dimanche 1 mai 2016

GUATEMALA

Kikinou et moi même arrivons à Antigua, au Guatemala, après le passage de 4 frontières en un seul trajet. Ça pique un peu !

Le minivan s'arrête à l'entrée de la ville qui est bloquée par une procession. Comme tous les dimanches, des fidèles défilent  dans les rues, en costume religieux violets. Ils promènent le Christ sur un char qui semble terriblement lourd à porter ! Ils sont encadrés par des fanfares. Ce défilé folklorique se répète jusqu'à tard dans la nuit et est pris très au sérieux. C'est très culturel au Guatemala. Moi, ces gens me font un peu peur !
Ce pays est très, très religieux, avec une grande dominante protestante et catholique. Et je dirais même évangéliste. Les messages à la gloire de Jésus sont partout.
photo extraite d'internet
Antigua est un des endroits les plus touristiques du pays et le seul backpacker qui a encore des disponibilités et un Party Backpacker, composé d'un petit dortoir de 15 lits !!!
Nous sommes démoralisées à l'idée de passer une nuit au milieu de tous ces gens complètement bourrés qui parlent l'australopithèque. Je m'amuse à les regarder escalader les lits superposés à 2 étages. Et le moment que j'attendais tant ... y'en a un qui rate son coup et tombe comme une crêpe au sol. Après m'être moquée discrètement sous mon drap, je lui demande si tout va bien, parce que j'ai un minimum de civilité, mais l'homme regarde partout en l'air comme si ma voix venait du plafond. Je n'insiste pas.
Personne ici ne parle Espagnol. Ils sont américains, australiens et anglais et ne pensent qu'à boire et n'ont aucune conversation intéressante et n'ont aucun respect des gens qui dorment ! Il faudrait les filmer et en faire un reportage sur la déchéance.  Mais bon c'est comme ça, il en faut pour tous les goûts ! 
À notre grande surprise, nous arrivons à dormir. Faut dire, nous sommes exténuées par le long trajet que nous avons fait pour arriver jusqu'ici. Et puis, même bourrés, les gens semblent avoir compris mon regard de tueuse qui en dit beaucoup sur mon insociabilité et ils me laissent donc tranquille.

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Le lendemain, première heure, on se casse d'Ibiza ... heu ... du Party Backpacker, et on recherche un autre hébergement. Nous nous trouvons une auberge tenue par des locaux. Le réceptionniste nous attribut un dortoir de 4 juste pour nous 2; à voilà qui est beaucoup mieux ! Nous avons même un super petit déjeuner inclus, digne d'un bel hôtel. Sur le toit se trouve un bar en plein air, qui offre une vue magnifique sur un des volcans qui encerclent la ville. Ça mérite bien un cocktail tout ça !

Dans l'auberge, il y a aussi un joli chien qui semble être amoureux de moi !!!!! (j'apprendrais plus tard que mon "Nawal Maya" est le signe du chien, ce qui expliquerait peut être cet étrange phénomène!)

Antigua est l'ancienne capitale du pays et même de toute l'Amérique Centrale. Elle a été construite par les espagnols en 1523. C'est une ville coloniale de style baroque et renaissance espagnole. Elle a été détruite à multiples reprises par des tremblements de terre. Les habitants ont à chaque fois reconstruit eux même leur ville. Les ruines des nombreuses églises témoignent de ces catastrophes.


une fontaine incongrue qui en fera rêver quelques uns






À cause de cet emplacement jugé trop dangereux, la capitale a été déménagé vers l'actuelle GUATEMALA CITY, qui est une capitale horrible, moche, puante et dangereuse. À croire qu’aujourd’hui, l’esthétique est inutile !

La belle Antigua est entourée de 3 volcans ; les volcans Agua , Fuego et Acatenango. Ces deux derniers sont actifs. Oui parce qu'en plus des séismes, il y a des volcans actifs!




les bus publics peints à la gloire de leur propriétaire ou de Jésus !





Après avoir déambulé longuement dans les rues colorées, les ruines et les patios fleuris, nous montons jusqu'au mirador (belvédère) qui offre un joli panorama sur la ville. Autrefois ce site était dangereux car les voleurs y attendaient les touristes, mais ne vous inquiétez plus, l'armée y patrouille désormais et il n' y a plus rien à craindre. Les militaires sont souriants et toujours ravis de renseigner les touristes, surtout les filles. Le Guatemala prend soin de ses touristes et fait son possible pour lutter contre l'insécurité dans les lieux touristiques.



En effet, sous l'apparence riche et raffinée d'Antigua, se cache une population pauvre qui regarde les Gringos envahirent peu à peu la ville.. Les investisseurs et expatriés américains possèdent la majorité des commerces.

Un vieux guatémaltèque nous accoste dans le parc central et nous raconte à quel point les Gringos sont partout.On sent bien qu'il y a un malaise. Il nous apprend que le Président actuel est un comédien, qui dirige le pays comme un pantin clown. Le gouvernement est composé d'escrocs et de magouilleurs. Ce n'est pas une surprise, c'est le même schéma quasiment partout en Amérique Centrale, voir même dans le monde !

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Quand on passe à Antigua, la norme est de grimper sur un volcan. Nous choisissons le plus accessible ; Pacaya. C'est un volcan actif âgé de 23000 ans de type "gris", c'est à dire qu'il est explosif mais sa lave est tellement visqueuse qu'elle ne coule pas. Elle s'amasse puis tombe ou explose dans un panache de cendres volcaniques. Des nuées ardentes peuvent alors dévaler les pentes à des centaines de kilomètres à l'heure, d'où le terme de volcan gris. C'est donc un volcan super dangereux où les touristes s'amusent à griller des marshmallows.

Nous joignons un groupe pour monter sur le cratère. Le guide parle en anglais, enfin il essaye ... il marche au pas de course et la première demi heure, nous râlons à l'arrière, car nous n'avons pas le temps de parler au fleurs et de prendre des photos. Nous sommes suivis par des chevaux. Leurs cavaliers espèrent que l'un d'entre nous craque sur la montée. Mais nous ne faiblissons pas, alors ils rebroussent chemin, déçus par nos performances.

Et nous y voilà, au pied du cratère.





