L'histoire commence à Marrakech.
✈ Arrivée à l'aéroport, je prends un taxi pour me rendre dans le centre ville. Mon chauffeur a un certain âge et son carrosse est une vieille Mercedes qui semble être un prototype des premières générations de véhicules roulants. Le trajet est agréable, mon chauffeur est gentil comme tout. Il me dépose dans le quartier de Kasbah où il m'est bien difficile de trouver mon auberge dans ce dédale de rues qui se ressemblent toutes. Alors un jeune marocain vient à mon secours et m'accompagne jusqu'à la porte. Il est évident qu'une petite pièce est la bienvenue en échange du service rendu et le jeune homme est dur en affaire. Finalement, il s'aperçoit vite que je n'ai aucun lien avec Crésus et que j'ai beau paraître naïve, j'ai du tempérament. L'échange est rigolo, c'est un gentil garçon. Il me souhaite une chaleureuse bienvenue. Les Marocains ont une très bonne mémoire. Il suffit d'une poignée de main et ils se souviendront de votre prénom à vie. Celui ci n'échappe pas à la règle et il ne manquera jamais de venir me saluer et d'échanger quelques mots à chaque fois que nous nous recroiserons dans le quartier.
L’accueil dans mon auberge de jeunesse n'est pas terrible. C'est pas très propre et tout le mobilier est cassé. Chaises trouées, tables bancales, robinets branlants qui fuient, coussins éventrés, douches pourries et je ne parle pas de l'état de la cuisine. Le plus dérangeant, c'est de devoir sonner 15 minutes pour rentrer car l'hôte fait la sieste et il n'y a donc personne pour vous ouvrir, où de ne pas pouvoir dormir car le personnel fait la fête devant votre porte. Je crois que c'est plus de mon âge !
Du coup, je déménage 500 mètres plus loin. Je galère à nouveau pour trouver la bonne rue mais encore une fois , une bonne âme vient à ma rescousse. Cette fois ci, c'est l'employé d'un Riad qui me propose de venir dans son établissement et d'utiliser son wifi pour me repérer sur le GPS. A l'intérieur c'est splendide, j'en oublie presque pourquoi je suis venue.
Une fois localisée sur mon téléphone, je découvre que je ne suis qu'à 2 portes de mon établissement, j'étais pas si perdue en fin de compte ! Et c'est comme ça que j'arrive à l'Hostel Dream Belko 💗💗 Un havre de paix, de générosité et de sincérité.
C'est Soufiane qui m'ouvre la porte. Ma langue fourche, j'inverse les consonnes et je lui demande si je me trouve bien à "l'Hostel Kelbo", qui pourrait être traduit par "l'auberge des chiens". Ça le fait bien marrer mais il me laisse quand même rentrer.
Dans cette auberge, il n'y a rien à redire. Soufiane et Mourad la gèrent parfaitement, avec beaucoup de cœur, de patience et de bonté. C'est super propre et confortable. La cerise sur le pompon, c'est que cette auberge est moins chère que celle où j'étais avant. Ici on se sent comme à la maison. Je fais de très belles rencontres dans ce chaleureux endroit.
Pour visiter Marrakech, il faut se perdre dans les ruelles et comme j’excelle dans cette discipline, bé j'ai bien visité !
Le Mellah, c'est le quartier Juif. C'est un quartier pauvre, pittoresque et très vivant. Il a ses propres souks dans lesquels les prix sont plus raisonnables et les négociations plus honnêtes. On peut y faire de bonnes affaires. La vérité est qu'il n'y a plus beaucoup de juifs qui habitent ici.
Il y a 2 synagogues ouvertes au public moyennant quelques pièces. J'ai pas de monnaie mais ils me laissent quand même rentrer gratuitement. La place des ferblantiers a été rénovée récemment. Les juifs maîtrisaient particulièrement le travail du fer blanc et cette activité s'est perpétuée dans le quartier. Il y a aussi un beau marché aux épices. Les couleurs et les senteurs s'emparent de mes sens.
J'arrive à la Médina. Elle date du XIème siècle. Elle est entourée d'une muraille ocre, haute de 8 à 10 mètres, qui s'étend sur 19km. Elle est percée de magnifiques portes monumentales. Le gouvernement a investi beaucoup d'argent pour la restauration de ce centre historique. Les Riads sont pris d’assaut par des investisseurs étrangers qui les transforment en hébergements de luxe ou en résidences secondaires.
Ils sauvegardent ainsi le patrimoine mais font exploser les prix de l'immobilier obligeant les Marocains à s'installer en périphérie de la ville où les loyers sont moins chers.
Le point de repère de la médina, c'est la place Jemaa el Fna, ce qui signifie "place des trépassés". À l'origine, c'était la place de la justice où avaient lieu publiquement les exécutions.
Aujourd'hui, l'ambiance est très différente. C'est très animé. Des arts de rues, des musiciens, des spectacles folkloriques, des charmeurs de serpents, des diseuses de bonne aventure et des pauvres singes attachés à des chaines ... C'est la cour des miracles.
Les stands de jus de fruits frais me font saliver. Du boui- boui au grand restaurant, il y en a pour tous les goûts ici.
D'un côté, la grande Koutoubia ; la plus grande mosquée de Marrakech, entourée de jardins et d'espaces verts où les gens viennent se balader pour échapper à la pollution et à l'agitation de la ville.
De l'autre côté, les souks, où on ne peut pas faire autrement que de se perdre. Le souk des babouches, celui des tapis, des épices, des herboristes ... le coin des ferronniers, celui des teinturiers, des vanniers, des forgerons, des menuisiers ...Tous ces artisans travaillent selon les méthodes ancestrales directement dans leurs échoppes. Leurs gestes sont parfaits et révèlent leur savoir faire.
