mardi 17 mai 2016

BELIZE / QUINTANA ROO ET YUCATAN MEXIQUE

J'arrive au Belize, ce pays méconnu qui se distingue nettement du reste de l'Amérique Centrale.


Ici la langue officielle est l'Anglais, mais on y parle aussi l'Espagnol le long des frontières avec le Guatemala et le Mexique. Le Belize est un membre de la Commonwealth et son chef d’État est donc la Queen Elisabeth II.
Le pays est partagé entre la culture maya et la culture caribéenne et sa population est multiraciale. Le climat est tropical ; chaud et humide.

Le tourisme n'est pas autant développé ici que dans le reste de l'Amérique Centrale. La plupart des voyageurs n'y restent pas car le coût de la vie y est élevé et ce n'est pas une destination bon marché. Même si c'est pas le pays des Bisounours, le Belize est sûr, il n' y a pas de guerre ni de crise économique, et moins de corruption qu'ailleurs. Les habitants sont chaleureux, souriants et accueillants.

J'arrive à Belize City, l'ancienne capitale. On est dimanche et les rues sont désertes. Tous les commerces sont fermés. On dirait une ville fantôme. Quelques personnes dorment sur les trottoirs ... Ce sont peut être des drogués, où des gens qui décuvent ou des SDF ou les trois en même temps.
Les quelques gens sobres que je vois me font des grands sourires et me demandent si j'ai besoin d'aide pour quoique ce soit. Malgré l'atmosphère un peu zonarde de la ville, je ne sens aucune tension. Les échanges sont spontanés et sincères.

Les habitants sont d'origine africaine ou créole et parlent comme les afro américains. La population noir du Belize est fière de ne jamais avoir été esclave. Ils sont venus là de leur propre volonté.

Le port de Belize City a été fondé par des bûcherons britanniques qui exportaient du bois exotique. Mais la ville n'est jamais devenue un important centre de commerce à cause des nombreux ouragans destructeurs. La ville a été balayée quelques fois et les inondations sont fréquentes pendant la saison des pluies. Les maisons sont construites en bois et sur pilotis. La plupart sont en mauvais état et les structures penchent. Le Belize a beau être une destination chère, la majorité des habitants sont pauvres et payent beaucoup de taxes, ce qui ne les aide pas vraiment.

Je marche dans les rues désertes à la recherche de mon auberge.  Arrivée devant la porte d'entrée, un taxi arrive ... La reine du fiasco ouvre la portière ... ça c'est une parfaite synchronisation ! Nouk est dans la place, la fête peut commencer.

L'auberge est une vieille maison en bois, typique et assez rudimentaire. Il ne faudrait pas trop de vent car je ne suis pas sûre que la structure résisterait. Le balcon penche un peu et il y a des souris qui se baladent sur le plancher mais avec Nouk, on a l'habitude du bourbier et des rongeurs !

Il fait très très chaud et notre hôte est au rythme des caraïbes ; doucement mais surement et surtout lentement ! Elle remet toutes les procédures d'arrivée au lendemain, prétendant qu'il fait trop chaud. On a un frigo de bières à notre disposition, quelle admirable attention ! Alors, on se pose sur le balcon et on commence à discuter ... on ouvre une bière, puis une deuxième, puis une troisième .... jusqu'à que la nuit tombe et que tout le monde soit couché. On avait beaucoup de choses à se dire !

La fatigue nous emporte et on essaye de dormir, malgré la grosse chaleur humide. Puis je suis attaquée par les "bedbugs" (puces de lits). J'essaye de faire abstraction mais rien à faire, ils me rendent folle. Je vais finir la nuit dans le hamac sur le balcon et m'endort enfin très profondément.

À mon réveil, je vois notre hôte qui fait mine de balayer sous mon hamac en me regardant d 'un air étrange. Elle me demande pourquoi je suis là et je lui raconte mon histoire de "bedbugs". Elle est si désolée pour moi qu'elle nous offre un petit déjeuner gratuit, me donne une réduction sur la nuit et m'offre même une crème naturelle confectionnée par une de ses amie, qui apaise les piqûres d'insectes. Cette potion se révèlera des plus utiles pour la suite de mon voyage, moi qui suis en général la cible préférée des moustiques. (Ceci dit, pendant ce voyage au Belize, Nouk va de loin me surpasser. Ce n'est pas la varicelle que je vois sur tes jambes ? ... )
Notre hôte s'excuse une vingtaine de fois et j'ai beau lui dire que ce n'est pas de sa faute et que j'ai vu pire, elle continue de s'excuser. J'apprécie vraiment sa compassion et sa gentillesse. Je n'en demandais pas tant. Elle est la preuve de la grande bonté des habitants du Belize.

Nous faisons nos sacs et partons jusqu'à l’embarcadère pour notre destination prochaine .... Caye Caulker, une petite île corallienne qui se trouve à 30 minutes en bateau.  L'île est toute fine et ne fait qu'1km de large. Elle ne vit que par et pour les backpackers.

Nous nous trouvons une chambre pas chère et super propre, grâces aux recommandations que j'ai gardé de voyageurs. Par contre, notre hôte est une vieille complètement antipathique. Nous entrons dans sa cuisine pour les procédures d'arrivée. Il y a du bouillon sur le feu et l'odeur nous fait saliver. On aurait bien soupé chez mamie nous aussi. Autour de la table, des hommes mangent sans se soucier de nous, même pas un regard !!! Nous récupérons nos clés et sortons vite de cette cuisine où nous avons clairement la sensation de déranger.

Sur Caye Caulker, il n' y a pas de route ni de voiture. Les gens se déplacent en voiturette électrique ou à vélo, ou à pied. Les locaux ont de longues dreadlocks sous des bonnets rastas et le  reggae résonne.
Le sable est blanc et l'eau est turquoise comme dans un paysage de carte postale.
Nous avons l'embarras du choix en ce qui concerne les cafés, bars et restaurants. La compétition semble ardue.

De l'autre côté de l'île, c'est beaucoup plus calme et la mangrove remplace le sable. Les moustiques affamés prennent le dessus sur les backpackers, et nous obligent à faire demi tour.













