mardi 6 mars 2012

Parque Nacional La tierra del fuego

Nous prenons un minivan qui nous amène jusqu'à l'entrée du Parque Nacional de la Tierra del Fuego, à proximité de la ville d'Ushuaia. Rien que le nom fait rêver !
Nous avons le beau temps avec nous et peu de monde, tout est parfait.

Nous commençons notre marche et apercevons des jeunes rapaces, du haut de leur arbre mort. Il ne s'enfuient pas à notre arrivée et nous avons le temps de les observer et de les mitrailler avec nos appareils.
Je ne sais pas comment ils s’appellent, si vous le savez, merci de me laisser un commentaire ;-)
Je sais juste que c'est des charognards.




Nous poursuivons et traversons de belles forêts et des clairières vertes, traversées par les rayons du soleil.
Là aussi, on voit que le climat peut être très rude en hiver, il y a beaucoup d'arbres morts et secs. Le vent doit souffler fort car beaucoup sont parterre et déracinés. Mais on trouve aussi des endroit humides et plein de vie, où il y a beaucoup d'oiseaux, dont de beaux ibis.









La terre de feu, c'est toute l'archipel de la pointe sud d'Amérique latine. L'archipel est divisé entre l'Argentine et le chili. Le canal beagle forme ensuite la frontière entre les deux pays.
Avant l'arrivée des Européens, la région était habitée par des Amérindiens depuis près de 12 000 ans. Les Selkams, Yagans, Alakulafs, Yamana ... étaient des pêcheurs, chasseurs, cueilleurs nomades vivant dans les nombreux canaux. C'est d'ailleurs les feux allumés par ceux-ci, et qui étaient visibles depuis l'océan, qui donnèrent son nom à l'archipel. Ce nom fut choisi par Fernand de Magellan, premier Européen à atteindre les îles et à traverser le détroit qui porte son nom, en 1520.

Au XIXe, les Européens installés sur ces îles (éleveurs, pêcheurs, exploitants de mines) y ont perpétré de terribles massacres et transmis des maladies, réduisant à presque rien les populations autochtones. Puis, les missionnaires qui recueillaient les survivants ont contribué à leur déclin par dé - culturation et en leur transmettant des maladies importées. La dernière femme Yamana est morte cette année, mettant un terme à ce peuple indigène.
c'est l'extinction de tout un peuple, dont personne ne parle.




Nous marchons vers des hauteurs qui nous permettent d'avoir un beau panorama sur une baie magnifique avec des montagnes enneigées en fond de tableau.


Nous rejoignons cette baie.
Là, se rencontrent les montagnes, l'océan et la forêt. C'est très beau, calme, dépaysant, ressourçant, inspirant .... un petit paradis sur terre où tout est d'origine et primaire. Il y a une très grande énergie tout autour de nous.
L'eau est transparente et d'une couleur limpide et pure. On se croirait dans une peinture.
La forêt qui longe la baie est adorable. Les arbres sont tout biscornus et poussent comme des contorsionnistes.
Ils semblent vouloir nous attraper avec leurs grands bras de bois.













C'est la première fois que je me promène dans une forêt où il y a des algues et des moules sur le sol, et où ça sent à la fois la mousse humide et l'air marin. C'est très étrange. Nous sommes au bout du monde, au confluent de tous les espaces naturels, qui se rejoignent ici pour former la fin d'un continent.
L'eau est froide et la brise qui souffle est glaciale. Il ne faut pas oublier que le continent le plus proche d'ici est l'Antartique et les icebergs ne sont pas loin.

D'ailleurs, en parlant de l'Antartique, saviez-vous qu'il n'appartient à aucun pays ? Il appartient juste à la planète et je trouve ça génial. Enfin une terre que l'homme n'a pas eu la folie et la prétention de s'approprier en son nom.
Il y a quand même des pays qui se disputent des petites parties (il y a du gaz et du pétrole en antarctique malheureusement) mais un traité International interdit la moindre exploitation, autre que scientifique et touristique, dans un cadre très précis. C'est le meilleur moyen de préserver ce dernier continent de la surexploitation des ressources naturelles et de la destruction de ses habitats naturels. Pourvu que ça dure.

Nous marchons toujours. La baie se rétrécie et forme des petites criques paisibles. L'eau bouge à peine et les oiseaux posent pour les photos. Ils ne se poussent même pas lorsqu'on s'approche. Sur un tout petit îlot en face, des cormorans et des canards font de drôles de bruits, on dirait qu'ils "croignent" (je n'ai pas trouvé d'autre mot pour qualifier ce son !)






