dans les dispensaires un peu partout sur l'île. On nous recommande de ne pas sortir dans le bars ce soir là. 
Nous restons donc tranquillement à l'auberge et ne prenons aucun risque. La gérante nous a préparé du punch  et nous buvons en jouant des parties de ping-pong enflammées. A 00h00, des feux d'artifice sans prétention éclatent tout autour de l'auberge.

Une très bonne année à tous et que cette année soit encore riche en bonnes surprises, voyages et rencontres. Je vous souhaite tout le bonheur du monde ;-)

vendredi 27 décembre 2013

Nouvelle Calédonie - Nouméa

J'ai passé 20 jours en tout à Boracaï, et le temps est passé très vite. J'ai rencontré de belles personnes que j'espère recroiser bientôt, quelque part dans ce joli monde. J'ai rien vu des Philippines mais c'est pas grave, je reviendrais plus tard pour explorer les autres îles.

Je n'aime pas dire au revoir. On commence tout juste à s'attacher aux personnes qu'il faut partir. Mais c'est ça aussi le voyage. Je reprends mon sac à dos, et je m'en vais vers de nouveaux horizons.

Le trajet est long. Je prends un bateau, puis un van, puis un avion jusqu'à Manille. Là, j'attends toute l’après midi à l'aéroport. Il semblerait qu'il y ait une confusion avec mon billet d'avion, et à l'enregistrement, on me donne seulement un billet jusqu'à l'escale.
L'avion part avec une 1h30 de retard, ce qui me laisse seulement 45 minutes avant le décollage de ma prochaine connexion. Et comme si ça ne suffisait pas, l'avion s'arrête à Darwin (Australie) et nous devons tous dés-embarquer pour une fouille des sacs et un scanner. Wow, c'est strict !
Heureusement pour moi, à Brisbane, ma seconde escale, le personnel de l'aéroport est très compétent et compréhensif. Je passe en accéléré la zone de fouille, encore un tour par le scanner … « Non, je vous assure je n'ai rien mis dans mon c.. ! » et hop, je cours.
L'avion de la compagnie Air New Caledonia m'a attendu, moi et mon sac, et ils ont mon billet de continuation.

A bord, le personnel parle français, et je trouve ça bizarre. Je fais un blocage et continues de parler anglais. Je fais la connaissance d'Aldo, un français qui vit en Nouvelle-Calédonie. Il me donne plein de bonne infos. A l'arrivée, il m'accompagne dans le bus qui nous emmène jusqu'à Nouméa, à 1h30 de l'aéroport. Sur la route, je vois la signalétique et les enseignes Françaises. A la radio, c'est de la musique française … J'ai vraiment l'impression d'être de retour au pays, et ça me semble étrange. Ça me fait même un petit peu chier pour être honnête. Alors je me concentre sur la végétation qui me rappelle que je suis toujours en voyage. Il y a des flamboyants en fleur, des pins colonnaires (très typiques de la nouvelle-calédonie), des banians (famille du figuier), des acacias, casuarinas...


pin collonaire
Le bus nous dépose, et je pars avec Aldo vers l'unique auberge de jeunesse de l'île. Un père et sa fille s'arrête et nous prennent en stop. Apparemment, le stop est une coutume ici, c'est pas dangereux du tout (sauf le soir, car les conducteurs sont ivres!)
Je dis au revoir à Aldo, et retrouve rapidement ma chambre.

la vue depuis l'auberge

Anouk, une française qui est institutrice au Vanuatu, est arrivée à l'auberge en même temps que moi et nous sympathisons très vite. D'ailleurs, c'est le cas avec tous les occupants de l'auberge, qui sont là depuis longtemps pour la plupart, car ils bossent ici. Ce sont des « zoreilles » ou « métro » (car ils viennent de la métropole).
Les habitants originaires sont les kanaks. Ils ont des traits à la fois Polynésiens, Créoles et Aborigènes. Ils sont très souriants et hospitaliers. Et puis il y a les Caldoches. Ce sont les blancs descendants des premiers colons et bagnards. Ce sont eux les plus conservateurs et indépendantistes.

