Nous partageons un taxi avec nos amis
pour descendre dans le Karnataka. Même si nous sommes habitués à
la conduite de l'Inde, nous avons quelques frayeurs, notamment
lorsque notre chauffeur double sans visibilité dans les virages et
se retrouve face à face avec un bus ou un camion, où qu'une vache
nous coupe la route sans prévenir.
Nous arrivons à Gokarna, et il nous
faut prendre un petit chemin de terre rouge pour rejoindre Kudle
beach. Vu l'état du chemin, notre chauffeur, n'ayant pas prévu
cela, fait sérieusement la gueule et nous devons l'encourager
fortement, pour qu'ils nous amène jusqu'au bout. « Allez
chauffeur t'es le meilleur, good tip for you ! »
Nous devons parfois tous descendre de
la voiture pour alléger le véhicule, mais nous arrivons malgré
tout à destination, et le chauffeur repart, fier et content, avec un
gros pourboire.
Guidé par notre ami « Buddy »
de Tasmanie, nous arrivons dans une auberge pleine de hippies. Ces
gens là restent ici toute la saison et ils semblent s'être
approprié le territoire. La guesthouse est sommaire mais c'est très mignon, ambiance très détendue et les
chambres sont à 3,50€, donc on ne va pas se plaindre. Comme tous les gens passent leur soirée sur la plage, c'est très
calme la nuit et on y dort bien.
C'est davantage authentique que les
plages de Goa, plus rural, voir médiéval. Il y a quelques paillotes
sur la plage, et des petits chemins qui permettent de rejoindre des
huttes en palmiers installées à l'arrière, sous les arbres, chez
l'habitant ou dans des fermes. Il y a beaucoup de charme dans cet
endroit. Les vaches se baladent sur la plage, les hippies font du
yoga ou du Tai Chi au petit matin et du djembé et des feux de plage
en soirée.
Il fait encore plus chaud ici, c'est la
fin de la saison. Bientôt, la chaleur sera tellement étouffante que
les touristes s'en iront. Nous sommes couvertes de coups de soleil et
nos chevilles ont doublé de volume.
Nous partons visiter la ville voisine
de Gokarna, à 20 minutes à pied de notre plage. Cette petite
bourgade pittoresque est très vivante. Nous a Les hommes portent les
vêtements traditionnels de l'Inde, c'est à dire le « lungi »
(genre de sarong) et le « mundu » (genre de drap blanc,
comme Ghandi avait l'habitude de porter). Il y a beaucoup de temples
et les hindous semblent pratiquer leurs rituels avec beaucoup
d'entrain. On y trouve aussi des boutiques de vêtements hippies, des
cybercafés et des agences de tourisme, car c'est ici que les
touristes des plages voisines viennent s'approvisionner.
"Kolam" dessin à la craie devant le maisons pour sa protection et pour dire au sadhus qu'ici, ils trouveront de quoi manger |
Nous dégustons une bonne noix de coco, qu'un Indien nous ouvre à la machette. Il fait d'abord un trou pour y glisser une paille. Une fois que nous avons bu tout le jus, il coupe la coco en petits morceaux. Les vaches adorent elles aussi. Du coup, on doit partager notre festin.
La plage de Gokarna est très grande
mais dégueulasse. Il y a des déchets partout et les vaches viennent
y manger cartons, canettes et plastiques !!! C'est ici que
viennent se baigner les Indiens, car ils sont totalement insensibles
à l'environnement ou à la propreté. Sans méchanceté, ceci est
une réelle constatation.
les ordures sont partout |
Au retour, nous prenons un chemin
différent, qui nous fait traverser le « Koorthi Teertha »,
un temple en hauteur, dominant la plage de Gonarka, agrémenté d'un
bassin où les fidèles font leur ablutions. Il y a aussi ici une
source sacrée, supposée guérir des maladies. Indiens et touristes
hippies viennent y remplir leurs bouteilles. Des sadhus sont assis à
l'ombre, et nous invite à nous approcher avec un grand sourire et un
signe de cœur (C'est une façon très respectueuse de saluer ou de
remercier, qui consiste à se toucher le troisième œil puis la
poitrine, de la main droite ou les mains jointes comme en prière).
Sur le chemin, les paysages sont très
arides et le sol volcanique. Tout est brûlé par le soleil et les
arbres sont couverts de poussière rouge. Difficile d'imaginer
qu’après la mousson ce même paysage est d'un vert intense et que
des cascades coulent de partout. Ce doit être magnifique à cette
saison.
De retour à Kudle Beach, nous sommes
encore plus fatiguées par la chaleur. Après le coucher du soleil,
nous allons rejoindre des voyageurs dans des huttes à l'arrière.
Mais le propriétaire des lieux nous explique que si on reste là, la
police risque de venir, et il ne veut pas de problèmes.
Comme il y a de la drogue qui circule
sur cette plage de hippie, la police fait souvent des descentes. Ils
ne semblent vraiment pas commodes. Ils demandent du bakchich à tout
va, même s'ils ne trouvent rien d'illégal. Ils sont très corrompus
et viennent ici se faire de l'argent facilement auprès des
touristes. Apparemment, ils n'hésiteraient pas à user d'agressivité
et de mensonges. Les locaux ont peurs d'eux.
Datura |
"Pois de senteur" (je crois) |
Toute l'Inde en quelques photos : splendeurs et misère .
RépondreSupprimerNos yeux d'occidentaux ne voient pas les mêmes choses !
Bravo pour le Datura (mortel, aphrodisiaque ou hallucinogène) tout est dans le dosage. Je déconseille l'essai ! (rires) Le pois de senteur est une Gesse, même famille .
Joli le lézard, Laetitia va adorer !
Bonne continuation.