C'est un paysage lunaire et chaotique, en noir et blanc. Les nuages se mêlent avec la fumée du volcan.
La végétation lutte et repousse doucement. Une fois arrivé sur les bords du cratère, le guide lève le pied. Nous pouvons enfin profiter du lieu, prendre des photos et courir sur les pentes de sable gris (mélange de cendres et de lave solidifiée). Ça me rappelle la dune du Pila, mais en plus fumant !!!

 



Le vent tourne et les nuages se dispersent pour révéler le cratère fumant de Pacaya.
Ah oui effectivement, elle est bien active la bête ! 


 
Parfois, des minis cheminées volcaniques laissent échapper des odeurs de souffre et une forte chaleur. C'est autour de l'un d'entre eux qu'on s'assoit et qu'on fait griller nos marshmallows. Dans tout le discours du guide, "marshmallow" est le seul mot que nous avions compris, et encore, on n'était pas sûre qu'il s'agisse d'une blague.
Une fois que le groupe est rassasié, on repart sur les hauteurs pour avoir un panorama du cratère et de ses alentours.


Puis les nuages reviennent et Pacaya disparait, alors, nous entamons la descente. Le ciel se teinte de lumières intenses. Nous ne voyons pas le coucher de soleil mais nous avons quand même droit à un magnifique spectacle.



Nous reprenons le minivan et c'est reparti pour 3 heures de route. Nous nous prenons quelques bouchons et traversons la périphérie hideuse de Guatemala City avec toutes ces favelas qui ressemblent tout à fait à celles du Brésil. Puis nous passons de suite dans le quartier des riches composé de villas de riches, de jardins de riches, de voitures de riches et de gardes de riches..
La différence est surprenante et radicale. Nous avons mal au c..... (non pas au cœur) car les routes du Guatemala ne sont pas entretenues et il y a des trous partout et puis ils adorent les ralentisseurs, ils en foutent partout.
Pacaya nous a bien ouvert l’appétit, alors dés notre arrivée nous fonçons dans notre restaurant préféré d'Antigua … un restaurant Indien ! Moquez vous … Y'en a marre des haricots et du riz ! Vive le curry !
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Le lendemain, une navette vient nous chercher à notre auberge. Nous quittons la région d'Antigua et roulons vers l'ouest jusqu'à Panajachel, sur le lac Atitlan.
C'est la ville la plus construite du lac. Nous trouvons une chambre chez une Maya qui parle Espagnol. Par contre, elle ne sait pas écrire. Les Mayas sont des agriculteurs et je pense que les enfants partent très jeunes aider leurs parents dans les champs. Cette femme est adorable et aime beaucoup les fleurs. Elle en a mis absolument partout dans sa cour qui ressemble à une jungle. Je pense à ma mère qui s'entendrait beaucoup avec cette personne. J'apprends que cette jolie fleur dans laquelle les colibris viennent boire est une liane de mysore (Thunbergia mysorensis).

photo extraite d'internet
Panajachel n'est pas vilaine mais n'est pas jolie non plus. On a pas de mal à trouver à boire et à manger vu que c'est très touristique. 
Les boutiques des artisans s'enchainent le long de la rue principale. On est très tentées d'acheter quelques souvenirs.
L'esplanade qui borde le lac est dénaturée par des restaurants sur pilotis. Ça pourrait être très joli, mais ça ne l'est pas. Rien ne semble complètement terminé.
Le temps est couvert et il fait même frais. Le froid est une sensation que nous avions oublié depuis quelques mois. 

Nous nous arrêtons dans un café qui propose des cocktails originaux avec des produits organiques. Kikinou prend un jus au Chia et je prends un jus au chocolat et cardamome. Ce type de restaurants et de cafés, assez bobos certes, font un carton auprès des touristes. J'en ai remarqué beaucoup tout au long de mon voyage. Je trouve ça très bien car ça devrait encourager les agriculteurs à lâcher leurs pesticides.




Le lendemain nous prenons 3 "chicken bus" pour arriver à Chichicastenango, une petite bourgade à 1965m d'altitude, connue pour sa culture traditionnelle amérindienne Maya. Tous les habitants sont vêtus de leur habits traditionnels, qui diffèrent selon les groupes d'appartenance. Il y a plusieurs groupes mayas et plusieurs dialectes. Le plus courant au Guatemala est le Quiché. La majorité des Mayas ne parlent pas Espagnol. Ils vivent de l'agriculture et de l'artisanat, et constituent la classe la plus pauvre du pays.
On peut voir sur leur visage marqué que la vie n'est pas facile. Ils ont toujours l'air fatigué. Les femmes sont timides. Même s'ils n'ont pas vraiment le sourire, ils dégagent pourtant une certaine douceur et de la gentillesse. Les femmes sont mères très jeunes et il y a beaucoup d'enfants.

Le marché de Chichicastenango est très réputé et il a lieu 2 fois par semaine. Toutes les rues du village sont réquisitionnées pour y étaler des objets d'artisanat, des fleurs, des tissus, du bric et du broc ….
Il y a une partie couverte où les femmes font les tortillas (inventées par les Mayas) et servent des assiettes copieuses pour quelques Quetzales (la monnaie du pays). On appelle cela les "comedores" et c'est la façon la plus économique de se nourrir au Guatemala.








  
Nous faisons des emplettes, nous ne pouvons pas y échapper. Les tissus sont superbes et tout est fait à la main de façon traditionnelle. Je me retrouve avec plein de cadeaux qu'il va falloir que je transporte dans mon sac à dos. L'idée de départ était d'envoyer tout ça directement en France mais l'envoi de colis depuis le Guatemala est juste hors de prix. Une quarantaine de dollars pour un kilo !!!

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Le lendemain, nous prenons le bateau pour rejoindre la contrée de mon pti bédo et de ses chats : San Pedro Atitlan, de l'autre côté du lac. 
Mais les rabatteurs des "taxi boats" nous donnent du fil à retordre ! Ils nous parlent comme de la mierda.  Même moi, en service, je suis plus agréable, c'est pour dire !
"Ce bateau est un direct ou il fait des escales ?"
"Oui oui"
"Mais c'est un direct ou non ?"
"Oui oui, payez maintenant"
"Est ce que vous pourriez répondre à notre question s'il vous plait ?"
"Direct, payez maintenant, montez dans le bateau !" Dit il en serrant les dents et en soufflant d'exaspération.
Et là je pense que s'il avait pu nous pousser dans son bateau de merde, il aurait fait. 
Sans oublier que nous avons payer plus cher la course et que c'était le bateau le moins direct de tout le lac. 
Pour couronner le tout, il nous dépose à un endroit qui n'est pas du tout l'embarcadère de San Pedro, mais sur un ponton isolé. Je pense qu'il a fait exprès. Bref, encore un qui se réincarnera en cafard (pour notre consolation).