Je n'ai pas le temps de me poser, car il faut vite que je fasse des courses. Les magasins ferment plus tôt en cette veille de Noël et demain il n'y aura absolument rien d'ouvert. La vente d'alcool est interdite l’après midi dans les supermarchés. La consommation d'alcool atteint des records ici, même s'il est cher (taxé et surtaxé). La Nouvelle-Calédonie a beaucoup de mal à lutter contre ce fléau. Nous trouvons quand même un caviste ouvert, et achetons un bon champagne et une bouteille de blanc. C'est Noël quand même.

Avec Anouk, on se descend tout ça et on en oublie de manger. 2 jeunes Français de l'auberge nous invitent à aller sur le toit d'un immeuble voisin pour profiter de la vue panoramique sur toute la ville et ses feux d'artifice (enfin ses 2, 3 pétards!!!). On se retrouve donc à escalader une échelle d'incendie en pleine nuit. Sur le toit, on continues à boire quelque verres puis un vent frais se lève et nous invite à redescendre. Je suis fatiguée par le trajet et m’endors comme une masse. Je n'ouvrirais pas l’œil jusqu'à 12h.
A mon réveil, je me remets à parler anglais et mes colocataires me regardent d'un air bizarre !

Dans la rue, tout le monde se dit bonjour et envoies des sourires, quelque soit l'âge ou l'apparence. C'est très chaleureux et l'esprit d'entraide et de solidarité à l'air important. Les gens viennent parler facilement, surtout les kanaks. J'aime beaucoup cette ambiance. Je ne ressens aucune vibrations négatives de racisme ou d'hypocrisie. Une grande sérénité règne à Nouméa. A la minute où j'écris ces lignes, il y a 2 voyageurs en face de moi qui disent exactement la même chose. Ça me rassure, ce n'est pas une utopie sortie tout droit de mon monde des Bisounours. Je découvrirais peut être des aspects négatifs plus tard, car j'ai du mal à croire que tout ne soit que tout rose.

La ville de Nouméa n'a pas trop d'intérêt, surtout en ces périodes de Noël, où tout est fermé et les rues sont désertes. Je prend un bus jusqu'à la Baie des Citrons. Une petite baie où les citadins se baignent dans l'eau turquoise, jouent dans le sable, ou s'étendent dans la belle pelouse aménagée le long de la plage, à l'ombre des flamboyants. Il y a beaucoup de bars, hébergements et restaurants. Les prix sont très élevés. C'est ici que sortent les jeunes de Nouméa pour faire la fête, c'est très animé en soirée.


Je marche ensuite jusqu'à l'Anse Vata, le repère des planchistes et des kitesurfers. Ici le vent souffle fort et la plage est plus grande. En face, il y a des minis îlots aux plages paradisiaques. Je marche encore, jusqu'au sommet d'une colline qui offre un beau panorama sur les 2 côtés de l'île.
La balade est très agréable.




Le lendemain, avec Anouk et Noélie (une autre voyageuse rencontrée à l'auberge), nous repartons à l'Anse Vata pour visiter l'aquarium. Il a été refait entièrement récemment et est très beau. 


poisson pierre





poisson napoleon

Puis nous prenons un bateau taxi vers l'île aux canards, un tout petit îlot sableux à seulement 10 minutes de traversée. On fait le tour très rapidement et enfilons nos masques et tubas pour admirer la faune aquatique et les coraux qui nous entourent. La visibilité est très bonne. On voit des poissons ange, poissons perroquets, raies, poissons licorne et plein d'autres … La faune aquatique et les coraux sont riche et variés, c'est très beau. L'eau est à seulement 26 degrés, je me dis qu'il me faudra une bonne combinaison pour plonger en profondeur. Le soleil tape trop fort sur la plage alors on se couche sur des transats à l'ombre, et on parle de voyage et racontons nos anecdotes de baroudeuse.



Nous retournons à la « Baie des Citrons » et profitons de l'Happy Hour pour boire quelques bières et manger des crêpes bretonnes. On discutent avec des « Métros » et vacanciers et on se fait ramener jusqu'à l'auberge. Encore une bonne petite journée au paradis.  
















samedi 14 décembre 2013

Boracay (suite...)

