vendredi 31 janvier 2014

nord et côte Est de la grande terre (nouvelle caledonie)



Je suis de retour à l'auberge de jeunesse de Nouméa et vais me chercher une voiture. Je loue une petite twingo rouge pour la semaine. Comme il n' y a pas de transport public pour faire le tour de l'île, je n'ai pas le choix. 


Le lendemain, je prends la voiture et roule tout le long de la côte Ouest, jusqu'à Voh. C'est sur cette côte que vivent la plupart des caldoches. Les paysages sont plutôt secs avec en arrière plan,  des montagnes boisées. Le sol est rouge. Il y a des petites villes où on trouve tout ce qu'il faut. Elles me font penser aux petites bourgades de l'arrière pays Australien car l'architecture est la même, mises à part les rares maisons coloniales. Je roule 6h environ et je suis crevée . Il faut que je m'arrête. Arrivée à Voh, c'est la mangrove qui domine. C'est ici que se trouve le « coeur de Voh », image rendue célèbre par Yahn Arthus Bertrand, puisqu'il a choisi cet endroit pour faire la couverture d'un de ses livres. Je ne peux pas le voir depuis la terre ferme, il me faudrait un avion, mais je n'ai ni les moyens ni l'argent pour ça.

photo internet du coeur de voh, dans la mangrove
Je trouve une aire de camping gratuite, le long de la plage dans un coin isolé. Mais il n'y a personne et je ne suis pas trop rassurée à l'idée de dormir là toute seule dans ma twingo. Un kanak loue des jetskis, c'est l'unique commerce du coin. Je lui demande si l'endroit est sûr pour une fille toute seule et il m'invite finalement à dormir chez lui. Il me semble très sympathique et j'accepte. J'attends qu'il range tout son matériel puis je le suis en voiture jusqu'à sa maison. Il m'avait parlé d'un petit boui boui sans prétention mais je trouve sa maison très mignone. Il l'a construit lui même. Elle n'est pas complètement finie mais elle est très agréable. Autour se trouve d'autre kanaks qui se baladent avec des chevaux sauvages. Ils ont tous le sourire et je me sens très en sécurité à cet endroit. Pendant que je me prends ma douche, Jean Pierre (le nom de mon hébergeur) part faire des courses et revient avec des œufs, des lardons, du fromage et des tomates. Il me dit qu'avec ça je pourrais me faire une belle omette. Je suis un peu gênée par tant d'hospitalité mais il insiste. Ce soir il est invité à un repas chez des amis et me laisse sa maison en toute confiance. Il prend quand même le temps de boire quelques verres avec moi et j'apprends de lui que c'est un grand travailleur. Il a deux entreprises à son nom plus un troisième job, et en même temps, il construit sa maison et la villa d'un ami. Il n'arrête pas. Ses entreprises fonctionnent bien et bientôt il pourra prendre un manager et se prendre des vacances, enfin, pour finir sa maison. Il a vécu en France et a beaucoup voyagé en Afrique et en Moyen orient. Il a beaucoup d'histoires à raconter. C'est une belle rencontre. 

Pendant son absence, je me fais mon omelette et passe la soirée en compagnie de son chat qui semble m'avoir adopté lui aussi.
Je me lève tôt pour reprendre la route, je veux en profiter un max. Jean Pierre dort toujours, alors je lui laisse un mot pour le remercier de sa grande générosité. Il m'avait prévenu la veille de pas attendre son réveil pour partir.


Je roule jusqu'à Poum au Nord de l'île. C'est une toute petite commune qui donne sur une plage tranquille et c'est le seul véritable village de la Province de la pointe Nord. Le paysage change radicalement. Il y a des collines arrondies, une végétation plus verte et des cours d'eau qui traversent ici et là. 





totem kanak, ressemblant au tiki polynésien



Les mines de chrome et de cuivre ont permis à Poum et ses environs de s'enrichir dans le passé mais après l’épuisement des réserves, il ne reste que des villages fantômes et des zones désaffectés. La végétation repousse lentement sur les montagnes qui ont été saignées.

Il y a aussi les tribus kanaks. Elles ne sont pas toutes libre d’accès mais je peux quand même en traverser une. Elle est signalée par des scultures traditionnelles et à l'intérieur, c'est un havre de paix fleuri, propre et calme. On entend le rire des enfants, le chant des oiseaux, le bruit du vent et des vagues. Les maisons traditionnelles se mêlent aux maisons solides ou de type australiennes.









Je poursuis ma route sur une longue piste caillouteuse qui semble ne pas en finir. J'ai l'impression d'être au bout du monde. Je ne croise aucune voiture et il n'y a pas beaucoup de maisons aux alentours. Je roule jusqu'à Poingam, et m'arrête au relais du même nom. L'endroit est magnifique et invite à y passer des heures, juste à traînasser ou à barboter ( on ne peut pas se baigner car il n'y a pas de profondeur à cet endroit) C'est l'endroit idéal pour se détendre quelques jours. IL y a un restaurant dont la carte me met l'eau à la bouche et un bar, très tentant pour un petit cocktail au coucher du soleil. 