Dans les rues de San Pedro, les habitants sont quand même plus gentils et nous indiquent la route jusqu'à " La cueva del gato". 



La "Cueva del gato" n'est pas juste un hébergement, c'est aussi une expérience. Mon pti bedo, son gato et Zoulou le cat (Oui parce qu'il y a 2 chats ; il y en a un c'est un humain et l'autre c'est un vrai chat avec des poils ) vous accueillent chaleureusement dans leur monde. Chez El gato, on mange bien et puis il y a de la bonne musique, toute une ribambelle de Guatémaltèques de tout âge et des anecdotes à vous rendre muet. 
Mon faible niveau d'espagnol ne me permet pas de tout comprendre, mais après avoir sifflé une bouteille de Flor De Cana, je pige mieux (enfin je pense!) et puis je dors mieux aussi !

De toutes ces discussions décousues, je tire la conclusion qu'ils ont tous des vies improbables. Les jeunes du Guatemala ont tous un lourd passé et la vie n'est pas des plus faciles dans ce pays, qui détient le deuxième taux d'homicide au monde, juste derrière le Honduras. Des gangs et des groupes révolutionnaires sont toujours présents depuis la guerre civile. Ceci dit en passant, merci les Américains d'avoir organisé cette guerre pour pouvoir renverser le seul socialiste du pays et garder la main sur la UNITED FRUIT COMPANY, territoire de jeu de Monsanto. (Petite parenthèse politique et économique de haute importance.)

À cela, rajoutez la drogue,  la corruption, le manque d'éducation et le contrôle par la religion ...  Bref, c'est pas facile de se faire une place au Guatemala. Les évangélistes et le gouvernement préfèrent sûrement que les choses n'évoluent pas, car comme ça, le peuple est plus facile à manipuler et les escroqueries passent comme des lettres à la poste.
Quand j'écoute les récits de chacun je me dis que ma vie fut terriblement paisible et sereine et je suis bien contente d'être née dans mon pays.
  
À tous mes amis et ma famille de France 
 "N'oubliez pas la chance que l'on a d'être né dans notre pays. On a tous nos problèmes, mais dehors, les conséquences sont bien pires".

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San Pedro c'est quoi ?
C'est la rivale de San Marcos !
Voilà une info bien inutile pour ceux qui ne connaissent pas le lac Atitlan ...

San Pedro Atitlan est un village bétonné, surplombé par le volcan San Pedro, sur lequel on cultive du café et du maïs. Dans ces champs, on utilise des pesticides qui dévalent les pentes en période de pluie et vont contaminer le lac.

Autour de San Pedro, les habitants parlent majoritairement le Tzutujil, une langue maya, et puis on y parle l'Espagnol bien sûr et d'autres dialectes Mayas.
San Pedro est aussi le repère de beaucoup de Hippies Ravers et Punks, qui viennent chercher de la transe, de la hightech et d'autres choses...
C'est le village le moins cher du lac, et son marché est un bonheur pour la vue et les papilles. On y trouve tous les légumes, des fruits succulents et même du fromage. Entre les étals, je suis Mélo qui sait exactement où aller et quoi acheter. C'est en observant les gens déambuler dans les marchés qu'ont voit s'ils sont expatriés ou touristes. Mon pti bédo, il est chez lui.

On pourrait facilement se perdre dans les multitudes de petits passages étroits qui jalonnent le village. Les voyous peuvent facilement semer les policiers dans ce labyrinthe et moi je pourrais tourner en rond des heures en disant toujours bonjour à la même personne sans m'en rendre compte.
Alors la règle, c'est que si tu montes, c'est le marché, et si tu descends c'est le lac ! Voilà, c'est un repère suffisant.

Les locaux sont agréables, ni plus ni moins. Ils sont tellement habitués aux "blancs", pardonnez moi l'expression, qu'ils sont presque indifférents. Ils nous laissent tranquille mais sans nous snober. Les commerçants sont souriants et chaleureux.
Beaucoup de jeunes sont des artisans qui travaillent l'argent, le cuivre, les pierres et le macramé. Je dirais même plus, ce sont des artistes. Merci encore à vous 2 pour ce magnifique bracelet de bras, j'adore. 

Ce qui est dommage à San Pedro, c'est qu'il n'y a  pas d’accès naturel au lac, car toute la rive est occupée par des restaurants sur pilotis ou des pontons. J’avoue que c'est super agréable de boire un verre sur ces terrasses. Et comme mon pti bédo connait tout le monde à San Pedro, on s'y fait offrir des pots.



Mon pti bédo m'emmène à l'écart du village et des gens, pour apprécier le lac dans le calme. L'eau est à 25 degrés. On ne connait pas sa profondeur, personne n'est jamais allé jusqu'au fond, même pas Cousteau !

Le lac Atitlan est un lieu de mythes et de légendes, très sacré pour les locaux. Il y a même une ancienne ville Maya sous l'eau. Il est possible de de la voir en plongée à partir de 15 mètres.
Entre autre la légende qu'un géant serpent habiterait les profondeurs, on raconte qu'une rivière souterraine rejoindrait l'Océan Pacifique, ce qui expliquerait les étranges courants dangereux du lac.
Selon les locaux, le lac est un fort pôle magnétique. On dit aussi que Atitlan ne rend jamais les corps noyés.
Un vent quotidien, nommé le Xocomil, peut provoquer des grandes vagues et bloquer la navigation. Atitlan est très caractériel. Son origine est volcanique. Il se trouve d'ailleurs dans la caldeira d'un volcan qui a explosé il y a 84 000 ans.

De plus, et permettez moi de ramener ma science, Atitlan est endoréique ! C'est à dire que c'est un lac clos qui retient l'eau. Et avec les pluies, de l'eau, il y en a de plus en plus. Résultat : le niveau du lac monte chaque année. Toutes les habitations construites sur la rive sont amenées à disparaitre, et ça va très vite. Des décombres de maisons sont déjà dans le lac. On s'en rend bien compte depuis San Juan, le village traditionnel, voisin de San Pedro.







