Nous avons le beau temps avec nous et peu de monde, tout est parfait.
Nous commençons notre marche et apercevons des jeunes rapaces, du haut de leur arbre mort. Il ne s'enfuient pas à notre arrivée et nous avons le temps de les observer et de les mitrailler avec nos appareils.
Je ne sais pas comment ils s’appellent, si vous le savez, merci de me laisser un commentaire ;-)
Je sais juste que c'est des charognards.
Nous poursuivons et traversons de belles forêts et des clairières vertes, traversées par les rayons du soleil.
Là aussi, on voit que le climat peut être très rude en hiver, il y a beaucoup d'arbres morts et secs. Le vent doit souffler fort car beaucoup sont parterre et déracinés. Mais on trouve aussi des endroit humides et plein de vie, où il y a beaucoup d'oiseaux, dont de beaux ibis.
La terre de feu, c'est toute l'archipel de la pointe sud d'Amérique latine. L'archipel est divisé entre l'Argentine et le chili. Le canal beagle forme ensuite la frontière entre les deux pays.
Avant l'arrivée des Européens, la région était habitée par des Amérindiens depuis près de 12 000 ans. Les Selkams, Yagans, Alakulafs, Yamana ... étaient des pêcheurs, chasseurs, cueilleurs nomades vivant dans les nombreux canaux. C'est d'ailleurs les feux allumés par ceux-ci, et qui étaient visibles depuis l'océan, qui donnèrent son nom à l'archipel. Ce nom fut choisi par Fernand de Magellan, premier Européen à atteindre les îles et à traverser le détroit qui porte son nom, en 1520.
Au XIXe, les Européens installés sur ces îles (éleveurs, pêcheurs, exploitants de mines) y ont perpétré de terribles massacres et transmis des maladies, réduisant à presque rien les populations autochtones. Puis, les missionnaires qui recueillaient les survivants ont contribué à leur déclin par dé - culturation et en leur transmettant des maladies importées. La dernière femme Yamana est morte cette année, mettant un terme à ce peuple indigène.
c'est l'extinction de tout un peuple, dont personne ne parle.
Nous marchons vers des hauteurs qui nous permettent d'avoir un beau panorama sur une baie magnifique avec des montagnes enneigées en fond de tableau.
Nous rejoignons cette baie.
Là, se rencontrent les montagnes, l'océan et la forêt. C'est très beau, calme, dépaysant, ressourçant, inspirant .... un petit paradis sur terre où tout est d'origine et primaire. Il y a une très grande énergie tout autour de nous.
L'eau est transparente et d'une couleur limpide et pure. On se croirait dans une peinture.
La forêt qui longe la baie est adorable. Les arbres sont tout biscornus et poussent comme des contorsionnistes.
Ils semblent vouloir nous attraper avec leurs grands bras de bois.
C'est la première fois que je me promène dans une forêt où il y a des algues et des moules sur le sol, et où ça sent à la fois la mousse humide et l'air marin. C'est très étrange. Nous sommes au bout du monde, au confluent de tous les espaces naturels, qui se rejoignent ici pour former la fin d'un continent.
L'eau est froide et la brise qui souffle est glaciale. Il ne faut pas oublier que le continent le plus proche d'ici est l'Antartique et les icebergs ne sont pas loin.
D'ailleurs, en parlant de l'Antartique, saviez-vous qu'il n'appartient à aucun pays ? Il appartient juste à la planète et je trouve ça génial. Enfin une terre que l'homme n'a pas eu la folie et la prétention de s'approprier en son nom.
Il y a quand même des pays qui se disputent des petites parties (il y a du gaz et du pétrole en antarctique malheureusement) mais un traité International interdit la moindre exploitation, autre que scientifique et touristique, dans un cadre très précis. C'est le meilleur moyen de préserver ce dernier continent de la surexploitation des ressources naturelles et de la destruction de ses habitats naturels. Pourvu que ça dure.
Nous marchons toujours. La baie se rétrécie et forme des petites criques paisibles. L'eau bouge à peine et les oiseaux posent pour les photos. Ils ne se poussent même pas lorsqu'on s'approche. Sur un tout petit îlot en face, des cormorans et des canards font de drôles de bruits, on dirait qu'ils "croignent" (je n'ai pas trouvé d'autre mot pour qualifier ce son !)
Au bout la baie forme un cul de sac, donnant sur plusieurs petites rivières et canaux. Enfin, dans la logique des choses, c'est plutôt les rivières qui donnent dans la baie. A cet endroit, l'eau des glaciers environnants rejoignent l'eau salée de l'océan Atlantique proche.
Cet endroit s'appelle ; "la baie de "Lapataïa", et ce nom semble sortir tout droit d'un film fantastique. Je pense que si on passait la nuit, on verrai des créatures magiques !
Nous avons marché environ 13km dans la Terre de Feu, mais on pourrait y passer des jours. Comme tous les parcs nationaux de la Patagonie, c'est parfaitement entretenu et préservé. Des zones de campings sont aménagés pour les randonneurs. C'est très propre, les gens sont bien sensibilisés et se comportent bien. Pas de mégots sur le sol ni de plastique, toilettes à la sèche ...
Les animaux sont protégés et n'ont pas peur de l'homme, ce qui rend leur observation plus facile.
Il y a un seul problème faunique ; la présence des castors, ramenés d'Amérique du nord. Ils sont trop nombreux et il faut régulièrement nettoyer leur barrages, car il y en a trop. C'est dommage, nous n'en avons pas vu.
Par contre on a vu des petits lapins adorables.
Bon voilà ! C'est la fin de ce fabuleux voyage en Amérique latine. Je suis contente d'avoir fini sur cette note de Patagonie, c'était fabuleux. Et je pense que mon corps s'est régénéré, à boire l'eau des glaciers, sentir l'iode d'un océan pur, respirer cet air curatif ... Quelle vie ! Je me sens en pleine forme.
Cet région est juste magique. Mais vu comment il fait froid en été, j'ai peur d'imaginer ce que ce doit être en hiver !
Et dire que les peuples indigènes vivaient ici tout nus !! La température de leur corps était plus élevée que la nôtre, mais quand même !
Je serais bien restée ici un peu plus longtemps, on se sent tellement bien dans ces espaces vierges de toute pollution humaine. Ici, on a l'impression d'être en harmonie avec la terrre et on oublie la culpabilité d'être la race que nous sommes !
Dommage que ce soit une destination si chère.
Demain l'avion me ramène dans mon pays, dans mon continent.
Je vais reprendre les vieilles habitudes, en attendant le prochain voyage ...
Je laisse ma copine seule. Elle prend le relai pour finir la boucle que j'avais commencé. Merci Céline pour ces 2 derniers mois, c'était vraiment super.
La prochaine fois ce sera, qui sait, peut être l'Amérique Centrale ???
En tout cas, ce qui est sûr ;
C'est qu'il y aura une prochaine fois ...
Fin du blog