Au bout la baie forme un cul de sac, donnant sur plusieurs petites rivières et canaux. Enfin, dans la logique des choses, c'est plutôt les rivières qui donnent dans la baie. A cet endroit, l'eau des glaciers environnants rejoignent l'eau salée de l'océan Atlantique proche.
Cet endroit s'appelle ; "la baie de "Lapataïa", et ce nom semble sortir tout droit d'un film fantastique. Je pense que si on passait la nuit, on verrai des créatures magiques !

Nous avons marché environ 13km dans la Terre de Feu, mais on pourrait y passer des jours. Comme tous les parcs nationaux de la Patagonie, c'est parfaitement entretenu et préservé. Des zones de campings sont aménagés pour les randonneurs. C'est très propre, les gens sont bien sensibilisés et se comportent bien. Pas de mégots sur le sol ni de plastique, toilettes à la sèche ...
Les animaux sont protégés et n'ont pas peur de l'homme, ce qui rend leur observation plus facile.

Il y a un seul problème faunique ; la présence des castors, ramenés d'Amérique du nord. Ils sont trop nombreux et il faut régulièrement nettoyer leur barrages, car il y en a trop. C'est dommage, nous n'en avons pas vu.
Par contre on a vu des petits lapins adorables.




Bon voilà ! C'est la fin de ce fabuleux voyage en Amérique latine. Je suis contente d'avoir fini sur cette note de Patagonie, c'était fabuleux. Et je pense que mon corps s'est régénéré, à boire l'eau des glaciers, sentir l'iode d'un océan pur, respirer cet air curatif ... Quelle vie ! Je me sens en pleine forme.
Cet région est juste magique. Mais vu comment il fait froid en été, j'ai peur d'imaginer ce que ce doit être en hiver !
Et dire que les peuples indigènes vivaient ici tout nus !! La température de leur corps était plus élevée que la nôtre, mais quand même !

Je serais bien restée ici un peu plus longtemps, on se sent tellement bien dans ces espaces vierges de toute pollution humaine. Ici, on a l'impression d'être en harmonie avec la terrre et on oublie la culpabilité d'être la race que nous sommes !

Dommage que ce soit une destination si chère.

Demain l'avion me ramène dans mon pays, dans mon continent.
Je vais reprendre les vieilles habitudes, en attendant le prochain voyage ...

Je laisse ma copine seule. Elle prend le relai pour finir la boucle que j'avais commencé. Merci Céline pour ces 2 derniers mois, c'était vraiment super.

La prochaine fois ce sera, qui sait, peut être l'Amérique Centrale ???

En tout cas, ce qui est sûr ;
C'est qu'il y aura une prochaine fois ...









Fin du blog

ushuaia - le canal beagle

Il est est temps maintenant de se diriger vers la destination finale de mon voyage, au plus au sud des continents ; on l'appelle "la ville de la fin du monde ... Ushuaia.
Pour ce faire, nous prenons l'avion. D'une part, car je n'en peux plus des bus et que la route pour atteindre Ushuaia est compliquée et très longue, et d'une autre part, parce que le bus ne coûte pas beaucoup moins cher que l'avion !

Nous arrivons, planons sur le canal de Beagle et les montagnes enneigées de la "terre de feu". L'avion fait un virage serré qui me soulève l'estomac, freine fort et atterri.
Comme l'aéroport n'est pas trop éloigné, nous marchons jusqu'à une auberge que nous avions préalablement réservé sur internet. On est super contentes car l'auberge est excellente, super confortable, grande et très bien équipée. Le personnel y est adorable. Il y a une française de notre âge qui travaille là depuis quelques mois déjà et on se sent comme à la maison. On est super bien accueillies. ça fait plaisir de terminer le voyage dans ces conditions.
D'ailleurs tous les gens semblent très sympa ici et on se sent en parfaite sécurité et sérénité, c'est agréable.

Nous entendons dire qu'il y a des baleines en ce moment dans le canal beagle, nous réservons donc une croisière...
Le canal Beagle mesure environ 240 km de longueur. Sa largeur minimale est d'environ1,5 kilomètre. Cet endroit très étroit se situe dans le passage Mac-Kinlay entre l'île Navarino et l'île Gable. À l'ouest, il est relié au Pacifique par la Passe Darwin. Bien qu'il soit navigable par de gros navires, il existe d'autres routes plus sûres au sud (comme le détroit de Magellan). Quelques petites îles près de son extrémité orientale furent longtemps l'objet d'un conflit territorial entre le Chili et l'Argentine. D'après le traité de 1985, signé entre les deux pays après l'arbitrage du pape Jean Paul II, elles font désormais partie du Chili
Par une belle journée, nous embarquons donc à bord d'un catamaran du futur (très courant en Argentine).





Le canal est très calme. D'un côté nous avons les côtes du Chili et de l'autre côté, les côtes de l'Argentine.
La faune est très riche à cet endroit. Nous passons des petites îles rocailleuses recouvertes par des colonies de cormorans et d'otaries.
Le bateau s'approche assez prés mais les animaux ne semblent pas en être perturbé pour autant.
Il y a quelques voiliers de plaisance et les gros bateaux de croisière qui partent pour l’Antarctique.
L’Antarctique ça fait rêver ! mais le prix de la croisière beaucoup moins !

