Nous nous trouvons le ponton parfait pour admirer le coucher de soleil. L'eau ne bouge pas comme dans un grand bol d'huile. Les reflets des nuages dans l'eau son parfaits et les pélicans semblent profiter du spectacle autant que nous. Et voilà une belle journée qui s'achève.




Nous allons dans un super restaurant qui proposent des spécialités caribéennes. Au niveau de la nourriture, le Belize se distingue encore du reste de l'Amérique Centrale. Fini les haricots et les tacos, ici on mange du poulet créole. L'aventurière du goût mange un poulet coco et moi des légumes cuits dans une sauce tomate épicée. Tous les restaurants proposent des plats végétariens, et ça c'est une autre bonne surprise.
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L'île est entourée d'un récif corallien où les plongeurs se bousculent. Nous optons pour un tour de snorkelling (plongée au masque et tuba) qui nous emmène sur 4 différents sites. Mais juste avant de partir, une pluie diluvienne s’abat sur l'île et le vent nous fouette la peau, tellement qu'on a froid !!!!
Mais bon, on ne va pas se dégonfler maintenant. Tant pis pour la pluie et le froid, on part quand même.Une famille belge se joint à nous. Ils vivent aux States et les enfants ont un Anglais parfait. Ils ont de l'humour et l'ambiance sur le bateau est plutôt sympa.

Sur le premier site, notre pilote saute avec nous dans l'eau. Il nous fait une visite guidée de la faune et de la flore sous marine. C'est très intéressant et pourtant le vent et les vagues ne lui facilitent pas la tâche. Il y a une très bonne visibilité sous l'eau et les coraux sont magnifiques et variés. On voit une belle murène, des seiches, des barracudas, des tortues ... et plein d'autres ...C'est un très joli site et nous passons une bonne heure dans l'eau. Puis le froid se fait sentir et nous remontons sur le bateau en claquant des dents.

Au deuxième stop, une grande quantité de requins nourrice et de grandes raies viennent nager autour de notre bateau. C'était autrefois un endroit où les pêcheurs venaient jeter leurs déchets et depuis ces jours, ces animaux rappliquent au son des moteurs de bateaux, espérant un peu de nourriture.

Selon vous, les raies et les requins sont ils des mammifères ou des poissons ?

.........................................................tic tac tic tac .............................................................

Réponse : Ce sont des poissons cartilagineux. Ils n'ont pas de poumons comme les mammifères mais des branchies. Ils n’allaitent pas non plus leurs bébés comme le font les mammifères.


Nous sautons à l'eau ( je manque d’atterrir sur une raie , ça aurait été dommage, autant pour la raie que pour moi !) et voilà que ces grosses créatures nous tournent autour, de très très prés. Autant je n'ai pas peur des requins nourrice qui n'ont pas de dents, autant je ne suis pas très rassurée avec toutes ces raies qui me frôlent, je n'ai pas trop envie de me faire piquer !!

En vrai, je pense sincèrement que les raies s'amusent à nous surprendre et à nous faire peur. Et je ne crois pas que ce soit dû à tous les Disney que j'ai pu voir, non, je pense vraiment qu'elles s'amusent avec nous.
C'est une très belle expérience que de voir ces poissons en si grande harmonie avec nous. Ils n'ont absolument pas peur. Rien ne peut leur arriver car nous sommes dans une réserve protégée.
Notre guide leur balance quelques poissons. Ce n'est pas vraiment une bonne idée que de les appâter comme ça, mais bon ... que dire ? Ça fait des années que ça dure, et apparemment ça n'a pas eu d'impact sur l’écosystème. Hmmm (soupir d'incertitude)

requin nourrice, photo extraite d'internet
Il est temps de laisser ces bébêtes tranquilles et nous remontons sur le bateau, toujours en claquant des dents. Nous faisons un autre stop, mais je me dégonfle. J'ai tellement froid que je ne veux pas retourner à l'eau. Nouk suit mon raisonnement de lâcheuse et nous restons sur le bateau à discuter avec notre guide.

Nous faisons un dernier stop de l'autre côté de l'île de Caye Caulker. Notre guide saute du bateau et se glisse dans la mangrove pour nous montrer 2 hippocampes qui habitent ici; un mâle et une femelle.  Ils sont tout petits et adorables. Il faut vraiment avoir l’œil pour les voir. Notre guide nous demande de ne pas en parler aux chinois qui les attraperaient pour les manger.
En parlant des chinois, il y en a beaucoup au Belize comme dans toute l'Amérique Centrale. Ce sont eux qui tiennent les petites supérettes et les restaurants les moins chers. Souvent, ils ne savent même pas parler Anglais ou Espagnol !  C'était juste une parenthèse.

Pour finir, nous faisons encore quelque chose qu'il ne faut pas faire !!!! Nous donnons à manger à des gros tarpons ! Ces grands poissons ont une très bonne vue et peuvent faire de grands bonds hors de l'eau. Du coup, le jeu c'est de tendre un petit poisson,  à 1 mètre au dessus de la surface de l'eau et attendre que le tarpon saute pour nous l'arracher des mains ! Voilà c'est rigolo mais c'est mal !!!
Faut pas faire ça !

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Nous réglons le réveil à 5h du matin !!! Ça pique un peu, surtout que nous nous sommes trompées dans le calcul du décalage horaire et que le réveil sonne en fait à 3h du matin !!!!!
Nous étions presque prêtes, quand je me pose quelques questions ...
- "Il fait quand même vachement noir non ????"
Bravo les championnes, 10 sur 10 en maths... Nous refaisons nos calculs ...
Tout semble parfait quand Nouk me dit
- " À dans 1h"
"Heu ..... Non Nouk toujours pas ! "
Nous refaisons nos calculs .... jamais 2 sans 3. Cette fois c'est bon, il nous reste 2h de sommeil, on se rendort.

Le réveil sonne pour de bon et nous marchons sur la plage en direction de l'embarcadère en même temps que le soleil se lève.