J'en profite que mes amis soient instructeurs de plongée pour me joindre à eux sous l'eau. La visibilité est de 30 mètres et nous sommes que 3 sous l'eau, les conditions sont excellentes. Le site s'appelle « Angol Point » et ce n'est pas profond du tout, nous descendons au maximum à 9 mètres mais il y a plein de choses à voir à cette profondeur. Nous restons quelques minutes accroupies sur le sol et une quantité de poissons viennent nous chatouiller. Ceux là ne sont vraiment pas farouches. Plus tard j'apprendrais que c'est parce que les Coréens leur donnent à manger !!! C'est pas très malin.

Les coraux sont splendides et très variés. Il y a plein d'espèces que je n'avais vu avant et beaucoup d’anémones différentes, une aubaine pour les poissons clowns ! Il y a essentiellement des poissons de petites tailles. Voici quelques espèces originales ; (photos internet)






Nous restons 40 minutes sous l'eau et remontons sur le bateau qui nous ramène au centre. Le soleil brille et il fait très chaud et l'eau est super bonne. Ça y est je suis en vacances !
Quand le soleil est un peu plus bas, je marche jusqu'à l'autre extrémité de la plage. Ça prend du temps car la plage est très longue. Je passe la station 1, où les hôtels de luxe et grand complexe s’enchaînent les uns derrière les autres. Un chemin a été aménagé le long de la falaise pour pouvoir passer directement sur la petite plage voisine de Diniweed. Là encore, on trouve des bungalows et des appartements perchés sur la pente de la petite montagne qui marque la fin de ma promenade.

Sur le chemin du retour, le soleil se couche et le spectacle est superbe. Il y a alors beaucoup beaucoup de monde sur la plage, puisque tous les touristes viennent prendre des photos ou embarquer sur un des nombreux « banckas » pour se rapprocher du coucher du soleil.













Je referais plus tard une autre plongée, mais où les courant et la mauvaise visibilité ont un peu tout gâché !
Puis je signe pour 2 plongées au Nitrox. C'est à dire que je prends une bouteille plus riche en oxygène (de 30 à 40% contre 21% pour une bouteille classique). Le but est de prolonger la durée de la plongée. Avec ça, je plonge sur 2 épaves à 30m de profondeur environ. La première est un bateau et sur lequel les coraux ont poussés et où on trouve une quantité de poissons divers et des bancs de grands "Snapper fish" (vivaneau il me semble en français !) Cette plongée est superbe. Puis je plonge sur une deuxième épave, celle d'un avion cette fois. La visibilité est très mauvaise et il n'y a pas de poissons à cet endroit. Par contre les "Nudibranches" semblent apprécier. Ce sont des limaces de mer, aux formes et aux couleurs incroyables.







Sur cette plongée j'ai la tête qui tourne un peu. Peut être le manque d'habitude de rester longtemps en profondeur ou les effets d'un surplus d'oxygène, la fatigue et les restes des Happy Hour des soirées précédentes !!! je sais pas, mais je vais pas replonger au nitrox tout de suite, je vais faire une petite pause !

Boracay change de visage lorsqu'on commence à plonger et on se laisse entraîner très facilement dans la
folie des bars de plage, des cocktails ...On se crée assez vite un réseau d'amis car tout le monde est très sociables et quand on en a assez de tout ça, il suffit d'aller faire du farniente sur la plage.









vendredi 6 décembre 2013

Boracay

Je prends un van qui m'emmène à Caticlan, une ville portuaire qui se trouve à 1h45 de route. Pour l'instant, les philippins que j'ai rencontré sont honnêtes et sympathiques. Aucun d'entre eux n'a essayé de m'entuber sur les prix et c'est même moins cher que ce que je leur propose. Ailleurs en Asie, ils ne m'auraient certainement pas fait remarquer ces erreurs.

Dans le van super ultra climatisé, nous ne sommes pas entassés les uns sur les autres. Là encore, je suis agréablement surprise.
Dehors, il se met à pleuvoir. Sur la route, les paysages changent rapidement. Nous sortons très vite de la ville et nous traversons des rizières d'un vert presque fluorescent. Ensuite, c'est une végétation tropicale qui s'invite, puis enfin des petites montagnes aux formes arrondies et parsemées de palmiers. On dirait plus des grosses bosses que des montagnes ! C'est drôle comme formation. Le vert est toujours la couleur dominante.