À chaque souk, son atmosphère, ses odeurs, son décor ... C'est un labyrinthe immense plein de surprises. Un après midi ne suffit pas à tout découvrir. Je suis contente que ce soit la basse saison car les passages sont étroits. En pleine saison touristique ce doit être une horreur.
J'aime me promener dans les souks le matin aux moments où les vendeurs se préparent à ouvrir. Il y a moins de monde et les commerçants sont détendus et de bonne humeur. Ils m'invitent à boire un thé à la menthe, pendant qu'ils préparent leur devanture. Ils sont vraiment gentils et d'une grande hospitalité. C'est très facile d'échanger avec eux. Ils ne m'insultent pas si je n'achète rien et me souhaitent toujours la bienvenue. L'artisanat qu'on trouve ici est splendide et d'une belle qualité. Bon il y a toujours des arnaques, il faut se méfier. D'ailleurs les marocains appelle la ville "Arnakesh". Les souks marocains n'ont pas été épargnés par la concurrence chinoise qui propose les mêmes produits moins chers et de qualité médiocre.
Le point de repère de la médina, c'est la place Jemaa el Fna, ce qui signifie "place des trépassés". À l'origine, c'était la place de la justice où avaient lieu publiquement les exécutions.
Aujourd'hui, l'ambiance est très différente. C'est très animé. Des arts de rues, des musiciens, des spectacles folkloriques, des charmeurs de serpents, des diseuses de bonne aventure et des pauvres singes attachés à des chaines ... C'est la cour des miracles.
Les stands de jus de fruits frais me font saliver. Du boui- boui au grand restaurant, il y en a pour tous les goûts ici.
D'un côté, la grande Koutoubia ; la plus grande mosquée de Marrakech, entourée de jardins et d'espaces verts où les gens viennent se balader pour échapper à la pollution et à l'agitation de la ville.
De l'autre côté, les souks, où on ne peut pas faire autrement que de se perdre. Le souk des babouches, celui des tapis, des épices, des herboristes ... le coin des ferronniers, celui des teinturiers, des vanniers, des forgerons, des menuisiers ...Tous ces artisans travaillent selon les méthodes ancestrales directement dans leurs échoppes. Leurs gestes sont parfaits et révèlent leur savoir faire.
À chaque souk, son atmosphère, ses odeurs, son décor ... C'est un labyrinthe immense plein de surprises. Un après midi ne suffit pas à tout découvrir. Je suis contente que ce soit la basse saison car les passages sont étroits. En pleine saison touristique ce doit être une horreur.
J'aime me promener dans les souks le matin aux moments où les vendeurs se préparent à ouvrir. Il y a moins de monde et les commerçants sont détendus et de bonne humeur. Ils m'invitent à boire un thé à la menthe, pendant qu'ils préparent leur devanture. Ils sont vraiment gentils et d'une grande hospitalité. C'est très facile d'échanger avec eux. Ils ne m'insultent pas si je n'achète rien et me souhaitent toujours la bienvenue. L'artisanat qu'on trouve ici est splendide et d'une belle qualité. Bon il y a toujours des arnaques, il faut se méfier. D'ailleurs les marocains appelle la ville "Arnakesh". Les souks marocains n'ont pas été épargnés par la concurrence chinoise qui propose les mêmes produits moins chers et de qualité médiocre.
Ce monde est magique et trépidant, mais on est bien content de retrouver le calme en fin de journée, car les souks mettent tellement tous nos sens en ébullition que c'est vite épuisant.
Marrakech est aussi une ville culturelle avec une multitude de musées, de jardins et de monuments historiques. Il faut faire des choix, je ne peux pas tout visiter car les entrées ne sont pas données.
J'opte pour le musée de Mouassine, installé dans une "douiria" du 17ème siècle, décorée avec raffinement comme à l'époque de la dynastie des Saadiens. Une douiria rassemble les appartements du maître de maison, attenant à son Riad. C'est là qu'il recevait les visiteurs étrangers en privé.
Le palais de la Bahia du XIXème, est un exemple d'architecture mauresque islamique. Il fut construit par Si Mussa, un riche et puissant grand vizir. Le Palais était un immense Riad, le plus grand et le plus majestueux de son époque. Son héritier successeur le fit agrandir pour y résider avec ses 4 femmes. Il y ajouta un harem pour ses 24 concubines et leurs nombreux enfants. D'ailleurs, Bahiya était le nom de sa maîtresse favorite. Ce mot signifie "la belle ou la brillante". Dans le palais il y a aussi des magnifiques jardins andalous, des écuries, des fontaines ... Les meilleurs artisans du pays ont travaillé pour ce chef d’œuvre.
le harem |
Les tombeaux Saadiens, datant du XVIème sont un bel exemple d'architecture hispano mauresque. Ils ne furent découvert qu'en 1917. Ce mausolée abrite le corps d'une soixantaine de Saadiens dont le grand sultan Saadien Al Mansour lui même. Tout est orné de marbre et de bois de cèdre. Le sultan y repose avec sa famille, ses soldats et ses serviteurs dans un décor de luxe et de prestige.
Les tombeaux se trouvent dans le quartier de Kasbah (où je loge, pratique !). Ce quartier a servi de modèle architectural à de nombreuses cités impériales marocaines. C'était un quartier riche et prestigieux, qui fut oublié et détruit au fil du temps. Aujourd'hui les tombeaux et la mosquée sont les seuls vestiges de cette époque grandiose. C'est un quartier où il fait bon vivre, où les cigognes en transit vers l'Afrique du Sud ont élu domicile sur les toits des maisons.
Je serais bien allée visiter une mosquée, mais la seule qui autorise l'entrée aux non musulmans est en cours de restauration et donc inaccessible ! Dommage !