Kikinou me quitte ici pour faire l'expérience du Vipasana (technique de méditation) avant de s'envoler vers la Douce France où sa saison l'attend. Moi comme j'ai pas l'intention de travailler de suite, je poursuis ma route ...

À La Cueva Del Gato, j'ai fait de belles rencontres. J'ai appris que le Liban n'était pas seulement un pays ou on mangeait bien, que Nantes semblait être une ville pleine de gens biens et qu'il y a des Vitas qui me ressemblent !!!!!
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Avec Vivi, la nouvelle recrue de la Cueva del Gato, nous partons nous balader à San Marcos, de l'autre côté du lac. Je l'ai nommé plus haut comme la rivale de San Pedro car j'ai remarqué qu'il y a une petite guéguerre entre les deux. Les habitants de l'une critique l'autre et inversement.

San Pedro est aux Ravers, ce que San Marcos est aux Néo hippies.

À San Marcos, on pratique un certain paganisme New Age. Il y a des cours de yoga et de méditation partout. On peut suivre des classes de tout un tas de choses complètement perchées comme la "vision de l'aigle", ou "l'énergie de la renaissance" ... Il y a toutes les sortes de massages du monde, des soins naturels pour le corps et l'esprit, des restaurants végétaliens, des jus de fruits qui ressemblent à des potions magiques, des guérisseurs, des cristaux ... Ici, les hippies sont beaux et prennent soin d'eux. Ils ont des beaux cheveux, s'épilent les jambes et s'habillent en vêtements de hippie sophistiqués.

Il y a peu de béton et plein de jardins. Les grands arbres ont été conservés et ça, ça fait vraiment plaisir.
Les hébergements et les commerces de bord de lac sont en bois et prennent l'allure d'écolodges. Les chemins sont en terre et il y a même un espace aménagé au bord du lac.

Comme à San Pedro, en bas se trouve le village touristique où vivent les expatriés, et plus haut, le village authentique où vivent les locaux.

Nous tombons en plein dans le "Festival de la Conscience" et en profitons pour assister à une conférence gratuite dans un jardin en plein air, avec les écureuils et les oiseaux, sur l'ayurvédisme. Une très bonne idée car j'apprends plein de choses sur ce courant de pensée (on ne parle pas de religion chez les néopagans).




Tout ça est très joli, vraiment reposant et complètement relaxant, mais je dénote un très léger gout de "m'as tu vu, regardes moi !"chez ces gens,  qui me dérange un peu. Et puis, les prix sont bien plus élevés ici qu'à San Pedro.

Voilou, il est temps pour moi de continuer mon périple, j'ai encore beaucoup de choses à découvrir du Guatemala. Merci mon pti bédo pour ton accueil, tes petits plats savoureux, et pour ton temps, car je sais que tu en a pas beaucoup étant donné que ta Guesthouse te donne du fil à retordre.  Qui aurait cru que tu finirais au Guatemala ? La vie est pleine de rebondissements et c'est tant mieux. Enfin, je te souhaite une grande réussite et l'accomplissement de tes réels désirs. 
Ps : Je reviendrais ...

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Je prends un minivan à 5h30 du matin pour me diriger vers Coban. Ce n'est pas vraiment loin mais il faudra quand même 8h de trajet. Les routes dans le sud du pays ne sont pas les meilleures !!

J'arrive donc à Coban avec Les 3 Nantais, rencontrés précédemment à La Cueva del gato.

La ville se prépare énergiquement pour la Semana Santa. On sent qu'il va y avoir du monde. En effet, pendant la Semaine Sainte, toute l'Amérique latine est en fête et tout le monde est en vacance. Pour les backpackers ça veut dire une hausse des prix, des sites touristiques surpeuplés et des hébergements complets. Il va falloir s'organiser ! S'organi quoi ? C'est pas gagné !

Nous marchons un peu dans les rues puis dans le marché et déjeunons dans un "comedor" qui me sert une belle assiette végétarienne. Face à leur maigre caldo (bouillon) de poulet, Léa, Max et Marilou sont légèrement jaloux. Pour une fois que j'ai une assiette plus copieuse que les autres !

Dans cette ville, il n' y a pas grand chose à faire. Ce sont les environs qui sont intéressants.  Dans mon auberge, je fais la connaissance d'un autre Français Sofiane, et un couple d'amis Français des 3 baroudeurs Nantais nous rejoignent (qu'est ce qu'il y a  comme Français !). Nous passons une soirée fort agréable, qui me rappelle qu'en voyage, on est jamais seul très longtemps.

Le lendemain,Sofiane et moi partons pour les grottes de Lanquin. Les paysages qui nous entourent sont karstiques et des grottes, il y en a  beaucoup par ici.
Dans certaines d'entre elles, on a retrouvé des ossements et des poteries Mayas. Les grottes étaient sans doute utilisées comme lieu de culte et de cérémonie. Elles représentaient l'Inframundo ; le monde des ténèbres et des morts où se retirait le soleil chaque nuit. 

À notre visite, l'éclairage ne fonctionne plus. Nous avançons donc à tâtons à la frontale. Certains ont des torches enflammées, ce qui leur donne un air d'aventuriers explorateurs. 
Le sol est super glissant, c'est pas facile. Dés le début, nous prenons le mauvais chemin ( j'ai oublié de prévenir Sofiane de mon  sens de l'orientation hors du commun), ça me semble un peu dangereux quand même. Nous croisons un couple qui remonte de je ne sais d'où. La fille tremble de peur, son corps semble tétanisé et elle ne parle pas. Avec eux, un guide, qui nous dit que nous ne sommes pas sur la bonne voie ! Alors on fait demi tour , parce que vu l'état de la fille, j'ai pas trop confiance en cet accès là !

Une fois le chemin retrouvé, on peut s'enfoncer dans les profondeurs de la grotte, dans laquelle se trouve une succession de grandes salles aux plafonds très hauts. Ce n'est pas la plus belle grotte que je n'ai jamais vu, mais l'avancée dans le noir est plutôt rigolote. Il fait une grosse chaleur humide à l'intérieur. Alors que je pensais qu'on allait être tranquille et au frais, bé je me suis bien gourée. Je transpire à grosses gouttes.
Il y a quelques insectes transparents et des chauves souris. 