J’aperçois des petits villages de maisons en branches de palmiers, qui n'ont, semble t-il, pas résisté au typhon. Certaines maisons sur pilotis non plus, mais des hommes sont sur les chantiers.
Je suis surprise de voir à quel point tout a été vite nettoyé.
Les routes sont en parfait état, il y a très peu d'arbres par terre. Tout est ratissé, balayé comme si rien ne s'était passé. Les philippins sont apparemment un peuple qui sait relativiser.

Le van me dépose juste devant le comptoir où je peux acheter mon ticket, ou plutôt mes tickets (taxes sur l'environnement, taxes côtières et billet bateau) pour la traversée.
5 minutes de bateau et je suis à Boracay. Je dois alors reprendre un tricycle. Sur tout ce trajet, une philippine qui se trouvait avec moi dans le van, m'accompagne sans que je lui demande, et s'assure que personne ne veuille me faire payer plus cher. Puis elle me souhaite un bon séjour et s'en va. Une bonne aide sans rien demander en retour. Décidément, les philippins semblent vraiment différents des autres asiatiques du Sud-Est.



J'arrive enfin, à la station 3, où je rejoins ma copine qui est instructrice dans un centre de plongée ici, mariée avec un philippin et maman depuis quelques mois. Une vie d'expatriée qui en fait rêver plus d'un.

photo tirée d'internet

Elle me présente à ses collègues et ses amis philippins. J’apprends de ces rencontres que ces gens sont très croyants et superstitieux. Ici, on ne rigole pas avec les médiums, les sorcières, les mauvais sorts, les entités et les esprits maléfiques de la forêt. Une femme me raconte comment elle est morte 3 jours, puis s'est réveillée dans son cercueil, alors que le prêtre lui faisait ses adieux. Ou encore, la façon dont on utilise une personne, pour lui introduire un esprit dans son corps afin de pouvoir dialoguer avec lui ! J'écoute tout cela avec beaucoup de respect, car après tout, ces personnes me reçoivent chez elle sans me connaître, m'offrent le café et sont très hospitalières et très gentilles. Et puis j'adore ce genre d'histoire, c'est mon petit côté Harry Potter !

Je pose des questions sur le typhon, car je n'ai pas vraiment l'impression qu'il est eu lieu. Et pourtant si. Ils ont eu très peur mais savent parfaitement qu'ils se trouvent dans une zone à risque. Ils sont donc mentalement préparés à ces éventualités. Les typhons, ici, il y en a plein. Ils ont l'habitude de tout bien nettoyer vite fait bien fait. Sauf pour l'électricité dont les réparations sont plus compliquées. C'est la vie qui veut ça, ils ne peuvent rien y faire. Ils sont donc fatalistes et acceptent que la nature ne leur fasse pas de cadeau.
A l'annonce du typhon, la majorité des touristes ont été évacué, mais pas les locaux ! Ceux dont les logements étaient les plus précaires, ont été placé dans des écoles en dur (dont les toits se sont parfois envolés !!!). On me dit aussi que le gouvernement s'en est mis plein les poches avec l'argent de l'aide internationale. La corruption de l'état est un gros problème aux Philippines.
Des îles ont été complètement détruites et rayées de la carte, alors que d'autres s'en sont sorties indemnes!!! Cela s'explique par les reliefs très variés des Philippines. Sur les îles au niveau de la mer, quand le vent souffle d'un côté, il suffit d'aller se réfugier à l'autre côté. Sur les îles montagneuse, les locaux n'ont qu'à se réfugier derrière les montagnes qui font barrage au vent.. Mais dans le cas des îles « cuvettes », il n'y a aucune protection le vent et les eaux s'engouffrent à l'intérieur. Les habitants sont piégés dans les inondations et au milieu des projectiles. C'est dans ces îles où les dégâts ont été désastreux. Il aurait fallut les faire évacuer avant la catastrophe, mais, les habitants soupçonnent le gouvernement d'avoir fait exprès. Peut être pour récupérer de l'argent sur le dos des victimes ! On ne saura jamais. Ainsi des joyaux de l'archipel ont disparus ou désertés.

