el calafate et le glacier Perito Moreno

Entre Bariloche et El Calafate, Il y a la "pampa" patagonienne, c'est à dire, qu'il n'y a rien. La pampa c'est une grande campagne hostile et sèche ou rien ne pousse et où personne n'habite. Elle s'étend à l'infini. On y trouve quelques "estancias" qui sont des fermes ou des ranchs. Les fermiers travaillent à cheval et ont des allures de cowboys. On les appelle les "gauchos". Ils étaient très respectés et très nombreux à l'époque mais les clôtures et les fils barbelés ont entraîné leur disparition.

Nous arrivons à El Calafate.

El Calafate doit son nom à un arbuste épineux caractéristique du sud de la Patagonie, le Berbéris à feuilles de buis, à fleurs jaunes, qui donne des baies de couleur bleu-noir, dont on fait des confitures. Cette ville doit sa notoriété au fait d'être la localité la plus proche, donc la porte d'accès, du Parc national des Glaciers, une vraie merveille, qui fera partie de mes endroits favoris d'Amérique du Sud.

Dans l’après-midi, nous marchons jusqu'à une réserve naturelle qui prend des airs de parc ornithologique. Le long de marais et étangs, y vivent différentes espèces de canards, oies, rapaces et autres oiseaux aquatiques.

C'est super agréable de se balader là et d'observer ces oiseaux aux comportements parfois comiques. Ils ne semblent pas se soucier de notre présence. Derrière la réserve, se trouve un grand lac glaciaire d'un bleu intense, à l'eau pure, et une grande plage de sable gris.

La Patagonie est si sauvage et vierge. SI on tourne à la petite ville d'El Calafate, on a l'impression d'avoir fait un grand bond dans le passé et d'admirer la terre comme elle était à son commencement. C'est grandiose et on aurait envie d'avoir des ailes nous aussi pour survoler ces grandes étendues naturelles et intactes.

Nous réservons une excursions sur le glacier Perito Morino. ça coûte très cher comme toutes les activités en Patagonie. Cette région fait mal aux backpackers qui ont un petit budget. Mais bon, on ne viendra qu'une seule fois dans notre vie, alors c'est parti ...

Le glacier Perito Moreno, mesure 5 000 mètres de front et 60 mètres de hauteur. Avec une surface de 250 km² et une longueur de 30 kilomètres, il fait partie des 48 glaciers qui sont alimentés par "Le champs de glace", un glacier GIGANTESQUE de la Patagonie qui mesure 500km, oui oui, j'ai bien dit 500km ! Rappelons que la Patagonie est une des régions où la densité de population est la plus faible au monde.

Le glacier Perito Moreno a été baptisé du nom de l'explorateur Franciso Moreno (Perito signifiant « expert »), qui a étudié cette région au xix^e siècle et joua un rôle majeur dans la défense du territoire argentin, dans les discussions pour la délimitation de la frontière avec le Chili. Cet homme est très respecté en Argentine, c'est un peu leur Charles Darwin.

Le glacier Perito Moreno est l'un des trois seuls glaciers de Patagonie qui n'est pas en régression. Il avance de mètres par jour, soit environ 700 mètres par an ! INCROYABLE !

À la différence d’autres glaciers caractérisés par les effondrements de pans de glace, le Perito Moreno détache d'immenses blocs de glace. À n'importe quelle époque de l'année, se produisent des effondrements constants de ses murs de glace. Nous avons pu assister à ces effondrements impressionnants. Dans un bruit de tonnerre et accompagnées de vibrations qui vous traverse le corps, un énorme bloc de glace s’effondre, comme un immeuble qui s'écroule sur lui même. Le bloc s'enfonce dans l'eau et remonte à la surface, comme un énorme glaçon qu'on aurait laisser tomber de haut dans l'eau. Alors, des remous et une grosse vague surgit, comme un mini tsunami. Ces vagues peuvent atteindre 10 mètres de haut et les éclats de glace peuvent jaillir à une douzaine de mètres. Ce qui explique pourquoi personne n'est autorisé à approcher à moins de 300 mètres du glacier. le bruit de cassure s'entend toujours aprés coup, une fois que le morceau est tombé, comme le tonerre que l'on entend aprés l'éclair. C'est "géantissimement" beau et vivant. On entend constamment le glacier qui pète, qui craque, qui gronde ... on entend aussi le vent qui s’engouffre dans ces fissures et l'eau qui coule dans sa rivière qu'il cache. Perito Moreno est bel et bien vivant et nous parle. Il nous raconte son histoire en nous montrant sa face la plus ancienne, qui date d'il y a 500 ans. (C'est un jeune glacier !) Il semble nous raconter que malgré tout ce qu'il se passe sur la planète, Il est toujours aussi puissant et continuera d'avancer coûte que coûte.

Perito Moreno est invincible. (On l'espère de tout notre coeur).

Après avoir arpenter les passerelles aménagées qui permettent d'avoir des vues différentes sur le glacier, nous descendons jusqu'au niveau du lac, puis nous prenons un bateau qui nous amène un peu plus prés du glacier, puis nous dépose de l'autre côté du lac.

Là bas, des guides nous réceptionnent et nous demandent de les suivre jusqu'à la station de crampons. Nous traversons une forêts d'arbres aux feuilles couleur automne et d'arbres aux troncs tordues, ou morts.

Nous avons de belle vue sur le glacier.

Puis, nous arrivons aux pieds du glacier. Nous chaussons les crampons, et après un rapide briefing de nos guides, nous commençons à marcher sur le glacier.

Au fur et à mesure que nous avançons, la glace se fait plus belle, plus bleue. Le vent et le climat façonne la glace pour en faire des sculptures extravagantes. On pourrait croire qu'elle a été dessiné par Tim Burton.

Les guides nous emmène jusqu'à une fosse profonde, qui donne sur la rivière souterraine au glaciers. C'est par cette rivière, que "le lait" du glacier rempli les lacs et les cours d'eau de la région. Les guides doivent nous tenir, lorsque nous jetons un oeil dans ce trou.

A la fin de notre balade, nos guides nous servent un petit whiskey avec des glaçons vieux de 500 ans !!! la classe non ?

Nous remplissons nos bouteilles d'eau avec l'eau du glacier. Avec ça, on ne devrait pas attraper de maladie pendant les 10 prochaines années de notre vie. Il est difficile de trouver de l'eau plus saine que celle-ci.

Une fois notre expédition terminée, nous remercions nos guides qui étaient très gentils et très professionnels. Nous reprenons le bateau qui nous ramène de l'autre côté. En route, un autre gros bloc de glace s'effondre. Quel spectacle.

Dans le bus qui nous ramène à El Calafate, nous ne voyons rien du paysage car nous dormons comme des marmottes. Ce grand bol d'air pur nous a complètement lessivé.

Nous nous couchons comme les poules car demain nous nous levons tôt pour notre prochaine destination. Toujours dans le parc national des glaciers, nous partons vers El Chalten ...