jeudi 4 septembre 2014

les Fijis

Dans l'avion, Céline et moi nous asseyons le cul entre le siège de l'excitation et le siège de l'inquiétude, à savoir s'ils vont nous donner gratuitement à manger ou pas ! Une fois qu'on nous a donné notre plateau repas et notre verre de vin, ne reste plus que l'excitation ! 

On amortit la descente, le nez collé au hublot. "Céline, y'a des palmiers je te dis !"

Puis on sort de l'avion et on sent desuite la chaleur moite nous tomber sur les épaules. Ouiiiiiiii enfin, on peut laisser tomber les pulls et respirer à plein poumon cette odeur de climat tropical humide. 

Nous sortons de l'aéroport, prenons un taxi et allons rejoindre la troisième ... Celle qui vit dans l'île bourbier appelée Vanuatu, celle avec qui j'ai passé Noël et le premier de l'an en Nouvelle Calédonie, à mettre le feu lors des "champiOships" internationaux de ping pong ... j'ai nommé Nouk.

Nous la retrouvons assise à la terrasse du "Traveller Beach Resort",  à siroter des bières avec 2 voyageurs. C'est exactement comme ça que j'imaginais nos retrouvailles.
Nous passons notre première soirée là, face à la plage. Le cadre est sympa même si l'eau n'est pas turquoise.  Nous comprenons vite que les fidjiens ne fonctionnent pas à la même heure que nous et que la communication n'est pas facile. Les dialogues de sourd sont assez fréquents !
 Nous réglons donc nos pendules sur le "Fiji Time". Cette conception du temps a un nom; "MATAKA". Littéralement ça veut dire "demain" mais réellement ça signifie, que ça ne sert à rien de se presser car il y a toujours demain !!!! Parfois ce "mataka" est un peu énervant pour nous occidentaux stressés de la vie !

Quelques photos du Traveller Beach Resort





Le lendemain matin, après une grasse matinée, on reprend place sur les mêmes chaises, avec les mêmes gens, pour le petit déjeuner. Il faudra attendre 1 heure pour nos toasts ; Fiji time !
Je n'ai pas l'impression que la journée va être très productive et pourtant ... Un français nous accoste et nous explique qu'il a un voilier et qu'il prépare un business touristique, du genre "Party Cruise". Mais pour faire sa brochure, il lui faut des photos, et il nous propose donc de faire une croisière gratuite en échange de faire les mannequins pour la brochure !!!
Bien sûr, on accepte ... et on embarque de suite à bord d'un beau grand voilier, la musique à fond et des glacières pleines d'alcool. A volonté, c'est gratuit. Ça commence plutôt bien les vacances !
On passe notre après midi à faire des sauts et des plongeons, ou se faire des batailles sur les matelas gonflables. On rigole et on s'amuse comme des enfants à Disneyland ! Et puis, plus ça va, plus on plonge de haut ... et ça finit en haut du mat ! (courageuses mais pas téméraires, les filles restent en bas !)






On passe la fin de soirée à regarder le coucher de soleil et à tenir des conversations alcoolisées sans aucun sens.Le bateau est amarré dans un chenal paisible, au milieu des hautes herbes. C'est drôle, mais j'ai comme une impression de déjà vécu ! (sauf que j'ai grandi et qu'il y a des palmiers !)


Je rentre en taxi jusqu'au backpacker, discute un peu avec quelques voyageurs mais je suis trop fatiguée pour faire semblant plus longtemps d'être une personne sociable. Alors je m'esquive discrètement et vais me coucher. Ce fut une bonne première journée !

 Le lendemain, nous prenons un bateau vers l'archipel des petites îles voisines ; les Mamanuca. Cet archipel compte environ 20 îles sableuses, dans un lagon protégé par la barrière de corail Malolo. Le cliché de la carte postale !
Nous faisons d'abord escale sur "Beachcomber", qui est un tout petit îlot de sable dont on fait le tour à pied en 5 minutes. Ici il y a qu'un seul Resort avec un dortoir de 114 lits seulement !!! Un restaurant avec un buffet et un bar à cocktails. En pleine saison, c'est la "Party Island" des Fijis. Mais à cette période de l'année, il ne se passe rien. Du coup, mise à part la bronzette, il n' y a rien à faire ici et on s'ennuie.
De plus, la majorité des voyageurs sont des jeunes backpackers britanniques de la vingtaine, venus d'Australie ou de Nouvelle Zélande en package tour. C'est pas trop notre tasse de thé à nous !