Nous repartons vers Belize City, d'où nous prenons un taxi jusqu'à la station de bus. Nous traversons quelques quartiers très pauvres, des genres de ghettos qu'on nous a recommandé de ne pas traverser à pied. 
Nous prenons un bus qui nous amène jusqu'à San Ignacio, non loin de la frontière avec le Guatemala. 

Je suis un peu déroutée car je ne sais pas quelle langue parler. Certains ne parlent qu'Espagnol, d'autres qu'Anglais. La ville est assez authentique et les habitants sont encore très gentils. Nous cherchons notre hébergement sur une carte et un vieil homme tient absolument à nous aider. Le problème c'est qu'il ne nous écoute pas et nous donne des informations qui n'ont rien à voir avec ce que nous cherchons !!! Il est un intense le monsieur. Pendant une seconde d'inattention de sa part, nous en profitons pour nous échapper. 

Nous trouvons notre auberge, une adresse du Lonely Planet, qui se révèle vraiment confortable. Nous avons une cuisine ultra propre et nous pouvons nous préparer des petits plats avec des bons légumes frais, achetés pas chers aux vendeurs de rue.

Il n'est pas étonnant de croiser un mennonite ou deux dans les rues de San Ignacio comme il y a une grande communauté qui réside pas loin de la ville. Ils se déplacent dans des charrettes tirées par des chevaux. Ils ressemblent de près aux Amish, mais ils ne suivent pas exactement les mêmes règles.

Le mennonitisme est un mouvement religieux issu de l'anabaptisme et de l'Église primitive. Bien qu'un grand nombre des adeptes de cette foi aient d'abord été païens, catholiques ou même protestants, les mennonites ne sont issus d'aucune de ces religions. Ils viennent du territoire de Bern en Suisse. DEFINITION WIKIPEDIA

La ville de San Ignacio est entourée de sites mayas. Nous allons visiter celui de Xunantunich
Pour s'y rendre, c'est un bus public, un bac pour traverser une petite rivière et 1 km de marche sous des grands arbres.
Comme le Belize est beaucoup moins touristique que son voisin le Guatemala, les sites mayas d'ici sont très calmes, voir déserts. Sauf aujourd’hui, car des locaux ont décidé de se marier sur le site !!!! Heureusement pour nous, ils ne restent pas longtemps et nous retrouvons du calme très rapidement. 

Xunantunich est connu depuis 1938. Il faisait partie d'un petit royaume Maya, composé de quelques centres urbains de part et d'autre de la rivière. 









Ce site est réputé pour ses fresques murales restaurées, qui nous donnent une idée des pyramides originales. 


En effet, elles étaient toutes recouvertes de stuc, puis peintes de couleurs vives avec une dominance de rouge. Les murs étaient lisses et sculptés. Les pierres n'étaient pas apparentes comme aujourd’hui. Un peu comme sur ce dessin :

dessin extrait d'internet
Ce qui fait aussi la magie de Xunantunich, c'est l'atmosphère harmonieuse avec tous les animaux qui vivent à proximité des pyramides. Ils ne sont absolument pas stressés par notre présence. Nous passons un long moment assises dans l'herbe à les observer, en se laissant envouter par la sérénité du lieu.









Nous nous sentons super détendues, comme si Xunantunich nous avait délivré de toutes nos tensions.

Mais sur le chemin du retour, nous voyons une famille de crétins qui s'amuse à escalader les pyramides là où c'est interdit, et à courir après les iguanes pour les attraper. Je sens une énorme colère monter en moi, un peu comme Hulk ! Je leur demande d'arrêter mais ils semblent en avoir rien à foutre. C'est vraiment dommage que personne ne surveille le site. Je demande quand même à un garde de l'entrée d'aller voir parce que j'ai vraiment pas envie que ces idiots ne fassent du mal aux animaux. Le garde ne semble pas vraiment concerné mais part quand même vérifier.

Nous rentrons à l'auberge,et mangeons devant des documentaires sur les Mayas, Jojo et Jeanne qui bûche !!!!                                                  -------------------------------------------

Le lendemain, nous allons visiter un autre site maya : Cahal Pech. Ce site accessible à pied depuis le centre de San Ignacio, est un des plus vieux du Belize.
Comme dans toutes les ruines mayas, on peut y voir des temples, des pyramides, des terrains de jeux de balle ...  mais on y découvre aussi des habitations. Les pièces étaient très petites, sans ornements, et ils dormaient à plusieurs sur des petits lits de pierre. ‎Ça ne semblait pas très confortable.

Dans l'une des chambres, un ouvrier est en train de restaurer les murs. Il nous montre qu'à certains endroits, on aperçoit encore la peinture originale. Cet homme a l'habitude d'écouter les commentaires des guides et semblent avoir acquit pas mal de connaissances. Il a commencé à travailler lors des premières fouilles du quartier résidentiel et a ensuite été formé pour sa restauration. C'est un passionné. Il nous apprend généreusement plein de choses sur le site et sur son métier.

Les sites Mayas ont un effet anesthésiant sur nous. On pourrait y rester des heures sans voir le temps passer. On se sent très détendues comme si les ruines nous envoutaient. La chaleur y est aussi pour beaucoup, mais elle ne fait pas tout. Il y a vraiment une ambiance étrange et beaucoup d'énergie dans tous ces lieux historiques Mayas.






sous le toit arrondi, ce sont les chambres
Nous avions des plans pour l'après midi mais la chaleur nous assomme et on a pas beaucoup de motivation. Quand on se rend compte qu'il est de toute façon trop tard pour faire quoique soit, nous partons à la recherche d'un endroit pour se baigner. Nous finissons donc notre journée dans la piscine d'un hôtel de San Ignacio. C'est pas le Pérou, mais on a une belle vue sur la ville et on a moins chaud.  

 

Dans cette région, le problème c'est que sans voiture, nous sommes coincées ! Les bus publics ne vont pas partout et les tours organisés sont vraiment hors de prix. Les taxis ? N'en parlons pas !
C'est dommage car il y a vraiment beaucoup de choses à visiter dans les alentours, des Parcs Nationaux, des grottes et des forêts .... tant pis !

