ailleursouquelquepart: La Vallée Sacrée

Journée froide dans la vallée sacrée des Incas. En route, nous passons par des ruines de temples et bains Inca, tels SAQSAYWAMAN ou QENQ'O. Les Incas étaient omniprésents dans cette région.

1er stop à Pisac. Promenade dans les marchés. On trouve exactement les mêmes objets dans toutes les boutiques du Pérou, je me demande si ça ne provient pas d'une usine en Chine !

Ensuite, nous sommes montés jusqu'à la forteresse Inca INTUHUATANA. Nous retrouvons les mêmes terrasses et maisons Incas de Macchu Picchu, l'architecture anti-sismique en forme trapézoïdale, les monuments nobles (observatoire, maison du prêtre ….).
Par contre ce qui est diffèrent et surprenant, c'est l'énorme cimetière Inca qui se trouve ici. Sur la falaise derrière la citadelle se trouvent des centaines de trous creusés dans la roche, tout juste grands pour y glisser des momies. Pour glisser les corps dans ses trous, ils devaient certainement les attacher à des cordes et les descendre en rappel. A l'entrée de la Citadelle, des fontaines et des bains servaient à préparer ces momies. Ces tombes sont aujourd'hui vides à cause de pilleurs.
Les momies étaient accompagnées d'objets correspondant au métier du défunt. Les Incas pensaient que les connaissances demeuraient lors du processus de réincarnation.

Le guide qui nous accompagne aujourd'hui est fantastique. Il connaît beaucoup de choses sur cette culture qui le passionne, et illustre ses commentaires de peintures, photos, dessins … il a plusieurs livres dans les mains qu'il semble connaître par cœur. Il nous explique que les Incas ont reproduit dans cette vallée, une réplique de la voie lactée. La rivière URUBAMBA, dite rivière sacrée, en forme de croissant, représente la trame. Dans la voie lactée, il y a des trous noirs et des nuages sombres. Les Incas voyaient des animaux dans ces formes obscures.
En parfait alignement avec ces tâches sombres, des forteresses de même forme vont être construites le long d'URUBAMBA.
Les terrasses servent à sculpter les pentes et dessiner des contours. La forme de l'animal prenait naissance au lever du soleil. Ainsi, Cuzco est en forme de lama, et PISAC en forme de condor. Ce qui est encore plus surprenant, c'est qu'au fur et à mesure que le soleil évolue à travers les saisons, avec les ombres des montagnes environnantes, le condor semble lever la tête. Ce n'est pas un hasard !

Nous nous arrêtons ensuite à Ollantaytambo, afin de visiter une seconde citadelle INCA, encore plus surprenante.
Dans cette cité, c'est surtout le maïs qu'on cultivait. Ainsi,sur la montagne d'en face, on voit des silos très bien conservés. Au centre de ces structures, on distingue une énorme tête d'humain, le front plissé ! On pourrait croire que c'est naturel, mais non. Les Incas sont allés sculpter, on ne sait comment, cette énorme tête dans la roche. Les silos correspondent aux bras de l'homme, et sur son dos, un énorme sac de maïs ! Avec l'érosion, seule la tête est évidente. C'est par des illustrations anciennes, que le guide nous fait prendre conscience du travail colossal réalisé sur cette montagne.
Mais ce n'est pas tout ….. Le soleil entre en scène ….. lors du solstice d'hiver, le 21 JUIN, le soleil apparaît à gauche de la montagne, à l'endroit où la pente dessine une légère courbe. En dessus de cette courbe, INCROYABLE, une tête d'Inca, de profil, face au soleil. Cette fois ci, on a la preuve que ce n'est pas le hasard. On voit parfaitement, la bouche, le nez, les yeux et la couronne. Avec un zoom, on voit même les décorations et ornements de cette couronne. Cette tête est inaccessible, sur une pente complètement verticale. Comment ont-ils pu réaliser un tel prodige et avec tant de précision. Et comment ces formes ont résisté aux tremblements de terre, à l'érosion, aux conquistadores ?
Dans ce site, un siège en pierre faisant face au solstice d'hiver. Cette pierre s'est fragilisée en se fissurant et en s'effritant, mais sa forme ne s'est pas érodée malgré le vent qui souffle fort à cet endroit ! Le guide nous dit qu'il suffirait de toucher cette pierre pour la faire tomber en poussière.

Nous avalons les paroles du guide et l'heure tourne. Nous sommes en retard d'1h00 sur le timing, la nuit tombe. Nous reprenons vite la route, vers Chinchero. Après la création de la vallée sacrée, nous arrivons à la tragique fin des Incas, en visitant une église catholique, de style baroque espagnols (pompeux au possible!). Les conquistadores ont ainsi voulu montrer, que eux aussi, étaient des artistes! Bon moi les églises c'est pas mon truc. J'avoue qu'à ce moment là j'ai pas trop écouté. J'étais encore dans mes rêves Incas et ne voulais pas en sortir. Tout ce que j'ai entendu, c'est que les gens d'ici représente Jésus sur la croix avec un long pagne, comme ça, s'il a envie de pisser, ça ne se voit pas, il semble toujours propre !!!!!!!!!!

Nous finissons notre journée en visitant une fabrique de tissus et tentures traditionnelles. Ce sont des femmes qui travaillent ici et qui nous expliquent leur méthode. Elles font macérer des plantes pour obtenir des couleurs naturelles éclatantes, et également de la cochenille, du citron vert …
A l'aide d'une sorte de toupie qu'elles font tourner très très vite, la laine devient un fil. Je ne peux pas l'expliquer, car elles vont tellement vite, que leurs doigts disparaissent, et on n'y comprend rien. Elles ont une dextérité surprenante.

Il fait bien nuit, on est gelé et fatigué par les différences d'altitude qu'on a subi aujourd'hui.

Aussitôt de retour à Cuzco, nous mangeons rapidement une petite pizza (énormément de pizzerias au Pérou), et allons attendre notre bus. Nous devions prendre un bus à 10h mais l'agence chez qui nous avons réservé ce transport s'est plantée dans la date. Ils ont fait style que c'était arrangé, mais en fait il n'ont rien fait !!! Il y a aussi des cons au Pérou, surtout dans les agences de voyage !!
Heureusement que le personnel de la station de bus est efficace. Ils nous ont permis de prendre un autre bus,1h plus tard, peut être moins confortable, mais pratiquement vide !!!!

C'est parti pour 7h de bus, destination le lac Titicaca, 3800m d'altitude.