L'eau s'infiltre à travers la roche et tombe au goutte à goutte pour former des petites flaques pleines de sels minéraux. Le calcium se dépose sur les formations et les fait scintiller.
À un endroit bien précis de la grotte, l'air que j'expire devient fumée et tout mon corps se met à fumer également. C'est assez impressionnant. Ce doit être une réaction normale due à la forte humidité de la grotte ou je ne sais quoi ... Mais à ce moment là, je préfère penser que je suis sous l'emprise de shamans Mayas qui hantent la grotte. 

Notre tour terminé, nous nous redirigeons vers la sortie et sommes heureux de revoir la clarté du jour et de retrouver de l'air frais.




Nous reprenons nos sacs que le Garde de sécurité de la grotte nous avait gentiment gardé pendant notre visite, puis nous prenons un tuk tuk, jusqu'au village.
De là, nous attendons une bonne heure qu'une navette vienne nous chercher, assis sur le trottoir, entourés d'une meute de chien maigres et malades en quête d'un peu d'affection. Brigitte, sors de ce corps !!! Ou alors, c'est encore un coup de mon Nawal Maya !

La navette arrive enfin, je dis au revoir à tous mes compagnons poilus, et embarque dans la remorque d'une camionnette pour un superbe trajet de 40 minutes.



Qu'il est bon de retrouver Dame Nature dans toute sa splendeur. Enfin du calme et une grande aire de jeux pour se ressourcer.
Nous arrivons dans un lieu paradisiaque, qui malgré son isolement, attire beaucoup de voyageurs et de touristes. Bienvenue à SEMUC CHAMPEY.

Nous séjournons 2 nuits dans un magnifique hébergement situé en surplomb de la rivière bleue ; "El Portal",  qui propose des lits à tous les prix. Nous dormons sous un toit de palapa, sur des matelas posés directement au sol, c'est parfait. Le jardin est superbe est parfaitement entretenu. Les fleurs et les arbres attirent les papillons, les oiseaux, les colibris et les écureuils.
Depuis la terrasse du restaurant, on pourrait passer des heures à admirer le paysage qui nous entoure.
Nous observons les vas et viens des locaux et des touristes de la Semana Santa sur le pont, tel un débarquement en force. C'est folklorique.

Et quand vient la nuit il n'y a plus un bruit car tous les touristes se sont retirés et aucune pollution lumineuse ne vient gâcher le ciel étoilé.
Que dire ? ... Merci.


en haut à gauche c'est ma chambre





Semuc Champey, c'est un site naturel en plein milieu de la forêt. La rivière Cahabon s'engouffre sous un pont naturel calcaire, sur 300 mètres.
Sur ce pont se trouvent une série de piscines naturelles aux eaux bleues turquoise et transparentes dans lesquelles on peut se baigner.










Les bassins naturels aux eaux transparentes ont des profondeurs irrégulières. Parfois on a de l'eau jusqu'aux chevilles et parfois on a plus pied. Des jeunes hommes surveillent le site afin de s'assurer que les touristes respectent les lieux et que personne ne se noie. Le fait est que beaucoup de guatémaltèques ne savent pas nager. Certains savent, si on considère que la nage petit chien est une nage proprement dite.
Alors que je suis tranquillement dans l'eau avec mon masque et mon tuba pour admirer les jolis poissons qui viennent m'arracher les peaux mortes des pieds, ce que j'appelle la pédicure du backpacker,  j'entends « Socorro socorro » (au secours, au secours). Je relève la tête et voit un homme qui semble ne pas réussir à faire surface.  Alors ce sont les touristes qui se hâtent pour l'aider ainsi que les sauveteurs, puisque les autres ne savent de toute façon pas nager non plus.
Je tiens à dire que dans l'action, je n'ai absolument pas paniqué !!!! J'étais persuadée que c'était une blague. Il va falloir que je révise mon sens de l'humain en détresse !
L'homme est sauvé, il rigole même de sa mésaventure.
Je me rend sur les lieux du drame, et découvre qu'il y a à peine 1,80 mètres de profondeur. Tout ça pour dire qu'une noyade, ça peut arriver très vite !

Dés le milieu de matinée les touristes rappliquent en masse. Des familles d'Amérique Latine envahissent les lieux (merci la Semana santa). Même si les filles peuvent porter des shorts courts et de grands décolletés sans que la population ne crie au scandale, elles se baignent habillées. C'est par pudeur et c'est aussi pour se protéger du soleil. Ça les fait marrer de voir les touristes se faire cramer en pleine cagna et ils ne comprennent pas non plus comment nous supportons la chaleur.

Il faut crapahuter un peu pour atteindre les piscines naturelles les moins accessibles. C'est là qu'on est tranquilles et qu'on peut profiter de cet endroit magnifique.

Semuc Champey n'est pas toujours un havre de paix. En période de grosse pluie, la rivière peut se déchaîner et passer au delà de son tunnel pour tout inonder. Les niveaux de l'eau sont très variables. Mon expérience m'a apprise que la rivière peut baisser d'1 mètre en 1 jour seulement.





En bas, à la sortie du tunnel, la rivière rejoint la lumière du jour. Des groupes de jeunes descendent tranquillement son cours, sur des bouées de chambre à air, avec une bière à la main.
Ici, ce sont les enfants qui travaillent. Les jeunes filles rabattent les touristes dans des « comedores »  improvisés à l'entrée du site. À les voir faire, je me dirais qu'elles feraient un carton dans les entreprises de télévente. Les mères préparent la nourriture et les fillettes font le service.
Les jeunes garçons eux, se baladent avec des petites glacières remplies de bières. « Hé amigo, cerveza ? Porqué no ?» Voilà ce que j’entends toute la journée. Et si vous êtes de l'autre côté de la rivière, ce n'est pas un problème, ils ont tous une bouée pour traverser.

C'est la semana santa donc ces enfants sont en vacance. Mais je pense qu'ils font ça quand même toute l'année. Je vois les touristes appeler leur petits camarades à tour de bras pour leur acheter des bières et je vois ces très jeunes filles agirent comme des  requins de la bourse !!!!! Je me mors la lèvre, je sais pas quoi en penser. C'est pas un peu bizarre non ??? Ils font quoi les parents ??? ça n'inquiètent personne ? Bon …..