Il nous reste seulement 2 jours et le dilemme est de savoir comment les occuper sans se ruiner. Nous retournons la carte du Belize dans tous les sens et passons en revue des dizaines de solutions puis nous arrivons finalement à une conclusion commune !!! Et pourquoi ne retournerons nous pas à Caye Caulker ?

Et c'est parti, retour au commencement, pour se la dorer au soleil et sur le sable blanc.

On refait le même trajet en sens inverse.
À Belize City, je m’apprête à rentrer dans l'embarcadère, quand je reçois une grosse déjection putride et visqueuse sur la tête ... La surprise m'en coupe la parole, que vient il de se passer ? Le coupable ... Un pigeon !
Il m'a pas loupé le con ! Posé sur le fil électrique en dessus de ma tête, il rit intérieurement de sa blague, il l'a fait exprès j'en suis sûre.
Un jeune Bélizien est mort de rire et me dit que j'ai beaucoup de chance !!! C'est une façon de voir les choses, ça va m'aider à relativiser ... Je ne sais pas ce que ce pigeon a mangé mais il est clairement malade.
Je prends 2 minutes pour aller me nettoyer dans les toilettes publiques que j'embaume d'une odeur nauséabonde. Chose faite, je me dirige vers le bateau. Le jeune est toujours là. Il me balance un clin d’œil, il rigole encore.

Nous voilà de retour à Caye Caulker. Mais cette fois, on est chez nous. On connait les lieux, pas besoin d'aide, aucune hésitation. C'est fou ce qu'on peut vite s'approprier un endroit !

Détente et farniente, bronzage et baignade, cocktails et poulet coco ... Que demandez de plus ?
Ce sont des vrais vacances méritées pour ma maitresse préférée, mais toutes les bonnes choses ont une fin. Alors 2 jours plus tard, nous reprenons le bateau pour rejoindre Belize City.

Ce fut une excellente semaine avec la reine du Fiasco qui me quitte aujourd'hui pour s'en retourner dans son bourbier d'Indiana fucking polis. Merci aussi à Jojo qui nous a suivi toute la semaine. Ce n'est pas vraiment un au revoir car je m'en vais rejoindre Maitresse dans une dizaine de jour. Alors pas de larmichette, on reste fortes !


Cap sur la frontière du Mexique.

L'aventure continue ...

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Dans la station de bus, tout le monde est serviable et plusieurs personnes viennent spontanément me demander ma destination pour m'indiquer mon quai d'embarquement. Ils sont vraiment gentils ces gens.
Mon quai, c'est celui où il y a le plus de monde qui attend. Je sais déjà qu'il n' y aura pas assez de sièges pour tout le monde dans le bus.‎ Ça va être la guerre !

Le bus arrive, c'est l'émeute. Tout le monde court, se bouscule, s'acharne !!
Le rabatteur m'ouvre la porte arrière pour que je puisse me faufiler discrètement, mais quelques hommes voient la supercherie et accourent pour s’incruster à l'intérieur. J'ai du mal à monter car on me repousse dehors. J'entends même un homme bougonner :
" La touriste elle est riche, elle devrait laisser sa place et prendre un taxi " !!! Quel amalgame !
Un homme me tire le bras pour que je m'assois à côté de lui. Je m'assois .... enfin, je tombe ! Voilà j'ai mon siège, merci !
Nous sommes 4 par siège de 2 !!! "Et il y a combien d'heures de bus jusqu'à la frontière" ? "4h"! Génial, ça va être le trajet le plus confortable de toute ma vie !
Je me retrouve coincée entre un Bélizien qui tente de m'évangéliser et un autre bourré au crack qui me fait penser à Raoul Duke, mais en moins beau !

3h plus tard, nous nous arrêtons dans une ville miteuse qui est l'arrêt de beaucoup de passagers, et ça c'est une bonne nouvelle. Hallelujah, enfin on peut respirer. Je n'en suis pas à mon premier "chicken bus" mais celui là battait quelques records !
Je vois un siège qui se libère je m'y précipite en laissant mon cher voisin qui est toujours en train de me parler de Dieu. Il était temps, j'en pouvais plus !

Nous arrivons finalement à la frontière. Du côté Bélizien c'est plutôt facile mais je dois payer la taxe de sortie qui est de 30$, ça pique !
Du côté mexicain ... c'est très strict et pas très clair. Les procédures sont longues et les douaniers sont des gros cons. Le poste de douane est éloigné du Belize, il faut prendre un bus, sur une route bordée de hauts murs en béton et surmontés par des barbelés.
Une fois mon passeport tamponné, je dois rentrer dans une pièce et appuyer sur un bouton !!! C'est la loterie : Vert tu passes. Rouge t'es fouillé intégralement.
Ouf, c'est vert !
Je remonte dans le bus, il ne reste que 5 personnes à bord.

Nous arrivons à Chetumal, terminus tout le monde descend ! Sauf que je ne suis pas du tout à la station de bus mais dans un quartier vague qui ne figure même pas sur ma carte ! Mais on est où là ?
Je dois prendre un taxi, mais d'abord, je dois retirer des sous et il n' y a pas l'ombre d'une banque dans le coin. Bon ...

J'arrête un taxi et lui explique mon problème. Ma bonne étoile fait que c'est le plus gentil des chauffeurs de taxi du monde. Il décide de me prendre en main. Nous allons jusqu'à une banque, mais le distributeur ne marche pas. Il m'emmène à une deuxième banque, puis une troisième ... Bingo !
Bon maintenant, il faut que je me rende à la Laguna Bacalar, mais les derniers bus sont partis.
Alors mon ami me conduit jusqu'à une compagnie de covoiturage. Le prix est vraiment attrayant, c'est encore moins cher que le bus, donc finalement je m'en sors bien.
Maintenant, je dois payer mon ami  et j'ai bien peur du prix qu'il va m'annoncer pour m'avoir trimballé partout dans la ville. Mais cet homme est adorable jusqu'au bout et me fait juste payer une course classique de centre ville. Je le remercie 10 fois de son hospitalité et il me souhaite un bon voyage.

