En ces périodes de fêtes de fin
d'année, les transports sont chamboulés voir stoppés, et je ne
peux pas aller où je veux, quand je veux. Grrrrr ! Il faut que
je m'organise, chose à laquelle je ne suis vraiment pas douée. Je
viens d'acheter un billet d'avion pour le Vanuatu pour suivre Anouk,
ce qui n'était pas du tout prévu dans mes plans. Vivre sur des
coups de tête, j'adore ça.
Je reste 2 journées de plus sur Nouméa
et goûte à la vie nocturne d'ici. Ces sorties me coûtent cher mais
ça me permet de rencontrer les locaux et de mieux comprendre la vie
sur l'île et les rapports entre les habitants permanents et les
zoreilles.
Lors de ces sorties, j'ai vraiment
l'impression d'être de retour en France et je reprends de plein
fouet la mentalité froide et prétentieuse de notre patrie !!!
Ces jeunes Français se sentent fiers d'avoir quitté leur pays et
d'être parti au soleil … Où ça déjà ??? ah oui, en
France ! Wow quel exploit !
Ces gens ne sont pas des voyageurs mais
des opportunistes. Et ils se prennent pour des aventuriers.
Dans ces bars, il n'y a pas de kanaks.
J'apprends qu'ils sont refusés à l'entrée, car ils boivent trop et
se comportent mal !!! Quand je vois l'attitude de certains
français, je me dis que l'alcool ne réussit pas plus aux uns qu'aux
autres et que donc, cette règle est injuste.
Toutefois, je rencontre aussi des
personnes intéressantes et sincères, qui viennent réellement
apporter quelque chose de constructif à la Nouvelle-Calédonie,
notamment dans le domaine de la santé, du sport et de l'éducation. Les
salaires sont plus intéressants qu'en France et ils sont
négociables. Je n'ai rencontré personnes qui ait vraiment galéré
à trouver un travail ici. Il y a une loi de priorité d'embauche aux
locaux, mais je ne sais pas si elle est vraiment appliquée. Les
zoreilles sont souvent mieux formés que les kanaks et plus
consciencieux, ce qui facilite leur recrutement.
Nous allons visiter le centre culturel Tjibaou pour en apprendre un peu plus sur la culture kanak, mais nous
en tirons peu d'informations. Les kanaks sont confondus avec les
maoris, aborigènes, et autres mélanésiens et polynésiens. Il
aurait été judicieux de faire la part des choses et ne pas tous les
mettre dans le même sac selon moi. Les kanaks souhaiteraient être
considérés comme un peuple bien distinct, et il est vrai que leur
coutumes et modes de vie sont différentes, même s'il y a beaucoup
de similitudes.
Par contre, il y a un chemin botanique sympa qui entoure le site et nous passons finalement plus de temps dehors que dans le musée.
Je ne suis pas venue là pour rester en
ville, donc je pars sur la côte ouest avec une infirmière que j'ai
rencontré à l'auberge. On lui a prêté un 4X4 avec tout
l'équipement de camping à l'intérieur. Le long de la route, des panneaux indiquent les
noms des tribus kanaks qui habitent dans les environs. Une tribu est
organisée comme un village, autour de la hutte ronde du chef. Les
traditionnelles sont faites de bois, paille, écorce d'arbre et
feuille de palmier. En son centre, un pilier totem sculpté dans
un tronc d'arbre, qui représente les ancêtres et le lien entre le
ciel et la terre. J’apprends qu'il faut toujours dire bonjour aux
gens que l'on croise, avec beaucoup de respect car il pourrait
toujours s'agir d'un Chef. Il faut éviter de les regarder dans les
yeux, car pour eux c'est une marque de non respect. Il faut toujours
prendre les auto-stoppeurs. Nous en prenons un justement, qui rigole
à la vue de nos coups de soleil. Personnellement, je les trouve
vraiment très chaleureux, sympathiques et souriants. On peut
facilement discuter avec eux.
Par contre, il y a un chemin botanique sympa qui entoure le site et nous passons finalement plus de temps dehors que dans le musée.
est ce que quelqu'un peut me dire le nom de cette plante ? |
Sur le chemin, j'ai un coup de cœur
pour les plages de Bourail. Les plages sont délimitées par des
falaises découpées où les vagues ont creusé des tunnels, ce qui
nous permet d'accéder à des toutes petites criques. Sur la plage
des tortues, les pins colonnaires sont majestueux et poussent tout en biais.