Les alentours de Marrakech valent aussi le détour. Je pars en excursion dans les vallées du Moyen Atlas. En route, nous passons devant les palmeraies.🐪 🚙 🐍 🌞 🌱🌴
Ça paye pas de mine comme ça, mais ces plantations datent quand même du XIème siècle. Cette très vaste palmeraie utilise un système d'irrigation ancestrale souterrain que les historiens ont du mal à dater. C'est un ensemble de puits verticaux reliés à une galerie de drainage en pente. Ainsi, l'eau est acheminée vers des réservoirs dans les zones arides. Ce système aurait été inventé en Perse au 1er millénaire avant JC. C'est grâce à ce système ingénieux que des oasis ont surgi dans le désert, permettant les cultures de dattes, d'huile de palme, cœurs de palmiers ...
Les palmeraies sont devenues une attraction touristique. On peut les visiter à vélo, en quad ou en dromadaire (attention si vous allez faire des balades en dromadaires, renseignez vous quant à leur traitement, ce sont des animaux, pas des machines !) Des hôtels de luxe ou des jardins, comme celui de Majorelle, se sont construits dans cette zone, détournant le réseau d'irrigation au détriment des agriculteurs. Il y a donc polémique dans le secteur.
J'arrive dans le Moyen Atlas. Des petites montagnes de grès rouges, des paysages agricoles et ruraux et surtout un bon bol d'air frais qui sent pas le pot d'échappement.
La vallée d'Ouzoud est surprenante par sa belle cascade de 110 mètres de haut. On a l'impression d'avoir quitté le Maroc, je ne m'attendais pas à voir ce genre de paysage ici.
Pour accéder aux cascades, je suis l'Oued (rivière) en passant par les plantations d'oliviers et d'amandiers. C'est la saison de la récolte des olives et les familles sont dans les champs avec leurs ânes. Tout le monde, même les enfants, cueillent les baies et les étalent sur des filets posés au sol pour les faire sécher. À ce stade, elles ne sont pas bonnes à manger, je dirais même que c'est dégueulasse. D'ailleurs, savez vous comment on appelle la culture de l'olive ? Et bien on parle d’oléiculture et cette activité remonte à l'invention de l'agriculture.
On cultive l'olive depuis le néolithique et on en tirait déjà de l'huile à cette époque. Cependant, il est vrai que depuis la préhistoire, l'olivier a subi quelques manipulations génétiques et l'huile n'avait pas exactement le même goût qu'aujourd'hui.
Nous sommes ici en territoire Berbère, un peuple bien différent des Arabes. D'ailleurs, ils ne parlent pas arabe, mais berbère !!! C'est très différent, autant à l'oral qu'à l'écrit. Son origine est incertaine, mais tout pense à croire que le berbère serait la langue autochtone de l’Afrique du Nord. C'est un alphabet sacré qui a perduré et qui est toujours enseigné dans les écoles. Cette langue a survécu à toutes les tentatives de colonisations religieuses et culturelles de l'Afrique du nord.
Dans cette vallée du Maroc, de vieilles coutumes sont toujours d'actualité, comme celle du tatouage. Je vois des vieilles femmes tatouées de petits symboles sur leur visage. On m'explique qu'ils représentent les tribus d'appartenance, le statut marital et social. Ainsi, pas besoin de parler. En regardant simplement un visage, on sait d'où vient la femme, si elle est mariée, célibataire ou veuve. Plutôt pratique pour les hommes qui les convoitent !
les oliviers |
Nous sommes ici en territoire Berbère, un peuple bien différent des Arabes. D'ailleurs, ils ne parlent pas arabe, mais berbère !!! C'est très différent, autant à l'oral qu'à l'écrit. Son origine est incertaine, mais tout pense à croire que le berbère serait la langue autochtone de l’Afrique du Nord. C'est un alphabet sacré qui a perduré et qui est toujours enseigné dans les écoles. Cette langue a survécu à toutes les tentatives de colonisations religieuses et culturelles de l'Afrique du nord.
Dans cette vallée du Maroc, de vieilles coutumes sont toujours d'actualité, comme celle du tatouage. Je vois des vieilles femmes tatouées de petits symboles sur leur visage. On m'explique qu'ils représentent les tribus d'appartenance, le statut marital et social. Ainsi, pas besoin de parler. En regardant simplement un visage, on sait d'où vient la femme, si elle est mariée, célibataire ou veuve. Plutôt pratique pour les hommes qui les convoitent !
Nous allons visiter une maison berbère typique. Je trouve cela un peu intrusif et je ne suis pas très à l'aise. Nous n'avons pas le droit de prendre des personnes en photos pour ne pas voler leur âme. (On retrouve cette même croyance chez les Aborigènes d'Australie).
On sait qu'on se trouve dans une maison berbère quand on voit ce symbole sur la porte, ⵣ.
On l'appelle le "yaz". C'est en quelque sorte la lette "z" de l'alphabet berbère nommé"tifinagh". D'ailleurs en berbère, on ne dit pas "berbère" mais "Amazigh", ce qui veut dire "hommes libres".
On sait qu'on se trouve dans une maison berbère quand on voit ce symbole sur la porte, ⵣ.
On l'appelle le "yaz". C'est en quelque sorte la lette "z" de l'alphabet berbère nommé"tifinagh". D'ailleurs en berbère, on ne dit pas "berbère" mais "Amazigh", ce qui veut dire "hommes libres".
On peut affirmer que ce peuple est le premier d’Afrique du nord. Les amazighs sont aujourd'hui musulmans, mais autrefois ils étaient nomades animistes. Ils se sont convertis pour des raisons économiques et commerciales, mais c'est une longue histoire !
J'arrive enfin aux cascades et comme c'est la saison basse, c'est génial, pas de touristes en short et claquettes pour gâcher mes photos.