Nous ne perdons pas trop de temps et prenons un bateau pour remonter plus au nord. Nous arrivons dans l'archipel des Yasawas. Ces îles volcaniques sont plus isolées, plus boisées et ont plus de relief.





Nous accostons sur l'île de Wayalailai. Nous sommes accueillies par le personnel du Resort de l'île, qui nous attendent sur la plage, guitare à la main, chansons locales, grands sourires forcés et des "BULAAAAAA". Bula (prononcé Boula) signifie Bonjour en Fidjien. 
On a un peu l'impression d'arriver au Club Med, mais avec moins de moyens !

Nous avons droit à la réunion d'arrivée lors de laquelle on nous annonce les horaires de repas, les services offerts et les activités possibles ... On a l'impression d'être au club de vacances pour beauf ! et lorsque la bouffe est prête, ils tapent sur des rondins de bois et on accoure au restaurant. Ça c'est du conditionnement!

L'île est superbe. Il y a un grand rocher volcanique qui se dresse comme une tour juste derrière la plage. Le sable est blanc et les rochers sont noirs. La végétation est belle. Il fait très chaud et on a pas la force d'aller randonner.
Les îles ne sont pas vraiment développées pour la balade. Si nous voulons marcher, il faut prendre un guide, et ce service est payant bien entendu. C'est dommage, mais en même temps c'est pas plus mal, car ainsi, les touristes ne vont pas déranger la faune et la flore de ces forêts fragiles.










Nous passons la plupart de notre temps sur la plage, ou a siroter des bières. Une après midi, on va faire des bracelets avec les femmes du village voisin. Ces femmes ne travaillent pas, elles ont tout ce dont elles ont besoin. Elles trouvent des fruits et des légumes sur l'île et les hommes vont chercher ce qu'il manque sur l'île principale, avec l'argent récolté de la vente des bijoux et autre artisanat. Il y a une école et un internat de l'autre côté de l'île. Les enfants y vont en bateau.


Et puis on a aussi droit à notre cérémonie du "kava". J'avais déjà parlé du kava lors de mon article sur le Vanuatu. Aux Fijis, l'expérience du kava est beaucoup moins authentique. C'est devenu une attraction folklorique pour touriste. 



Bon, on se la coule douce depuis qu'on est arrivées, mais faudrait quand même faire quelque chose de productif ! Et puis je ne suis pas venue pour trier les lentilles ! J'ai qu'une envie, c'est de plonger  et aller voir les poissons. Ça tombe bien car dans les Yasawas, y'en a plein, et en plus c'est la saison des raies manta. Alors pour cela, nous allons sur une île où nous sommes sûres de les voir, c'est "Mantaray Island Resort". Le Resort est propriétaire d'une partie de l'île et lui a donné son nom.

Cet établissement se fond très bien dans l'environnement et fonctionne selon des règles écologiques. C'est très joli, confortable, propre, et le personnel est super gentil et efficace. Ça nous change de ce que nous avons vu jusque là. Le Resort est géré par des occidentaux et je dois avouer qu'on voit clairement la différence dans l'organisation.
Le restaurant est top, la bouffe est super bonne et on en a pour notre argent. Le dortoir est aussi super. Chaque lit a sa moustiquaire, non trouée, et des matelas confortables. On y dort bien. Le premier matin, à mon réveil, je suis surprise de découvrir un piti chat dans mon lit. J'adore, c'est comme à la maison !

Les lagons sont constamment surveillés, ainsi, dés que les raies manta s'approchent, le Resort est au courant et alertent les touristes qui peuvent embarquer desuite sur le bateau toujours prêt à partir.
Le plus compliqué pour nous, c'est de faire la distinction entre le tamtam qui sonne la bouffe et le tamtam qui sonne l'approche des raies manta !!! On sait jamais si on doit aller au restaurant ou sur la plage ! Quel stress !!!!!! c'est pas facile les vcacances !