                        Mais voilà, maintenant le typhon est parti et on n'en parle plus, fin de l'histoire.

Les philippins sont catholiques. C'est le seul pays d'Asie où les colons espagnols ont réussi la christianisation d'un peuple. Ils sont restés assez conservateurs dans l'ensemble.

Sur la magnifique « White Beach », un chemin sablonneux longe la plage.



En soirée, on se croirait en Thailande du sud. Les centres de plongée, les bars branchés, les restaurants en tout genre, les spas et les hôtels de luxe s’enchaînent. Ils ne restent plus un seul morceau de terrain vierge. La concurrence est acharnée. Les serveurs vont même jusqu'à faire des chorégraphies ridicules pour appâter le client. C'est vraiment très animé !


Il y a des concerts live dans toutes les terrasses sur la plage. Dans cette panoplie, on trouve même des Subways, Starbucks, Macdo et tout plein d'autres magasins de chaînes internationales, là sur le sable. Tout semble très neuf, très propre, moderne.
Il y a aussi les rabatteurs, les lady boys et les prostitués. Je donne moins de 4 ans à cette zone avant qu'on ne l'appelle « Pathaya number 2 » !
Des vols directs entre Caticlan et la Chine, la Corée et l'Asie du nord, font que la clientèle est composée majoritairement des gens de ces pays. Les coréens semblent être propriétaires de beaucoup de business ici. Il y a même des centres de plongées conçus par et pour eux.

Tout redevient plus calme aux extrémités de la plage, notamment à « Angol Point », où l'on découvre la végétation luxuriante d'antan. Autrefois, il devait y avoir plein d'oiseaux, varans, singes et autres. Des falaises calcaires et volcaniques remplacent le sable et se dressent face aux eaux bleues turquoise du détroit de Tablas. D'ici, je réalise à quel point les infrastructures ont dévasté l'île.





Les locaux semblent se préoccuper sérieusement du recyclage des déchets et il est facile de trouver des stations pour remplir les bouteilles d'eau (ce qui évite trop de plastiques). La plage est nettoyée tous les matins et les rues sont très propres. Mais à mon avis, c'est pour cacher la misère. Je reste persuadée que les eaux usées finissent dans la mer. D'ailleurs, j'ai vu ces algues vertes sur une plage de l'autre côté de l'île qui sont caractéristiques de ce type de pollution. Et je me demande bien où sont les centres de recyclage et les méthodes qu'ils utilisent.
Il ne faut pas oublier que le touriste est un gros dégueulasse et ici, il y en a beaucoup !

Ce qu'il y a de pratique à Boracay, c'est qu'on trouve tout ce dont on a besoin ; distributeurs, agences de voyages, toutes les cuisines du monde entier et pour tous les budgets, des hôtels en tout genre pour toutes les clientèles, des instituts de beauté, des laveries et pressings, des activités sportives et ludiques en tout genre, des happy hours... Il y a toujours beaucoup beaucoup de personnel à l'intérieur des établissements. Ils ne semblent pas faire des économies sur la masse salariale ici. Les salariés sont payés au quota de clients rabattus. Money, money, money …
Dans les centre de plongeurs les instructeurs sont payés pour chaque client qu'ils ramènent, ce qui peut créer des tensions ou jalousies entre les salariés d'un même centre. Chacun se bat pour son salaire.

Enfin, voilà ! Un constat qui va paraître un peu négatif et je m'en excuse d'avance pour ceux qui habitent ici et qui aiment cet endroit. Après, j'imagine qu'il est facile de se faire un réseau d'amis ici, et que la vie y est agréable et animée et sans stress.

Et puis, je ne peux pas le nier, la plage est magnifique et j'adore leur bateau, qu'ils appellent "bancka".







Au pays des Pharaons

Si je vous dis ; "Pharaon, Pyramide, Nil" vous n'aurez aucune difficulté à deviner que je me trouve au ... Canada !!! Mais non...