Il y a beaucoup d'oiseaux, ça respire la vie et la sérénité. Des petits bateaux amènent les visiteurs sous les cascades pour seulement 2 dirhams. Je préfère absorber l’énergie de cet élément en laissant venir les embruns de la cascade jusqu'à moi. Cet endroit est vraiment splendide. Normalement il y a des macaques berbères qui se baladent autour de la cascade, mais aujourd'hui ils sont absents. Ils sont sûrement en train de faire la fiesta ailleurs !
Tout est parfait ! Le soleil et la tranquillité sont au rendez vous. Mais je fais quand même partie d'une excursion touristique pour voyageurs petits budgets, et comme à chaque fois dans ce genre de sortie, on fait face aux mêmes magouilles.
Pour le repas du midi, on nous pousse dans un restaurant, cher, dans lequel notre guide touchera une commission, en nous faisant croire qu'on ne peut pas manger ailleurs.
Mais pas folle l'hirondelle, moi j'ai pris mon pique nique ! Alors que les gens sont en train de manger, le guide passe aux tables et réclame son pourboire en exigeant une somme minimale. Et il faut le lui donner de suite. C'est agréable ! Alors on lâche les fourchettes, et on plonge la main dans le porte monnaie, bien gentils que nous sommes d'accepter de telles manières. Une fois que le guide a récupéré ses sous, il nous indique où se trouve notre chauffeur et il disparaît, sans dire au revoir à personne. C'est classe ! D'autant plus que ce monsieur n'avait absolument pas l'étoffe d'un bon guide et qu'il plaçait le Kilimandjaro au Kenya !!!
J'embarque maintenant pour la vallée de l'Ourika pour une expérience spirituelle. Retraite méditation dans un centre Vipassana, soit 10 jours dans le silence. Oui parce que moi je pratique du bouddhisme dans un pays musulman car j'aime être originale. Et j'ai même tenu bon jusqu'à la fin, alors que j'avais eu le temps d'élaboree mentalement une dizaine de scénarios d'évasion dignes d'Alcatraz. Je ne vais pas m'étendre sur le vipassana dans ce blog. Je dirais juste que c'était une expérience difficile mais que je recommande malgré tout à toutes les personnes en quête de sérénité. Hyperactifs s'abstenir, faites plutôt du Trail en montagne !
En compagnie de ma nouvelle copine québécoise rencontrée dans mon hébergement, je prends un bus direction la Côte Atlantique.
J'embarque maintenant pour la vallée de l'Ourika pour une expérience spirituelle. Retraite méditation dans un centre Vipassana, soit 10 jours dans le silence. Oui parce que moi je pratique du bouddhisme dans un pays musulman car j'aime être originale. Et j'ai même tenu bon jusqu'à la fin, alors que j'avais eu le temps d'élaboree mentalement une dizaine de scénarios d'évasion dignes d'Alcatraz. Je ne vais pas m'étendre sur le vipassana dans ce blog. Je dirais juste que c'était une expérience difficile mais que je recommande malgré tout à toutes les personnes en quête de sérénité. Hyperactifs s'abstenir, faites plutôt du Trail en montagne !
En compagnie de ma nouvelle copine québécoise rencontrée dans mon hébergement, je prends un bus direction la Côte Atlantique.
Nous arrivons à la belle Essaouira, l'ancienne ville portuaire de Mogador. Il règne ici une atmosphère détendue et nonchalante où l'air iodé de l'océan s'engouffre dans mes poumons et où les mouettes sont aussi nombreuses que les habitants.
Dès sa fondation, diverses cultures et religions ont su cohabiter ici. Les visages des habitants reflètent la diversité ethnologique de la ville. Sa position en fait un carrefour des civilisations africaines, subsahariennes et européennes. Cette ville de bleu et de blanc, est aussi un haut lieu artistique et culturel. On y trouve beaucoup d'artistes, musiciens ou peintres.
Il y a beaucoup de chats errants au Maroc mais ils sont bien acceptés. Il est courant de voir des bols d'eau et de nourriture dans les rues. Ils se font câliner par les passants et même dans les restaurants ils ne sont pas chassés. À Essaouira, ils ont carrément des maisons !
Son vieux port fortifié et ses puissants remparts ont servi de lieu de tournage pour Game of Throne. Sa Médina est à taille humaine, les habitants semblent détendus et les commerçants plus calmes et plus honnêtes qu'à "Arnakesh".
Dès sa fondation, diverses cultures et religions ont su cohabiter ici. Les visages des habitants reflètent la diversité ethnologique de la ville. Sa position en fait un carrefour des civilisations africaines, subsahariennes et européennes. Cette ville de bleu et de blanc, est aussi un haut lieu artistique et culturel. On y trouve beaucoup d'artistes, musiciens ou peintres.
olives, pas mûres !! |
Il y a beaucoup de chats errants au Maroc mais ils sont bien acceptés. Il est courant de voir des bols d'eau et de nourriture dans les rues. Ils se font câliner par les passants et même dans les restaurants ils ne sont pas chassés. À Essaouira, ils ont carrément des maisons !
Son vieux port fortifié et ses puissants remparts ont servi de lieu de tournage pour Game of Throne. Sa Médina est à taille humaine, les habitants semblent détendus et les commerçants plus calmes et plus honnêtes qu'à "Arnakesh".
La devise de la ville : " à Essaouira, ça ira".
À une centaine de mètres du rivage se situent les îles purpuraires où on ramassait les coquillages destinés à la fabrication de la couleur pourpre.
À une centaine de mètres du rivage se situent les îles purpuraires où on ramassait les coquillages destinés à la fabrication de la couleur pourpre.
Une autre île est une réserve abritant une colonie de faucon d’Éléonore.