2 jours plus tard, je retourne à Lanquin dans la camionette du Lodge qui transporte les poubelles. Du coup, il y a des mouches !!!
La camionnette s'arrête au bord du chemin et le conducteur va vider les ordures, dans un endroit qui n'est ni une décharge ni une déchetterie ... c'est juste un terrain vague où tout le monde vide ses poubelles. Et avec le vent, c'est parfait parce que tout s'envole !!! Des chiens errants sont là et un petit garçon récupère les bouteilles en plastique ou en verre pour les revendre.  Voilà, tout mon émerveillement s'effondre et je recommence à culpabiliser, car dans ces poubelles , il y a certainement mes détritus aussi.
J'arrive à Lanquin où j'attends presque 2 heures qu'un bus public arrive. Ça me laisse le temps de réfléchir à comment limiter mon impact sur l'environnement pendant mes voyages. J'ai déjà quelques techniques de base. Comme par exemple, purifier l'eau pour remplir mes bouteilles au lieu d'en acheter des nouvelles. Prévoir un sac lorsque je vais faire mes courses pour éviter d'utiliser des poches en plastique. Soutenir financièrement les actions dîtes "eco friendly" et  limiter les emballages en consommant des produits frais sur les marchés. Utiliser au maximum les poubelles de recyclage et acheter des produits de seconde main plutôt que du neuf. Faire réparer au lieu de racheter ... Bref, il y a tout un tas de petits gestes utiles mais ce n'est jamais assez. Désormais j'aurais le réflexe de poser la question quant au traitement des ordures dans les hébergements où je me trouve, car je ne veux plus participer à cette méthode de décharge sauvage.

Bon, c'était une petite parenthèse verte, et je reprends maintenant mon récit ...
Je passe une nuit à Coban et prends une navette dés le lendemain pour me rendre à FLORES. Ce n'est pas un bus qui passe me prendre mais un taxi avec 2 hommes à l'intérieur, qui m'annoncent de ne pas m’inquiéter, qu'ils allaient m'emmener jusqu'au à l'arrêt de bus. Ok ...
On tourne en rond dans la ville, je ne comprends pas trop la démarche. Les 2 hommes m'expliquent qu'ils doivent récupérer une autre personne mais qu'ils ne trouvent pas l'adresse. Ils décident de m'amener quand même à l'arrêt de bus pour ne pas que je loupe mon départ.
L'arrêt, c'est en fait une station service isolée. Les 2 hommes me disent d'attendre là. !!! Ok. Je reste donc plantée là avec mes sacs et les gens me regardent d'un air interrogateur "Mais qu'est ce qu'elle fout là celle là ?"
Le bus arrive, il vient faire le plein.
On attend presque 1h . Le taxi revient, ils ont enfin trouvé la dernière passagère.  Tout le monde est présent et nous pouvons embarquer. Nous roulons quelques heures sans interruption et traversons une rivière sur un petit ferry. Ça y est nous y sommes, dans le département du Péten, qui est le plus grand du Guatemala. Il couvre un tiers du pays. 


Il y a beaucoup de trafic à cause de la Semana Santa et nous arrivons de nuit.
Je n'ai réservé aucun hébergement, malgré les recommandations de tout le monde, parce que j'aime le risque et que je ne sais pas m'organiser et que je pensais surtout arriver plus tôt.
Cependant ma bonne étoile m'indique un premier hôtel, et j'ai une énorme chance car il leur reste un lit de disponible, et en plus, pas cher. C'est fluide, c'est bien, j'ai même pas paniqué.

Flores est située sur une île du lac Peten Itza. Elle est reliée à la terre par une chaussée de 500mètres. Elle est colorée, l'atmosphère y est paisible et les gens sont agréables et souriants. C'est tout petit, j'en fais le tour en 10 minutes. Des gens se baignent mais moi je n'ose pas, car j'imagine que tous les égouts de la ville se déversent juste là.

En ce moment, Flores est légèrement inondée. Il parait que ça arrive à chaque équinoxe, ce n'est rien de grave. Dans les rues, les habitants nettoient les restes des décorations de la Semana Santa.





Flores est mignon, mais quelques heures suffisent. Je décide de me rendre de l'autre côté du grand lac, dans un endroit qui m'a été recommandé par plusieurs voyageurs : El Remate. Je prends donc un collectivo et c'est parti.
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Du côté d'El Remate, je trouve le lac super beau et d'un calme envoutant. L'eau est très claire et il paraitrait qu'elle soit la plus propre du pays.
Des pontons de bois s'avancent sur l'eau et des paillotes aux toits de palapa donnent au lac un air des caraïbes. Des frégates se font sécher les ailes, les aigles se perchent et scrutent soigneusement les eaux et de nombreuses hirondelles viennent boire et se baigner entre les herbes hautes.




En chemin, je croise d'abord un expatrié en moto qui s'arrête pour me vendre son gâteau à la carotte. Il est un peu farfelu, je l'aime bien. Il me souhaite la bienvenue et je repars avec un bout de son gâteau qui me remplit l'estomac pour la journée.

Je poursuis ma marche et vois les 3 Nantais que j'avais rencontré à la "cueva del gato" , qui marchent en sens inverse. Bé, comment on se retrouve ?
Je me dis que si ces 3 personnes se trouvent là, c'est que ce doit être un endroit très sympa. Nous nous donnons rendez vous un peu plus tard et je continue ma recherche d’hébergement.

Un panneau attire mon attention. C'est un Mandala de feuilles vertes sur lequel est écrit "Alice Guesthouse". Vu le graphisme, je me dis que ce sont forcément des hippies qui habitent là, alors je vais voir... Je suis très chaleureusement accueillie par Nathalie et Dimitri, 2 français, anciens saisonniers. Il leur a fallut 6 ans pour construire cette guesthouse paradisiaque. C'est superbe. La décoration est située quelque part entre Dali et Bali. J'adore.

www.facebook.com › Places › El Remate, Peten, Guatemala › Hostel




Il y a une plateforme en haut d'un arbre pour admirer le coucher de soleil et la forêt de la Réserve Naturelle voisine. Il y a des singes hurleurs dans les arbres, des colibris, des orchidées et même une belle tarentule. Il y aussi 2 chats; un qui dort avec moi et l'autre qui passe son temps à chasser les lézards, les rongeurs et les insectes. Celui là s'entendrait bien avec ma moumounet.

