Nous sommes toujours à Hampi et
occupons notre temps par des parties de dés ou de cartes avec les
autres voyageurs. Dans le lot, j'admire particulièrement ce couple
de français et leur 2 gros chiens, qui ont fait le voyage en 4X4
depuis la Fance. Ils ont traversé des pays comme l'Iran, le Pakistan
… Leur récit de voyage est passionnant et j'en apprend beaucoup
sur ces pays que je connais si peu.
Et puis, il y a cette jolie famille de
Norvège, dont les enfants sont âgés de 6 et 8 ans et qui ont, eux
aussi, fait la route en 4X4.
Puis, il y a Suka, un français qui a
passé sa jeune scolarité dans un temple en Inde. Il nous raconte de
belles histoires de la mythologie Indienne. Suka est chez Manju
depuis un moment déjà, et il semble bien connaître les alentours.
Il nous amène jusqu'à un endroit reculé, peu fréquenté par les
touristes et les Indiens. C'est une petite cascade de 1 mètre de
haut seulement, sous laquelle nous pouvons nous asseoir et profiter
d'un massage naturel.
La cascade donne sur un tout petit
ruisseau d'une eau claire et propre. Les berges sont constituées
d'argile noire et de sable roux. Il n'y a pas un papier par terre,
seulement de jolis cailloux.
En parallèle de ce ruisseau, une
petite rivière coule doucement entre les gros rochers noirs polis
par les eaux. C'est calme, il n'y a que le bruit des poissons qui
sautent, des oiseaux qui chantent et de la cascade, qui malgré sa
petite taille, fait beaucoup de bruit.
Nous nous sentons très bien ici et
restons jusqu'au coucher du soleil. Ensuite nous rentrons chez Manju,
à la tombée de la nuit, escortée par une harde de moustiques. Nous
y reviendrons le lendemain, pour savourer notre dernier jour de
farniente à Hampi.
On approche de la fin de notre séjour
chez Manju...
Tout n'est pas rose en voyage, et
parfois, il y a des journées où rien ne va comme on le voudrait.
Ce fut le cas de nos 2 derniers jours
en Inde.
Il arrive que nous perdions des choses
importantes, comme une carte de crédit par exemple.
Nous attendons donc l'arrivée d'une
nouvelle carte en chronopost depuis presque 3 semaines. (Alors que La
Poste nous avait dit que le courrier parviendrait à destination en 1
semaine). La carte est restée bloquée à Delhi, et il a fallut
passer environ 30 coups de fil, pour s'assurer de son acheminement.
Heureusement que notre hôte, l'adorable Manju, nous aide et se bat
au téléphone avec le personnel de la poste Indienne et des
compagnies de fret. Nous sommes ahuries par tant d'incompétence et
par le suivi si désastreux des services postaux Indiens et Français.
Il n'y en a pas un qui rattrape l'autre.
Finalement, on nous annonce qu'il est
impossible de nous faire parvenir la carte. Au mieux, elle se trouve
dans une ville à 3 heures de route d'ici. Nous n'avons pas d'autre
choix que d'aller la chercher. Pffffff …
Nous partons donc dans un pseudo taxi,
dont les pneus laissent apparaître l'armature et le chauffeur ne
parle pas un mot d'Anglais. Nous ne parlons pas non plus Hindi !
Nous entamons un dialogue de sourd, sur une route où nous ne
dépassons pas les 40km à l'heure, étant donné le trafic dense de
bus, camions, voitures, chiens, vaches. La route est sérieusement
défoncée. Il n'est pas facile d'éviter les énormes trous,
crevasses, bosses … enfin c'est tout sauf une route ! Même
les bus locaux roulent au ralentit, c'est pour dire !
Nous arrivons enfin dans la ville de
Bellary, et devons trouver l'agence qui détient la carte. Seulement
en Inde, il n'y a pas de nom de rue, pas de numéro, les gens ne
savent pas où ils habitent et personne ne réponds au téléphone.
