Du côté Argentin, nous passons une succession de lacs bleus turquoises. Cette couleur est dûe aux particules en suspension délivrées lors de la fonte des glaciers : on appelle cela "le lait des glaciers". Ils sont bordés par des petites plages de sable grisâtre, (qui provient certainement des sédiments ramenés par l'eau des glaciers), et une végétation de grands conifères et de petites fleurs sauvages. C'est dommage que nous n'ayons pas le temps d'aller marcher dans ce Parc.
Nous roulons jusqu'à Bariloche, une station touristique très prisée des Argentins, qui ne sont pas habitués à voir des grands sapins, des grands séquoias et des prairies alpines. Pour eux, Bariloche est une destination exotique. En hiver, tout est recouvert de neige et la ville devient une station de sports d'hiver. En été, elle attire les randonneurs, les pêcheurs et les amateurs de rafting.
Bariloche a été construite sur les bords du grand lac glaciaire Nahuel Huapi, dans le Parc National qui porte le même nom. Ce lac fait 100km de long. Comme tous les lacs de la région, il est entouré de belles forêts humides, de prairies alpines vertes et parsemées de fleurs sauvages puis des montagnes rocailleuses dont les sommets culminent à une altitude moyenne de 3500 mètres.
C'est adorable et l'ensemble ressemble beaucoup à un village des Alpes. Ce n'est pas une coïncidence. Bariloche à été créé par des immigrés Suisses, qui voyaient en cet endroit, des paysages qui leur rappelaient leur pays. Ils ont commencés à construire des chalets de bois et de pierre dans le même style que chez eux, et ont ramené la culture du chocolat et de la fondue.
Aujourd'hui les promoteurs du tourisme ont pris d'assault la ville en construisant, dans le même style architecturale, une multitude d'hébergements de toute gamme, des restaurants spécialisés dans les viandes et la fondue, des boutiques de souvenirs et des boutiques de chocolat...
Je n'en ai jamais vu autant. Chaque boutique contient un espace chocolat, un espace glace, un espace café et chocolat chaud, une aire de jeux pour les enfants … les odeurs ensorcèlent et les chocolats sont effectivements très bons. A partir de chocolat suisse, ils rajoutent leur touche personnelle, comme le « dulce de leche » (confiture de lait et de caramel), les amandes où les baies locales … Ils ne sont pas très chers car le concurrence est rude, et je me régale.
Aujourd'hui, les suisses ont quitté la ville, mais il existe encore un petit village d'une colonie Suisse sur les bord du lac, un peu plus en retrait des hordes de touristes.
Une autre particularité surprenante, c'est la présence des Saint-Bernard, directement importés d'Europe. Ce qui est ridicule, c'est que les locaux ont élevé cette race juste pour ressembler un peu plus à l'Europe, et pour faire payer les touristes pour des photos. C'est complètement stupide mais bon … Le plus important c'est que les chiens sont beaux, bien traités, et le climat est le même que de là d'où ils viennent.
Nous rejoignons la soeur et le beau frère de Céline. Ils voyagent comme nous en Argentine, mais dans le sens inverse, c'est à dire du sud vers le nord. Nos chemins se croisent ici et nous passerons 3 jours ensemble, dans une auberge un peu basique mais où le personnel est adorable. Du coup, nous leur en voudrons pas d'avoir rajouter 2 lits supplémentaires dans notre dortoirs de 4, sans nous demander notre avis. On est un peu à l'étroit et il y a une seule douche pour toute l'auberge !!! mais nous ne faisons pas les râleurs ! Nous sommes résignés au fait que les Argentins ne sont pas les pros de l'hôtellerie-restauration.
Dans notre chambre il y a un autre bordelais qui attend sa copine, qui est partie dans un trip de 3 mois à cheval en Patagonie. Elle sont parties à 2 avec 4 chevaux, achetés sur place. Quel courage car la Patagonie est une des régions du monde où la densité de population est la plus faible et le climat y est dur ! On se retrouve très vite complètement isolé et coupé du monde. D'ailleurs un des chevaux est mort d'une pneumonie récemment. Cela a dû être très difficile à endurer. Même si je connais les chevaux, je ne me lancerais pas dans une telle aventure. Et puis, je m'attacherais aux chevaux et je serais obligée de les ramener en France !!!!
Bref, revenons à nous ...
Nous allons nous faire un resto dans la soirée où nous rencontrons un expatrié français du pays basque. Il semble content de parler français et de nous raconter son expérience et sa vie en Argentine. Il nous propose de le rejoindre le lendemain afin de nous faire bénéficier de réductions sur des croisières sur le lac. C'est notre chance, car ces excursions sont hors de prix !
Nous retrouvons le Basque le lendemain matin, (nous n'avons jamais pensé à demander son nom ! )qui nous emmène chez un de ses amis afin que nous puissions bénéficier des tarifs locaux, pour une croisière le jour suivant.
Pour occuper notre journée en cours, nous prenons un colectivos qui longe le lac nahuel huapi, jusqu'à un télésiège. En haut, nous bénéficions d'un joli panorama sur le lac. Malheureusement, c'est un peu brumeux et nous n'y voyons pas très loin. Nous pique-niquons là, sous les arbres, au soleil et redescendons à pied. Nous passons le reste du temps à nous balader en ville et goûter des glaces et des chocolats.
Le soir nous retrouvons le Basque et allons manger ensemble dans un resto végétarien. Une bonne adresse, copieuse et pas chère.
Le lendemain, nous nous levons tôt pour aller faire notre croisière. Nous embarquons dans un bateau du futur !
Le temps est nuageux, c'est dommage.
Sur le pont, les gens tendent des « crackers » en l'air, que les mouettes viennent faucher. C'est très drôle. Elles semblent habituées car dés que le bateau est parti, elles nous suivaient déjà.
Les paysages ressemblent à des fjords. Nous faisons un premier arrêt à Puerto Blest, une petite crique tranquille. Le tout fait parti du parc national et nous devons payer pour pouvoir s'y balader.
Nous sommes accueillis par un petit chat qui recherche des caresses. De là, nous marchons 7km aller-retour, jusqu'à « la Baie blanche ». La baie tient son nom de la couleur de l'eau, d'un vert blanchi ! Nous sommes qu'à 7km de la frontière avec le Chili. Il y a de beaux oiseaux et nous croisons une renarde pas très peureuse.
C'est joli, mais pas spectaculaire. Nous revenons vers Puerto Blest et reprenons le bateau qui nous amène vers une joli cascade. Nous la remontons via un escalier en bois. Au total, 700 marches.
La forêt est luxuriante et primaire. Il y a des alerces millénaires. Le plus vieux à 1500 ans !
La cascade a son charme. Ça me rappelle la Tasmanie.
Nous redescendons vite car le bateau n'attend pas ! Puis nous revenons vers Bariloche. C'était joli, mais le soleil n'était pas avec nous et j'ai déjà fait des minis croisières bien plus belles (et moins chères) que celle-ci.
Voilà c'est notre dernière soirée à Bariloche. Demain, nous nous levons aux aurores afin de prendre de nouveau un bus qui nous emmènera vers la région des glaciers de la Patagonie.
Il nous faudra 28heures (y'en a marre du bus !!!!) avant d'atteindre EL CALAFATE.