Le courant est assez fort et la
baignade est interdite. Nous apercevons au loin un Dugong, un super cadeau de Dame nature.
Nous ne verrons pas de
tortues par contre. Nous montons sur la falaise pour admirer le beau
panorama sur le récif bleu turquoise au loin. C'est magnifique. Vue
du ciel, ce doit être incroyable.
photo internet |
Nous allons ensuite sur la plage de
Poé, où les Caldoches et les militaires viennent faire du canoé,
plongée au tuba, jetski … Le récif corallien est à 200 mètres
de la plage. Nous enfilons masque et tuba, et nageons jusqu'à
l'atteindre. L'eau est bouillante sur les premiers mètres. Il n'y a
pas de profondeur, et un tapis d'algues recouvrent le sable. Puis le
tapis disparaît, laissant apparaître les coraux et le sable blanc.
Il y a beaucoup de poissons variés. Il y a aussi
quelques méduses malheureusement. Nous restons dans une zone de
faible profondeur car des requins bulldog squattent les environs. Ils
ont attaqué sévèrement des plongeurs sur l'autre côté de l'île
il y a 2 jours. La visibilité
commence à se gâter alors nous revenons sur la plage. Nous ne
pouvons pas rester au soleil car nous cramons instantanément, même
avec de la crème solaire.
Nous reprenons le 4X4 et entrons dans
le territoire de la terre du Nord. Alors que le Sud est sec, le Nord
est vert et des forêts recouvrent les versants des petites
montagnes. La végétation est très dense mais toujours pas de type
tropicale. Les arbres sont magnifiques. Nous trouvons une aire de
camping gratuite et nous posons la tente juste devant l'eau.
L'endroit est isolé et il n' y a pas de lumières qui viennent
polluer le ciel. Je n'avais pas vu un si beau ciel étoilé depuis
mon voyage dans les Andes. C'est magique, on se croirait dans un
planétarium. Je retrouve les 2 galaxies qu'on m'avait déjà indiqué
en Australie.
Dans la nuit, l'alarme du 4X4 se met en
route subitement. Nous éclairons de la frontale les alentours mais
ne voyons personne, que des chiens qui dorment à côté de la tente.
On ne comprend pas vraiment ce qu'il s'est passé et avons peur que
quelqu'un rode. Du coup, on a du mal à se rendormir et lorsqu'on y
arrive, déjà le soleil se lève et la chaleur dans la tente devient
vite insupportable. Un petit bain matinal dans l'eau et nous
repartons vers Nouméa. Nous retrouvons nos amis et partons fêter
l'anniversaire de Noelie dans un bar boîte. J'y retrouve Aldo, le
zoreille que j'avais rencontré dans l'avion. Nous passons une très
bonne soirée et alors que nous étions prêts à payer un taxi pour
rentrer, un zoreille nous propose de tous nous ramener. Je suis
toujours surprise par tant d'hospitalité.
Le 31 est une journée tranquille, on
se repose alors qu'autour les gens s'agitent. Ils ont organisé un
repas froid et une soirée à la belle étoile à la rivière de
Dumbéa. Nous ne pouvons pas les accompagner car nous devons partir à
5h30 du matin pour rejoindre l'aéroport et nous envoler vers le
Vanuatu.
L'île est en alerte pour le premier de
l'an. La police et l'armée se préparent à gérer les tensions
entre kanaks de la brousse (campagne) et zoreilles. Avec l'alcool,
les situations peuvent vite dégénérées. Des
infirmiers ont été recrutés dans les dispensaires un peu partout
sur l'île. On nous recommande de ne pas sortir dans le bars ce soir là.
Nous restons donc tranquillement à
l'auberge et ne prenons aucun risque. La gérante nous a préparé du punch et nous buvons en jouant des parties de ping-pong enflammées. A 00h00, des feux d'artifice sans prétention éclatent tout autour de l'auberge.Une très bonne année à tous et que cette année soit encore riche en bonnes surprises, voyages et rencontres. Je vous souhaite tout le bonheur du monde ;-)