Je dors sous une palapa et me fais réveiller le matin par les singes hurleurs et les oiseaux. La douche est la plus belle que je n'ai jamais vu. Faites de pierres et de bois, elle est ouverte sur l'extérieur et on à l'impression de se doucher dans la forêt.
Pas d'internet dans cette guesthouse, aucune onde polluante, pas de bruit de voiture et des hôtes adorables. Quelques uns de leur amis de France sont là pour leur donner un coup de pouce au restaurant qui vient juste d'ouvrir. Je suis traitée comme s'ils me connaissaient depuis toujours et leur gentillesse ne semble avoir aucune limite.

Je suis tellement bien ici que je décide de ne plus bouger pendant une semaine. Ce n'est pas vraiment un gros sacrifice car il y a beaucoup de sites à visiter dans les alentours.


mon dortoir. photo extraite de la page facebook de Alice guesthouse.

Nous sommes une petite communauté de Français à El Remate. Je ne sais pas pourquoi il y en a tant, ce doit être une coïncidence. En tout cas, je fais vraiment de très belles rencontres ici. Il semblerait que la région attire que les bonnes ondes et les belles personnes.

La chaleur est intense et on passe la plupart de notre temps à barboter dans le lac et à lézarder sur les pontons.
Nous prenons vite nos petites habitudes et allons tous les jours manger chez Yolanda, le meilleur restaurant du pays. Il y a seulement 2 tables en plastique mais Yolanda et sa famille nous offre un service et des tarifs irréprochables. Les assiettes sont ultra copieuses, nous avons un frigo de bières à notre disposition où nous pouvons nous servir librement. Yolanda nous fait parfaitement confiance et sait qu'on paiera en toute honnêteté. Tous les membres de la famille sont adorables et aux petits soins, sans trop en faire. Les jeunes enfants sont capables de cuisiner ou de nous servir parfaitement. Dés qu'ils reviennent de l'école, ils vont en cuisine aider leur mère, sans qu'elle ne leur demande. Ils semblent même très fiers. C'est vraiment une famille exceptionnelle que nous voyons là. Ils ne se plaignent jamais et ne rechignent à aucune de nos demandes. Ils sont incroyables. Faut dire, on leur fait sérieusement tourner le commerce car on est là bas tout le temps.




Les forêts des montagnes qui nous entourent sont protégées dans le cadre d'une réserve naturelle où nous allons nous promener. La végétation est très sèche et les animaux ne sont pas faciles à voir mais nous apprécions tout de même le calme de l'endroit, les belles vues sur le lac et un bel iguane blanc nous fait la surprise de se trouver sur note chemin et de poser devant nos appareils photos.



La réserve possède également un accès privé au lac. Après une marche dans la forêt, à transpirer toute l'eau de notre corps, c'est un vrai bonheur de pouvoir se tremper un peu. Il n' y a absolument personne pour nous déranger ici, le lac est à nous, et à la famille de canards qui habite là.



El Remate se trouve à proximité du grand site Maya ; Tikal.

C'est un incontournable du Guatemala et les touristes affluent ici en masse. Je décide donc de m'y rendre dés l'ouverture, à 6h du matin, pour éviter les foules et profiter de la fraicheur matinale.

C'est l'un des plus grands sites archéologiques de la civilisation maya précolombienne. Elle fut la capitale d'un des empires les plus guerriers et les plus puissants de cette époque.

C'est un énorme centre urbain qui regroupait environ 3000 structures. Ces ruines sont vraiment impressionnantes et se trouvent au cœur du Parc National de Tikal, qui compte un grand nombre d'animaux sauvages et des arbres incroyables. La zone protégée couvre 570 km².

Parfois, j'abandonne les ruines pour me perdre dans la forêt et aperçoit des oiseaux incroyables, comme de beaux perroquets, des toucans et bien d'autres. Il y a aussi beaucoup de coatis qui ne se soucient absolument pas des visiteurs. Je vois aussi des iguanes et de beaux lézards, des petits mammifères étranges dont je ne saurais pas dire le nom, peut être des genres d'opossums.
Il y a aussi des petits cochons sauvages et plein de singes araignées et hurleurs. Leurs cris raisonnent dans la forêt où je suis seule. Je n'ai pas les mots pour exprimer mon émotion à ce moment là. Alors j'innove ... et pour la première fois dans l'histoire de mon blog ...
Voilà une vidéo ... Surtout, Mettez le son.



C'est un vrai bonheur de pouvoir évoluer entre l'histoire et la nature en même temps.

Le cinéaste George Lucas a utilisé Tikal comme décor dans son premier film Star Wars épisode IV.









Mais le clou du spectacle selon moi c'est le temple IV. Je monte sur cette grande pyramide haute de 65 mètres, dés mon arrivée sur le site, donc je suis toute seule. Je grimpe sans savoir ce qui m'attend an haut. Arrivée au sommet de la pyramide, j'ai envie de crier de joie. Le paysage qui s'offre à moi est grandiose. Je domine la forêt qui s'étend sur des kilomètres, et Tikal qui se cache à l'intérieur. Mes yeux brillent, de ma hauteur, j'ai l'impression d'être la reine des Mayas, sans sacrifice.

Je reste là un long moment sans voir le temps passer. Je suis comme absorbée par toute l’énergie de Tikal et je ne peux plus bouger d'ici. C'est quand d'autres touristes se pointent que je sors de mon état de béatitude méditative. Je reprends mes esprits, regarde l'heure ... Ah ouais quand même ! C'est pas tout ça mais j'ai encore 16 km2 de ruines à découvrir !!! Alors il est temps de redescendre de mes nuages et d'endosser le manteau invisible d'Indiana Jones, parce que l'endroit se prête parfaitement à ce jeu là.       

À mi hauteur entre les nuages et la forêt. Vue depuis le temple IV.









Dans le Péten, il existe des centaines de ruines Mayas, mais beaucoup n'ont pas encore été déterrées et les autres ne sont que partiellement découvertes. Je ne serais pas étonnée qu'ils découvrent un jour une cité plus grande que celle de Tikal.

Certains sites sont plus méconnus du public et moins accessibles que Tikal.  Je décide de me rendre sur le site de Yaxha avec 2 de mes compatriotes Français d'El Remate.
Pour atteindre le site, nous faisons du stop jusqu'à l'entrée. Mais de là, il nous reste encore une dizaine de Kilomètres à parcourir à pied. Nous interceptons la voiture d'un des gardes du sites et arrivons à Yaxha sans aucune difficulté.