Et dans ce Resort il y a un centre de plongée. Je pars donc sur un premier site où je me retrouve à nager avec des requins gris.

grey reef shark ; photo extraite d'internet
La visibilité est super bonne et il y a une bonne variété de poissons et des jolis coraux. Les requins semblent curieux. Ils nagent autour de nous en cercle et se rapprochent de plus en plus. L'instructeur nous fait alors signe de nous éloigner. 
On remonte à la surface et là, le capitaine du bateau reçoit un appel radio, il y a des raies manta un peu plus loin. Vite, le bateau démarre, à vive allure jusqu'au site, et là on se jette à l'eau. Pas le temps d'enfiler les bouteilles et tout l'équipement, on y va avec des masques et des tubas. 

photo d'une raie manta extraite d'internet 
Manta signifie "couverture" en Espagnol. Cette raie peut atteindre 9 mètre d'envergure et peut peser jusqu'à 3 tonnes ! Elles sont totalement inoffensives. Elle font parties de la famille des requins aplatis ou poissons cartilagineux. 
Il y en a plein et elles ne sont pas du tout effrayées par nous. Elles nagent en faisant des cercles de bas en haut, la bouche grande ouverte. Elles se nourrissent. Elles semblent s'amuser avec nous. Elles disparaissent dans les profondeurs puis remontent à la surface, surgissant de nulle part, en nous fonçant droit dessus. Elles sont impressionnantes avec leur grande bouche et tellement belles. Elles nagent avec grâce, comme des danseuses. Elles doivent se sentir complètement en sécurité pour se comporter de cette façon avec nous. Dans ses lagons, elles sont protégées et le "Mantaray Resort" semble bien veiller sur elles. C'est vraiment un moment magique et crevant !!! C'est qu'il faut nager vite pour les suivre ces bêtes là.

Nous les laissons tranquille et repartons pour la seconde plongée.

Celle ci est un peu décevante. Faut dire après les requins et les raies manta, c'est dur de faire mieux.
A notre retour sur l'île, nous parlons des raies, de plongée, le sourire collée aux lèvres. On a bien mérité un cocktail !




Nous reprenons un bateau vers l'île principale de Viti Levu,  le temps d'un coucher de soleil à Nadi, la capitale...


Nous prenons un bus local vers le sud de l'île. Nous longeons la "Coral Coast". C'est une région bordée d'une eau bleue turquoise, de petites plages et criques désertes, des dunes de sables et de mangroves. Il y a certes des coraux, mais qui sont découverts à marée basse. Il n' y a pas de profondeur, du coup, c'est super joli, mais on ne peux pas se baigner.

Nous arrivons à Korolevu, un tout petit village et demandons au bus qu'il s'arrête devant le "Mango Bay resort". Cet établissement se trouve sur un petit coin de plage, isolé de tout. Il nous faut marcher 20 minutes pour l'atteindre depuis la route. En arrivant nous apprenons que nous sommes surclassées, et nous nous retrouvons dans une belle cabine confortable, juste pour nous trois. Yeeeesss, décidément, la chance nous poursuit !

notre cabine




Nous marchons le long de la plage jusqu'au village voisin.



La culture du village est très importante aux Fidji. C'est l'équivalent des tribus dans d'autres îles du Pacifique. Mais ici, les maisons sont construites en dur, organisées autour de l'église et de la maison du chef. Les Fidjiens sont très fiers de leur "koro" (village en fidjien), et même s'il n' y a plus de "Bure" dans celui ci (ancienne hutte traditionnelle), le mode de vie est resté authentique.
Les habitants naissent dans le village, y demeurent toute leur vie, et se transmettent les maisons de générations en générations. Les liens d'attachement sont très forts.
Toutes les portes sont ouvertes et les habitants rentrent et sortent librement des maisons. On a l'impression que c'est une grande famille qui habite là.
La cérémonie du kava demeure un rite social important et nous sommes invitées à en boire avec le chef et d'autres membres du village. Ils semblent plutôt contents de répondre à nos questions et de nous expliquer comment ils vivent. Ils ont tous le sourire, tout le monde semble très heureux.
Nous nous baladons dans le village, et les habitants nous saluent tous avec de grands sourires. Il y a beaucoup de jeunes enfants. Il y a une grande école de l'autre côté de la route.