Sur d'autres îles encore, on aperçoit les vestiges de vieilles fortifications datant de l'Antiquité.
Et le soir sur le port, lorsque les bateaux de pêche sont revenus et que les pêcheurs vendent leurs poissons frais, c'est une ambiance unique. Les mouettes et les chats participent aux négociations. L'agitation est à son comble. Le poisson est préparé sur place et vendu directement. Les pêcheurs rangent leur filets, préparent les cagettes et chargent les camions qui partiront de suite.
Et le soir sur le port, lorsque les bateaux de pêche sont revenus et que les pêcheurs vendent leurs poissons frais, c'est une ambiance unique. Les mouettes et les chats participent aux négociations. L'agitation est à son comble. Le poisson est préparé sur place et vendu directement. Les pêcheurs rangent leur filets, préparent les cagettes et chargent les camions qui partiront de suite.
On se croirait dans un conte de Sinbad le marin.
Essaouira est très réputée pour la construction navale. Leurs bateaux sont de très bonne qualité et sont exportés partout en Afrique et en Europe.
Essaouira est aussi réputée pour le Surf et le Kytesurf. Je n'avais encore jamais rencontré de Marocains avec des dreadlocks, au look Surf and Rasta !! Bob est partout !
Essaouira est très réputée pour la construction navale. Leurs bateaux sont de très bonne qualité et sont exportés partout en Afrique et en Europe.
Essaouira est aussi réputée pour le Surf et le Kytesurf. Je n'avais encore jamais rencontré de Marocains avec des dreadlocks, au look Surf and Rasta !! Bob est partout !
Pour ceux qui ne veulent pas se mettre à l'eau, Il y a d'autres activités de plein air. La ville est construite sur une grande baie longue de 5km. Sur cette étendue sableuse on se promène dans les dunes, on fait du cheval, du quad, du dromadaire.
De l'autre côté de la baie, une réserve naturelle offre une vue magnifique sur Essaouira et son archipel rocailleux. Ici nichent des centaines de mouettes, goélands et cormorans, dont les cris se noient dans le souffle du vent et de la houle.
Derrière les petites dunes, le village de Diabat. La légende raconte que Jimmy Hendrix aurait vécu là et il aurait même eu un bar à Essaouira ! J'ai fait des recherches et au risque de décevoir quelques Essaouiriens, il semblerait que c'est faux. Jimmy n'a jamais habité au Maroc, il est juste venu en vacances, 1 semaine, et ne serait même pas venu sur la côte !!!! C'était donc un faux Jimmy Hendrix !!!
Essaouira c'est aussi le chef lieu de l'argan puisque l'arganier est endémique d'ici. Il maintient l'économie de la région. L'huile d'argan est réputée pour ses bienfaits cosmétiques et ses apports nutritionnels (carotènes, polyphénols, vitamines A, C et E ). Sa culture fait vivre près de 3 millions d'habitants. Ce sont essentiellement les femmes qui travaillent dans les champs et produisent l'huile. Elles travaillent manuellement de la même façon que leurs ancêtres. Elles s'associent et créent des coopératives pour vendre leurs produits certifiés 100% naturel.
L'arganier est le dernier rescapé d'une famille d'arbres tropicaux qui poussaient jadis à cet endroit. C'est en quelque sorte la relique d'une vieille ère géologique. Pour le protéger, une grande réserve de biosphère a été créée. Sa culture et la production d'huile suivent des règles strictes et bien établies dont la transgression est passible d'amendes. On rigole pas avec l'arganier !
L'engouement pour cet arbre ne cesse d'augmenter, car des études en cours suggèrent que l’huile d’argan pourrait soigner le cancer de la prostate.
Malgré tout cela, l'arganier est en danger à cause de l'accroissement de la population, de l’abattage de l'arganier sauvage pour son bois et des problèmes de culture intensive. Pour éviter cela, il est préférable d'acheter dans les petites coopératives locales et en même temps, ça permet d'assurer un revenu pour les femmes.
Tous les soirs dans notre auberge, les jeunes du personnel jouent de la musique "GNAOUA" et c'est une belle découverte. C'est très entraînant, rythmé et mélodique à la fois, avec des résonances arabes et africaines. On a l'impression que tout le continent Africain s'est réuni dans cette même musique.
Les Gnaouas étaient originaires d'Afrique sub-saharienne et c'étaient les descendants d’esclaves noirs d’Afrique. Le terme Gnaoua vient de Guinée.
Aujourd’hui encore, les membres Gnaouas se rassemblent dans des confréries musulmanes mystiques dans lesquelles ont lieu des cérémonies de transe par les chants et la musique. Lors de ces rituels, des maîtres musiciens et des joueurs d'instruments se rassemblent avec des voyantes thérapeutes, des médiums et des adeptes. Il y a beaucoup de tambours, des plumes, des couleurs, des couteaux, des épées, de la farine ... à chaque attribut son sens symbolique. Les femmes dansent des heures jusqu'à s'écrouler, le corps pris de convulsions. Pendant la danse les hommes font des sauts sur eux mêmes ...
De l'autre côté de la baie, une réserve naturelle offre une vue magnifique sur Essaouira et son archipel rocailleux. Ici nichent des centaines de mouettes, goélands et cormorans, dont les cris se noient dans le souffle du vent et de la houle.
Derrière les petites dunes, le village de Diabat. La légende raconte que Jimmy Hendrix aurait vécu là et il aurait même eu un bar à Essaouira ! J'ai fait des recherches et au risque de décevoir quelques Essaouiriens, il semblerait que c'est faux. Jimmy n'a jamais habité au Maroc, il est juste venu en vacances, 1 semaine, et ne serait même pas venu sur la côte !!!! C'était donc un faux Jimmy Hendrix !!!