J'arrive à Bacalar et je plante ma tente dans un camping. J'y rencontre une Australienne qui traverse toute l’Amérique à vélo. Elle est partie du nord du Canada et se dirige vers Ushuaïa.  Il y a des gens comme ça qui m'impressionnent vraiment.
2 québecoises, mère et fille, voyagent ensemble. Et il y a aussi 2 mexicains alcooliques dont la technique de drague pathétique reste insupportable à n'importe quelle heure de la journée !

Nous sommes dans la région du Quintana Roo. Bacalar est un petit village situé sur un lac étroit de 42km de long : "la Laguna Bacalar". Il est relié à la mer des Caraïbes par un réseau de lacs, de canaux et  de rivières. L'eau se teinte de différents bleus selon le temps et la profondeur du sol calcaire. C'est pour cela qu'on l'appelle aussi "la laguna de los sietes colores".

Ce fut d'abord un important centre commercial Maya, puis les conquistadors sont arrivés et se sont emparés des lieux. Ils y ont construit un fort pour se défendre des pirates et des Mayas qui voulaient reconquérir leurs biens.








Les propriétaires de mon camping ont un terrain privé donnant sur le lac. Ils nous y amènent gratuitement pour la journée.  J'ai l'impression d'être en plein dans les caraïbes, alors que ce n'est qu'un lac d'eau douce, c'est impressionnant.







Des associations se battent pour lutter contre la folie de l'immobilier qui fait rage dans cette région du Mexique. Le tourisme de masse n'attend qu'une faille pour pouvoir s'introduire à Bacalar.
Ce serait vraiment dommage car l'écosystème du lac est riche et fragile. Entre sable blanc et mangrove, on trouve par exemple, des stromatolithes.

Cette formation naturelle est extraordinaire et très difficile à expliquer !!!! Grossièrement, c'est un caillou qui pousse !!!!
En réalité, cette formation calcaire est habitée par une communauté microbienne. Ce sont toutes ces bactéries qui la font pousser au fil du temps. Ce processus est très très long.
Les stromatolithes ont contribué à la création de notre atmosphère et ont permis le développement d'une vie terrestre et aquatique sur notre planète .... Rien que ça !
Enfin, ne nous emballons pas ! Les connaissances en ce qui concerne la genèse de ces formations proviennent de thèses controversées, et les scientifiques continuent d'étudier le sujet.

stromatolithes de Bacalar, photo extraite d'internet
Dans cette région du Mexique, on trouve de nombreux "cenotes". Ce mot Maya signifie "puit sacré".
Ce sont des gouffres résultant d'un effondrement en milieu karstique, qui se sont remplis d'eau douce grâce aux pluies ou aux sources souterraines. Ils peuvent contenir de l'eau de mer, s'ils sont reliés par quelconques conduits à une mer ou à un océan.  Leurs profondeurs varient de 1 mètre à des centaines de mètres. On y a retrouvé beaucoup d'objets mayas, comme des jades, obsidiennes, poteries, bijoux et même des squelettes. Mais beaucoup de cenotes sont tellement profonds qu'ils n'ont jamais pu être explorés.

Avec les québecoises, nous allons au "cenote azul". Nous sommes dimanche et le site est tout sauf calme, puisque c'est une destination de weekend populaire des habitants de Chetumal.
Un restaurant s'est approprié les lieux et réclame un droit d'entrée aux visiteurs. J'enfile mon masque et mon tuba et saute à l'eau. La visibilité est incroyable et la température de l'eau est agréable. Je vois les racines des arbres qui plongent dans les profondeurs obscures. Je regarde les abîmes noires qui semblent m'appeler, j'ai même l'impression parfois qu'on me tire vers le bas.  Les poissons sont nombreux en surface et je me demande quelles genres d'espèces peuvent bien habiter là bas, dans les grandes profondeurs.

vue aérienne du cenote azul à côté de la laguna bacalar. photo extraite d'internet

Après 3 jours passés à Bacalar, nous nous faisons un dernier repas international avec les autres voyageurs et nous partons tous le lendemain, dans différentes directions.

Je plie ma tente et prends un bus jusqu'à Tulum, un des sièges du tourisme de masse au Mexique.

J'évite la zone hôtelière de luxe et reste dans la ville, qui longe la route principale à 3 km dans les terres. C'est bien moins cher dans ce secteur. Je déambule avec mon sac à dos à la recherche d'un hébergement. Je vois un écriteau : "Maya Yoga" ... ça me parle ! C'est là que je vais rester 5 jours. Comme son nom l'indique, on peut y faire du yoga. La patronne vient donner des cours tous les matins pour un prix dérisoire. La prof est française et a ouvert cette petite auberge avec son mari Mexicain. Ils ont beaucoup de gout et un grand sens de l'hospitalité.

Il y a beaucoup beaucoup beaucoup de touristes à Tulum, car c'est une plaque tournante vers tous les sites touristiques environnants. Il y en a pour tous les gouts ... de la plage, aux "cénotes" souterrains, en passant par les ruines mayas et les réserves naturelles, on a pas le temps de s'ennuyer.

Je loue un vélo pour les petits trajets et me déplace en stop pour accéder aux sites les plus éloignés.

Le sable de la plage de Tulum est un des plus blancs du monde. Il en fait mal aux yeux. L'eau est bleue turquoise. Les hôtels de luxe s'enchainent le long de la plage. Les entrées sont plus grandioses les unes que les autres. Bon nombre d'entre eux jouent sur une ambiance zen hippie ecofriendly, ce qui ne fait vraiment aucun sens logique !!!!!!!

Je parviens à trouver quelques espaces encore vierges et publics, mais je doute qu'ils ne subsistent très longtemps. Légalement, les hôtels n'ont pas le droit d’interdire l’accès à la plage qui est du domaine publique.  Mais comme je suis souvent obligée de passer par l'un d'eux pour l'atteindre, ils me réclament un droit de passage !!! C'est une grande aberration. Le tourisme de masse me donne envie de vomir et tous ces touristes qui payent des fortunes pour rester dans ces hôtels de luxe qui ne rapportent rien à l'économie locale et qui détruisent l'environnement me dégoutent. Je dois faire un constat : 70% des touristes et des investisseurs sont des américains.
Que je les entende se plaindre des Mexicains chez eux ...