Le canal doit son nom au "navire britannique HMS Beagle" qui prit part à deux missions hydrographique sur les côtes méridionales de l'Amérique du Sud au début du XIXe. La seconde expédition du Beagle est célèbre car le commandant FitzRoy emmena à son bord le scientifique Charles Darwin, lui donnant ainsi l'occasion de faire ses preuves en tant que naturaliste amateur.

Sur les petits îlots rocailleux, il y a aussi des phares, beaucoup de phares, tel le phare de la fin du monde, le phare des éclaireurs ... La navigation est dangereuse ici et les épaves sont nombreuses. Nous sommes pas loin du Cap Horn. Les eaux océaniques autour du cap présentent de nombreux dangers : tempêtes fortes et fréquentes, courants circumpolaires antarctique, présence possible d'icebergs et voir, de vagues scélérates !

Ces dangers et l’extrême difficulté de son franchissement ont donné au cap Horn son caractère légendaire, mais aussi la réputation d’être un cimetière marin. Il est parfois surnommé le « cap dur », le « cap redouté » ou le « cap des tempêtes ».



Le beau cadeau de la croisière et ce que nous espérions tant, ce sont les baleines ... Il y en avait plein.
Ce sont des baleines à bosse. Elles arrivent de l’Antarctique et remonte vers le nord, jusqu'aux tropiques. Elle font un détour par le canal de Beagle pour se reposer et se nourrir. A cet endroit, elles sont fatiguées et ne font pas des grands sauts comme elle peuvent le faire dans l'océan. Mais nous pouvons quand même les voir remonter à la surface et les entendre respirer.
Elles atteignent en général 14 mètres de long et pèsent environ 25 tonnes. Mais le guide du bateau nous dit, qu'elles peuvent atteindre 25 mètres ! En tout cas, c'est clair, elles paraissent immenses et tellement belles.
La baleine à bosse est une reine des océans mais à une vie si difficile. Elles sont très vulnérables et la nature est cruelle pour cet animal marin. Ici elles ne sont pas non plus à l'abri des dangers. En effet, une fois dans le canal, elles se retrouvent comme dans un cul-de-sac et les orques le savent !!!! ils viennent ici les attaquer (saleté, j'aime pas les orques). Heureusement pour elles, il n'y en avait pas ce jour là, ouf !

(malheureusement, c'est dur de se rendre compte de leur taille sur des photos)



J'ai apprécié qu'à leur vue, le bateau ai coupé les moteurs, attendu qu'elles passent et repartent tranquillement sans les déranger.

Nous poursuivons et longeons de belles falaises, côté argentin. La fin des "terres de feu" n'est pas loin. Les couleurs sont très belles. Ces terres sont complètement vierges et protégées. Le vent sculpte fortement des falaises.





Nous arrivons à l'île des pingouins. C'est pas difficile de comprendre pourquoi on la nomme ainsi. Elle est recouverte de pingouins de Magellan et de pingouins Papou.
Alors pingouins ou manchots, j'ai jamais compris qui était quoi, mais en espagnol, ils appellent ça "pingouins" !
Ils sont trop drôles, je ne me lasse jamais d'observer ces animaux.
Leur façon de marcher est tellement comique. Ils sont très maladroit sur la terre, mais dans l'eau ce sont des nageurs hors-pairs.

Le bateau accoste sur la plage mais nous ne sommes pas autorisés à descendre et finalement c'est très bien. Comme ça on ne risque pas de les embêter et ça évite que des touristes stupides ne fassent n'importe quoi (comme leur donner des chips par exemple ! ).

Il y en a des curieux ou téméraires, qui s'approchent du bateau. Ils semblent chercher une façon de monter. Ce devait surement être les explorateurs de la colonie !





Puis j'ai repéré les 4 pingouins de Madagascar. Imperturbables, ils semblaient comploter quelque chose. Le chef de la bande engueulait tous les potentiels espions qui s'approchaient de trop prés.



Bon, j'ai surement regardé trop de dessins animés dans ma vie !!!!!!!!!!

Nous les laissons tranquille et repartons avec le coucher du soleil. Nous recroisons quelques baleines en route, des pingouins qui nagent, des cormorans qui nous accompagnent et il y a aussi de beaux albatros magnifiques.
Cette croisière fut un vrai délice et même s'il faisait bien froid sur le pont du bateau, c'était extraordinaire.






Au pays des Pharaons

Si je vous dis ; "Pharaon, Pyramide, Nil" vous n'aurez aucune difficulté à deviner que je me trouve au ... Canada !!! Mais non...