Essaouira c'est aussi le chef lieu de l'argan puisque l'arganier est endémique d'ici. Il maintient l'économie de la région. L'huile d'argan est réputée pour ses bienfaits cosmétiques et ses apports nutritionnels (carotènes, polyphénols, vitamines A, C et E ). Sa culture fait vivre près de 3 millions d'habitants. Ce sont essentiellement les femmes qui travaillent dans les champs et produisent l'huile. Elles travaillent manuellement de la même façon que leurs ancêtres. Elles s'associent et créent des coopératives pour vendre leurs produits certifiés 100% naturel.
L'arganier est le dernier rescapé d'une famille d'arbres tropicaux qui poussaient jadis à cet endroit. C'est en quelque sorte la relique d'une vieille ère géologique. Pour le protéger, une grande réserve de biosphère a été créée. Sa culture et la production d'huile suivent des règles strictes et bien établies dont la transgression est passible d'amendes. On rigole pas avec l'arganier !
L'engouement pour cet arbre ne cesse d'augmenter, car des études en cours suggèrent que l’huile d’argan pourrait soigner le cancer de la prostate.
Malgré tout cela, l'arganier est en danger à cause de l'accroissement de la population, de l’abattage de l'arganier sauvage pour son bois et des problèmes de culture intensive. Pour éviter cela, il est préférable d'acheter dans les petites coopératives locales et en même temps, ça permet d'assurer un revenu pour les femmes.
Tous les soirs dans notre auberge, les jeunes du personnel jouent de la musique "GNAOUA" et c'est une belle découverte. C'est très entraînant, rythmé et mélodique à la fois, avec des résonances arabes et africaines. On a l'impression que tout le continent Africain s'est réuni dans cette même musique.
Les Gnaouas étaient originaires d'Afrique sub-saharienne et c'étaient les descendants d’esclaves noirs d’Afrique. Le terme Gnaoua vient de Guinée.
Aujourd’hui encore, les membres Gnaouas se rassemblent dans des confréries musulmanes mystiques dans lesquelles ont lieu des cérémonies de transe par les chants et la musique. Lors de ces rituels, des maîtres musiciens et des joueurs d'instruments se rassemblent avec des voyantes thérapeutes, des médiums et des adeptes. Il y a beaucoup de tambours, des plumes, des couleurs, des couteaux, des épées, de la farine ... à chaque attribut son sens symbolique. Les femmes dansent des heures jusqu'à s'écrouler, le corps pris de convulsions. Pendant la danse les hommes font des sauts sur eux mêmes ...
On retrouve le même genre de rituels dans des confréries soufies. Tony Gatlif l'a transposé à l'écran dans son film "Exils". La scène est tellement proche de l'authentique que l'actrice avouera être vraiment entrée en transe. Elle a perdu connaissance lors de cette scène de tournage et s'est réveillée en pleurs sur le sol. La scène a été tournée en une seule prise.
Bon moi j'ai pas eu droit à ce spectacle mystique car la musique gnaoua s'est popularisée et se joue de façon simple et courante avec des guitares, des percussions et des maracas.
Un grand festival de la musique gnaoua a lieu chaque année à Essaouira.
L'exploration continue... Nous retournons à Marrakech qui par sa situation centrale est une bonne base pour visiter le pays. De là, direction le désert.
Nous traversons le Haut Atlas et j'ai le nez collé à la fenêtre du minivan, mon appareil photo est en surchauffe. Les paysages sont grandioses et d'une sérénité envoûtante.
Cette chaîne de montagnes forme une barrière de presque 750km qui délimite le Maroc Atlantique et Méditerranéen du Maroc Saharien. Son plus haut sommet est le Djebel Touqbal qui culmine à 4167m.
Au printemps et en été, c'est le paradis des randonneurs. Les Marocains y viennent aussi chercher de la fraîcheur. Par contre en hiver, ça pique ! Et on est quand là ?
Ah oui ... en hiver !!! ⛄⛅
Le froid sec pénètre directement dans vos organes intérieurs, vous irrite la gorge et vous gèle les extrémités. Tant que le soleil est là c'est correct, et même à cette époque, il tape fort en altitude. Mais dés qu'il disparaît, les températures chutent très vite jusqu'à - 20°C, avec des gelées permanentes et une légère brise glaciale qui souffle dans les vallées. Bien évidemment, personne n'a de chauffage.
Nous faisons un arrêt dans le village de Aït Ben Haddou. C'est un "Ksar", c'est à dire un village fortifié typique de cette région du Maghreb. Tout est construit en brique crue rouge, dans une oasis, au bord d'un oued. Il est protégé par l'Unesco et a conservé son allure de caravansérail almoravide du XIème siècle. C'était donc un lieu de halte pour les pèlerins et les caravanes des commerçants nomades en route pour le désert. On y trouvait des écuries, des hébergements de passage et des petites boutiques de ravitaillement. Les commerçants pouvaient s'y reposer en sécurité, à l'abri dans les fortifications.
Aujourd'hui, il n'y a plus que 6 familles qui résident dans ce vieux village sans électricité. Les autres ont préféré s'installer dans la nouvelle ville plus moderne et confortable de l'autre côté de l'Oued.
Aït Benhaddou a servi de décor à de nombreux films hollywoodiens comme Gladiators, Lawrence d'Arabie, Jésus de Nazareth, Le diamant du nil, Game of Throne, Prince of Persia, Babel, La momie ... L'Unesco exige qu'après chaque tournage, tout soit démonté et remis dans son état initial.
Des étroites ruelles sinueuses, où le temps semble s'être arrêté, mènent jusqu'à un "agadir", qui est un grenier ou un lieu de stockage fortifié historique, d'où on a une vue imprenable sur le village et son oasis. Ce lieu semble irréel, c'est une perle dans le désert.
amandiers en fleurs |
fleurs d'amandiers |
Prochain arrêt : Ouarzazate.