Notre chauffeur semblent complètement
perdu, je pense que c'est la première fois qu'il vient ici, c'est
bien notre veine. Nous demandons notre route a une bonne dizaine de
personnes, qui nous envoient à chaque fois dans des directions
différentes. En réalité, personne ne connaît l'existence de cette
agence de fret. On se demande si elle existe !
Une règle d'or en Inde ;
« Jamais dire que tu ne sais pas, mieux vaut dire des
conneries. » (c'est une autre culture!)
Du coup, c'est l'histoire du serpent
qui se mord la queue et je commence à désespérer de trouver cette
p.. d'agence.
Soudain, une idée lumineuse … et si
on demandait à la Poste !
Super idée, alors maintenant il faut
trouver La Poste !
Bon, je suis rassurée, les locaux
savent où elle se trouve ! Et encore mieux … Là bas, non
seulement ils connaissent l'agence de fret, mais ils nous proposent
de nous amener. Alléluia !
Nous n'étions pas du tout dans le bon
secteur de la ville, et puis à l'agence, ils ne risquaient pas de
répondre au téléphone, vu qu'ils n'en ont pas.
L'important, c'est que nous avons enfin
récupéré la carte.
Notre chauffeur a faim, nous allons
donc manger un bout puis nous repartons … Le retour semble toujours
plus court. Les rots incessants et les raclures de gorge du chauffeur
remplacent le dialogue de sourd de l'aller. Parfois, il s’arrête
pour parler à des gens. On ne sait pas ce qu'il raconte, mais nous
comprenons qu'il est très fier d'avoir des touristes dans sa
voiture.
Voilà, nous sommes arrivées à bon
port ! Maintenant, il faut réserver avion et visa pour le Sri
Lanka, mais là encore, rien n'est facile :
Les nouvelles normes de sécurité VISA
m’empêchent de réaliser des paiements sur internet. Il me
faudrait mon portable français, pour recevoir un code SMS, pour
pouvoir payer. Mais c'est quoi ce délire !
Aucun recours possible dans mon cas, si
ce n'est d'envoyer un courrier à ma conseillère bancaire afin de
changer le numéro de téléphone inscrit dans mon compte. La demande
sera traitée dans 1 semaine. Je n'ai pas le choix que d'aller
quémander à quelqu'un qui soit en France, qui ait un portable, une
carte et qui soit disponible à ce moment là. Merci maman ;-)
C'est quand même incroyable. Je sais
pas si c'est moi qui suis un petit peu énervée, mais je trouve
vraiment cela d'une aberrance hors limite !
Journée de merde ! Ça nous aura
juste pris 4h sur internet et 6 heures de voitures.
Voilà, c'est le départ. Hampi et
Manju's guesthouse vont nous manquer.
Nous traversons la rivière, un bus
local, puis un bus couchette jusqu'à BENGALURU, la capitale de
l'état du Karnataka. Le bus couchette est super. Nous avons un
matelas plus confortable que dans toutes les guesthouses de l'Inde ;
couchette 2 places, rideau pour l'intimité. Pas de bruit, des
fenêtres qui s'ouvrent … wow, c'est la classe !
Nous arrivons à 5h du matin à
Bengaluru (avec 1 heure d'avance!), prenons un taxi jusqu'à
l'aéroport et un avion jusqu'à Chennai (Madras – côte est). Cet
aéroport là est pourri, mais Pourri ! On dirait une prison, où
un asile, c'est glauque !
Pourtant, il nous faut attendre là
pendant 6heures. Génial !
C'est le prix à payer pour accéder à
la prochaine étape du voyage …. le SRI LANKA
Papa et moi nous sommes bien amusés en lisant tes dernières péripéties. Cela m'aurait semblé beaucoup moins drôle, si j'avais lu tout ça avant que tous ces "petits" problèmes soient réglés.
RépondreSupprimerEn tout cas, cela confirme le "incrédible India"!
Notre guide Indien,Prem,par ailleurs adorable et plein d'humour nous répétait sans cesse,"ici tout est possible!"
En tout cas,quand vous vous souviendrez de ces aventures, vous en rirez ensemble.
Les voyages cela sert aussi à ça.
Bon voyage et Ayubowam au Sri-Lanka.