Nous mettons la tente sur une structure sur pilotis, abritée sous un toit de palapa. Nous campons là, au pied des ruines Mayas. Mise à part un couple d'Allemands qui dorment dans leur van 4X4 tout équipé au loin, il n'y a personne. Nous sommes sur les rives d'un lac où nous ne pouvons malheureusement pas nous baigner à cause des crocodiles.



Nous grimpons sur la plus haute pyramide de Yaxha pour admirer le coucher du soleil. Mais à notre grande surprise nous sommes loin d'être seuls.
En effet, des tours organisés amènent des flots de touristes ici pour finir la journée. La grosse majorité de ces gens sont Français. Du coup ils comprennent ce qu'on dit et on peut même pas se moquer d'eux !
L'une d'entre eux demande à tout le monde de se taire afin de pouvoir profiter du coucher de soleil en toute sérénité. Une initiative très intelligente.
Alors nous nous tenons tous là, comme les Mayas ont pu le faire autrefois, à regarder le soleil partir dans l'Inframundo, en se demandant s'il reviendra demain matin.





 À la fin du spectacle, un garde vient nous demander de quitter les lieux. Il est temps de laisser les fantômes de yaxha tranquilles. Nous repartons à notre campement et profitons du lac jusqu'à que l'obscurité soit complète. 



Nous nous faisons un bon barbecue avec la compagnie d'un des gardes du site, qui essaye de nous vendre sa visite clandestine des ruines de nuit. Nous aurions été vraiment ravis si le prix demandé n'avait pas été aussi élevé. Dommage. Le garde partage quand même notre repas et nous raconte plein de choses intéressantes sur le site.
Nous avons l'estomac plus que plein, et allons nous coucher avec les bruits de la nuit et des animaux qui se promènent dans les alentours.

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Le lendemain, nous allons admirer le lever du soleil depuis le sommet de la pyramide. Un agouti trifouille le sol à quelques pas de notre campement.

un agouti. photo tirée d'internet
Je découvre, en allant aux toilettes (comme quoi il n' y a pas besoin d'aller très loin) un beau lézard à crête. Je ne connais pas son nom, mais nous nous observons tous les deux pendant quelques minutes. Je pense qu'il croit que je ne le vois pas, mais c'est parfait car ça me laisse le temps de l'admirer.

photo tirée d'internet
Cette fois, il n' y a vraiment personne car le site n'est même pas encore ouvert. Nous dominons la forêt et plein d'oiseaux colorés volent autour de nous et nous bercent de leurs chants matinaux. Le soleil nous révèle peu à peu le site de Yaxha et les animaux se réveillent les uns après les autres. C'est une autre superbe journée qui commence.





Nous marchons ensuite entre les ruines. Ce centre urbain compte environ 500 structures. On  compte même 2 jeux de balle (l'ancien foot maya où on sacrifiait les perdants) et des Sacbés (anciens chemins mayas faits de pierres et de stuc). Beaucoup de monuments n'ont pas encore été restaurés et des nouvelles fouilles auront lieu très prochainement. Il n' y a aucun panneau explicatif à Yaxha. Du coup on ne se rend pas bien compte de ce que nous visitons, mais la sérénité et l'énergie du lieu vaut bien le détour. 






La visite terminée, nous retournons manger à notre campement et profitons encore un peu du calme du lac.




Nous visitons rapidement le musée de Yaxha dans lequel nous n'apprenons pas grand chose, mais nous sommes un peu au frais. Puis nous repartons à pied car aucune voiture à l'horizon. 
Nous avons très mal calculé notre coup, car il est midi au soleil, et il n' y a pas d'ombre et il fait terriblement chaud et nous n'avons pas beaucoup d'eau !!!! Nous avons pourtant une bonne dizaine de kilomètres à parcourir à pied pour rejoindre la route principale.
Nous faisons une pause au centre d'informations à l'entrée du parc. Nous sommes déjà exténués par la chaleur. Pas de voiture en vue, pas moyen de faire du stop.
Nous voyons que des nuages arrivent, alors nous attendons dans l'espoir que le ciel se couvre un peu et qu'il fasse un peu moins chaud.
Dans notre attente, un groupe de toucans arrivent et se posent dans l'arbre juste à côté de nous.Ils sont superbes et je n'avais jamais vu cette espèce là avant. C'est génial, on a bien fait de s'arrêter là.



Bon nous n'allons pas passer toute la journée là, donc nous prenons notre courage à 2 mains et commençons notre longue marche sous le soleil ardent. Au bout de 6 kilomètres, enfin, une voiture s'arrête, HOURAAAAA parce que le soleil est vraiment fort aujourd’hui et j'arrivais vraiment à la fin de ma bouteille d'eau. Quel soulagement ! J'aime jouer à la warrior mais tout de même, ici à midi, le soleil il pique un peu trop fort, faut pas déconner non plus !!!!!

Allez c'est parti, retour à El Remate avec le collectivo ... le lac nous attend. On a qu'une seule envie, c'est d'y plonger. 

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Je termine mon séjour au Guatemala comme ça : sur le ponton, avec une belle petite bande de voyageurs Français et beaucoup de bières, pendant des heures de la journée et même de la nuit... à parler de tout est de rien, et plus on est alcoolisés, plus on parle de rien plutôt que de tout !!!!!!

la fine équipe d'El Remate

Merci à toutes les personnes que j'ai croisé sur les routes du Guatemala. Encore une belle traversée pleine de rencontres et de belles anecdotes.

Maintenant cap sur le Belize pour rejoindre la Reine du Fiasco. Je sens bien que ça ne va pas être de tout repos. Je vais avoir encore plein de choses à raconter ....

L'aventure continue toujours ....



1 commentaire:

  1. Et bien, encore un récit très vivant.
    3 ans après et avec beaucoup plus de photos, j'ai reconnu beaucoup d'endroits. Certains n'ont pas changé ( Chichicasténango ) d'autres sont très construits, (Guatémala city et Florès )et je vois avec plaisir que tu as apprécié le Péten, majestueux et encore à peu près sauvage.
    Et oui, je me suis régalée à l'époque , mon guide étant un fervent botaniste.
    Merci pour la vidéo, j'ai retrouvé tous ces bruits si étranges dans ces forêts pleines de vies.
    Contente pour Mélo et son installation.
    Toujours de magnifiques photos de la nature et des animaux,et si à l'époque j'avais eu un numérique.....
    Bon, et bien maintenant on attend la suite des aventures !

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