Un ancien carrefour d'échanges commerciaux qui est devenu le siège de l'industrie cinématographique du Maroc. Aux alentours, des studios énormes ont servi de décor à de nombreux films censés s'être déroulés en Égypte, en Somalie et même dans l’Himalaya. Après Hollywood et Bollywood, c'est Ouallywood ! Et vu les aménagement de la ville, la route impeccable bordée de beaux lampadaires et de palmiers, on comprend que cette industrie rapporte beaucoup d'argent.
Pour les cinéphiles, il y a un musée du cinéma et les studios se visitent également.
Mais le bijou de Ouarzazate, c'est l'énorme casbah de Taourirt. Une casbah est un bâtiment en terre crue, carré, fortifié et entouré de 4 grandes tours de guet appartenant à une famille de notable au XIXème et XXème siècle. Celle ci était la demeure de la famille du Glaoui, un des plus célèbres pachas marocains (gouverneurs et généraux des provinces) qui a joué un rôle très important dans la situation politique du Maroc.
Ce sanctuaire a été rénové en partie par l'Unesco alors qu'une autre partie toujours en ruine continue de sombrer dans l'oubli.
Nous poursuivons notre route et traversons la Vallée des Roses. 🌹🌹 Le décor change du tout au tout. Effectivement, les montagnes sont roses, mais cette vallée tient son nom de la culture de la rose qui ne fleurit que 2 fois par an. On y trouve quantités de boutiques vendant des lotions, des crèmes, des huiles .... à base de roses bien entendu ! En cosmétique, la rose est connue depuis l'antiquité pour son odeur mais aussi pour ses propriétés régénérantes et antibactériennes. Bonne pour la cicatrisation, les rides, les yeux gonflés, elle nettoie en profondeur et hydrate. Mesdames c'est de l'eau de rose qu'il vous faut !
Et nous continuons de rouler plus loin encore dans la vallée de Dadès.
Les habitations se fondent dans le décor où des kasbahs historiques tiennent encore à peine debout. La rivière Dadès a creusé des gorges, révélant des roches sédimentaires datant d'un fond marin de l'époque jurassique. Ainsi,dans la région on trouve de nombreuses pierres, fossiles et des os de dinosaures. C'est un territoire peuplé de berbères, réputés pour leur gentillesse et leur hospitalité.
C'est dans ce paysage rose que nous arrivons au coucher du soleil. L'érosion a sculpté les sommets des montagnes et les a peint de ... rose.
Nous passons la nuit dans une auberge tenue par des jeunes berbères adorables qui semblent imperturbables. Ils passent leur soirée à côté du poêle en jouant des percussions. Leur calme et leur gentillesse en dit long sur le mode de vie de la vallée.
La nuit, aucune pollution sonore ou lumineuse. Le silence est maître et la voûte céleste se couvre d'une multitude d'étoiles. Cette nuit là, on a du mal à décrocher le regard du ciel malgré le froid glacial. Dans de tels endroits, le stress n'existe pas.
Le lendemain matin, nous reprenons la route, frigorifiés, et faisons une courte halte dans la gorge de Todra où la rivière a creusé le calcaire. On peut y faire de l'escalade ou de la Via Ferrata. Nous sommes dans le Haut Atlas, dans la vallée du Drâa. Le vent qui s'engouffre dans les gorges nous fige sur place !
Nous arrivons ensuite à Tinghir ou un berbère nous attend pour nous accompagner dans une palmeraie. Il nous explique comment sont régies les parcelles, la différence entre les cultures pour les hommes ou pour les animaux et la culture de la datte grâce à laquelle survivent nombre de familles berbères et marocaines.
Des dangers menacent ces zones agricoles. En effet, les jeunes ne veulent plus travailler dans les champs et préfèrent vendre les parcelles. C'est un vrai problème, sans agriculture, les habitants du centre du Maroc ne peuvent pas vivre.
Notre guide nous amène ensuite dans le village en pleine restauration pour nous montrer l'ampleur des travaux. C'est un travail colossal, la différence entre l'avant et l'après est surprenante. Ce sont des entreprises et des ONG qui financent les travaux.
Une autre grande source de revenus pour les berbères, c'est la confection de tapis et ici on mise beaucoup là-dessus. Nous sommes invités à boire le thé chez un fabricant, où une femme file la laine assise par terre, manuellement et à l'ancienne. Ce sont les femmes qui fabriquent les tapis et les hommes qui les vendent.
Les tapis sont faits de laine de moutons, ou de dromadaires, jeunes ou vieux, ou de fibres de cactus (non allergènes, pour les asthmatiques 👍) Les colorants naturels se perdent malheureusement.
Là il n' y a pas de doute, je suis bien au Maroc :
- "rigarde, il est beau mon tapis, pas cher, 300 dirhams !"
Le problème c'est qu'un tapis c'est lourd et ça prend de la place dans le sac. L'envoi en France n'est pas donné alors j'imagine que ce ne doit pas être facile pour eux de vendre leurs marchandises aux touristes.
C'était la dernière halte avant le désert.
Le minivan redémarre. Les montagnes sont maintenant loin derrière et le paysage est d'une platitude et d'une sécheresse presque effrayante. IL y a des mirages sur la ligne d'horizon floutée.
Et puis à nouveau du relief .. Les dunes apparaissent ... façonnées par les vents comme dans un tableau de Dali.
Bonjour le Sahara. Nous sommes à Merzouga, aux portes du désert, à coté de la frontière avec l'Algérie. Étape du Paris Dakar.