Tulum, c'est aussi un site archéologique et un Parc National. Une ancienne forteresse commerciale Maya se dresse au dessus de la mer des Caraïbes.
C'était un important port de pêche et un centre d'échange avec les autres villes côtières. Son emplacement en fait un site touristique unique. Les ruines sont sur un fond de mer turquoise. C'est vrai que le tableau est magnifique.
Les fresques sont en très bon état de conservation.
Ici, ce n'est pas le soleil qu'on redoutait le plus, mais le dieu du vent.
Des visages sont sculptés sur les angles des bâtiments pour créer une illusion de 3 dimensions.
Il y a des iguanes absolument partout, qui se font chauffer sur les pierres au soleil. Ils sont tellement habitués aux touristes, qu'ils ne se poussent même pas des chemins, il faut les enjamber.




Un tout petit cenote se trouve sous un bâtiment











On voit encore la peinture rouge sur les enceintes de Tulum.


Il y a une réserve naturelle qui se nomme Sian Khan (et non pas Sher Khan comme j'ai pu faire l'erreur !) à une dizaine de kilomètres de Tulum. J'enfourche mon vélo et c'est parti. Des rangers sont à l'entrée mais personne ne semble disposé à me renseigner ou a me faire payer, donc je poursuis. Je roule sur un chemin bordé de chaque côté par une foret dense et épaisse. Le chemin me semble interminable, je ne sais pas où il me mène. J'arrive enfin à une brèche !!! Il y a un accès à la plage d'un côté et à un lac de l'autre. J'aurais voulu aller voir la plage, mais les hommes qui tiennent le tout petit bouiboui qui est là, me réclament un droit d'entrée ! J'hallucine ! Donc tant pis pour la plage !
Je vais de l'autre côté vers le lac. Il est interdit de se baigner car il y a des crocodiles. Des gens sont sur le ponton. J'apprends que je ne peux pas me balader à pied dans la réserve car il n' y a pas de sentiers !! Donc je suis venue pour rien, c'est un peu décevant mais bon, j'aurais vu un beau lac !! J'enfourche mon vélo et repars d'où je suis venue.



Un autre site touristique accessible depuis Tulum c'est le "Gran Cenote". Il est possible de plonger dans ce gouffre avec des bouteilles ou de simplement nager avec un masque et un tuba.
J'arrive assez tôt pour éviter les groupes de touristes. L'endroit est magnifique. L'eau est bleue cristalline et la visibilité est tellement nette qu'on a pas l'impression d 'être dans l'eau, mais de flotter dans les airs. J'ai l’impression d'être 20 000 lieux sous les mers ou dans un documentaire du National Geographic. C'est vraiment superbe et ça ne semble pas réel.
Le gouffre est parcouru de rivières tantôt souterraines, tantôt à l'air libre.
Des tortues, des chauves souris et des oiseaux habitent le cénote. Il y a aussi beaucoup de petits poissons et des stalactites, des stalagmites, des failles ...











Je rentre en stop depuis le cénote et je suis prise à l'arrière d'un pick up conduit par un couple de français. Nous nous faisons arrêter par la police. L'officier n'est vraiment pas sympa et il est clair qu'il veut nous soutirer de l'argent. Il trouve quelques infractions mineures mais suffisantes pour nous faire du chantage. Le couple n'a pas le choix que de payer un bakchich. Ils me raconteront plus tard que ça leur arrive fréquemment. Les touristes sont des proies faciles pour les policiers de la route. C'est lamentable mais c'est comme cela que ça marche au Mexique.

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Un autre grand site archéologique Maya se trouve à proximité de Tulum. Il s'agit des ruines de Coba, dans la région du Yucatán.
Face à la popularité de la cité de Chichen Itza, (dont je parlerais plus tard) sa grande rivale historique, où se sont concentrées toutes les fouilles archéologiques de la région, Cobá resta dans l’oubli jusque dans les années 1970.
Elle est étroitement liée avec Tikal et Calakmul, ce qui signifie qu'elle a su passer des alliances militaires et économiques avec des grandes puissances.
Les archéologues affirment que seulement un faible pourcentage des édifices est visible et que, si le gouvernement décide un jour de débloquer assez de fonds pour restaurer le site au complet, Cobá constituera l’une des plus grandes cités mayas jamais découvertes.
Ces ruines se trouvent au cœur d'une forêt tropicale, ce qui lui donne un charme supplémentaire.

Toute la journée, des bus en provenance de Tulum ou de Cancun envahissent les lieux. Coba est aussi une usine du tourisme de masse !
Les ruines sont éloignées les unes des autres, alors les gens se déplacent à vélo ou en taxi tricycle pour visiter le site. Moi, je me balade à pied, ce qui me permet de prendre des petits sentiers alternatifs et d'échapper à la foule.




Une pyramide attire mon attention car son architecture est peu commune. Elle se nomme Xay-be, qui signifie "à la croisée des chemins" en maya. Elle est de forme circulaire et comporte 3 niveaux. Il semble que c’était un ancien lieu stratégique où se croisaient quatre chemins mayas (que l'on appelle sacbeob) et que cette construction était utilisée comme observatoire astronomique et poste de guet.



Le site est de plus en plus bondé et bruyant et je n'arrive plus vraiment à apprécier ma visite. Je suis un peu irritée par tant d'agitation, je respire pas très bien et j'ai des vertiges. La chaleur intense ne m'aide pas. Serais-je en train de développer des symptômes d'ochlophobie ? C'est une peur de la foule dans les grands espaces. Elle se distingue de l'agoraphobie ou de la claustrophobie par des causes différentes. Cependant, les symptômes semblent les mêmes.  Enfin ceci n'est pas un blog psycho médical !!

Reprenons ...

Je marche 2 petits kilomètres jusqu'à un groupe de ruines plus éloignées au nord, et retrouve enfin le calme. Huummmmm (soupir de soulagement).
Tous les groupes de touristes ont un timing limité et n'ont pas le temps de visiter tout le site. Quelle aubaine pour moi, enfin je peux être seule et me connecter à l'énergie Maya.
Dans ces ruines là, il n' y a que 2 personnes. Un garde et une hippie qui médite sur une pyramide. J'évolue entre les ruines dans le silence et la détente.
Alors que je suis concentrée à prendre des photos, quelque chose remue à côté de moi et je découvre un magnifique lézard à crête. En général, ces espèces là sont difficiles à voir, j'ai vraiment de la chance.
Il y a aussi plein de papillons, de très beaux oiseaux colorés et de grands ficus. Cet endroit est vraiment agréable et même le soleil ici semble moins agressif.