Je me pose quelques heures à l'ombre des cocotiers et des flamboyants et je regrette encore une fois de ne pas avoir le temps de rester là plus longtemps. Mais comme je dois rendre la voiture bientôt et que j'ai encore de la route à faire, je décide de repartir avant que le temps ne se gâte. J'entends l'orage qui se rapproche, ça pourrait rendre la piste impraticable. 
Dans le sens du retour, les paysages me paraissent différents, j'ai une belle vue sur les oasis qui longent la côte. 




Je redescend puis traverse l'île d'Ouest en Est. Les montagnes sont sèches et ocres, puis de temps en temps, on voit surgir du sol des formations rocheuses noires, qui sont en fait, les restes d'anciens récifs coralliens.





Un peu plus loin, les paysages verdissent sur les collines. J'arrive dans une belle campagne parsemée de petites fermes et des ranchs. Il y a des chevaux en liberté, des vaches dans les prés, des rapaces dans le ciel et des niaoulis partout. Le niaouli (Melaleuca quinquenervia) est un arbre  originaire de Nouvelle Caledonie. .On extrait des feuilles de niaouli une huile essentielle considérée comme décongestionnant. L'écorce est utilisé par les kanaks pour construire les murs de leur case. 




écorce du niaouli (photo internet)


fleur du niaouli (photo internet)


J'avance encore, et lorsque j'arrive prés de la côte Est, La végétation tropicale prend le dessus. Je me pose pour admirer la luminosité offerte par le coucher de soleil sur la rivière Diahot, la plus grande rivière de la Nouvelle Caledonie (90km).





C'est dans cette région que sont arrivés les premiers missionaires et que la France prit possession de la Nouvelle Caledonie. Si aujourd'hui cet endroit semble paisible et serein, ça n'a pas toujours été le cas.
La nuit arrive, je me trouve un relais en bord de plage. C'est comme un petit camping trés rudimentaire, mais je suis surprise de voir qu'il y a une douche et de l'eau chaude. La nuit, il n' y a pas un bruit, c'est parfait. Je dors comme un bébé dans ma twingo.

Le lendemain, je me balade sur la jolie plage. Il y a beaucoup de yuccas et de palmiers, des petits cours d'eau qui creusent des lits dans le sable et les noix de coco percées d'un trou parfaitement rond. Surement l'oeuvre des crabes des cocotiers. Les Bernard Lermitte sont là aussi. Je ne me lasse pas de ces petites créatures, elles sont trop rigolotes, on dirait des cartoons.








 à 300 mètres du relais se trouve la cascade de Colnett. Il est tôt, je suis toute seule à sauter de rocher en rocher jusqu'à me retrouver au pied des chutes. Il n' y a que les oiseaux et les libellules pour me tenir compagnie. Rien de tel pour commencer une bonne journée.






Il y a d'autres cascades aux alentours qui se jettent du haut des falaises, mais comme il a plu toute la nuit, leur accés est interdit. L'eau monte vite et les chemins sont glissants. Dommage.
La route est de plus en plus belle, d'un côté les cascades et les falaises, et de l'autre, la mer bleue turquoise et les petites rivières de sables aux eaux translucides. De temps en temps, c'est la mangrove, d'autre fois c'est la forêt dense et luxuriante. Cette route est magnifique, et plus j'avance et plus c'est beau. 









Ce sont surtout les kanaks qui habitent là. Ils vivent en tribu ou dans de tout petits hameaux.  Sur la route, il saluent toutes les voitures qui passent et lancent des sourires. 
On ne peut pas s'aventurer dans leur tribu sans autorisation. Ceci dit, certaines d'entre elles acceptent de recevoir les touristes et leur offre un hébergement rudimentaire en case, et des repas traditionnels, comme le "Bougna". C'est une prestation payante bien sûr mais trés abordable. Ils appellent ça "l'acceuil en tribu" et ça permet au touristes et aux zoreilles de découvrir et comprendre la culture kanak. Malheureusement pour moi, ce sont les les grandes vacances ici, et il n' y a plus de place pour moi en tribu. Ce type d'hébergement remporte un grand succés apparemment. 

celle là par exemple, on peut pas y aller ! c'est assez clair

L'embouchure de la Ouaïème est une autre belle surprise. Un grand banc de sable sépare le bleu de la mer, du vert de la rivière. 2 écosystèmes trés différents se trouvent là, l'un à côté de l'autre, c'est trés joli. Pour traverser l'embouchure, il faut prendre un petit ferri, tiré par des cables. L'endroit est protégé, et il n'y aura jamais de pont qui viendra polluer la rivière.




Je poursuis ma route et arrive à Hienghène, la perle de la côte Est...









3 commentaires:

  1. Magnifiques tes photos .
    Et il y a pire comme endroit pour passer de belles vacances ! voire pour y poser ses valises !
    Allez vite, la suite.
    PS: je suis tombée amoureuse du Bernard-l'ermite ! Superbe ! ;-)

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  2. Nanoule :

    Magnifique comme d'hab' !!!!
    Merci de nous faire partager ta passion du voyage ;)

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  3. Yoann

    je viens de découvrir ton blog c'est un plaisir de te lire on s'y croirait !!! J'attends la suite avec impatience. ��

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