Nous descendons du minivan et un Touareg nous demande d'embarquer dans un 4X4 sans aucune explication. Mon amie et moi montons dans le coffre parmi tous les sacs à dos des passagers. Le chauffeur démarre en trombe et grimpe sur les dunes, "Mohammed fou du désert" !! Nous sommes pas mal secouées mais les sacs amortissent les coups !!!! On ne s'attendait pas à cette démonstration !! Le chauffeur s'éclate, sensations garanties ! On a l'impression qu'on pourrait se renverser à chaque minute. Ils ont des bons 4X4, c'est un fait ! C'est rigolo mais je suis à demi contente, car c'est pas vraiment écolo comme méthode !!! Si seulement on m'avait demandé mon avis !
Puis on s'arrête de nouveau dans les dunes. Les dromadaires sont là, ils nous attendent ! Je les inspecte un peu. Ils m'ont l'air en bonne condition ! Pas maigre, beau poil, une allure sereine. Bon allez, j'enfourche ma monture. Mon chameau a les yeux bleus et s'appelle Jimmy Hendrix. Il aime les grattouilles sur l'encolure.
Là haut ça secoue mais je préfère ça nettement que le 4X4. Dans ma tête il y a une chanson qui résonne ... vous reconnaîtrez peut être ...
La balade jusqu'au campement est courte. Le jeune propriétaire des dromadaires leur enlève les cordes qui servent de rênes. C'est bon signe car certains ne leur enlèvent jamais, ce qui leur cause des blessures voir des malformations ! Une corde les entrave de façon à ce qu'ils puissent se lever mais pas courir, et même à peine marcher !! Ils n'ont pas d'eau ni de nourriture pour passer la nuit, mais parait qu'ils en ont pas besoin. Hmml ! J'suis pas experte en dromadaire mais je me pose toujours 1001 questions quand il s'agit de la condition animale. Ils n'ont pas l'air maltraités mais sont ils heureux ? Autant il y a des animaux expressifs autant le dromadaire a un air plutôt neutre !!! Ils ont une bonne bouille en tout cas.
Le soleil disparaît derrière les dunes qui passent de l'ocre, au rouge, puis au blanc.
Il est temps de s'habiller car nous allons dormir ici, et je le rappelle, c'est l'hiver. Comme c'est un campement pour petit budget, nous n'avons droit qu'à une seule mince couverture !!! Nous sommes dans des tentes dortoirs qui n'ont rien d'authentiques. Le dîner est plus que sommaire : un petit bol de riz blanc et une tajine pour 7, servie sans couvert ni assiette. Heureusement que personne nous a prévenu d'emmener notre bouteille d'eau car il y en a pas !!!! C'est quand même la base dans le désert !
Les jeunes hommes qui gèrent le camp sont touaregs, une ethnie berbère vivant au Sahara. Dommage pour nous, ceux là sont des branleurs qui ne pensent qu'à draguer les occidentales et qui n'ont vraiment pas envie de faire plus que le strict minimum.
Bref, gros piège à touristes.
Le ciel est incroyable. ✨ Toutes ces étoiles, Wow ! Dès que je trouve un endroit tranquille pour me retrouver seulement moi, le désert et les étoiles, un jeune touareg arrive et me demande en mariage !!!! Grrrrr...Mais c'est pas possible ! Ils doivent avoir un détecteur à touristes !!!
J'ai froid, j'ai tellement froid. Je quitte les étoiles pour aller dans la tente en espérant un peu plus de chaleur, mais c'est pire à l'intérieur. Les couvertures sont imbibées d'humidité.
Le lendemain matin, nous partons avant le lever du soleil à dos de chameau jusqu'à Merzouga. La chanson est toujours dans ma tête, mais cette fois c'est mon dromadaire qui la chante.🐪
Au fait j'avais pas des orteils ??? Non parce que là je les sens plus du tout !!
Ce qui me rend heureuse, c'est que les dromadaires se dirigent vers l'endroit où ils vont pouvoir boire et manger. Je me demande s'ils ont froid eux aussi ! J'aurais bien demandé à leur propriétaire mais il ne parle pas anglais et je ne parle pas arabe et surtout je crois qu'il s'en fout de savoir si son animal a froid ou pas !
De retour à Merzouga, notre petit déjeuner nous attend. Vu comment tout le monde se rue sur les boissons chaudes, j'en conclu que je ne suis pas la seule à être gelée.
Les touristes sont des morfales ! Je crois que personne n'a mangé à sa faim la veille au dîner, ou alors c'est le froid qui a enclenché nos instincts de survie !
Et c'est reparti pour 10h de trajet, nous retournons à Marrakech aujourd’hui. Mon trip made in Marocco touche à sa fin. La route est longue et je suis fatiguée, mais je n'arrive pas à dormir car les paysages sont trop beaux, il faut que j'en profite.
J'ai du respect pour notre chauffeur, déjà parce qu'il est super gentil mais aussi car il conduit très prudemment sans jamais montrer un signe de fatigue. Pourtant la route n'est pas facile surtout lors de la traversée du Haut Atlas.
Je suis un peu déçue de mon expérience bon marché et expéditrice du désert mais j'ai adoré tout le reste.
Je suis un peu déçue de mon expérience bon marché et expéditrice du désert mais j'ai adoré tout le reste.
Je passe ma dernière journée à flâner avec les bonnes âmes
de l'hostel Belko et je ressasse dans ma tête tous les événements de
cette escapade. Je me souviendrai du Maroc, ce très beau pays si
accueillant et si hospitalier. Une très belle découverte qui donne envie
d'aller plus loin dans les pays du Maghreb ou de voyager dans le temps
pour retourner à l'époque des marchands nomades.
Merci à vous chère lectrice, cher lecteur pour le temps que vous m'avez consacré.
Je vous laisse à vos occupations et m'en vais me faire un petit thé à la menthe...
ⵜⴰⵏⵎⵉⵔⵜ