Je retourne à Tulum et vais passer la fin de la journée sur la plage. Un dernier cours de yoga le lendemain matin puis je pars vers Valladolid, une petite ville du Yucatan.

Elle tient son nom de l'ancienne capitale de l'Espagne. Même schéma habituel .. il y avait une cité maya que les conquistadors ont rasés et ils ont ensuite utilisé les pierres pour bâtir une ville coloniale. Les mayas devinrent des esclaves et la population fut évangélisée.
Les Mayas se sont révoltés violemment à plusieurs reprises mais en vain.



Je me trouve une auberge adorable et confortable. Je tombe amoureuse du petit jardin tout en longueur, agrémenté de tables, de hamacs et de petites loupiottes. Je vais y passer toutes mes soirées à discuter avec d'autres baroudeurs du monde entier. Je fais de très bonnes rencontre dont Jessika l'Australienne, avec qui je vais passer la plupart de mon temps ici. Je l'aide à perfectionner son Espagnol et en échange elle me remémore le jargon Australien.

Toutes les deux, nous allons visiter le couvent Franciscain de San Bernardino de Siena qui date de 1552. Il fut construit sur le plus important cénote de la région, qui était la principale source en eau potable de la ville. Le couvent a été restauré fidèlement à son aspect d'origine.








 Nous errons dans les rues colorées de Valladolid et sommes invitées à entrer dans le palais municipal, en d'autres termes, la mairie, pour visiter le petit musée gratuit à l'étage.
Aux murs sont accrochés de grands tableaux relatant l'histoire de la ville.


Voilà une bonne opportunité pour resituer les grandes époques historiques du Yucatan.

Peinture 1 : La grande époque Maya entre 2600 av JC à 1520 ap JC.


Peinture 2 : La colonisation par les conquistadors qui débute en 1545


Peinture 3 : La guerre des Castes des années 1840. Les Mayas se révoltent.


Peinture 4 : La révolution du Mexique, pour l'Indépendance et la Liberté


Bon ce sont les grandes lignes, l'histoire est en effet plus complexe.
Maintenant que nous avons la tête pleine de dates et de faits historiques, il est temps de se reposer les méninges et d'aller se détendre un peu.
Pour cela nous allons nous baigner dans le cénote Zaci, qui se trouve dans la ville même.
On accède au cénote par un chemin creusé dans la roche. Ce site apporte de la fraicheur dans une région où le soleil est de plomb. 




Nous nous rendons sur le site historique le plus grandiose du Yucatan, qui fait partie des 7 nouvelles merveilles du monde : Chichen Itza

Petite parenthèse.
Les 7 nouvelles merveilles du monde, dévoilées le 7 Juillet 2007 à Lisbonne suite à un vote publique sur internet, reprennent l'idée originale des 7 merveilles du monde d'Hérodote et Callimaque de Cyrène. C'est l'homme d'affaire Suisse Quebecois, Bernard WEBER qui est à l'origine de ce projet.

Et alors, ces 7 nouvelles Merveilles ? Quelles sont elles ? ......


 Voilà un indice :






Revenons en à Chichen Itza.

Le site doit son nom à une source d'eau souterraine, non négligeable dans cette région très sèche.
"Chi" signifie bouche. "Chen" signifie puit. "Itza" est le nom d'un sorcier de l'eau.

Chichen Itza est une énigme. On arrive pas vraiment à reconstituer sa chronologie.

Resituons les civilisations anciennes ayant vécues au Mexique  :



Notons que les Olmèques étaient des noirs africains qui faisaient eux aussi des pyramides !!
Notons aussi que les Toltèques seraient des descendants du peuple nomade des chichimèques et seraient donc bien plus anciens que sur cette frise !!
Notons aussi que les Aztèques seraient des Toltèques !!!!!!!!!!

Enfin ... on pourrait noter beaucoup de contradictions et d'interrogations.

On ne comprend pas pourquoi l'architecture et les gravures de Chichen Itza sont si proches de celles du Centre du Mexique. Il y a des signes Puuc, chenes et Mexica. Ces styles archéologiques correspondent à des régions et des peuples différents du Mexique. Comme si tout le monde avait voulu se réunir au même endroit.

Les Toltèques ont clairement occupé les lieux puisque des frises représentent leur conquête du Yucatán et leur style est omniprésent dans les ruines.

Mais quel est le peuple qui a marqué l'age d'or de Chichen Itza ?
Quelle était sa fonction ?
Pourquoi tant de mixité architecturale ?
Quel rapport entretenaient les Mayas et les Toltèques ?











Kukulkan, le serpent à plumes, est représenté sur de nombreux édifices. C'était le Dieu de la résurrection et de la réincarnation. Il s'appelle Quetzalcoatl chez les Aztèques.
Ce dieu est donc à la fois maya, toltèque et aztèque.


Un des miracles architectural de Chichen Itza est que les escaliers de la pyramide principale (le Castillo) ont été construits de manière que le déplacement du soleil, à chaque équinoxe, projette une ombre dans le prolongement de la tête de serpent sculptée en bas pour donner l'impression que le serpent monte ou descend les escaliers.
C'est pas facile à expliquer, alors voilà une photo ...

photo extraite d'internet représentant le serpent à l'équinoxe
L'observatoire astrologique est aussi surprenant. Son architecture est innovante. On l'appelle caracol ou escargot en espagnol, à cause de son escalier de pierre en colimaçon, interdit au public.
On connait la grande connaissance astronomique des mayas. Ils connaissaient les équinoxes, les solstices, les éclipses, et pouvaient les prévoir à la minute près, et tout ça sans télescope.