Le village est propre. Il n'y a pas de papier par terre, les pelouses sont belles et il y a de jolies fleurs.








préparation du kava
En chemin vers le village, nous avions croisé 2 petits chatons adorables à l'air paniqué. Nous nous sommes dit que la mère était partie chercher à manger et qu'elle allait revenir, mais voilà ... A notre retour, les 2 petits chatons sont toujours là, ils grelottent de froid, ils semblent exténués. Ils miaulent, nous appellent et essayent de nous suivre péniblement. La marée est en train de monter et ils vont bientôt se retrouver coincés contre la falaise et se noyer. Non c'est pas possible ! "QUE QUELQU'UN FASSE QUELQUE CHOSE !"
Ces petits chatons en perdition ont de la chance d'avoir croisé la route des 3 filles de Brigitte Bardot ! Nous les récupérons et les cachons jusqu'à notre hutte. Nous les nourrissons avec du lait et des restes de poissons que le Chef a eu la gentillesse de nous donner. Ils sont trop contents les chatpitous ! On les nommé Bula et Vinaka (bonjour et merci en fidjien). Nos voisins de cabine tombent raides dingues d'eux et les prennent pour la nuit. Parce qu'il faudrait pas qu'ils se fassent attaquer par des bebêtes sauvages non plus !

Ils s'en occuperont après notre départ et leur trouveront une famille d'adoption. La réceptionniste de l'hôtel voulait justement des petits chats pour ses enfants. Elle semble être une fille douce et gentille, c'est parfait. Mission accomplie. Nous sommes fières d'avoir participé au sauvetage de ces 2 petites boules de poils


Le soir, je m'éloigne un petit peu pour faire mon yoga au coucher de soleil, non loin d'un oiseau aquatique qui ressemble à un cormoran. Il me regarde avec curiosité et ne bouge pas de son rocher pendant tout le long de ma séance. Je me demande si comme moi, il n'est pas là pour admirer le coucher de soleil !
La luminosité est de plus en plus belle et l'ambiance si paisible, que j'arrête ma séance, et prend mon appareil photo.











Bon allez, j'arrête avec mes couchers de soleil !

Nous quittons ce petit coin de paradis et reprenons le bus pour rejoindre la région de "Pacific Harbour", toujours sur la côte sud mais plus à l'est. Cette région est surnommée "capital adventure of fiji" car on peut faire des activités un peu folles ici, comme plonger avec des requins, faire du rafting, de la tyrolienne ... C'est une destination sportive, mais à cette époque de l'année, c'est très calme ! 
Les structures sont construites sur pilotis au dessus des marais, recouverts de feuilles de lotus. 



un bure traditionnel


Nous nous arrêtons au "Uprising Beach resort", encore un hébergement aux allures de Village Club. Le dortoir est impressionnant. C'est une grosse structure sur pilotis, sur un petit terrain isolé (à l'écart des cabines de luxe)
Le coin restaurant, piscine/bar est super beau et le jardinier fait vraiment du bon travail. IL y a des fleurs partout, ça sent bon. 
La présence de marais troublent l'eau. On y voit pas nos pieds et comme c'est un coin à requin taureau, on ne passe pas beaucoup de temps dans l'eau et on préfère aller dans la piscine ! Pffff ! ça y est, nous sommes en train de nous transformer en touristes bêtes !!!

Nous avons la vue sur les îlots volcaniques d'en face, Beqa et Yanuca. Mais le ciel se couvre, et devient noir, très noir. Les îlots disparaissent et on se prend un orage tropical impressionnant. Une excuse pour nous replier sur la terrasse de notre dortoir, boire des bières et faire des quizz musicaux!

Le lendemain, le soleil est de retour et la chaleur aussi. Ce qui est bien avec les orages tropicaux, c'est que ça ne dure jamais longtemps. 




 Et voilà notre séjour aux Fijis s'achève. Nous retournons en taxi vers la capitale et passons une dernière journée à lézarder sur la plage, pour peaufiner notre teint.
Lorsque le taxi arrive pour nous amener à l'aéroport, c'est en marche arrière que nous y allons, les yeux fixés sur le soleil que nous ne voulons pas quitter. Nous savons qu'à Queenstown, en Nouvelle Zélande, il fera froid et on sera dans l'ombre tout le temps. Ça nous déprime légèrement, même si on a pas à se plaindre !

Adieu soleil et chaleur, vous allez nous manquer. Et au revoir maman Nouk qui fait des bisous aux punaises, tu vas nous manquer autant que le soleil.

Nous ne sommes pas dans l'avion que nous voulons déjà repartir sur une autre île du Sud Pacifique. Alors on fait déjà des projets pour nos prochaines vacances, et on s'endort avec Mr soleil.




L'Égypte et ses pharaons

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