C'est à Chichen Itza qu'on trouve le plus grand terrain de jeux de balle Maya. Des gravures au pied des grands murs représentent des joueurs qui se font décapiter. Dans ce sport, les participants jouaient leurs vies. Les joueurs étaient souvent des prisonniers de guerres. Les perdants étaient sacrifiés.
Cependant, les règles de ce jeu restent un mystère. 



Ce n'est peut être pas un hasard si la plateforme des crânes se trouve à côté. Sans doute était-ce ici le lieu où l'on exposait au public les têtes des victimes sacrifiés. Ceci est encore une influence du centre du Mexique.



Chichen Itza était une majestueuse cité très colorée. On peut même encore voir les peintures sur certaines pierres.



Un sacbé (chemin Maya) conduit à 300 m vers le nord, au cénote sacré, de 60 m de diamètre et 20 m de profondeur. On y a retrouvé de l'or, des jades, des obsidiennes et une centaine de squelettes mâles, dont beaucoup de jeunes enfants !!! Qu'est ce que ça signifie ? Surement des sacrifices pour apaiser " Chaac" le Dieu de la pluie, en période de sécheresse.
Ou alors un rituel de purification ou de résurrection pour les défunts ???



Un autre bâtiment extraordinaire présente une architecture peu commune : le Palais des Nonnes avec l'annexe et l'église. Aucun rapport avec la religion chrétienne. C'est ici le style Chénès le plus pur. C'est quoi " Chenes" ?
Un style architectural, un peuple, une région ... dont on ne sait quasiment rien et qu'on suppose qu'ils étaient mayas.
Dans le palais des nonnes, Il y avait des grandes pièces et un labyrinthe de passages noirs et humides, habités aujourd’hui par les chauves souris. Les touristes ne sont pas admis à l'intérieur.
Quel était sa fonction ?? On sait pas.



Tout ça pour dire qu'à Chichen Itza, on est sûr de rien et tout repose sur des hypothèses. Je ne veux pas attiser la spéculation mais je pense que je ne peux faire confiance à aucun site internet, ni à aucun livre d'histoire car ils se contredisent tous.
Quand j'écoute les guides qui se baladent dans le site, ce ne sont pas les mêmes discours ! Eux aussi se contredisent.
Que croire ?
Et les toltèques, ce grand peuple de belles philosophies et de grands sages, seraient eux aussi un peuple sanguinaire et barbare, comme les Mayas ?? Je serais tellement déçue.

Enfin, une chose est sûre c'est que les iguanes aiment les sites mayas. Pour eux, toutes ces pierres au soleil, c'est comme un grand "Central Park" !



Nous sommes arrivées dés l'ouverture du site et c'était une très bonne idée car maintenant, il y a tellement de touristes que c'est invivable. Il n' y a plus de magie, plus d'énergie, seulement des moutons qui suivent des guides qui leur font croire n'importe quoi.

C'est l'heure de partir. En plus, le soleil est vraiment agressif, c'est exténuant.

Alors Adieu Chichen Itza, j'espère qu'un jour on percera tes mystères.

La chaleur est intense, c'est la parfaite journée pour aller se baigner dans des cénotes souterrains. Avec Jessika, nous allons visiter Xquequen et Samula.






Nous profitons des cénotes jusqu'à leur fermeture et nous retournons à Valladolid.

C'est pas tout ça, mais la date de mon départ approche. Je décide de passer mes 2 derniers jours à la plage. Je prends donc un bus jusqu'à Cancun, puis me rends directement à l’embarcadère pour rejoindre "Las islas Mujeres".

Le Lonely Planet me vendait l'île comme un endroit calme !!! Heu ... on a pas la même notion du calme je crois ! Tous les touristes de Cancun se rendent sur ces îles et ça fait beaucoup de monde.
C'est vrai que la plage est superbe, mais c'est sur-construit et c'est cher et huppé.

Le seul hébergement bon marché est un "party backpacker", tout ce que j'aime. J'ai marché plus d'une heure et j'ai rien trouvé d'autre.

J'y retrouve une voyageuse que j'avais rencontré à Tulum, qui comme moi semble perdue dans cette ambiance superficielle. Je me sens moins seule.

J'aurais bien exploré l'île mais les transports sont hors de prix. D'un côté de l'île, les plages sont rocailleuses et les vagues et les courants sont tellement violents que la baignade est interdite. On y trouve quand même de belles petites criques et il y a beaucoup moins de monde ici, alors c'est là que je passe mes après midi.







Alors que je suis tranquillement en train de siroter ma bière à l'auberge, j'entends un jeune qui se met à crier de douleur. Je pense que c'est encore un de ces jeunes backpackers qui a trop bu et qui s'est vautré en se tordant la cheville. Mais non, la raison, c'est qu'il vient de se faire piquer par un gros scorpion. La bête est énorme, elle est là dans le sable à 1 mètre de moi et je suis pieds nu.
Ça aurait donc pu être moi. Le jeune se tord de douleur. Le scorpion est tué et sa victime est emmené à l’hôpital. Vu sa tête, j'espère ne jamais à avoir vivre cette expérience.

Mon dernier jour, je le passe sur la plage principale et je rencontre une expatriée française et un touriste Français qui semble venir là souvent. Ils me disent que normalement, il y a beaucoup moins de monde.  C'est une coïncidence qu'il y aient plusieurs mariages en ce moment sur l'île, ce qui augmente considérablement le taux de fréquentation.

J'apprécie un dernier coucher de soleil et savoure les derniers rayons. Car c'est la fin ...

Je reprends le bateau vers Cancun, puis le dernier bus à destination de l'aéroport. Je suis encore plein de sable et de sel et je regarde mon bronzage en me disant qu'il ne faudra pas beaucoup de temps avant que je redevienne blanche comme un cachet d'aspirine.

Se acabo l'Amerique Centrale et je repars avec plein de bons souvenirs et de bonnes expériences.
Je ne suis pas triste car je suis toute excitée par ce qui va suivre ...

Je m'en vais pour la première fois aux États Unis, Fuck yeah.

Je sais que Maîtresse m'a préparé un super programme. J'ai hâte.


Nouk et Chlo : Épisode 4 ... C'est parti.





L'Égypte et ses pharaons

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